Le prochain grand chantier

Le 24 mars dernier, près d’une centaine de travailleuses et de travailleurs du secteur du soutien à domicile se sont réunis, à Montréal, à l’occasion d’ un forum sur l’amélioration du soutien à domicile au Québec.  Pour la CSN, cet exercice visait à alimenter la réflexion sur le contenu d’une plate-forme de revendications sur le soutien à domicile à soumettre aux instances délibérantes de la confédération dans les prochains mois.

Le soutien à domicile, c’est un ensemble de soins et de services dispensés au domicile d’une personne.  Il peut s’agir, par exemple, d’une personne aînée en perte d’autonomie, d’une personne en situation de handicap en raison d’une déficience physique ou intellectuelle, ou d’un trouble du spectre de l’autisme.  L’objectif de ces services est de permettre à ces personnes de pouvoir demeurer dans leur domicile au lieu de devoir, par exemple, s’installer dans un centre d’hébergement pour une longue durée.  Ces services incluent non seulement des services professionnels, des soins médicaux ou d’hygiène, mais également des services domestiques tels que l’aide à la cuisine et l’entretien ménager.  Le soutien à domicile joue un rôle crucial afin de permettre à ces personnes de demeurer autonomes et de favoriser leur intégration sociale.

Malheureusement, le soutien à domicile, au Québec, n’a jamais été soutenu adéquatement par les gouvernements qui se sont succédé.  Les dernières années d’austérité ont fait très mal aux usagères et aux usagers qui ont plus de difficultés à obtenir des services et aussi aux travailleuses et aux travailleurs qui subissent une pression accrue pour être «productifs».  Tout cela alors que les emplois dans le domaine du soutien à domicile sont de plus en plus relayés au secteur privé, notamment aux  agences de placement.  Ces dernières n’offrent toutefois pas les mêmes conditions de travail à leur personnel qui souvent, est moins bien formé que le personnel du réseau  public.

Bref, alors que les besoins augmentent de façon exponentielle avec entre autres le vieillissement de la population, le statu quo semble intenable.  C’est dans ce contexte que la CSN entend relancer le débat collectif sur la nécessité d’assurer à l’ensemble de la population l’accès à des services de qualité en soutien à domicile, et ce, de façon universelle.

Une préoccupation de longue date

En ouverture du forum, le président de la CSN, Jacques Létourneau a souligné que cet enjeu fait partie des préoccupations syndicales depuis très longtemps. Il se rappelle du débat sur le Virage ambulatoire de la fin des années 90, une réforme visant à prioriser des alternatives au séjour en centre hospitalier.  Déjà à l’époque, la CSN craignait que les économies ainsi réalisées dans les budgets des hôpitaux ne soient pas réinvesties à une hauteur suffisante pour répondre adéquatement aux besoins hors hôpitaux.

De fait, le chercheur Guillaume Hébert, de l’IRIS conférencier invité lors du forum, a exposé que les services sont de moins en moins disponibles.  Par exemple, plus de 100 000 aîné-es sur un total de 400 000 présentant une incapacité sévère ou légère ne reçoivent actuellement aucun service de soutien à domicile.  Au rythme actuel des investissements de l’État, il faudra encore 92 ans pour arriver à couvrir 40 % de leurs besoins en soutien à domicile.

Dès la création de l’assurance-maladie, le soutien à domicile devait pourtant faire partie intégrante des services.  Le Québec était à l’heure des grandes réformes et de la mise en place des grands réseaux universels.  Et le Québec était jeune. On tenait pour acquis, à l’époque, que le développement de ces services suivrait les grands chantiers découlant de la Révolution tranquille.  Guillaume Hébert rappelle la position du Parti québécois, au pouvoir en 1979 : Miser sur les CLSC pour offrir des services gratuits et universels sur tout le territoire, administrés localement et dispensés par des auxiliaires familiales et sociales, qu’on nomme aujourd’hui les auxiliaires en santé et services sociaux (ASSS), salariées de l’État.

Deux décennies de néolibéralisme plus tard, un autre gouvernement du même Parti québécois décide, en 1996, de mettre fin à la gratuité. De plus, il choisit de miser davantage sur des organismes privés ou à but non lucratif, notamment en créant les entreprises d’économie sociale d’aide à domicile (EÉSAD), de confier plus de tâches à la sous-traitance et de restreindre le déploiement des ASSS. Ces 20 dernières années, le glissement vers des services privés n’a fait que s’accentuer et rendre de moins en moins accessibles les services de soutien à domicile.  La situation est la même pour les services professionnels dispensés par des travailleuses sociales, ergothérapeutes,  physiothérapeutes, infirmières, et autres professionnel-les.

Une lutte à poursuivre
Pour la CSN, l’accès aux services de soutien à domicile pour toutes les personnes qui en ont besoin est une priorité.  C’est ce qu’a souligné la conseillère syndicale au Service des relations du travail de la CSN, Marjorie Houle, en début de forum.  La CSN fait campagne depuis une dizaine d’années pour un continuum de services globaux et intégrés aux aîné-es (hyperlien Vieillir dans la dignité)., une longue chaîne de services dont le soutien à domicile est un maillon important.

Cette fois, la CSN entend relancer le débat sur l’aspect spécifique du soutien à domicile, pris globalement, non seulement pour les aîné-es, mais également pour toutes les personnes vivant avec un handicap nécessitant du soutien à domicile.  Jusqu’à maintenant, les axes d’intervention de la CSN ont été :

  • d’agir sur la définition de l’offre de services dans le contexte d’une grande diversité de prestataires de services et des moyens de financement ;
  • de réinvestir dans le réseau ;
  • de stopper la privatisation ;
  • de favoriser le travail en équipes interdisciplinaires ;
  • de reconnaître, accompagner et soutenir les proches aidantes.

Marjorie Houle rappelle que la tenue du forum permettra de raffiner l’argumentaire et de réfléchir à des moyens d’intervenir de façon proactive dans ce débat, au moment où la situation sur le terrain devient critique, car les usagères et les usagers ont de moins de moins de services alors que les salarié-es croulent sous la charge de travail et la pression induite par le minutage des soins.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, après trois années de cure d’austérité, le moment est peut-être bien choisi pour relancer ce débat.  Guillaume Hébert a mené une recherche sur le soutien à domicile (hyperlien).  Pour lui, tous les indicateurs pointent vers la mise en place d’un véritable réseau.  Il n’y a pas vraiment d’alternative, souligne-t-il, au développement du système actuel.  Plusieurs constats convergent en effet.

  • Le soutien à domicile est la clé de notre capacité à nous adapter au vieillissement de la population ;
  • Le soutien à domicile est le meilleur vecteur de prévention : c’est en quelque sorte mettre des antennes du réseau dans toutes les résidences pour prévenir la détérioration de l’état de santé et pour soutenir l’autonomie ;
  • Le Québec consacre moins de ressources au soutien à domicile que la moyenne canadienne et le Canada se trouve lui-même loin derrière la plupart des pays industrialisés ;
  • Les urgences demeurent engorgées et les ressources ne sont pas utilisées de façon optimale ;
  • D’un point de vue financier, les services de soutien à domicile constituent une option plus intéressante que l’hébergement, lorsque cela est possible et souhaitable.
  • La volonté claire de sortir de l’hospitalocentrisme et de poursuivre le virage ambulatoire, même si la réforme du Dr Barrette tend à recentraliser les services autour des grands hôpitaux ;
  • L’explosion des besoins alors que, selon la Protectrice du citoyen, il y a moins de services, plus d’attente, plus de critères d’exclusion, de grandes disparités entre les régions ;
  • L’épuisement des proches aidants qui assurent pas moins de 80 % des services, avec un soutien inadéquat de l’État. Au Québec, on compte quelque 638 000 personnes prenant soin quotidiennement d’un parent ou d’un proche à domicile, soit 277 millions d’heures de travail ;

Enfin, Guillaume Hébert perçoit une initiative à saisir pour mettre en place un véritable réseau maintenant.  Il rappelle que le rapport de la commission Romanow sur l’avenir des soins de santé au Canada, en 2002, établissait qu’après l’assurance-hospitalisation, l’assurance-maladie et l’assurance-médicaments, le prochain défi à relever serait celui du soutien à domicile.  Depuis ce rapport, il y a eu très peu de progression malheureusement.

 

Ramener la justice sociale au-devant de la scène
Professeure à l’UQO, Louise Boivin étudie la transformation des services d’aide à domicile et la précarisation des emplois depuis plus de 25 ans.  Elle était conférencière au retour des ateliers du matin.  Dans un premier temps, elle a présenté quelques résultats préliminaires des recherches qu’elle mène actuellement avec sa collègue Marie-Hélène Verville sur l’augmentation du recours au secteur privé depuis cinq ans.  À partir des appels d’offres et des contrats qui sont octroyés par un CIUSSS montréalais et dans Lanaudière, elle constate une tendance claire vers une augmentation importante du recours au secteur privé.

Comme on pourrait s’y attendre, il s’avère que les exigences en matière de formation sont largement inférieures à celles du secteur public.  De même, les salaires y sont beaucoup moins élevés ; les travailleuses et les travailleurs ont peu d’avantages sociaux et la syndicalisation y est très difficile, particulièrement pour les employé-es d’agences. Quant aux personnes embauchées directement par les bénéficiaires à l’aide du programme du Chèque emploi-service, elles sont considérées comme des travailleuses salariées mais les emplois sont tellement atypiques que plusieurs de nos lois sociales et du travail, comme la Loi sur les normes du travail, ne peuvent pas s’appliquer intégralement.  En outre, ces salarié-es subissent une très forte pression au rendement et ne font pas partie des équipes multidisciplinaires des établissements publics : elles ne peuvent jouer le rôle de prévention que jouent les ASSS du secteur public dont  la mission est de faire le lien entre une personne usagère et toute l’équipe de professionnel-les du réseau public.

Pour Louise Boivin, le développement de services dans le secteur privé a entraîné une véritable concurrence entre le privé et le public.  Cette concurrence est néfaste, car elle tire les conditions de travail vers le bas. De plus, la pression au rendement a fait son chemin jusque dans le secteur public où le minutage des tâches est dorénavant une pratique fort répandue.

Pour faire face à la situation, madame Boivin propose plusieurs pistes d’intervention, qu’il s’agisse de recours légaux, d’organisation en syndicats là où ils ne sont pas présents, de lobbying et de mobilisation.  Par exemple, l’augmentation du salaire minimum à 15 dollars l’heure contribuerait à ce rééquilibrage des forces.  Elle insiste beaucoup sur la responsabilité d’une organisation comme la CSN de réunir les forces de toutes les personnes intéressées qui ne disposent ni de nos moyens ni de notre voix. C’est le cas de toutes ces femmes qui travaillent pour une agence ou encore des bénéficiaires de services à domicile pour qui il peut être difficile de se mobiliser.

Solidarité
Ce n’est pas le cas de Claude Prévost. Bénéficiaire de services à domicile depuis plus de 20 ans, cet homme est grandement impliqué dans la communauté malgré son handicap. Il est d’ailleurs l’un des administrateurs du Groupe d’aide Ex Aequo. Au forum, il a témoigné de sa situation et notamment de ce qu’il a vécu au cours des dernières années.  En 2015, ses services ont été coupés sans crier gare par le CLSC.  Depuis 1995, il recevait des services de soutien pour l’aider à faire ses repas et son ménage. Claude explique que préparer un seul repas peut lui demander plusieurs heures dans une journée.  En perdant ces services, c’est tout son univers social qui s’effondre puisqu’il ne peut plus faire rien d’autre que de préparer ses repas et tenter de faire un peu de ménage dans son appartement.  Avec le soutien de l’organisme Ex Aequo qui soutient les personnes vivant avec un handicap, il a finalement retrouvé ses services en 2017.  Toutefois, il souligne que de nombreuses personnes aîné-es ou en situation d’handicap ne seront jamais capables de se battre comme il a pu le faire.

Simon Philippe Caron, qui travaille chez Ex Aequo comme agent de défense des droits, a enchaîné en soulignant que la réalité vécue par Claude est la même pour tous : toute coupe de service, même une seule heure, a énormément de répercussions  dans la vie des personnes.  Simon souligne que le soutien à domicile permet non seulement d’assurer une certaine qualité de vie, mais également de favoriser l’insertion sociale de ces personnes qui, autrement, vivraient encore davantage dans l’isolement. Chez Ex Aequo, la question des conditions de travail inadéquates du personnel ainsi que le minutage des tâches font maintenant partie des préoccupations importantes.  Il rappelle que les personnes vivant avec un handicap veulent que les personnes qui prennent soin d’elles bénéficient de bonnes conditions de travail.

Ce qu’il voit ces dernières années :

  • Des gens qui se voient retirer leurs services du jour au lendemain parce que leur enfant vient d’avoir 18 ans ;
  • Une augmentation du niveau de stress et de désespoir chez les usagers et usagères ;
  • La persistance des préjugés à l’égard des personnes en situation de handicap ;
  • Le cas d’un homme qui est retourné aux études pour se trouver un nouvel emploi pour ensuite perdre ses services d’hygiène quotidiens. Comment pourra-t-il continuer de progresser dans sa vie sociale sans soins d’hygiène ?
  • Un plus grand roulement de personnel. « C’est une personne étrangère à chaque fois ! »
  • Une dame avait besoin d’aide pour marcher 10 minutes par jour, afin de conserver sa motricité (mobilité?) le plus longtemps possible. Ce n’est plus possible, car il n’y a plus de place pour ce type d’«extra» dans les interventions minutées.

Simon Philippe Caron a conclu son intervention par un vibrant appel à la solidarité.  « Je pense qu’on peut s’allier et travailler ensemble.  J’espère que dans vos stratégies, vous penserez à nous » a-t-il lancé aux différents acteurs et intervenants présents dans la salle.

Ensuite ?
Dans les prochains mois, la CSN terminera la compilation de tout ce qui a été relevé dans les ateliers.  Une plate-forme de revendications sera développée, puis un plan d’action sera déployé.  C’est un vaste et important chantier qui s’ouvre : doter le Québec d’un véritable réseau universel de soutien à domicile !

 

Grève nationale le 15 mai

En cette journée de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) annonce le déclenchement d’une grève nationale dans leur secteur.

« Le 15 mai prochain, nous déclencherons une grève nationale qui touchera près de 110 000 élèves dans 32 commissions scolaires, dans l’ensemble des régions au Québec. En tout, 2170 conductrices et conducteurs de 44 syndicats de la FEESP–CSN seront en arrêt de travail, ce qui affectera tous leurs circuits, de préciser Stephen P. Gauley, président du STS. Tous ces syndicats se sont dotés d’un mandat de grève de six jours, en assemblée générale, par voie de scrutin secret. Nous maintenons toujours la même revendication depuis l’automne dernier, soit celle de l’obtention de la part du gouvernement du Québec, dans les plus brefs délais, d’une enveloppe budgétaire supplémentaire, fermée et dédiée à l’amélioration de nos conditions de travail. Nous prévoyons également un débrayage au cours de la semaine du 28 mai si rien ne se règle d’ici là. »

Denis Marcoux, Jacques Létourneau et Stephen P. Gauley en conférence de presse ce matin. – Photo : Michel Giroux

À la suite d’une rencontre tenue le 17 avril dernier avec le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, durant laquelle la problématique actuelle dans le transport scolaire a largement été exposée, la Confédération des syndicats nationaux s’attendait à une réponse rapide dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec. Depuis cette rencontre, la seule décision qu’a prise le gouvernement, c’est de mettre un terme à la possibilité qu’avaient les commissions scolaires d’utiliser à d’autres fins 50 % des surplus générés par les enveloppes du transport scolaire. Même si cette réponse a bien été reçue, elle demeure nettement insuffisante, en plus de ne rien régler à la problématique fondamentale.

« Depuis le début de l’année, la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), qui représente la presque totalité des transporteurs scolaires du Québec, a reconnu la problématique de la pénurie de main-d’œuvre, tout en validant le constat de début de crise dans leur domaine. Depuis ce temps, trois transporteurs de la ville de Laval ont exposé publiquement leur important manque de main-d’œuvre. À plusieurs autres endroits, des circuits n’ont pas été effectués ou ont été effectués en retard en raison de ce manque de conducteurs. Tous ces faits nous démontrent que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème systémique qui menace ce service, d’ajouter Denis Marcoux, président de la FEESP–CSN. Nous attendons donc la mise en œuvre d’une solution durable à ce problème qui risque de tourner en crise majeure si le gouvernement n’agit pas rapidement. »

« Les mauvaises conditions de travail qui règnent depuis trop longtemps dans ce secteur causent actuellement de graves problèmes d’attraction et de rétention des conductrices et des conducteurs de véhicules scolaires. Nous souhaitons donc vivement que le gouvernement règle ce problème une fois pour toutes afin de garantir un financement qui assurera la pérennité de cet important service public sur lequel des centaines de milliers de parents comptent tous les jours d’école », de préciser Jacques Létourneau, président de la CSN.

Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autres avantages sociaux. En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire touchaient 8,5 % de moins en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, qui fut mis en œuvre par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’entente de principe adoptée à 86 %

L’entente de principe conclue le 24 mars 2018 entre la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) et le regroupement des syndicats CSN de la SOPFEU a été adoptée à 86 % par les membres des syndicats. Les débats se sont tenus lors de trois assemblées générales distinctes à Amqui, Val-d’Or et Baie-Comeau les 23, 25 et 30 avril. En tout, 112 membres ont voté, pour un taux de participation de 80 %. « Pour une première fois, les syndicats CSN de la SOPFEU se sont regroupés pour négocier en commun certaines de leurs conditions de travail. Cette approche a été très constructive et a permis de régler notre convention dans un temps record, avant le début de la saison des feux », a expliqué Steve Champagne, président du Syndicat des pompiers forestiers de la Côte-Nord–CSN. « Rien n’est jamais parfait, mais je crois qu’aujourd’hui nous pouvons nous réjouir. Nous avons obtenu plusieurs gains importants, notamment en ce qui concerne l’encadrement de la main-d’œuvre auxiliaire, un enjeu majeur pour nous », a poursuivi Vincent Coulombe, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la SOPFEU Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–CSN. « Ça a été une négociation constructive, on s’est parlé, mais on s’est surtout écouté. On a maintenant une entente qui reconnaît davantage le travail particulier qu’on fait », a ajouté Jean-Rémi Gauthier, vice-président du Syndicat des pompiers forestiers de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Baie-James–CSN.

« Nous sommes vraiment satisfaits du résultat, commente Michel Tétreault, trésorier de la Fédération de l’industrie manufacturière. Non seulement nous avons réussi à uniformiser plusieurs aspects de la convention collective entre les membres des différentes régions, mais en plus nous avons réglé la négociation pour le début de la saison de travail. Nous voyons bien dans le résultat du vote que les membres sont également heureux de la négociation et de pouvoir profiter d’un climat de travail serein tout l’été. »

Les principaux gains

Une des principales demandes du regroupement concernait l’encadrement de l’utilisation de la main-d’œuvre auxiliaire (MOA), qui est une forme de sous-traitance. La MOA regroupe diverses personnes qui devraient normalement venir en appui à l’équipe de la SOPFEU, principalement aux pompiers forestiers, lorsqu’un ajout de personnel est requis pour combattre un incendie qui cause des débordements. Le regroupement a ainsi obtenu que les MOA ne puissent plus agir à un autre titre que celui de combattant, assurant ainsi que les autres fonctions soient maintenant réservées aux pompiers de la SOPFEU. De plus, un ratio a été établi pour s’assurer que, lors du travail hors du territoire couvert par le certificat d’accréditation, pour chaque tranche de trois MOA appelés, au moins un pompier de la SOPFEU soit également appelé. Toujours sur le même sujet, le regroupement a obtenu qu’avant de faire appel à des MOA sur le territoire couvert par la juridiction du syndicat, tous les salarié-es de la SOPFEU membres de ce syndicat et disponibles doivent être au travail.

Un second enjeu important pour le regroupement était la durée saisonnière d’emploi. Pour résumer, les travailleuses et travailleurs de la SOPFEU sont à l’emploi sur une base saisonnière. Pour assurer une certaine stabilité et une sécurité d’emploi pour les membres, il importe qu’un minimum de semaines de travail soit garanti. D’une façon générale, le regroupement a réussi à faire augmenter le nombre de semaines ainsi garanties. Le plancher précédent était de 16 semaines après un an d’ancienneté à 20 semaines après cinq ans d’ancienneté et passe maintenant à 17 semaines après un an et à 20 semaines après trois ans d’ancienneté. De plus, le précédent plancher de 20 semaines a été brisé en conventionnant des dizaines de postes pour lesquels de 22 à 28 semaines de travail seront garanties. Il s’agit d’une importante modification qui peut avoir des répercussions importantes sur la vie des membres.

Le regroupement a aussi fait plusieurs autres gains concernant notamment l’heure de dîner payée, le nombre minimum de jours de congé pour maladie, la prime de départ à la retraite, etc. Concernant la rémunération, les assurances et le régime de retraite, le regroupement a atteint ses objectifs de négociation. Entre autres, les augmentations de salaire totalisent près de 11 % au terme de la convention collective d’une durée de cinq ans. À cela s’ajoute une majoration de 1 % de la contribution de l’employeur au régime de retraite.

« Mais finalement, le plus grand gain que nous ayons fait lors de cette négociation, c’est d’avoir réussi à se solidariser dans le but d’améliorer et d’uniformiser une grande partie de nos conventions collectives. Nous sommes trois syndicats distincts, dans trois régions distinctes, et nous avions des conditions de travail différentes à bien des égards. Aujourd’hui, nos conditions de travail comportent encore quelques différences, mais une grande partie d’entre elles seront les mêmes qu’on travaille à Val-d’Or, à Rimouski ou à Sept-Îles et, ça, c’est une grande avancée pour nos membres », a conclu Steve Champagne.

La marche du 1er mai en photos

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Montréal samedi après-midi dans le cadre de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs.

Parmi les revendications de la marche : un réinvestissement dans les services publics et les programmes sociaux et la mise en place de mesures concrètes pour mettre fin aux surcharges de travail, la conciliation travail-famille-études, l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure, la lutte contre les paradis fiscaux, ainsi que la transition juste.

 

Négocier ensemble, dans tout le Québec, pour des conditions de travail décentes

Le secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) annonce aujourd’hui le lancement national de sa négociation coordonnée, qui réunira près de 2000 employé-es de résidences pour aîné-es. Ces travailleuses et ces travailleurs, qui proviennent d’une quarantaine d’accréditations de toutes les régions du Québec, ont choisi de s’unir pour se donner un meilleur rapport de force et réussir à améliorer leurs conditions de travail trop souvent déplorables.

« Demain, c’est la fête des travailleuses et des travailleurs. Voilà un bon moment pour se rappeler qu’il y a encore des secteurs d’emploi où certains patrons traitent les salarié-es de façon inacceptable. Au Québec, c’est notamment le cas du secteur des centres d’hébergement privés », lance Dany Lacasse, vice-président des secteurs privés de la FSSS–CSN. « C’est complètement aberrant que celles et ceux qui se dévouent tous les jours pour prendre soin de nos parents et de nos grands-parents aient de la difficulté à joindre les deux bouts en travaillant à temps plein. »

Actuellement, le salaire moyen d’un employé de résidence privée tourne autour de 12,75 $ l’heure. La plateforme de revendications communes de la négociation coordonnée lancée aujourd’hui réclame des augmentations salariales équivalentes aux augmentations du salaire minimum ou

0,50 $ par année, selon la proposition la plus avantageuse.

Avec le vieillissement de la population et les compressions gouvernementales des dernières années dans les services publics, particulièrement en santé, les résidences privées ont connu une croissance exponentielle. « Quand de grands groupes financiers s’intéressent à un secteur d’activité, c’est habituellement parce qu’il y a de l’argent à faire », affirme Gilles Gagné, représentant du secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

M. Gagné souligne que, pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées en résidence, les propriétaires doivent investir dans le capital humain. « Les employé-es des centres d’hébergement privés, en plus d’accomplir leurs tâches quotidiennes, assurent une présence réconfortante auprès des résidents. La stabilité du personnel est donc très importante et celle-ci passe par des conditions de travail respectueuses qui valorisent les employé-es », ajoute M. Gagné.

Pour Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN), il est important de faire connaître la dure réalité de ces salarié-es. « Dans la région, c’est plus de 336 membres, dans quatre centres d’hébergement et une institution religieuse qui se joignent à la négociation coordonnée. Ces travailleuses et ces travailleurs, à qui l’on demande une polyvalence insensée et qui vivent de graves problèmes de surcharge, doivent composer avec une rémunération qui frôle souvent le seuil de pauvreté. Les employeurs doivent répondre positivement aux demandes plus que raisonnables qui sont sur la table. »

La majorité des conventions collectives des accréditations qui participent à la négociation coordonnée arrivant à échéance ce printemps, les projets de négociation seront déposés au cours des prochaines semaines.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux–CSN compte quelque 3500 travailleuses et travailleurs de centres d’hébergement privés, répartis dans 9 régions du Québec. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) regroupe plus de 10 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de 100 syndicats. La CSN compte au total plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

Les travailleuses et travailleurs envoient un message clair aux politiciens en vue des prochaines élections

Dans le cadre de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, sous le thème Prendre le parti des travailleurs et travailleuses, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Montréal aujourd’hui pour porter la parole des travailleuses et des travailleurs et faire entendre leurs revendications. Celles-ci portent sur le réinvestissement dans les services publics et les programmes sociaux et la mise en place de mesures concrètes pour mettre fin aux surcharges de travail, la conciliation travail-famille-études, l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure, la lutte contre les paradis fiscaux, ainsi que la transition juste.

Réinvestissement dans les services publics et les programmes sociaux et mise en place de mesures concrètes pour mettre fin aux surcharges de travail
La population québécoise est en droit de recevoir des services publics de qualité et mérite un véritable accès aux programmes sociaux. Pour ce faire, les travailleuses et travailleurs offrant ces services doivent pouvoir le faire dans des conditions de travail décentes. Les personnes militantes prenant part à la manifestation ont dénoncé ces conditions de travail et les surcharges de travail qui y sont associées, résultat du sous-financement chronique, des multiples réformes et des récentes mesures d’austérité. Ils ont souligné l’urgence de réinvestir massivement dans les services publics et les programmes sociaux et de mettre en place des mesures concrètes pour rehausser les conditions de travail et amenuiser la charge de travail des travailleuses et travailleurs. Une condition essentielle à des services plus accessibles qui répondent mieux aux besoins de la population.

Il faut d’ailleurs rappeler que les femmes occupant près des trois quarts des emplois relevant de l’État, elles ont été plus durement frappées que les hommes par les mesures d’austérité des dernières années.

Conciliation travail-famille-études
La conciliation travail-famille-études est un réel enjeu pour les travailleuses et travailleurs. Les personnes militantes ont ainsi demandé au futur gouvernement de reconnaître cette réalité : les sphères du travail, de la famille et des études comportent leurs lots d’exigences et de réalités. Ainsi, les travailleuses et travailleurs doivent connaître leur horaire de travail à l’avance ou encore avoir la possibilité de refuser de faire des heures supplémentaires. Ils doivent, de plus, disposer de réelles périodes de pause ou encore obtenir des congés payés en cas de maladie ou de responsabilités familiales.

Salaire minimum à 15 $ l’heure
Les personnes manifestantes ont également demandé au futur gouvernement de se positionner pour une société plus juste et équitable en instaurant une mesure concrète, soit celle de hausser le salaire minimum à 15 $ l’heure. En effet, des milliers de travailleuses et travailleurs peinent à joindre les deux bouts et gagneraient grandement à obtenir un salaire décent.

Lutte contre les paradis fiscaux
Annuellement, le gouvernement ferme les yeux sur l’existence des paradis fiscaux et se prive ainsi de revenus substantiels. Les personnes manifestantes ont exigé du futur gouvernement de mettre en place des moyens concrets afin d’éradiquer l’évitement fiscal des plus riches et des grandes entreprises. Les sommes récupérées serviraient ainsi à financer les besoins criants des services aux citoyennes et citoyens.

Transition juste
Le futur gouvernement devra financer le virage incontournable vers une économie plus verte, fondée sur des énergies renouvelables et un modèle de développement durable. Toutefois, ce virage entraînera nécessairement une restructuration majeure de l’économie et du marché du travail. Les militantes et militants ont voulu sensibiliser le futur gouvernement à faire cette transition de manière juste et à accompagner les travailleuses et travailleurs pour mettre en place les mesures d’adaptation au marché du travail.

Les personnes manifestantes ont également offert leur soutien à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs en conflit de travail. Aussi, elles se sont associées au Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail. En effet, plusieurs arboraient un ruban noir pour l’occasion et toutes et tous ont observé une minute de silence.

À propos
Les groupes organisateurs sont : CSD, CSN, CSQ, FTQ, APTS, FAE, FIQ, SFPQ, SPGQ, Alternatives, ATTAC-Québec, Au bas de l’échelle, AVEQ, Coalition Mains rouges, CTI, Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, FECQ, MASSE, MEPAAQ, Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA), Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles, UEQ

Le nombre de travailleuses et travailleurs décédés au travail encore en hausse cette année, il faut que ça cesse!

Réunie aujourd’hui avec d’autres organisations syndicales et communautaires dans le cadre de la manifestation nationale pour la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, la CSN soulignera avec solennité et recueillement la Journée internationale de commémoration des travailleuses et travailleurs morts ou blessés au travail. À la fin de la marche, les manifestantes et manifestants tiendront une minute de silence afin d’honorer leur mémoire. Les syndicats des quatre coins du Québec sont invités à faire de même.

La situation dévoilée par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) est accablante. Pour l’année 2017, on compte 13 décès de plus que l’année précédente pour un total de 230 travailleuses et travailleurs. Sur ce total, on dénombre 63 morts des suites d’un accident et 167 des suites d’une maladie professionnelle.

« Un mort, c’est un mort de trop, déplore Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Il n’est pas normal qu’en 2018 au Québec autant d’hommes et de femmes perdent la vie au travail. Les employeurs et le gouvernement doivent agir et mettre en place tous les outils nécessaires pour régler la situation rapidement. Il est vrai qu’on remarque une baisse dans les décès par accident, et c’est encourageant. Mais les décès causés par une maladie professionnelle sont en forte hausse, il y a encore beaucoup de travail à faire de ce côté. »

La prévention au travail n’est pas un luxe. Trop de travailleuses et de travailleurs au Québec ne sont pas touchés par les mécanismes de prévention prévus à la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Une solution relativement simple pour améliorer la situation serait d’élargir l’application de cette loi afin qu’elle couvre toutes les Québécoises et tous les Québécois au travail.

« Les syndicats sont engagés sur une base quotidienne dans la prévention des accidents du travail. Mais ce n’est pas qu’à eux de porter ce fardeau, cette lourde responsabilité doit également reposer sur les employeurs et le gouvernement qui ont un énorme rôle à jouer sur cette question. Il est inadmissible que tant d’hommes et de femmes se blessent au travail, ou soient victimes d’une maladie professionnelle, ou pire encore, qu’ils meurent en travaillant », conclut Jean Lacharité.

Autonomisation des femmes et des filles en milieu rural

Les organisations syndicales demeurent vigilantes à la suite de l’adoption des Conclusions concertées par les pays membres de la Commission de la condition de la femme (CCF) de l’ONU, à l’occasion de sa 62e Session qui se tenait du 12 au 23 mars dernier, à New York. L’autonomisation des femmes et des filles en milieu rural en était le thème principal.

S’il faut saluer l’adoption de cette entente parce qu’elle pose des jalons importants pour les droits des femmes et des filles qui vivent en milieu rural et en régions éloignées des grands centres, il reste qu’elle fait fi de plusieurs enjeux cruciaux, notamment en ce qui a trait aux femmes migrantes, à la parité politique et à l’accès à la justice. Par ailleurs, malgré les fortes oppositions de certains États membres, le document stipule que des politiques et des programmes doivent être mis en place afin de promouvoir et d’assurer un accès universel des femmes à la santé sexuelle et reproductive, notamment pour la planification familiale. La CCF soutient ainsi que « les droits des femmes comprennent leur droit de contrôler et de décider librement et de manière responsable toutes les questions liées à leur sexualité, y compris la santé reproductive ». Aussi, la CCF reconnaît que les diverses formes de discriminations entrecroisées vécues par toutes les femmes et les filles en milieu rural constituent des obstacles majeurs à leur autonomisation et à leur accès à l’égalité.

Pas moins de 1,6 milliard de personnes vivent dans une pauvreté aux multiples dimensions sur la planète, rappelle la CCF, tandis que près de 80 % des personnes extrêmement pauvres habitent dans les zones rurales. « La féminisation de la pauvreté est un phénomène persistant, qui s’explique en grande partie par l’accès limité ou inexistant des femmes à la propriété, aux ressources, aux protections sociales, aux services publics et aux services financiers », a insisté Véronique De Sève, vice-présidente et responsable de la condition féminine à la CSN. Madame De Sève était de la délégation syndicale qui prenait part aux travaux de la commission onusienne.

Les changements climatiques touchent aussi de façon disproportionnée les populations rurales. À cet égard, la CCF se dit profondément préoccupée par les impacts des bouleversements climatiques, des phénomènes météo extrêmes et des catastrophes naturelles sur les femmes, particulièrement dans les pays en développement. La dégradation des terres, la désertification, la déforestation, les tempêtes de sable et de poussière, la montée des eaux, l’érosion côtière et l’acidification des océans sont au nombre des effets de ces changements climatiques. 

La Palestine et le Canada
Outre les Conclusions concertées, d’autres résolutions ont été adoptées, entre autres celle traitant de la « situation des Palestiniennes et de l’aide à leur apporter » qui doit être soumise au Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC). Fait à signaler, le Canada figure parmi les quatre pays qui s’y sont opposés, jugeant le texte unilatéral et ne contribuant pas à la recherche de solutions entre Israël et la Palestine. Le document a reçu l’aval de 30 pays membres de la CCF, tandis que 11 autres se sont abstenus. Si l’ECOSOC entérine la résolution, il demandera à la communauté internationale de continuer à fournir des services aux Palestiniennes.

Une déclaration syndicale commune
Au sein de la délégation syndicale Global Unions, une centaine de syndicalistes d’une trentaine de pays ont participé aux travaux de la commission. Ainsi, la CSN a mis de l’avant des perspectives féministes concernant le travail décent, la violence sexiste, les services publics, l’environnement et les droits de la personne.

 

Grève générale illimitée

Ce matin, les employé-es du Manoir Sherbrooke, membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie (FSSS–CSN), ont entamé une grève générale illimitée. Sans contrat de travail depuis 29 mois, les salarié-es de cette résidence pour aîné-es sont excédés par l’arrogance de la famille Savoie, propriétaire du Manoir Sherbrooke.

À la suite d’une décision prise par les travailleuses et les travailleurs en assemblée générale le 15 mars, les représentantes du syndicat ont donné une dernière chance à l’employeur en lui présentant une offre finale globale le 9 avril dernier. « Nous avons tenté de nous rapprocher le plus possible des offres patronales, tout en respectant nos demandes minimales. Ce que nous réclamons est extrêmement raisonnable, mais l’employeur ne veut rien entendre », lance Lyne Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie et préposée aux résidents au Manoir Sherbrooke.

Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CCSNE–CSN), a tenu à réitérer, une fois de plus, son appui aux employé-es en conflit. « Devant ce patron irrespectueux et plein aux as, elles refusent de s’appauvrir. Je leur lève mon chapeau. La CSN sera là, à leurs côtés, tant qu’il le faudra ».

Sur la ligne de piquetage ce matin, les employé-es du Manoir Sherbrooke se sont dit déterminés à ne pas retourner au travail tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas une entente satisfaisante sur la table. « Nous ne demandons pas la lune ; nous voulons simplement que l’employeur reconnaisse à sa juste valeur le travail que nous effectuons au quotidien, auprès des résidents et résidentes », conclut Lyne Tanguay.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie compte plus de 200 membres répartis dans 6 centres d’hébergement. La Fédération de la santé et des services sociaux–CSN compte quelque 3500 travailleuses et travailleurs de CHP. Le Conseil central de l’Estrie–CSN regroupe plus de 9000 membres répartis dans plus de 72 syndicats. La CSN compte au total plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.

Le SCRC rejette l’entente de principe à 56 %

Aujourd’hui, lors d’une assemblée générale tenue à Montréal, à l’issue d’un vote tenu à scrutin secret, les membres du Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) ont rejeté à 56 % l’entente de principe intervenue avec l’employeur le 12 avril dernier.

« Après une assemblée ayant duré plus d’une douzaine d’heures, après avoir répondu à toutes les questions qui nous ont été posées et après avoir débattu sainement du contenu de l’entente de principe que nous avons présentée, les membres ont décidé démocratiquement de la rejeter, de déclarer Johanne Hémond, présidente du SCRC. Dans les prochains jours, nous allons revenir sur tous les enjeux qui ont été soulevés durant notre rencontre et nous retournerons dès que possible à la table de négociation afin d’exposer ceux-ci à l’employeur. »

« Les membres du SCRC peuvent être assurés que la FNC–CSN et la CSN déploieront à nouveau toute leur énergie, à leurs côtés, et ce, jusqu’à l’obtention de leur nouvelle convention collective unifiée », de conclure d’une seule et unique voix Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN et Jacques Létourneau, président de la CSN.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.

Premier rassemblement national citoyen pour l’accès aux services sage-femme

Pour la première fois, des citoyennes des quatre coins du Québec se mobilisent pour obtenir un accès aux services des sages-femmes suivant un modèle de pratique qui correspond à leurs attentes. « Bien que la légalisation, il y a 20 ans, ait été le fruit d’un mouvement de femmes et de sages-femmes qui ont milité ensemble, le modèle de pratique demeure fragile et le pouvoir citoyen, difficile à exercer », souligne d’entrée de jeu la coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme, Lorraine Fontaine. Une soixantaine de personnes sont ainsi réunies aujourd’hui afin de réfléchir et de se donner des moyens pour atteindre leurs objectifs.

État des lieux
Rappelons qu’un sondage CROP mené en 2010 démontre que le quart des Québécoises souhaite accoucher hors centre hospitalier; au Québec, les sages-femmes sont les seules professionnelles à offrir cet accompagnement. Aujourd’hui, à peine 4 % des Québécoises ont accès aux services d’une sage-femme alors que la Politique de périnatalité 2008-2018 visait que 10 % d’entre elles puissent y avoir accès en 2018. Nous sommes donc encore loin des objectifs fixés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, et encore bien plus loin d’être en mesure de répondre à la demande.

Un parcours jalonné d’embûches
Les groupes citoyens mobilisés se heurtent à beaucoup d’obstacles et de résistance pour s’impliquer et se doter de maisons de naissance et de services qui répondent adéquatement à leurs besoins spécifiques. Nous pourrions résumer ses besoins spécifiques ainsi : se réapproprier un événement intense, mais normal de la vie des femmes, ceci dans une approche de respect de la physiologie et de l’intégrité physique et psychologique des personnes.

La tâche n’est pas mince et il faut faire face notamment au puissant lobby médical dont la culture a peu d’atomes crochus avec le concept de pouvoir citoyen. De plus, les services sages-femmes se développent dans un contexte tendu, au sein d’un réseau de la santé qui réduit constamment la place qu’il réserve à ses usagers. Or, leur mplantation doit faire place aux citoyennes fortement mobilisées qui veulent être partie prenante de la mise en place des structures et des services qui les concernent au premier plan.

Gabrielle Filiou-Chénier, présidente de l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec, donne un autre exemple d’entrave au modèle de pratique spécifique développé au Québec : « Les conditions d’études difficiles et les frais excessivement élevés engendrés par les stages prolongent le temps requis pour compléter le baccalauréat. Les étudiantes en ressortent complètement épuisées. Les conditions doivent s’améliorer si on veut que les nouvelles sages-femmes soient en mesure d’exercer cette profession exigeante ».

Sensibiliser pour mieux se concerter
Rappelons également qu’en 2011, la Commission de la santé et des services sociaux recommandait « que soit menée une campagne de sensibilisation visant à faire connaître le haut degré de sécurité de la pratique des sages-femmes et les avantages qu’elle comporte pour les femmes enceintes et leur nouveau-né ». Cette campagne n’a jamais été réalisée, déplore Mme Fontaine. « Des mythes et des préjugés perdurent et nuisent au développement de notre modèle de pratique qui est pourtant profitable tant pour la santé des femmes que pour les finances de l’État. Nous devons sensibiliser les élus et les décideurs et redonner aux citoyennes et aux citoyens une place de choix dans le dialogue social. Ainsi, les participantes au rassemblement d’aujourd’hui travailleront sur une déclaration citoyenne et sur des revendications concrètes qui seront diffusées prochainement », ajoute-t-elle en conclusion.

Il reste du chemin à faire pour que le REM soit un véritable projet de transport collectif

Pour la CSN, le Réseau express métropolitain (REM), tel qu’on le comprend au fil des annonces récentes, soulève de nombreux questionnements quant à ses objectifs d’offrir des infrastructures de transport efficaces et améliorées. À la lumière des sommes colossales qui y sont investies, des changements importants au mode d’exploitation devront être sérieusement étudiés, car, dans sa forme actuelle, le REM ne répond pas adéquatement aux besoins de la population, en plus de nuire à la consolidation et aux services de transport publics déjà existants.

 Pour la CSN, confier la gestion et l’entretien à l’entreprise privée d’un réseau structurant de transport collectif comme le REM est une mauvaise décision qui coûtera cher aux Québécoises et aux Québécois. Non seulement devrons-nous payer une marge de profit à l’exploitant par des tarifs et des redevances, mais les municipalités et les sociétés publiques de transport devront arrimer leurs orientations en transport collectif à la nécessité de protéger le marché de ce nouveau concurrent.

« On ne comprend pas pourquoi le gouvernement choisit de tout confier au secteur privé, déplore le président de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Denis Marcoux. Toute l’expertise en entretien des installations et du matériel roulant existe déjà dans les sociétés publiques de transport. Les employé-es d’entretien de la STM sont reconnus mondialement comme les meilleurs dans leur domaine. Créer un concurrent privé, qui se voit garantit un quasi-monopole, financé en majeure partie par des fonds publics, ça ne fait aucun sens ».

« Montréal a un criant besoin d’investissement en infrastructures de transport collectif, c’est évident, poursuit le trésorier de la Confédération des syndicats nationaux, Pierre Patry. Mais le REM semble avoir été conçu d’abord et avant tout comme un outil d’enrichissement pour la Caisse de dépôt et non pas comme une réponse aux besoins réels en transports en commun. Le REM devrait suivre les mêmes processus que tous les autres projets en transport collectif, y compris les évaluations environnementales et il devrait être placé sous la gouverne de l’Autorité régionale de transport métropolitain afin que la recherche du bien commun prime sur les considérations de nature commerciale ».

Pour la CSN, ramener le REM dans le giron du secteur public permettrait de corriger ses pires lacunes, par exemple l’intégration insatisfaisante aux autres réseaux de transports. Le REM pourrait ainsi s’appuyer sur l’expertise développée dans les sociétés publiques de transport pour se développer au lieu de devoir reconstruire de A à Z une structure de gestion et d’entretien qui existe déjà en bonne partie.

Mobilité durable
« Le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle politique en mobilité durable. Son objectif est de diminuer le temps de transport pour les utilisateurs et les utilisatrices du transport en commun. Le REM va complètement à contresens, souligne Pierre Patry. Le choix des zones desservies a été fait en fonction des profits potentiels de développements immobiliers autour des stations et non en fonction des besoins de déplacement de la population. Pire encore, certains verront leur trajet allongé ou détourné afin de les forcer à prendre une correspondance pour atteindre le centre-ville par le REM. Il y a donc beaucoup de place à l’amélioration ! »

À propos
La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) regroupe 425 syndicats représentant plus de 60 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic. Elle est une des huit fédérations professionnelles composant la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui compte plus de 300 000 membres venant de tous les secteurs d’activité.

Cinq syndicats de Montréal et Laval se dotent de mandats de grève

Réunis en assemblée générale hier soir, trois syndicats membres du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) se sont prononcés hier soir en faveur de la grève nationale.

« Nous sommes très heureux du résultat de ces votes qui affichent, encore une fois, toute la détermination des conductrices et des conducteurs de véhicule scolaire. Les syndicats des travailleuses et travailleurs des Autobus Duplessis – CSN, le STT des Autobus La Montréalaise – CSN, le STT des Autobus La Montréalaise – CSN (Division Montréal) ont tous votés à 87%, 96% et 100% pour la grève nationale, de déclarer Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. Ces salarié-es sont déterminés à obtenir de meilleures conditions de travail et pour se faire entendre, elles et ils ont décidé d’unir leurs forces à travers le Québec afin de faire pression sur le gouvernement pour obtenir finalement des conditions de travail décentes ». Ces votes s’ajoutent à ceux pris la semaine dernière dans la région par le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco-CSN et par le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Idéal – CSN.

« Depuis trop longtemps, les conductrices et les conducteurs de véhicule scolaire touchent un revenu qui ne permet pas une juste reconnaissance de toutes les compétences qu’exigent leurs fonctions. Voilà pourquoi ces syndicats revendiquent des enveloppes supplémentaires, fermées et dédiées à l’amélioration de leurs conditions de travail. Tous les syndicats du STS se mobilisent actuellement et nous sommes fiers que ceux de Montréal et Laval y embarquent avec toute la détermination que nous leur connaissons », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain – CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Duplessis regroupe 81 conductrices et conducteurs, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus La Montréalaise – CSN rassemble 43 conductrices et conducteurs, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Montréalaise – CSN (division Montréal) compte 16 conductrices et conducteurs, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco – CSN regroupe 330 conductrices et conducteurs et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Idéal – CSN rassemble 135 conductrices et conducteurs. Ensemble, ces syndiqué-es transportent jour après jour près de 30 000 élèves dans la grande région métropolitaine.

Les cinq syndicats sont affiliés au CCMM–CSN qui regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé répartis au sein de syndicats à Montréal, à Laval, au Nunavik et à la Baie-James. Ils sont également membres du STS qui regroupe plus de 3000 travailleuses et travailleurs dans 63 syndicats affiliés à la FEESP–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Grève de 1350 travailleuses CPE les 18 et 19 avril

Devant la lenteur extrême des négociations et les nombreux reculs que cherche à imposer l’Association patronale des CPE (APCPE) représentant les directions de 61 CPE à Montréal et à Laval, 1350 travailleuses ont décidé de déclencher une grève de deux jours, les 18 et 19 avril. Pour marquer leur ras-le-bol face aux demandes patronales, dont certaines sont qualifiées de « méprisantes », ces travailleuses ont manifesté aujourd’hui à Montréal pour réclamer l’accélération des pourparlers dans le but de conclure rapidement leurs conventions collectives, échues depuis le 31 mars 2015.

« Nous n’avons jamais vécu une négociation aussi longue et ardue que celle qui a cours actuellement, déclare madame Carole Leroux, présidente du Syndicat des travailleuses des CPE de Montréal et Laval (STCPEML–CSN). Ces deux journées, prises sur une banque de cinq jours de grève, lancent un message clair à l’APCPE : nous voulons une entente à la hauteur de ce qui a été conclu dans plusieurs autres CPE que nous représentons à Montréal et Laval, mais aussi dans plus de 300 CPE FSSS–CSN au Québec. Ces travailleuses sont sans contrat de travail depuis plus de trois ans, c’est inacceptable! Il faut des avancées significatives. Et ça presse! »

Rappelons que le 6 novembre dernier, une entente nationale est intervenue entre le gouvernement et plusieurs associations patronales sur plusieurs matières, dont les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective, les ratios éducatrice/enfants, la planification pédagogique, les congés. Or, l’Association patronale nationale des CPE, à laquelle l’APCPE est affiliée, s’est retirée de la table nationale en février 2016 pour tenter de régionaliser le processus et les matières de négociation. Depuis, le syndicat constate que les négociations sont devenues très ardues.

« On s’enfarge littéralement dans des virgules et dans des détails qui n’en finissent plus depuis des semaines, lance Nathalie Fontaine, vice-présidente de la négociation du syndicat. De plus, les demandes de reculs dans nos conditions de travail sont tellement importantes que nous ne voyons pas de lueur en vue d’une entente possible à court et même à moyen terme, à moins que la partie patronale revoie ses demandes de reculs à la baisse et qu’il démontre du respect envers les travailleuses. On espère bien qu’avec cette pression de nos membres, l’APCPE va enfin comprendre qu’on n’acceptera jamais leurs reculs et qu’il est temps de régler. »

Après plus d’une vingtaine de séances qui ont débuté à l’automne dernier, les enjeux portent notamment sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires de travail, la liste de rappel, le rôle et le travail d’équipe, l’application de l’ancienneté, de même que la transparence des états financiers : tous des éléments qui ne coûtent rien aux employeurs.

« Les directions des CPE membres de l’APCPE doivent se rendre à l’évidence : il n’est surtout pas question pour ces travailleuses d’accepter une entente qui ne satisfait pas nos membres, affirme pour sa part Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). La patience a ses limites. L’APCPE doit dès maintenant saisir la balle au bond. »

Pour Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain : « Il est invraisemblable de voir une association patronale mépriser des femmes qui se dévouent corps et âme depuis des années auprès des enfants, en leur demandant de sacrifier leur environnement et leurs conditions de travail. Au Conseil central du Montréal métropolitain, nous allons continuer à les appuyer pour qu’elles obtiennent ce que plus de 9000 autres travailleuses de CPE membres de la CSN ont obtenu : une entente respectueuse et conforme à leurs attentes. »

À propos des CPE et de la CSN
Le Syndicat des travailleuses des CPE de Montréal et Laval–CSN, représente près de 2500 travailleuses. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, qui regroupe quelque 11 000 travailleuses en CPE, de même qu’au Conseil central du Montréal métropolitain, qui compte près de 100 000 membres dans la région. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

La CSN attend un retour rapide du ministre Sébastien Proulx

À la suite d’une rencontre tenue cet après-midi avec le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, la Confédération des syndicats nationaux s’attend à une réponse rapide dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec.

« Nous sommes heureux d’avoir enfin rencontré le ministre Proulx pour lui parler de l’état de la situation dans le transport scolaire au Québec. Les mauvaises conditions de travail qui règnent depuis trop longtemps dans ce secteur causent actuellement de graves problèmes de recrutement, de rétention et de pénurie de conductrices et de conducteurs de véhicule scolaire. Les salaires sont inadéquats et le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) revendique la création d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées afin de financer adéquatement l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail dans leur secteur », de préciser Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire touchaient 8,5 % de moins en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

« Le 8 février dernier, la FTA a reconnu la problématique de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre et trois transporteurs de la ville de Laval ont également validé le constat de début de crise dans leur domaine. Depuis ce temps, nous avons été témoins de plusieurs autres problèmes importants, dont le risque que plusieurs circuits ne puissent être couverts, qui nous démontrent que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème une fois pour toutes, d’ajouter Jean Lacharité. Nous attendons donc un retour rapide du ministre Proulx et le dépôt, dès ce printemps, d’une solution durable à ce problème, qui risque de tourner en crise majeure si le gouvernement n’en prend pas la juste mesure. »

Depuis le mois de janvier 2015, la CSN demande une rencontre avec le MELS en lien direct avec les mauvaises conditions de travail qui règnent dans le transport scolaire. La rencontre d’aujourd’hui s’est déroulée en présence de représentants de la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) — rassemblant la majorité des employeurs dans le transport scolaire au Québec —, et de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autres avantages sociaux.

Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, qui fut mis en œuvre par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Les syndicats de La Presse font une nouvelle proposition à l’employeur

Les trois syndicats de La Presse affiliés à la Fédération nationale des communications–CSN ont adopté aujourd’hui une nouvelle proposition afin de relancer la négociation en vue du renouvellement de leurs conventions collectives qui sont échues depuis plus de 27 mois.

La nouvelle proposition inclut des concessions importantes, notamment sur le plan salarial et sur le plan de la sécurité d’emploi. Les salarié-es ont procédé au vote sur cette nouvelle proposition et ont également adopté des moyens de pression, excluant la grève générale illimitée. Ces moyens de pression seront mis en œuvre au moment jugé opportun.

Résultats des deux votes tenus à scrutin secret

STIP STTCILP SEBJ
Nouvelle proposition 94 % 100 % 100 %
Moyens de pression 96 % 100 % 92 %

Les syndicats sont conscients de la crise qui frappe le secteur de la presse écrite au Canada et ailleurs dans le monde. Cette situation dépasse la question des relations de travail. Elle découle de la domination de deux géants, Google et Facebook, sur le marché publicitaire, dans un contexte où les lois fiscales et celles sur les droits d’auteur sont désuètes.

Les syndicats rappellent que leurs démarches auprès des gouvernements ont porté leurs fruits avec l’annonce par le gouvernement du Québec d’un programme d’aide aux transformations technologiques qui pourrait rapporter 7 millions de dollars par année à La Presse.

Les pressions vont se poursuivre auprès du gouvernement fédéral afin qu’il prenne ses responsabilités, notamment pour rétablir l’équité fiscale et préserver la mission essentielle des salles de nouvelles partout au pays. Il en va de l’avenir de notre démocratie.

« Les syndicats et l’employeur ont maintenant tous les éléments en main pour parvenir à une entente négociée qui assure la pérennité de La Presse pour les prochaines années », a affirmé Charles Côté, porte-parole des syndicats et président du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse.

Les syndicats de La Presse affiliés à la FNC–CSN regroupent près de 240 employé-es de la rédaction, des services administratifs et des services informatiques.

La FNC–CSN regroupe des syndicats autonomes de salarié-es ainsi que des travailleuses et des travailleurs contractuels de l’industrie des communications et de la culture. Ce regroupement permet aux quelque 6000 membres regroupés dans 88 syndicats de se donner des outils pour assurer leur représentation, pour négocier des ententes collectives de travail qui assurent le respect de leurs droits et de leur indépendance journalistique. Dans une perspective du droit public à l’information, la fédération défend également les libertés de presse et d’expression.

Source :
Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (STIP – FN–CSN)
Syndicat des travailleuses et travailleurs du centre informatique de La Presse (STTCILP – FNC–CSN)
Syndicat des employés de bureaux de journaux (SEBJ – FNC–CSN)

Les responsables en service de garde en milieu familial satisfaites de la décision ministérielle

Les responsables d’un service de garde (RSG) en milieu familial, membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), accueillent favorablement la décision du ministère de la Famille de renoncer aux frais de guichet unique adressé aux parents à la recherche de place pour leur enfant. L’annonce d’une entente récente à cet effet a été reçue comme un baume par les RSG en raison de la dégradation des conditions de travail et de pratique de celles qui sont chargées d’accueillir à leur domicile et d’éduquer plus de 90 000 enfants par année.

Pour Lucie Longchamps, représentante du secteur des RSG à la FSSS–CSN, qui représente 3000 RSG : « On est vraiment heureuses de voir que le Ministère nous a enfin entendues après des semaines de cabale contre l’imposition de frais de guichet unique. C’était la meilleure décision à prendre dans les circonstances alors que le coût de la vie, allié à la baisse de la fréquentation des milieux familiaux subventionnés et régis, affecte les responsables en services de garde. »

En février dernier, une campagne de sensibilisation et de mobilisation contre les frais de guichet unique, une contrainte financière évaluée à plus de 1,5 million de dollars par année pour quelque 15 000 RSG, a été l’un des éléments déterminants qui ont conduit les parties à s’entendre. Dénonciations publiques, pétition à l’Assemblée nationale, kiosques et tracts d’information, lettres, fax et courriels au ministre sont autant de moyens déployés pour contrer la mesure ministérielle.

En outre, un avis produit par le service juridique de la CSN est venu confirmer que le gouvernement faisait clairement fausse route en imposant aux RSG ces frais administratifs plutôt qu’en les assumant lui-même, faisant ainsi fi des dispositions de la Loi sur la représentation de certaines personnes responsables d’un service de garde en milieu familial et sur le régime de négociation d’une entente collective les concernant. « Une évidence d’autant plus frappante que les médecins n’ont pas à assumer eux-mêmes les frais pour le guichet d’accès aux médecins de famille, qui sont pris en charge par l’État », d’ajouter Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN responsable des secteurs privés.

Rappelons que, moyennant une subvention, les RSG sont tenues d’assumer l’entièreté des dépenses reliées à leur service de garde à domicile, soit l’accueil, l’alimentation, l’entretien, le bien-être, l’éducation, l’hygiène et la sécurité des tout-petits, en plus des frais d’immobilisation. Elles sont considérées comme des travailleuses autonomes depuis l’entrée en vigueur d’une loi encadrant leur reconnaissance et leur régime de négociation d’une entente collective, en juin 2009.

À propos des RSG

Plus de 3000 RSG réparties dans la plupart des régions au Québec sont membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Celle-ci regroupe 110 000 membres venant des secteurs public et privé de la santé et des services sociaux ainsi que des services éducatifs à l’enfance. Pour sa part, la CSN est composée de près de 1400 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

Une promesse que le premier ministre devra tenir

Tout en accueillant favorablement l’annonce du premier ministre du Québec de passage à l’usine de Bombardier à La Pocatière, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) gardera l’œil ouvert et veillera à ce que cette promesse soit tenue. En tournée au Bas-Saint-Laurent ce matin, le premier ministre du Québec s’est arrêté à l’usine de Bombardier à La Pocatière pour y annoncer sa volonté ferme de prolonger le contrat de construction des voitures Azur pour le métro de Montréal.

« Le contrat n’est pas encore signé, mais le premier ministre s’est grandement engagé aujourd’hui, a soulevé Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Il nous a dit que les discussions avec la ville de Montréal et la mairesse Valérie Plante avançaient bien et que le gouvernement déposerait un cadre législatif pour éviter d’aller en appel d’offres. Nous avons également eu la confirmation que lorsque ce contrat se concrétisera, non seulement les travailleuses et les travailleurs de Bombardier à La Pocatière pourront pousser un soupir de soulagement, mais celles et ceux d’Alstom à Sorel-Tracy également puisque cette usine sera vraisemblablement retenue pour produire les «bogies» de ces wagons. »

Photo : Jocelyn Landry

« Nous allons tout de même garder le gouvernement à l’œil et nous appelons tous les députés à l’Assemblée nationale à travailler rapidement et de concert dans ce dossier, a annoncé Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN. Le premier ministre a promis que les changements législatifs seraient mis en place avant la fin de la session parlementaire en juin. Nous demandons au gouvernement de tenir sa promesse et aux partis d’opposition de réaliser que des emplois de qualité pour plusieurs travailleurs dans deux régions du Québec sont en jeu. Le premier ministre nous a aussi dit que les futurs contrats du gouvernement et des agences gouvernementales contiendraient au moins 25 % de contenu canadien. On va aussi le talonner à ce sujet. »

« Pour les travailleuses et les travailleurs de Bombardier à La Pocatière, c’est une excellente nouvelle si c’est réalisé rapidement, a expliqué Mario Guignard, président du syndicat des employés de Bombardier La Pocatière. Ce sont plus de 600 cols bleus et cols blancs qui ont du travail grâce au contrat des trains Azur. Avec la fin de ce contrat et le fait que Bombardier n’ait pas eu le contrat du Réseau express métropolitain (REM), ce sont environ 300 employé-es pour qui l’avenir était incertain. Si le gouvernement tient sa parole et que ça se fait vite, ça rassurerait nos membres. »

« Sur le plan régional, ça apporte enfin de l’optimisme parce que le silence du gouvernement lors des derniers mois semait le doute. On sait que le premier ministre n’annonce pas le contrat, mais il s’est engagé. On continuera de mettre de la pression jusqu’à ce que ça se réalise et que l’on confirme que ces emplois de qualité seront préservés en région. S’il fallait que le premier ministre ne livre pas la marchandise, les mises à pied auraient un impact économique important sur l’ensemble de la région », a conclu Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL-CSN)

Les salarié-es du Festival du Nouveau Cinéma se syndiquent à la CSN

L’ensemble des travailleuses et des travailleurs du Festival du Nouveau Cinéma ont choisi de joindre les rangs de la CSN. La cinquantaine de personnes représente le personnel de l’administration, de la programmation, de la production et des communications. « Il s’agit, à notre connaissance, d’une première syndicalisation dans le milieu des festivals et de l’événementiel », a noté la présidente de la Fédération nationale des communications, Pascale St-Onge.

« Les membres du nouveau Syndicat travailleuses et des travailleurs du Festival du Nouveau Cinéma–CSN ont choisi de se syndiquer pour améliorer leurs conditions d’emploi, qui sont souvent atypiques et précaires. Par ce geste, ils assurent aussi de maintenir l’expertise au sein du festival, a précisé la présidente.
Pour nous, cette nouvelle accréditation syndicale est la preuve qu’il est possible de se syndiquer dans ce milieu ».

Prêts à négocier
Le nouveau syndicat se dit maintenant prêt à négocier de bonne foi avec l’employeur. « Depuis longtemps, la Fédération nationale des communications et la CSN jouent un rôle d’allié du milieu de la culture et des communications. Elles défendent avec vigueur, devant plusieurs instances, l’importance d’un financement adéquat du milieu, la reconnaissance de l’expertise des artisans et professionnel-les de la culture ainsi que la valorisation de leur rôle dans la société », a renchéri de son côté Jacques Létourneau, président de la CSN.

Les négociations de la toute première convention collective débuteront dans les semaines à venir.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Autobus Granby–CSN se dote d’un mandat de grève

Réuni en assemblée générale hier soir, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Autobus Granby – CSN, membres du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP – CSN) s’est prononcé hier soir en faveur de la grève nationale.

« Nous sommes très heureux du résultat de ces votes qui affichent, encore une fois, toute la détermination des conductrices et des conducteurs de véhicule scolaire. Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Autobus Granby – CSN a voté à 91 % pour la grève nationale, de déclarer Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP – CSN. Les membres de ce syndicat sont déterminés à obtenir de meilleures conditions de travail et pour se faire entendre, elles et ils ont décidé d’unir leurs forces à travers le Québec afin de faire pression sur le gouvernement ».

« Depuis trop longtemps, les conductrices et les conducteurs de véhicule scolaire touchent un revenu qui ne reconnaît aucunement toutes leurs compétences. Voilà pourquoi le STS revendique des enveloppes supplémentaires, fermées et dédiées à l’amélioration de leurs conditions de travail. Tous les syndicats du STS se mobilisent actuellement et nous sommes fiers que le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Autobus Granby – CSN embarque avec toute la détermination que nous leur connaissons », de conclure madame Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM – CSN).

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Autobus Granby – CSN regroupe plus de 80 conductrices et conducteurs de véhicules scolaires.

À propos

Ce syndicat est membres du STS qui regroupe plus de 3000 travailleuses et travailleurs dans 63 syndicats affiliés à la FEESP – CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics. Ce syndicat est aussi affilié au CCM – CSN qui regroupe près de 31 000 membres répartis dans plus de 200 syndicats.

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans douze autres conseils centraux.