McGill doit relancer son Conservatoire de musique

C’est avec consternation que le Syndicat des chargé-es de cours et des instructeurs-trices de McGill a appris la fermeture, annoncée pour la fin de l’été, du Conservatoire de musique de l’Université. « La direction doit faire marche arrière et reconsidérer sa décision afin de protéger ce joyau qui a su alimenter la passion de jeunes musiciennes et musiciens depuis plusieurs générations, réclame Raad Jassim, président du syndicat. C’est comme si McGill coupait l’inspiration aux artistes en herbe susceptibles de poursuivre en musique aux études supérieures. »

Les arguments invoqués par la direction pour faire disparaître cette institution vieille de 118 ans semblent difficilement défendables. Le syndicat conteste le manque d’espace disponible au sein de l’établissement. Il déplore également le motif d’une baisse conjoncturelle de la clientèle, alors qu’aucun effort de recrutement n’a été déployé depuis la fin de la pandémie afin de favoriser un retour à la normale en matière d’inscriptions.

L’éducation n’est pas une marchandise
Pis encore, on assiste tristement à un exemple sidérant d’une gestion marchande de l’éducation. « Cette vision de rentabilité à tout prix n’est pas du tout compatible avec la mission de l’université et n’est pas acceptable dans notre société démocratique, avance Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) responsable du regroupement université. Avec la fermeture du Conservatoire de musique de McGill, c’est toute la société qui y perd. »

Le syndicat, dont une centaine de membres subiront directement les effets de la fermeture du Conservatoire de musique, a convoqué d’urgence son assemblée générale ce soir pour évaluer les recours possibles afin de faire renverser cette décision.

Salaire d’entrée à plus de 18 $ chez IKEA !

Les quelque 500 salarié-es d’IKEA de Montréal ont une nouvelle convention collective. Réunis en assemblée générale le 19 juin, les travailleuses et les travailleurs se sont prononcés en faveur de l’entente de principe dans une proportion de 80 %.

Le nouveau contrat de travail prévoit une amélioration notable des salaires chez IKEA Montréal en revoyant la structure salariale. Les personnes qui sont au sommet de l’échelle auront une augmentation de 5,5 % rétroactive au 1er janvier 2022 ainsi que des augmentations de 3 % en 2023 et en 2024. La révision de l’échelle salariale entraîne une revalorisation atteignant jusqu’à 36 % dans certains cas. Ainsi, le 1er janvier 2024, le salaire d’entrée s’établira à 18,50 $ l’heure. Avant la conclusion de cette entente, il était de 15,60 $ l’heure.

De plus, le syndicat a obtenu une garantie de 12 heures pour les salarié-es à temps partiel, des bonifications aux clauses de santé-sécurité, ainsi qu’une bonification du REER. Par ailleurs, le syndicat a contré la volonté d’IKEA d’élargir davantage le recours à la sous-traitance.

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’IKEA Montréal–CSN ont exercé deux journées de grève en mai. Ils s’étaient précédemment dotés d’une banque totalisant dix jours de grève. Ils se sont montrés solidaires et déterminés tout au long du processus de négociation.

Journée nationale des peuples autochtones

Célébrée le 21 juin, la Journée nationale des peuples autochtones vise à reconnaître et à honorer le patrimoine, les cultures et les précieuses contributions des Premières Nations, des Inuits et des Métis à la société québécoise et canadienne. La date du 21 juin coïncide avec le solstice d’été. Elle revêt un caractère symbolique important pour de nombreux peuples autochtones.

La CSN est fière de représenter les travailleuses et travailleurs du Syndicat du Musée de la nation huronne-wendat (CSN). Affilié à la Fédération nationale des communications et de la culture, ce syndicat représente près d’une vingtaine de membres parmi lesquels on compte des allochtones et des autochtones de différentes nations. Avec l’ouverture du Musée huron-wendat en 2008, le rêve de raconter l’histoire de la communauté est enfin devenu une réalité.

En ce jour le plus long de l’année, la CSN vous encourage à visiter l’établissement, car chaque nouvel apprentissage sur les personnes, les lieux et les expériences des peuples autochtones est un pas en avant sur le chemin de la réconciliation.

Les sages-femmes dénoncent le chantage de Sonia LeBel

Flanquée des représentantes et représentants du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), la présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec, Josyane Giroux, a dénoncé vendredi dernier le chantage exercé à la table de négociation par les mandataires de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.­­­­

Au cours d’une manifestation de supporteurs devant les bureaux montréalais de la ministre, Josyane Giroux a témoigné de « l’indignation » des sages-femmes à l’égard de cette stratégie patronale. Le gouvernement parlera d’argent, mais seulement à ses conditions.

Diviser pour régner
Lors d’une récente séance de négociation, un représentant patronal a ainsi indiqué que le gouvernement n’acceptera pas de discuter des conditions pécuniaires, tant et aussi longtemps que les sages-femmes ne renonceront pas à synchroniser leur négociation avec celle du secteur public et parapublic. Au lieu d’une entente de trois ans, le gouvernement veut ainsi imposer un contrat de cinq ans.

« Jamais un gouvernement n’oserait proposer une telle chose à un groupe de travailleurs majoritairement masculins, a-t-elle déclaré. Mais il le fait avec les sages-femmes. »

« Mais on ne va pas plier cette fois-ci, a-t-elle assuré. On ne va pas lâcher. Le nombre de sages-femmes diminue d’année en année. Le gouvernement doit nous offrir le nécessaire pour que l’on reste dans la profession et que l’on ait l’équité. On ne lâchera pas et l’on va être là durant les élections. »

Une forme de discrimination
Responsable du secteur de la santé et des services sociaux à la Fédération des professionnèles (FMCSN), Sébastien Collard, estime que « le gouvernement a décidé de ne pas accorder de hausses de salaire aux sages-femmes ». Pourquoi ? « Parce que ce sont des femmes. Or, le traitement différencié, c’est de la discrimination. Et ce n’est pas acceptable. »

« Les sages-femmes ont le droit de ne pas plier l’échine, ajoute-t-il. En mars dernier, l’Assemblée nationale a demandé à l’unanimité au gouvernement de négocier. Sonia Lebel et son gouvernement ne l’ont pas fait. La FPCSN va continuer d’être derrière les sages-femmes. On ne lâchera pas tant qu’il n’y aura pas une entente. »

Tout le monde sauf la CAQ
« Tout le monde à la CSN reconnaît l’importance des sages-femmes », a assuré de son côté Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMMCSN) qui regroupe 109 000 membres et 374 syndicats.

« Le gouvernement actuel manque de reconnaissance à l’égard des femmes, a-t-elle souligné. Ce n’est pourtant pas dans nos gènes de rester pauvres. Le gouvernement a une bien drôle vision du travail des femmes. »

« On va faire savoir au gouvernement ce que les sages-femmes méritent, a-t-elle promis. Elles méritent une pleine reconnaissance. Elles peuvent compter sur toutes les composantes de la CSN et du Conseil central du Montréal métropolitain bien sûr, pour briser le mur du sexisme qui s’érige devant la reconnaissance pleine et entière de leurs droits. »

Trois autres jours de négociations intensives entre les sages-femmes et le gouvernement sont prévus d’ici la Fête nationale.

Les employé-es de la CDPDJ manifestent pour que leur négociation débloque

Les employé-es en grève de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) manifestent à Trois-Rivières pour demander à Sonia Lebel de régler la négociation qui bloque sur les enjeux salariaux.

En grève pour que le Conseil du trésor règle la négociation
En grève les 16 et 17 juin, les travailleuses et les travailleurs veulent mettre la pression nécessaire pour que le Conseil du trésor donne les mandats pour débloquer leur négociation. Les employé-es de la CDPDJ des différentes régions du Québec ont convergé vers Trois-Rivières pour que la présidente du Conseil du trésor entende enfin leur demande légitime d’obtenir la parité avec les augmentations salariales obtenues par les groupes comparables de travailleuses et de travailleurs du secteur public.

« Partout au Québec, les employé-es de la CDPDJ défendent les droits et libertés de la population alors que bien des réalités vécues par les personnes les plus vulnérables de notre société se complexifient. Le gouvernement doit nous donner les moyens de bien remplir notre mission et ça passe par la parité salariale », explique Kathrin Peter, présidente du Syndicat des employé-es de la CDPDJ.

« La mobilisation des travailleuses et des travailleurs en grève est admirable. Leur détermination est claire et Sonia Lebel doit entendre leur message et passer à l’action ! », Mario Pellerin, vice-président du Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ-CSN).

« La CDPDJ n’est pas différente des autres milieux de travail. Elle fait elle aussi face au manque de personnel. Il faut donc agir pour attirer et retenir les employé-es dans ce contexte. Le Conseil du trésor doit s’impliquer et donner les mandats pour régler la négociation », Jessica Goldschleger, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

« Le gouvernement pense déjà aux prochaines élections, mais avant d’y arriver, il doit régler les dernières négociations du secteur public et parapublic. Il s’agit d’une question de respect envers ces employé-es qui chaque jour veillent à nos droits et libertés », de conclure Yvan Duceppe, trésorier de la CSN.

    Les paramédics adoptent l’entente de principe

    À l’issue d’une tournée de vote dans les assemblées générales de 41 accréditations syndicales des paramédics québécois, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) annonce la ratification de l’entente de principe conclue le 7 mai 2022 pour renouveler les conventions collectives.

    Selon les statuts de la FSSS–CSN, pour qu’il y ait adoption de l’entente de principe il doit y avoir un vote favorable exprimé par la double majorité des membres et des unités d’accréditations syndicales. Ainsi 66 % des unités syndicales se sont prononcés pour l’entente, de même que 64 % des membres.

    L’entente prévoit une augmentation de salaire totalisant 4,08 $ l’heure au sommet de l’échelle au 1er avril 2022.  De nouvelles primes seront également introduites. En outre, les nouvelles conventions collectives portent certaines bonifications en ce qui a trait notamment à la santé psychologique, à l’ergonomie des véhicules, à la reconnaissance des primes d’exposition ainsi qu’aux vacances. La convention collective viendra à échéance le 31 mars 2023.

    Horaires de faction
    En parallèle, la FSSS–CSN a obtenu la confirmation du gouvernement qu’il a l’intention de convertir les horaires de faction (7/14) dans 18 endroits couverts par des paramédics membres de syndicats CSN. Malheureusement, le gouvernement a choisi de maintenir pour le moment plusieurs autres horaires de faction, notamment au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ce qui suscite une énorme déception pour les paramédics. Rappelons qu’en plus d’être un obstacle majeur à la conciliation travail-famille, les horaires de faction entraînent des délais pour se rendre sur les lieux d’interventions ainsi que des bris de services. À cela faut-il ajouter que le manque d’information concernant l’opérationnalisation de ces transformations crée beaucoup d’insécurité et de mécontentement chez les paramédics, notamment dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-Du-Québec, de l’Estrie et de la Côte-Nord.

    « Avec ce règlement, nous faisons un pas vers l’avant souligne le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Cependant, il nous reste encore beaucoup de chemin à faire pour la pleine reconnaissance de notre profession. Bien sûr, nous aurions aimé tout régler maintenant, mais il faut garder en tête que nous nous retrouverons en négociation dans moins d’un an. Par notre mobilisation au cours des deux dernières années, nous avons forcé un virage dans la discussion. Le gouvernement parle désormais d’élargir le champ de notre profession et de revoir l’organisation des services. De notre côté, nous nous mettons au travail dès maintenant pour continuer de progresser et préparer la prochaine ronde de négociation. »

    Rappelons que pour le secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, l’élargissement des services préhospitaliers d’urgences devra impérativement aller de pair avec une consultation constante du secteur dans la mise en œuvre de cette transformation.

    Le secteur préhospitalier FSSS–CSN regroupe plus de 3500 salarié-es du secteur préhospitalier tels que les paramédics, répondantes et répondants médicaux d’urgence, personnel de bureau et employé-es de soutien, partout au Québec.

    Le gouvernement doit prendre ses responsabilités

    Aujourd’hui et demain, dans plusieurs régions du Québec, des conductrices et des conducteurs de véhicules scolaires manifesteront devant les bureaux de leur député-e afin de réclamer du gouvernement caquiste des investissements importants pour sauver le transport des élèves. « L’indexation de 8 % de l’enveloppe globale du transport scolaire proposée par le ministère de l’Éducation est nettement insuffisante puisqu’elle ne couvre même pas les augmentations nécessaires pour assurer un salaire décent aux conductrices et aux conducteurs d’autobus jaunes et de berlines », affirme Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

    Pour Mme Dubé, la solution est simple : « Ça prend une enveloppe budgétaire dédiée entièrement à nos salaires. Nous exerçons un vrai métier et il est plus que temps que l’on reçoive une rémunération qui reconnaisse nos compétences », affirme Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN. Rappelons que le salaire moyen de la profession est actuellement de 20 000 $ par année.

    De nombreux transporteurs scolaires jugent aussi que la proposition du ministère est complètement inadéquate et, par conséquent, refusent de renouveler leurs contrats avec les centres de services scolaires. « Il est minuit moins une. Nous l’avons dit maintes et maintes fois et nous le répétons aujourd’hui : si les augmentations des montants pour le transport scolaire ne sont pas à la hauteur des besoins, il y aura d’importants bris de services à la rentrée et ce sera un vrai casse-tête pour les familles », ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. Le Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN évalue qu’il manque actuellement 1500 conductrices et conducteurs pour assurer la couverture de toutes les régions du Québec. « La balle est dans le camp du gouvernement. Il doit maintenant prendre ses responsabilités », conclut Mme Gratton.

    Les employé-es de la CDPDJ lancent une grève de deux jours

    Les employé-es de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) débutent une première grève de deux jours pour forcer le Conseil du trésor à leur donner la parité avec les augmentations salariales obtenues par les groupes comparables de travailleuses et de travailleurs du secteur public.

    Le Conseil du trésor doit entendre raison
    Après des mois de négociation et de mobilisation des employé-es, la négociation avec la CDPDJ et le Conseil du trésor fait du surplace sur la question salariale. Les travailleuses et les travailleurs de la CDPDJ portent une demande légitime d’obtenir la parité avec les augmentations salariales du secteur public, alors que les conseillères et les conseillers juridiques demandent la parité avec les avocats et les notaires de la fonction publique. Ces demandes respectives ont été soumises à la CDPDJ depuis plusieurs semaines. Questionnée quant à ces délais importants, la CDPDJ indique être en attente de recevoir ses mandats du Conseil du trésor.

    Reconnaître l’importance de l’engagement, des compétences et de la mission de la Commission
    Les employé-es à la CDPDJ accomplissant un travail équivalent à celui effectué dans le secteur public, la parité salariale est un incontournable pour parvenir à attirer et retenir de la main-d’œuvre qualifiée. Créer une disparité de traitement envers ces travailleuses et ces travailleurs qui portent la mission de défendre les droits des personnes les plus vulnérables de notre société enverrait un dangereux message quant à l’importance de ces droits.

    « La CDPDJ et le Conseil du trésor doivent maintenant comprendre le message : les employé-es de la CDPDJ se mobilisent pour obtenir la parité avec le secteur public. Notre travail se complexifie de plus en plus et nous mettons chaque jour tous les efforts pour défendre les droits et libertés de la population. Ça nous prend la parité salariale! », lance Kathrin Peter, présidente du Syndicat des employé-es de la CDPDJ.

    « Le Conseil du trésor doit arrêter de tergiverser et reconnaître la parité salariale. Il n’y a aucune raison de laisser perdurer ce conflit de travail. La parité salariale est la moindre des choses pour ces employé-es qui font un travail essentiel de défense des droits des personnes les plus vulnérables de notre société. Les élections approchent à grands pas et le gouvernement doit maintenant s’impliquer dans le dossier pour régler une des dernières négociations en cours dans le secteur public et parapublic », de conclure Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

    Le terme épicène professionnèles vise à représenter tous les membres de la Fédération, indépendamment de leur genre.

      RMU et personnel de bureau – En grève à compter du 17 juin

      Les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) des régions de Québec, Sherbrooke et Montréal ainsi que le personnel de bureau d’Urgences-santé à Montréal exerceront leur mandat de grève à compter du 17 juin, à moins d’un déblocage aux tables de négociation.

      Les impacts de la grève se feront sentir particulièrement aux niveaux administratif et opérationnel. Par exemple, d’ici le 6 septembre, les RMU et les employé-es de bureau cesseront d’effectuer diverses tâches, conformément à la décision du Tribunal administratif du travail du 10 juin sur le maintien des services essentiels. Par ailleurs, le personnel en grève ne remplira plus certains documents ou n’utilisera plus certains protocoles de communication. De plus, l’employeur devra tenter de combler les quarts de travail en heures supplémentaires en ayant d’abord recours au personnel cadre avant d’imposer du « temps supplémentaire obligatoire » aux salarié-es. Dans un contexte de surcharge de travail et de manque de main-d’œuvre, les heures supplémentaires obligatoires ne sont plus une exception, mais bien la norme, particulièrement à Montréal et à Québec.

      Les négociations achoppent sur les enjeux monétaires, notamment les augmentations de salaire ainsi que les mesures pour attirer et retenir du personnel dans les centres de communication santé. Du côté d’Urgence-santé, les deux parties ont demandé la conciliation le 13 juin. Le 25 mai, le syndicat avait déposé une proposition globale de règlement sur la base de l’entente de principe intervenue plus tôt pour les paramédics. L’employeur n’avait pas les mandats du Conseil du trésor pour faire progresser les travaux. Quant à Québec et à Sherbrooke, les pourparlers sont au point mort.

      « Le Conseil du trésor doit faire preuve de plus de sérieux, dénonce le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Maintenant que l’on connaît les paramètres généraux d’augmentation salariale qui seront appliqués pour les paramédics, il n’y a aucune raison de repousser la conclusion d’une entente pour les autres travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier. Les conventions sont échues depuis le 31 mars 2020. Nous avons assez attendu. L’heure du règlement a sonné ».

      Les RMU sont les personnes qui prodiguent les premiers soins téléphoniques dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou d’accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants.

      Maillon tout aussi essentiel au sein d’Urgences-santé, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif. Ils voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux compte-clients et à la facturation, ainsi qu’aux services des salaires et des ressources humaines.

      Les centrales de réponse aux appels médicaux d’urgence sont sous forte pression actuellement. Alors que le nombre d’appels est en croissance, la pénurie de personnel se fait sentir lourdement pour celles et ceux qui sont au poste : on note une explosion des heures supplémentaires obligatoires.

      Les revendications communes aux trois syndicats CSN représentant les RMU ainsi que les employé-es de bureau d’Urgences-santé auront d’ailleurs un impact positif sur l’attraction et la rétention du personnel, notons un relèvement des salaires, une bonification des congés pour tenir compte des enjeux de santé mentale et de conciliation famille-travail ainsi que la formation. Ils sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020.

      Aide juridique : sept jours de grève supplémentaires pour les régions de Montréal et Laval

      Réunis en assemblée générale hier soir, les avocates et avocats de l’aide juridique de Montréal et de Laval ont adopté à l’unanimité un nouveau mandat de sept jours de grève. Ils imitent ainsi leurs collègues du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, qui avaient également voté à 100 % pour un tel mandat vendredi dernier.

      Pour ces syndicats, le blitz de négociation entrepris la semaine dernière n’a pas donné les résultats escomptés. « Le Conseil du trésor persiste dans une voie de négociation qui ferait en sorte que les avocates et les avocats de l’aide juridique auraient une rémunération inférieure à celle des procureurs de la Couronne », déplore Justine Lambert-Boulianne, présidente du Syndicat des avocates et avocats de l’aide juridique de Montréal et de Laval. « Nos membres ont été clairs en assemblée : il n’est pas question pour nous d’abandonner ce principe de justice qui nous est cher, à savoir que la poursuite et la défense doivent pouvoir agir sur un pied d’égalité. »

      Les avocates et les avocats des Laurentides et de Lanaudière, également syndiqués à la CSN, se prononceront quant à eux ce soir en assemblée.

      Toujours sans entente avec le Conseil du trésor, les syndicats CSN représentant les avocats et les avocates de l’aide juridique réclament la parité salariale avec les procureurs de la Couronne de l’aide juridique. Ceux-ci ont obtenu des augmentations de 10 % sur quatre ans, alors que le gouvernement n’offre que 6 % sur trois ans aux avocats de l’aide juridique.

      Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges (CSN) rectifie les faits

      À la suite d’une brève visite chez le directeur général du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, le 8 juin dernier à son domicile, la direction de l’établissement a diffusé des informations mensongères à l’égard du syndicat et de ses membres. Le syndicat tient donc à rectifier les faits allégués par leur employeur.

      « Nous sommes sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018 et en négociation depuis le mois de novembre 2019. Face à un employeur qui ne voulait tout simplement pas négocier, nous avons dû multiplier les actions de visibilité et nous avons même été obligés de déposer une demande de conciliation pour ramener l’employeur à la table de négociation », de dénoncer Patrick Chartrand, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges (CSN).

      « Parce que nous voulons absolument en arriver à un règlement, le syndicat a cherché à plusieurs reprises à rencontrer Jean-Charles Boily, le directeur général du cimetière, et ce, depuis son entrée en fonction. Celui-ci n’a jamais daigné nous répondre ou nous inviter à une rencontre. Voilà pourquoi nous sommes allés déposer une lettre à son domicile, dans le cadre d’une visite festive surprise qui a duré environ sept minutes au total », souligne le président du syndicat.

      « À la suite de cette visite, la direction s’est servie de cet événement anodin pour répandre des mensonges sur la place publique, tout en nous décrivant comme des gens potentiellement violents et menaçants, ce que nous n’avons jamais été et ce que nous ne serons jamais, insiste monsieur Chartrand. On nous reproche un ralentissement du travail effectué alors que c’est l’employeur qui a aboli plus d’une vingtaine de postes, qui a tardé plus d’une fois à rappeler ses travailleuses et travailleurs saisonniers au printemps et qui n’a pas remplacé les nombreuses personnes parties à la retraite ainsi que celles ayant démissionné à cause de la mauvaise ambiance de travail qui règne au cimetière. S’il y a des responsables du mauvais état généralisé de notre cimetière, c’est clairement du côté de la direction qu’il faut regarder. »

      À la suite de cette visite, l’employeur a déposé une demande d’injonction permanente visant carrément à museler et à contraindre le syndicat à ne pouvoir exercer aucun moyen de pression durant leur négociation, ce qui est totalement contraire à la liberté d’action dont les syndicats jouissent, particulièrement dans le cadre du renouvellement d’un contrat de travail.

      « Notre milieu de travail est marqué par une organisation carrément déficiente des activités quotidiennes, un je-m’en-foutisme total de l’employeur face à la clientèle et un mépris envers celles et ceux qui y travaillent. La mission du cimetière, nous la connaissons très bien puisque nous sommes les premières personnes à rencontrer les familles et à travailler avec elles pour les accompagner dans leur deuil avec respect et empathie. Au lieu de nous attaquer et de déployer des procédures juridiques sans fondements, la Fabrique Notre-Dame devrait changer de ton et déployer toutes ses énergies à régler cette négociation en démontrant à la population qu’elle agit selon les valeurs qui sont censées être à la base de la foi catholique », de conclure Patrick Chartrand.

      Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (CSN) rassemble 100 membres.

      Rolls-Royce Canada poursuit 150 lock-outés

      Aujourd’hui, au Palais de justice de Montréal, quelque 150 lock-outé-es de Rolls-Royce Canada plaideront non coupable à des accusations d’outrage au tribunal portées par l’entreprise. Il s’agit d’une nouvelle tentative de Rolls-Royce pour déstabiliser et intimider les salarié-es qui osent refuser le gel des salaires et la fermeture de leur régime de retraite à prestations déterminées exigés par l’entreprise. Le lock-out des 530 travailleuses et travailleurs de Rolls-Royce Canada sévit depuis le 15 mars 2022. 

      « Ce nouveau recours déposé par Rolls-Royce nous apparaît infondé, explique la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce ont respecté scrupuleusement les lois de même que les injonctions qui ont été émises. Ils ne se laisseront pas intimider par l’entreprise. C’est pourtant Rolls-Royce qui bafoue les lois du Québec, notamment en ayant recours à des briseurs de grève, ce que l’entreprise a dû reconnaître récemment devant le Tribunal administratif du travail (TAT). »

      Dans sa poursuite, Rolls-Royce allègue que les salarié-es ont contrevenu à certaines injonctions en manifestant… dans des parcs ! Les injonctions en question limitent le nombre de piqueteurs pouvant se trouver à dix mètres de la résidence d’un cadre. Or, les rassemblements se sont déroulés à bien plus grande distance que celle exigée par le tribunal.

      « Rolls-Royce fait preuve de beaucoup de créativité pour trouver des moyens de mettre la pression sur nous en espérant que nous rentrerons à genoux, déplore le président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada–CSN, Frédéric Labelle. Si elle en faisait autant à la table de négociation, ce conflit serait réglé depuis longtemps ! Le succès de Rolls-Royce, la réputation mondiale d’excellence de notre usine ne sont pas tombés du ciel : ce sont les fruits de notre travail, de notre engagement. Nous réclamons notre juste part. Nous n’abandonnerons pas ! »

      Rappelons que Rolls-Royce Canada, qui se spécialise dans l’entretien des moteurs d’avion, veut imposer deux années de gel salarial à ses 530 salarié-es et mettre fin au régime de retraite à prestations déterminées. De leur côté, les travailleuses et les travailleurs demandent un contrat de travail de cinq ans et veulent notamment éliminer les clauses « orphelin » du régime de retraite et de l’assurance collective, améliorer les salaires et les horaires de travail et bonifier les congés. La convention collective est échue depuis mars 2020.

      L’avenir de l’aérospatiale ce ne sont pas que des subventions

      En lock-out depuis le 15 mars 2022, les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce Canada ont tenu un coup d’éclat aujourd’hui au siège social de l’organisme AéroMontréal, un organisme réunissant notamment tous les grands employeurs de l’industrie au Québec. Ils soulignent que la relance de l’industrie ne peut pas passer par un autre chemin que la reconnaissance de la valeur du travail des salarié-es et des conditions de travail équitables.

      « Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui ont donné leurs lettres de noblesse à cette industrie. C’est grâce à nous que Rolls-Royce Canada peut se targuer d’une réputation d’excellence, explique le vice-président d’atelier du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada (CSN), Hrvoje Golek. Après tout ce que nous avons donné à cette entreprise, nous ne sommes pas près de renoncer à obtenir le respect. C’est scandaleux de voir ces fleurons engranger les subventions publiques au nom de la relance tout en maintenant des clauses “orphelin” qui discriminent les plus jeunes et en gelant nos salaires. La relance, c’est juste pour les patrons ? »

      Un appui sans équivoque de la CSN
      « Toute la CSN sera à vos côtés jusqu’à ce que vous ayez signé la convention collective que vous méritez, a réitéré la présidente de la CSN, Caroline Senneville, qui prenait la parole lors de la mobilisation d’aujourd’hui. En déclenchant un lock-out, Rolls-Royce Canada ne s’attendait peut-être pas à une telle détermination de la part des travailleuses et des travailleurs. Mais maintenant, la direction sait qu’ils sont prêts à aller jusqu’au bout, et que les 325 000 membres de la CSN vont les soutenir sans relâche jusqu’à la victoire. J’appelle l’entreprise à se mettre au travail sans tarder pour trouver une issue satisfaisante à ce conflit. Ça passe par une réelle négociation : il n’y a pas d’autres voies possibles ».

      Rappelons que Rolls-Royce Canada qui se spécialise dans l’entretien des moteurs d’avion veut imposer deux années de gel salarial à ses 530 salarié-es et mettre fin au régime de retraite à prestations déterminées. De leur côté, les travailleuses et les travailleurs demandent un contrat de cinq ans et veulent notamment éliminer les clauses « orphelin » du régime de retraite et de l’assurance collective, améliorer les salaires et les horaires de travail ainsi que bonifier les congés. La convention collective est échue depuis mars 2020.

      Le président de Rolls-Royce Canada, Denis Giangi a présidé AéroMontréal il y a quelques années.

      La survie du transport des élèves est en jeu

      « L’heure est grave. Nous espérons que le gouvernement en est pleinement conscient », lance Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) qui réagissait ce matin à la sortie des transporteurs scolaires qui refusent de renouveler leurs contrats avec les centres de services scolaires, jugeant nettement insuffisante l’augmentation du financement proposée par le ministère de l’Éducation. « Nous souhaitons aujourd’hui témoigner notre appui aux transporteurs dans leur lutte pour l’obtention d’un financement adéquat. Les miettes pour le transport scolaire, ça suffit! »

      Selon les dernières informations obtenues, le ministère offre actuellement une indexation d’environ 8 %, alors que les augmentations demandées par les transporteurs varient de 20 à 35 %. « Il est évident que ce qui est sur la table ne fait pas l’affaire. Je tiens à rappeler que nous, les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires, exigeons une augmentation de l’enveloppe totale du transport scolaire de 10 %, et ce, seulement pour les salaires. Ce montant d’environ 70 millions permettrait d’offrir les hausses salariales nécessaires à la survie de la profession. Nous gagnons en moyenne 20 000 $ par année. Ça ne peut plus continuer comme ça », ajoute Mme Dubé.

      La majorité des transporteurs scolaires doivent renouveler leur contrat d’ici la fin du mois d’août. Si le gouvernement refuse de reconnaître les besoins réels de ceux-ci et d’augmenter considérablement les enveloppes budgétaires qui leur sont attribuées, il est fort probable que les véhicules scolaires ne circuleront pas à la rentrée. « La crise dans le transport scolaire pourrait s’aggraver grandement si le ministère ne réajuste pas le tir dans les prochaines semaines », ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Le Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN évalue qu’il manque actuellement 1500 conductrices et conducteurs pour assurer la couverture de toutes les régions du Québec. « Si le transport scolaire ne reprend pas à l’automne, des centaines de conductrices et de conducteurs d’autobus et de berlines quitteront le métier. Ça sera catastrophique. Et, au bout du compte, ce sont des dizaines de milliers d’enfants et leurs familles qui en subiront les conséquences », a conclu Mme Gratton.

      Les employé-es de la CDPDJ votent un mandat de grève pour faire débloquer la négociation

      Les travailleuses et les travailleurs de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ont voté à 96 % pour l’unité générale et 95 % pour les conseillères et les conseillers juridiques en faveur d’un mandat de grève de cinq jours pour parvenir à régler leur négociation. Le Conseil du trésor doit maintenant débloquer les fonds pour reconnaître le travail et la valeur de ces travailleuses et de ces travailleurs.

      Le Conseil du trésor doit accorder la parité
      Rappelons que les employé-es de la CDPDJ sont sans convention collective depuis plus d’un an. Malgré la mobilisation des dernières semaines, le Conseil du trésor refuse toujours de délier les cordons de la bourse pour répondre aux revendications salariales légitimes des travailleuses et des travailleurs. C’est pour cette raison que le syndicat est allé de l’avant avec l’obtention d’un mandat de grève. La négociation achoppe particulièrement sur les enjeux salariaux. Depuis le début de la négociation, les travailleuses et les travailleurs de la CDPDJ réclament la parité avec les augmentations salariales obtenues dans le secteur public. Pour les conseillères et les conseillers juridiques, le syndicat demande la parité avec les avocats et les notaires de la fonction publique.

      « Les employé-es de la CDPDJ ont clairement exprimé leur mécontentement. Il est temps que le Conseil du trésor et la CDPDJ reconnaissent notre travail et nos compétences et pour cela, la moindre des choses est d’obtenir la parité avec les employé-es du secteur public », affirme Kathrin Peter, présidente du Syndicat des employé-es de la CDPDJ.

      « Il est encore possible pour le Conseil du trésor d’éviter une grève. Encore faut-il qu’il se mette sérieusement au travail et donne les mandats pour reconnaître la mission essentielle réalisée par les employé-es de la CDPDJ », de conclure Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

      Le terme épicène professionnèles vise à représenter tous les membres de la fédération, indépendamment de leur genre.

      Santé et services sociaux : il est inadmissible de perdre son revenu en raison de la COVID-19

      Les organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) dénoncent vigoureusement la décision du gouvernement du Québec d’obliger les travailleurs et les travailleuses à piger dans leur banque de congés personnels lorsqu’elles et ils sont contraints de s’isoler parce qu’un de leur proche a contracté la COVID-19. Comme la pandémie se poursuit, ces banques se vident rapidement et plusieurs personnes se retrouvent sans revenu! À quelques heures de l’adoption du projet de loi no 28, Loi visant à mettre fin à l’état d’urgence sanitaire et prévoyant le maintien temporaire de certaines mesures nécessaires pour protéger la santé de la population – qui brimera encore les droits des syndiqué·es du réseau – les porte-paroles de l’APTS, de la FIQ, de la FP–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FSSS–CSN, du SCFP-FTQ, du SPGQ et du SQEES demandent au gouvernement Legault de revenir sur sa décision.

      « Est-ce que le gouvernement peut arrêter de s’acharner sur ceux et celles qui ont tenu, et qui tiennent encore, le réseau à bout de bras? Est-ce que le gouvernement peut montrer un minimum de reconnaissance envers ceux et celles qui ont dû – et se retrouvent encore à travailler dans des conditions inacceptables et croulent sous la charge de travail?», se demandent les représentantes et les représentants des quelque 270 000 salarié·es, dont plusieurs ont contracté la COVID-19 pendant qu’ils procuraient des services vitaux à la population.

      En effet, selon les règles applicables édictées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), une personne salariée en contact étroit avec un cas positif à la COVID-19 – mais dont le test est négatif – est obligée de s’isoler. Elle doit alors piger dans ses banques de congés maladie ou personnels pour continuer à recevoir son salaire. C’est la même chose pour une personne positive mais asymptomatique, qui ne répond pas non plus à la définition d’invalidité et se trouve donc exclue d’office des prestations d’assurance salaire ainsi que de la CNESST. Si les banques sont épuisées, la personne tombe en congé sans solde et subit une perte de salaire. Or, même si cela fait plus de cinq mois que les banques ont été renflouées, beaucoup ont déjà dû y recourir pour d’autres urgences, amenuisant d’autant plus leur marge de manœuvre devant l’intransigeance du gouvernement.

      « Après plus de deux ans de lutte contre le virus, au péril de leur santé, il est inadmissible que l’on fasse payer les salarié·es du RSSS qui s’isolent afin de protéger les citoyennes et les citoyens les plus vulnérables de notre société. Le gouvernement doit trouver une voie de passage et nous sommes prêts à nous asseoir avec lui pour l’identifier », ont poursuivi les porte-paroles syndicaux.

      Hausse du prix de l’essence
      Et un nouveau problème vient s’ajouter pour ceux et celles qui ont bravé vents et marées afin d’offrir soins et services à la population. Dernièrement, le gouvernement a refusé d’ajuster à leur valeur réelle les montants compensatoires pour les frais d’utilisation des véhicules personnels dans le cadre du travail, ignorant sciemment la hausse de prix du carburant. Les syndicats ont aussi reçu un « non » catégorique à leur demande de versement d’un montant compensatoire afin de corriger les défaillances de la formule de calcul utilisée par le MSSS.

      « Présentement, la personne salariée doit payer de sa poche pour offrir des soins et des services à domicile ou pour rencontrer des familles suivies par la DPJ. Si le gouvernement peut s’entendre avec les camionneuses et les camionneurs, pourquoi ne le fait-il pas avec les salarié·es du RSSS? Ce qui est bon pour minou est bon pour pitou », ont conclu les porte-paroles.

      Les RMU et employé-es de bureau votent la grève

      Réunis en assemblée générale, hier, les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) de l’Estrie, de la Capitale nationale et de Montréal ainsi que le personnel de bureau de Montréal (Urgences-Santé) ont voté massivement en faveur d’un mandat de grève.

      Les RMU prodiguent les premiers soins téléphoniques dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou d’accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants.

      Les fins de semaine sont particulièrement pénibles pour les RMU et le personnel de bureau. La surcharge de travail et les heures supplémentaires font partie de leur quotidien.

      De toute évidence, malgré le rôle crucial que jouent les RMU dans le système préhospitalier d’urgence, les conditions de travail en vigueur ne permettent pas d’attirer la relève Leurs conditions de travail se sont vraiment érodées si bien que les centrales ont maintenant de la misère à attirer la relève pour venir travailler comme RMU ou comme employÉe de bureau.

      Négociations

      « Les négociations pour renouveler les conventions collectives doivent permettre d’apporter des solutions pour tout le personnel du secteur préhospitalier enchaîne le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Tous les maillons de la chaîne sont importants. Ils ont beau œuvrer dans l’ombre, ils sont indispensables et le Conseil du trésor doit le reconnaître. Nous nous attendons à ce que la partie patronale ait de nouveaux mandats lors de notre prochaine rencontre du 9 juin ».

      Parmi les revendications communes aux trois syndicats CSN représentant les RMU ainsi que les employé-e-s de bureau d’Urgences-Santé, notons un relèvement des salaires, une bonification des congés pour tenir compte des enjeux de santé mentale et de conciliation famille-travail ainsi que la formation. Ils sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020.

      Grève
      « Le travail des RMU est tellement essentiel que l’État a choisi de restreindre considérablement leur droit de faire la grève, ajoute la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Mais les RMU savent se montrer créatifs. Nous sommes sûrs que les dernières avancées réalisées par la CSN dans la défense du droit constitutionnel d’exercer la grève, y compris dans le secteur préhospitalier, leur permettront d’exercer un meilleur rapport de force pour qu’enfin on nous dépose des chiffres sérieux. » Le mandat de grève prévoit l’exercice de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, au moment jugé opportun.

      La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente plus de 200 répondantes et répondants médicaux à Montréal, Québec et Sherbrooke ainsi que plus de 100 employé-e-s de bureau chez Urgences-Santé. Elle compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont plus de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

       

      Les répondantes et répondants médicaux et employé-e-s de bureau d’Urgences-santé votent la grève

      Sur la centaine de répondantes et répondants médicaux d’Urgences-santé, pas moins de 21 ont quitté leur emploi depuis le début de l’année 2022. La surcharge de travail devient intenable pour ces personnes qui répondent aux appels d’urgence de nature médicale logés au 911, à Montréal et à Laval. Les employé-e-s de bureau vivent également une charge de travail considérable, les dossiers et retards s’accumulent, les employé-es se voient assignés à d’autres tâches afin de prêter main-forte à des collègues. Hier, ils ont voté la grève, à l’instar des RMU de l’Estrie et ceux de la Capitale nationale.

      Ce sont les RMU qui prodiguent les premiers soins téléphoniques dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou d’accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants.

      Les fins de semaine sont particulièrement pénibles pour le personnel. « Samedi soir dernier, trois RMU d’Urgences-santé ont été contraints de faire des heures supplémentaires obligatoires. Malgré cela, les effectifs n’étaient pas complets, explique la présidente du SEUS–CSN, Anick Bélanger. Il arrive fréquemment que les quarts de travail ne soient pas comblés par manque de personnel et celle ou celui qui est présent est déjà bien souvent en heures supplémentaires ce qui entraîne un débordement d’appels. Dans ce cas, on ne doit pas assurer un suivi de la condition du patient, mais procéder rapidement à des directives de base et inciter les gens à nous rappeler si la situation s’aggrave. »

      Le débordement d’appels dû au manque de personnel a un impact également chez leurs partenaires du 911 qui doivent conserver l’appelant en ligne le temps que le transfert soit complété. L’employeur a recours au jumelage de territoire de répartition sur une base régulière, ce qui occasionne une double charge de travail et de responsabilités pour le RMU. Cela peut augmenter le risque d’erreur même chez le plus expérimenté des RMU. Cela n’est pas sans impact pour la population, mais aussi les paramédics qui se déplacent en mode urgent. En outre, l’attraction et la rétention du personnel s’avèrent difficiles tant parmi le personnel de bureau que les RMU car on dénombre plus de départs que de nouvelles embauches.

      « Urgences-santé n’attire plus la relève. Il fut un temps, les CV entraient à pleine porte chez Urgences-santé, rappelle la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Leurs conditions de travail se sont vraiment érodées. Pas si étonnant qu’on ne trouve plus personne aujourd’hui pour venir travailler comme RMU ou comme employée de bureau. »

      Cette surcharge de travail intenable des RMU est exacerbée dans un contexte où les paramédics comme le personnel de soutien sont également sous pression. Le nombre d’appels chez Urgences-santé est revenu à son niveau prépandémie, et ce, dans un contexte où tous les employeurs s’arrachent actuellement la main-d’œuvre disponible.

      Négociations
      « Les négociations pour renouveler les conventions collectives doivent permettre d’apporter des solutions pour tout le personnel du secteur préhospitalier enchaîne le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Tous les maillons de la chaîne sont importants. Ils ont beau œuvrer dans l’ombre, ils sont indispensables et le Conseil du trésor doit le reconnaître. Nous nous attendons à ce que la partie patronale ait de nouveaux mandats lors de notre prochaine rencontre du 9 juin ».

      Parmi les revendications communes aux trois syndicats CSN représentant les RMU ainsi que les employé-e-s de bureau d’Urgences-Santé, notons un relèvement des salaires, une bonification des congés pour tenir compte des enjeux de santé mentale et de conciliation famille-travail ainsi que la formation. Ils sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020.

      Grève
      « Le travail des RMU est tellement essentiel que l’État a choisi de restreindre considérablement leur droit de faire la grève, ajoute la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Mais les RMU savent se montrer créatifs. Nous sommes sûrs que les dernières avancées réalisées par la CSN dans la défense du droit constitutionnel d’exercer la grève, y compris dans le secteur préhospitalier, leur permettront d’exercer un meilleur rapport de force pour qu’enfin on nous dépose des chiffres sérieux. » Le mandat de grève prévoit l’exercice de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, au moment jugé opportun.

      La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente plus de 200 répondantes et répondants médicaux à Montréal, Québec et Sherbrooke ainsi que plus de 100 employé-e-s de bureau chez Urgences-Santé. Elle compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont plus de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.