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Nouveau mandat de grève pour les travailleuses et travailleurs de l’hôtel Reine Elizabeth

Les 600 travailleuses et travailleurs de l’hôtel Reine Elizabeth se sont dotés d’un nouveau mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Le mandat, voté dimanche après-midi en assemblée générale, a été adopté à la hauteur de 95% par les membres du syndicat et pourra être utilisé au moment jugé opportun.

Après avoir déclenché une série de grèves surprises et une journée de grève nationale aux côtés des autres syndicats de l’hôtellerie présentement en négociation, le syndicat espère maintenant que la menace d’une grève de plus grande envergure fasse débloquer les négociations avec l’employeur.

« Cette semaine, notre équipe de négociation sera à pied d’œuvre pour obtenir une entente et éviter la grève. Dès aujourd’hui, nous ferons des contre-propositions à l’employeur, notamment en ce qui a trait à la formation, aux agences de placement et à la charge de travail », explique Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN).

« Avec notre mandat de grève d’un côté et les nouvelles contre-propositions de l’autre, nous nous donnons tous les moyens pour obtenir une entente de principe rapidement. Nous espérons une réponse sérieuse de l’employeur, autrement nous n’aurons d’autre choix que d’exercer d’autres séquences de grèves ou même la grève générale illimitée », poursuit Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Après la journée de grève nationale tenue par 23 syndicats affiliés à la CSN le 8 août dernier, le syndicat du Reine Elizabeth a déclenché une succession de grèves surprises et a utilisé les trois derniers jours de son mandat de grève vendredi, samedi et dimanche.

À propos du secteur de l’hôtellerie de la CSN

La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de 3 500 travailleuses et travailleurs, issus de 30 syndicats de l’hôtellerie des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs respectifs.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

Entente de principe au Fairmont Le Reine Elizabeth

Une entente de principe a été conclue cette nuit au Fairmont Le Reine Elizabeth. Il s’agit d’une 21e entente dans le cadre de la présente ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie. L’entente sera soumise à l’approbation des membres dans les prochains jours.

Tous les projecteurs se tournent maintenant vers les deux derniers hôtels de la ronde de négociation coordonnée CSN où les patrons refusent encore d’octroyer les mêmes conditions négociées dans les 21 autres hôtels de la négociation coordonnée.

Il s’agit du Quality Suite Pointe-Claire et du Ramada (Hôtel Espresso), tous deux situés à Montréal. La CSN entend tout mettre en œuvre dans les prochaines semaines afin de favoriser un règlement dans ces deux hôtels.

Les membres du syndicat se mobilisent

Lors d’une assemblée générale d’information tenue aujourd’hui à Montréal, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Reine Elizabeth–CSN (STTHRE) ont fait le point sur les tensions vives qui minent les relations de travail au sein de leur établissement.

« Depuis la réouverture à la suite des rénovations majeures de 2016-2017, les relations de travail sont catastrophiques au Reine Elizabeth. Presque tous les départements sont de manière déficiente : des gestionnaires qui prennent plaisir à microgérer, des valeurs d’entreprise qui ne veulent rien dire, aucun plan de développement, un espace de travail déprimant et un manque de reconnaissance », de dénoncer David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

En juillet 2017, après un an de mise à pied pour des rénovations, des salarié-es déterminés et ayant à cœur de faire revivre cette grande institution sont revenus au travail. La Caisse de dépôt et de placement du Québec venait tout juste d’investir plus de 160 millions de dollars pour la rénovation de l’hôtel, et le syndicat et l’employeur venaient de signer une convention collective de huit ans, jetant les bases d’un engagement mutuel à respecter ce contrat de travail. Malheureusement, cette bonne entente a été de courte durée et depuis, rien ne va plus : sous-effectifs, surcharge de travail, épuisement, heures supplémentaires obligatoires, augmentation des accidents de travail et pour couronner le tout, des erreurs majeures et fréquentes sur le versement de la paie aux salarié-es.

En dix mois seulement, le syndicat a déposé plus de 175 griefs en lien avec ces situations qui minent l’atmosphère de travail et le service à la clientèle. Pour se faire entendre par leur employeur lors d’une assemblée générale tenue le 19 juin dernier, le STTHRE a adopté à 98 % des moyens de pression en cours de convention collective, excluant la grève. Durant les mois de juillet et août, diverses actions ont été menées afin de faire entendre raison à l’employeur. Le 1er août, celui-ci a répondu en envoyant des mises en demeure par huissier aux domiciles de tous les dirigeants du syndicat.

« Comme si ce n’était pas suffisant, le 4 octobre dernier, après avoir paritairement convenu la veille de demander la nomination d’un médiateur-conciliateur auprès du ministère du Travail, l’employeur a déposé un grief patronal réclamant plus de 150 000 $ au syndicat. Aujourd’hui nous lui disons : assez, c’est assez ! Que cet employeur se le tienne pour dit : ses techniques antisyndicales d’intimidation ne fonctionnent tout simplement pas. La Fédération du commerce et la CSN seront aux côtés des membres de ce syndicat jusqu’à ce qu’ils obtiennent la considération et le respect auxquels ils ont droit », de conclure monsieur Bergeron-Cyr.

Le STTHRE représente plus de 700 membres. Il est affilié à la FC–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 330 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Une bonne nouvelle pour l’avenir de l’établissement

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Reine Elizabeth-CSN – STTHRE (FC-CSN) accueillent favorablement l’annonce des rénovations majeures de l’établissement. Celles-ci auront toutefois un impact important sur les salarié-es qui y travaillent puisque la fermeture complète du plus grand hôtel au Québec durera environ un an.

« Depuis l’annonce d’hier, plusieurs rencontres ont eu lieu entre l’employeur et les salarié-es afin de saisir l’ampleur des travaux qui commenceront dès l’été prochain. Nous sommes contents de constater que ces rénovations consolideront les emplois actuels, d’autant plus que l’employeur a même annoncé que de nouvelles activités feront augmenter le nombre de travailleuses et de travailleurs, de déclarer Nejia Chehidi, présidente du STTHRE. Même si nous devrons composer avec le fait que nous n’occuperons pas notre travail habituel durant une période variant de 9 à 12 mois, le syndicat va collaborer étroitement à la réussite de cet imposant projet de rénovations ».

Dès la mi-juin 2016, la fermeture complète du Reine Elizabeth touchera plus de 600 employé-es, dont la grande majorité seront temporairement mis à pied. « Si les grands hôtels veulent demeurer attirants, ils doivent procéder à des améliorations. Ce projet de rénovations majeures était dans l’air depuis plusieurs années, mais nous sommes tout de même surpris de l’ampleur de l’annonce faite hier. Une fermeture d’une année qui implique une réfection totale de cet hôtel incontournable à Montréal, ce n’est évidemment pas commun. Mais comme nous l’avons toujours fait dans le passé, nous allons soutenir les travailleurs et les travailleuses dans cette période difficile.

Puisque la clientèle habituelle du Reine Elizabeth devra se loger ailleurs, nous solliciterons le partage de besoin en main-d’œuvre dans les autres hôtels syndiqués afin d’aplanir la problématique des mises à pied et de favoriser le replacement temporaire du plus grand nombre de salarié-es, tout en nous assurant qu’ils aient droit au soutien de l’assurance-emploi, le cas échéant », de préciser Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce-CSN et responsable politique du secteur de l’hôtellerie.