Voici : taxonomy-csnqc_syndicat.php

Sainte-Justine récupère ses laboratoires

La récente décision du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de créer un service de laboratoire indépendant au CHU Sainte-Justine et de protéger ainsi sa mission essentielle pour tous les enfants du Québec clôt la bataille pour conserver l’autonomie du centre hospitalier.

« Cette décision est l’achèvement de la lutte menée avec les médecins pour le retour à l’autonomie pour le CHU avec la campagne Aimer.Défendre en 2017-2018. Notre priorité est maintenant d’assurer une transition la plus humaine possible », a commenté Évelyne Crépeau, présidente du Syndicat des techniciennes et techniciens et professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSQ–FP–CSN).

La réforme Barrette avait concentré tous les services de laboratoire du Québec sous un même chapeau, Optilab, ce qui faisait craindre une perte d’expertise des spécialistes de Sainte-Justine. Même si des employé-es de laboratoire étaient toujours présents à Sainte-Justine, la centralisation de la direction au CHUM rendait incertaine la défense de la spécificité du laboratoire du seul établissement de santé dédié exclusivement aux enfants, aux adolescents et aux mères du Québec. Toutes les décisions étaient prises à distance, au CHUM, et cela pouvait retarder les travaux dans un contexte où les échantillons prélevés auprès des patients enfants ont une durée de vie limitée.

La présidente du STEPSQ–FP–CSN fait remarquer que les employé-es (un peu moins de 300 personnes) vont de nouveau changer d’employeur et d’accréditation syndicale sans que ce soit volontaire. « S’ils ont choisi Sainte-Justine, ce n’était pas par hasard », souligne cependant Évelyne Crépeau, qui pense que plusieurs des employé-es seront heureux de revenir au bercail après les délais d’usage dans ce genre de circonstances. Le retour du syndicat dans le giron de Sainte-Justine devrait par ailleurs aider à diminuer le taux de roulement des techniciennes et techniciens, ce qui occasionnait une perte d’expertise pour les analyses pédiatriques.

Solidarité de tous les syndicats
« Il était normal de récupérer les laboratoires pour des services directs aux enfants. Avoir cette spécialité à l’interne avec la mentalité propre à Sainte-Justine est logique et bénéfique pour tous les usagers », affirme Simon Bouclin, président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine (SNE CHU Sainte-Justine–FSSS–CSN). Ce dernier représente tous les employé-es des laboratoires qui ne sont pas techniciens ou professionnels.

« Voici une grande victoire pour tous les enfants du Québec. Nous avons été heureux d’apprendre que le gouvernement reconnaissait enfin l’importance de préserver la mission pédiatrique que Sainte-Justine s’est bâtie depuis plus de 100 ans en lui redonnant la pleine gouvernance de ses laboratoires. N’oublions pas que le CHU Sainte-Justine, seul centre pédiatrique autonome du Québec, est le plus important centre mère-enfant au Canada et qu’il fait partie des meilleurs hôpitaux pédiatriques au Canada, et même à l’échelle internationale », a commenté Sophie Leclair, présidente du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC CHU Sainte-Justine–FSSS–CSN). Même si les membres de ce dernier syndicat ne travaillent pas dans les laboratoires, ils ont été pleinement solidaires pour défendre l’autonomie la plus complète du CHU Sainte-Justine. >

Vision dépassée de Barrette
« La grande vision de Gaétan Barrette de tout fusionner et de faire des gains avec ça, on a démontré que ça ne fonctionne pas, insiste Évelyne Crépeau. Tant les syndicats que les médecins de Sainte-Justine ont insisté pour dire que c’était une erreur de centraliser les laboratoires et voilà qu’ils obtiennent en partie gain de cause. »

Optilab demeure cependant en place et continue de centraliser l’administration de plusieurs autres laboratoires.

Les employés du CHU expriment leurs inquiétudes

L’activité de la rentrée du personnel du CHU Sainte-Justine qui se tient aujourd’hui et demain prendra cette année des allures de manifestation. Alors que le projet de modernisation Grandir en santé, dont la construction a débuté en 2012, s’achève, les membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS­–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) s’inquiètent du manque criant de ressources et des surcharges importantes qu’amènera la réorganisation.

Un milliard dans le béton et rien pour le personnel qui assure les services
En 2010, lorsque le gouvernement libéral de l’époque avait présenté le projet d’agrandissement et de modernisation du CHU Sainte-Justine, Jean Charest s’était montré rassurant en affirmant qu’un budget de fonctionnement suffisant serait alloué. Près de six ans plus tard, à quelques mois de l’ouverture officielle des nouvelles installations qui augmenteront la superficie du CHU de 65 %, aucune annonce en ce sens n’a été faite. À l’étude des documents budgétaires déposés en juin dernier, on remarque même une baisse du budget de fonctionnement de 416 656 044 $ en 2015-2016 à 392 836 658 $ pour 2016-2017.

Plusieurs départements du CHU, très affectés par les compressions, sont déjà en manque de personnel. Au centre de prélèvements, les agentes et les agents administratifs ne suffisent pas à la tâche. La priorité étant accordée aux patients sur place, les personnes qui tentent de joindre le centre par téléphone n’y parviennent souvent pas. « Lorsque des patients attendent 1 h 45 au téléphone sans réussir à avoir la ligne, comment le ministre Barrette peut-il encore dire que les compressions n’affectent pas la qualité des services ? », déclare Gilles Charrois, président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine – SNE (FSSS–CSN) .

Avec les mises à pied d’une dizaine de psychologues et de travailleurs sociaux du CHU en décembre, la situation est aussi invivable pour les professionnel-les et les techniciens et techniciennes. « C’était déjà difficile de répondre à la demande avant les mises à pied de l’hiver dernier. Les démarches que nous entreprenons avec les jeunes patients et patientes et leur famille nécessitent du temps, ce que nous n’avons plus », affirme Dominique Pallanca, présidente du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec – STEPSSSQ (FP–CSN).

Des problèmes de manque de personnel affectent aussi les professionnel-les en soins infirmiers et cardio-respiratoires de Sainte-Justine. Le refus de faire rentrer des employé-es en temps supplémentaire pour effectuer des remplacements, entre autres en néonatalogie, entraîne inévitablement une dégradation de la qualité des soins et un nombre croissant d’incidents.

Un taux d’absence maladie en nette augmentation

Les dernières données disponibles sur les employé-es en absence maladie au CHU sont pour le moins préoccupantes. Le ratio d’heures en assurance salaire est passé de 5,67 % en 2011-2012 à 7,23 % en 2014-2015. Pour la présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardio-respiratoires – SPSIC (FSSS–CSN), Louise Laplante, les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Notre catégorie oscille habituellement autour de 140 personnes en assurance salaire. Nous en avons présentement 200. C’est beaucoup trop ! Si ces données ne suffisent pas à alerter le ministre, il y a lieu de se poser de sérieuses questions sur sa capacité à diriger le réseau ».

Face à la multiplication des problèmes liés au manque de ressources, les employé-es du CHU Sainte-Justine sont épuisés. Ils somment aujourd’hui le ministre Barrette d’investir dans l’humain en octroyant les fonds nécessaires à l’embauche de personnel au centre hospitalier Sainte-Justine avant l’entrée officielle dans les nouveaux bâtiments en décembre.

Les moisissures et l’amiante imposent un déménagement

Des spécialistes de la prévention des maladies doivent travailler dans un immeuble loué dans le Parc La Fontaine, insalubre, plein de moisissures et d’amiante. Après un an et demi d’exposition continue aux moisissures, des employés ont développé des maladies pulmonaires. Certains ont fait des réclamations à la CSST. Cette situation est d’autant plus difficile à comprendre qu’il existe une solution moins coûteuse à portée de main. Le gouvernement possède en effet un édifice vide, celui qui servait à l’Agence de santé et de services sociaux, qui se trouve à six minutes de marche! Le CIUSSS Centre-Est-de-l’Île-de-Montréal, dont fait maintenant partie la Direction de la santé publique de Montréal, est l’employeur qui loge ce personnel au 1301, rue Sherbrooke est dans le pavillon La Fontaine.

Propriété de la Ville de Montréal, ce pavillon héberge aussi une garderie qui relève de l’UQAM et des travailleurs de l’arrondissement qui veillent à l’entretien du parc. C’est environ 500 personnes au total. Depuis le verglas de 1998, de nombreuses infiltrations d’eau ont abîmé l’édifice, maintenant contaminé de moisissures. Il a fallu qu’un plafond s’effondre pour qu’on s’intéresse à l’état de santé du personnel et à celui du bâtiment. C’était en janvier 2014. Les moisissures, visibles à plusieurs endroits, et les mauvaises odeurs font croire qu’une inspection approfondie de l’enveloppe du bâtiment alourdirait le constat. Aux prises avec des coupures budgétaires de 30 %, l’administration de la santé publique a décidé de sous-louer un des locaux. Le 22 juin et le 17 juillet arrivaient donc 42 nouveaux employés du CIUSSS. Aussitôt installés, certains d’entre eux ont développé des symptômes, les forçant à changer de local.

Avec le temps, d’autres risquent de développer, eux aussi, des problèmes de santé. La Ville de Montréal effectuera des travaux majeurs dès cet automne, ce qui entraînera la fermeture de deux ailes du pavillon : amiante et moisissures obligent. Si le passé est garant de l’avenir, il y a lieu de s’inquiéter. En effet, entre 2000 et 2014, des travaux qui auraient dû se faire en « condition amiante » ont été réalisés sans que les règles n’aient été respectées. Une douzaine d’événements documentés révèlent que le personnel de santé publique a été ainsi exposé aux poussières d’amiante, parfois sur plusieurs mois.

Une solution à moindre coût

« Pourquoi ne pas relocaliser le personnel maintenant que l’édifice de l’ancienne Agence de santé est vide ? Le gouvernement pourrait mettre fin à un bail coûteux tout en réglant des problèmes de santé », affirme Nancy Corriveau, présidente du Syndicat des technicien-nes et des professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec-STEPSSSQ (FP–CSN). L’ancienne Agence, située rue St-Denis, compte encore aujourd’hui quelque 500 espaces de bureaux équipés. D’importantes économies seraient possibles pour l’employeur, tant avec la fin du bail avec la Ville qu’avec la diminution du nombre d’absences pour maladies professionnelles.

Conflit d’intérêt

Le déménagement, bien qu’il soit le meilleur moyen de protéger la santé des travailleurs, ne fait curieusement jamais partie des solutions envisagées par l’employeur ou la CSST. La CSST a plutôt émis de nombreuses dérogations et demandes de correction, mais a également accepté de nombreux délais pour s’y conformer. Les problèmes persistent toujours. « Depuis le début de cette affaire, plutôt que de faire appel à une expertise externe pour évaluer l’impact sur la santé de l’état de ses propres locaux, le directeur de santé publique, Richard Massé, a persisté à se placer dans une situation où il est juge et partie », dénonce Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), dont fait partie le STEPSSSQ. L’absence d’un avis externe neutre qui se prononcerait sur les risques liés à l’immeuble fait en sorte que la CSST utilise encore une approche au cas par cas. La CSN réclamait déjà une action immédiate dans ce dossier en mars 2014. « On ne peut plus laisser moisir la situation, il est grand temps d’agir », ajoute Michel Tremblay.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont celui de la santé et des services sociaux. Le STEPSSSQ (FP-CSN) représente 2 400 techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux œuvrant dans différentes missions, dont les directions de santé publique.

Les femmes de Lanaudière sont les principales victimes

Les coupes budgétaires, seulement en santé et services sociaux, ont atteint 13,5 M$ en 2014-2015 pour l’ensemble de Lanaudière. Les mauvaises nouvelles ne sont par ailleurs pas terminées puisque le dernier budget Leitao prévoit une augmentation de l’enveloppe du ministère de seulement 1,4 % qui sera accaparé en majorité par la hausse salariale déjà négociée avec les médecins.

« Les femmes sont les premières visées par ces compressions puisqu’elles occupent la grande majorité des emplois salariés dans le réseau de la santé et des services sociaux et qu’elles subissent aussi les baisses de services comme citoyennes », avance Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN. La présidente ajoute que Lanaudière faisait déjà partie des trois régions où il manque le plus de ressources en santé et services sociaux au Québec. Si l’on se compare à la dépense de référence, on constate en effet un retard de 4,7 % en dépenses dans les programmes de santé et services sociaux en 2014-2015. Alors qu’il faudrait un rattrapage, le gouvernement compresse encore.

« Les impacts de coupes budgétaires dans les services de santé et d’éducation peuvent toucher davantage les femmes que les hommes lorsque des services publics ne sont plus offerts. Les rôles sociaux sont encore largement découpés selon les sexes et les femmes sont en effet plus souvent responsables des tâches entourant les soins aux autres dans la sphère privée », fait valoir Flavie Trudel, militante de la CSN dans Lanaudière et enseignante au cégep régional. Cette dernière a recensé plusieurs coupes récentes du gouvernement Couillard qui touchent particulièrement les femmes : abolition de la CRÉ (19 des 22 employés étaient des femmes), hausse des tarifs des CPE qui peut se traduire par la décision de plusieurs femmes (plus bas salaire du couple ou rôle plus rattaché aux enfants) de quitter leur emploi, réduction des effectifs au niveau du Conseil du statut de la femme, coupe dans les commissions scolaires, dans l’aide aux devoirs et dans les programmes des groupes communautaires (dont ceux qui s’occupent des victimes de violence conjugale), etc.

Coup dur pour la prévention en santé

Les femmes et toute la population seront également affectées par le démantèlement aveugle de l’instance chargée de la santé et services sociaux. L’abolition de l’Agence régionale de la santé de Lanaudière, combinée à une coupe de 30 % du budget consacré à la santé publique cette année, ne feront rien pour améliorer les mesures de prévention en santé. Or, la prévention est le moyen le moins coûteux de désengorger les urgences et la première ligne de soins.

« La fin des agences donne lieu à des aberrations dans Lanaudière. Par exemple, on replace une sociologue de formation spécialisée depuis plusieurs années dans la planification régionale des services en santé mentale comme intervenante auprès de jeunes ayant fait des tentatives de suicide. La réforme Barrette vise plus à créer d’immenses structures centralisées qu’à aider les usagers », indique Louise Lemire, présidente de la section locale du Syndicat des technicien-nes et des professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec-STEPSSSQ (FP-CSN), affilié à la Fédération des professionnèles (FP-CSN). Le STEPSSSQ tient d’ailleurs son conseil syndical provincial à Joliette aujourd’hui et demain.

À propos

Le Conseil central de Lanaudière – CSN regroupe les syndicats CSN sur le territoire de Lanaudière. Il représente 84 syndicats et plus de 14 000 membres dans tous les secteurs d’activité, dont 8 syndicats dans le transport scolaire (400 membres). La Fédération des professionnèles (FP-CSN) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont ceux de la santé et services sociaux et du développement régional et local (CLD, CRÉ, et CDEC). Le STEPSSSQ (FP-CSN) représente 2 400 techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux œuvrant dans différentes missions : Centre hospitalier universitaire, CSSS, Centres de réadaptation et (ex) Agences de la santé et des services sociaux. Ses membres sont originaires de 12 établissements du réseau répartis dans 6 régions du Québec.

Unis pour préserver leur droit à la formation

Les 500 professionnels (les) de la santé du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine (CHU Sainte-Justine) ont réclamé d’une même voix le retour de leur droit à la formation.

En novembre dernier, les travailleurs et travailleuses ont appris que la direction avait décidé d’interrompre les activités de formation pour l’année budgétaire en cours.

Difficile à croire qu’un tel établissement de santé, dont une partie de la mission fondamentale est la recherche et l’enseignement de calibre universitaire, viendrait saper ainsi un des éléments de base qui assure son rayonnement au Québec et ailleurs dans le monde.

Cette mesure privera donc de nombreux professionnels (les) de formations pourtant essentielles, et ce, pendant six mois. « Pour être en mesure de faire honneur à la mission de Sainte-Justine, nos professionnels et techniciens ont besoin de pouvoir suivre des formations pour maintenir et développer leurs compétences », a fait valoir Dominique Pallanca, secrétaire générale du Syndicat des techniciens (nes) et professionnels (les) de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSSSQ/FP-CSN) et présidente de la section locale du syndicat, qui compte un millier de membres.

Pour l’instant, les formations nécessaires aux 500 techniciens de l’établissement, également membres du syndicat, n’ont pas encore été menacées. Le STEPSSSQ reste tout de même en alerte sur ce front.

Afin d’informer l’ensemble de ses membres et de rétablir leur droit à la formation dans l’intérêt d’un haut niveau de compétence et d’expertise au Québec au service des enfants, la section du STEPSSSQ du CHU Sainte-Justine a entrepris une tournée des départements afin de faire signer une pétition qui, saison oblige, a pris la forme d’une carte de souhaits du nouvel an destinée aux membres du conseil d’administration de l’institution.

Cette carte de souhaits géante, signée par des centaines de membres du syndicat, a été déposée au conseil d’administration lors de sa séance du mercredi 28 janvier.

Le syndicat a ainsi mis en garde la direction du centre hospitalier sur les conséquences à long terme d’une telle politique, en même temps qu’il a clairement signifié qu’une telle mesure est inacceptable et qu’elle doit être levée immédiatement.

Le syndicat rencontrera la direction dans les prochains jours et s’il n’obtient pas satisfaction, une deuxième phase de son plan d’action se déploiera à la fois dans l’établissement et sur la place publique.

Unis pour préserver leur droit à la formation

Les 500 professionnels (les) de la santé du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine (CHU Sainte-Justine) ont réclamé d’une même voix le retour de leur droit à la formation.

En novembre dernier, les travailleurs et travailleuses ont appris que la direction avait décidé d’interrompre les activités de formation pour l’année budgétaire en cours.

Difficile à croire qu’un tel établissement de santé, dont une partie de la mission fondamentale est la recherche et l’enseignement de calibre universitaire, viendrait saper ainsi un des éléments de base qui assure son rayonnement au Québec et ailleurs dans le monde.

Cette mesure privera donc de nombreux professionnels (les) de formations pourtant essentielles, et ce, pendant six mois. « Pour être en mesure de faire honneur à la mission de Sainte-Justine, nos professionnels et techniciens ont besoin de pouvoir suivre des formations pour maintenir et développer leurs compétences », a fait valoir Dominique Pallanca, secrétaire générale du Syndicat des techniciens (nes) et professionnels (les) de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSSSQ/FP-CSN) et présidente de la section locale du syndicat, qui compte un millier de membres.

Pour l’instant, les formations nécessaires aux 500 techniciens de l’établissement, également membres du syndicat, n’ont pas encore été menacées. Le STEPSSSQ reste tout de même en alerte sur ce front.

Une pétition

Afin d’informer l’ensemble de ses membres et de rétablir leur droit à la formation dans l’intérêt d’un haut niveau de compétence et d’expertise au Québec au service des enfants, la section du STEPSSSQ du CHU Sainte-Justine a entrepris une tournée des départements afin de faire signer une pétition qui, saison oblige, a pris la forme d’une carte de souhaits du nouvel an destinée aux membres du conseil d’administration de l’institution.

Cette carte de souhaits géante, signée par des centaines de membres du syndicat, a été déposée au conseil d’administration lors de sa séance du mercredi 28 janvier.

Le syndicat a ainsi mis en garde la direction du centre hospitalier sur les conséquences à long terme d’une telle politique, en même temps qu’il a clairement signifié qu’une telle mesure est inacceptable et qu’elle doit être levée immédiatement.

Le syndicat rencontrera la direction dans les prochains jours et s’il n’obtient pas satisfaction, une deuxième phase de son plan d’action se déploiera à la fois dans l’établissement et sur la place publique.

Le « Faire plus avec moins » ne peut être sans conséquence sur la qualité des services!

« Le faire plus avec moins n’est pas sans conséquence sur la qualité des services, de même que sur la santé de nos membres », de déclarer Mélanie Dubé, présidente locale du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec STEPSSSQ (FP-CSN) (ci- après appelé STEPSQ).

La précarité d’emploi et le manque de techniciens-nes et de professionnels-les nécessaires au bon déploiement de l’ensemble de nos services, entraîne des problèmes de surcharge de travail et met en péril l’intégrité des services à la population. Lors de la tournée des secteurs, nous avons constaté qu’un vent d’essoufflement se fait sentir pour de nombreuses raisons, chez plusieurs de nos membres, tant à Mont-Joli qu’ailleurs au Québec. Le motif d’essoufflement le plus récurrent réside dans la question de la charge de travail. En voulant nous assurer que nos usagers reçoivent les meilleurs services possible, plusieurs d’entre nous se surmènent au travail. C’est notre propre santé physique et mentale qui en prend un coup. « La direction de l’établissement doit être plus ouverte.

Au STEPSQ, nous prônons une approche de collaboration, afin qu’ensemble nous trouvions des solutions pour le maintien et l’amélioration de la qualité des services à la population. Nous avons à cœur de préserver la santé des membres que nous représentons et nous tendons la main à l’employeur pour réaliser ces objectifs » de déclarer Nancy Corriveau, présidente du syndicat national du STEPSQ. « Ça fait 20 ans, à la Fédération des professionnèles-CSN (FP-CSN), que nous prônons une révision de l’organisation du travail au niveau local, afin d’améliorer à la fois la qualité des services et la qualité de vie au travail, qui est porteuse d’une amélioration des services directs à la population. J’ai personnellement remis à Philippe Couillard copie de nos clauses de conventions collectives qui encadrent cette réorganisation, il y a une dizaine d’années, alors qu’il était ministre de la Santé et des Services sociaux. Pourtant rien n’a été fait. Il n’est pas trop tard pour amorcer ce virage essentiel, alors que ce nouveau gouvernement développera ses nouvelles priorités » de déclarer Michel Tremblay, président de la FP-CSN. Une cinquantaine de membres du STEPSQ, de partout au Québec, étaient au rendez-vous à Mont-Joli pour venir témoigner leur appui et leur solidarité aux techniciens-nes et professionnels-les du CSSS de la Mitis.

À propos

Le STEPSQ représente 2 600 techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux œuvrant dans différentes missions : Centre hospitalier universitaire, CSSS, Centres de réadaptation et Agences de la santé et des services sociaux. Ses membres sont originaires de 13 établissements du réseau répartis dans 7 régions du Québec. La Fédération des professionnèles (FP-CSN)) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans différents secteurs d’activité : santé et services sociaux, organismes gouvernementaux, éducation, secteur municipal, médecines alternatives, aide juridique, intégration à l’emploi, professionnèles autonomes, organismes communautaires, etc.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération des professionnèles fait place aux familles !

La Fédération des professionnèles (FP) lançait, le mercredi 13 novembre dernier, sa deuxième boîte à outil sur la conciliation famille-travail (CFT), lors d’un 5 à 7 tenu à Montréal.

Émanant du congrès 2009 de la FP, la démarche, ayant pour thème Place aux familles ! est pilotée par Nancy Corriveau, membre du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec (FP–CSN) et responsable du dossier. Elle est appuyée par les membres du comité exécutif de la fédération, dont Ginette Langlois, vice-présidente. « La conciliation famille-travail est une préoccupation de la FP, et ce, depuis de nombreuses années. Nous avons donc choisi d’en faire une priorité et d’outiller adéquatement nos syndicats afin de faire avancer concrètement la question », précise Ginette Langlois. La démarche se décline en trois étapes : la consultation, la négociation et l’évaluation.

Lancée il y a environ un an, la première boîte à outil avait pour but de susciter la réflexion des syndicats à propos de la CFT. « Dès le départ nous avons choisi d’innover et de ne pas aborder le thème sous l’angle unique du féminisme, ce qui se fait souvent. Nous savions que de plus en plus de pères se sentaient concernés par la question, et il était important pour nous qu’ils s’impliquent », explique Nancy Corriveau. Dans cette première phase de consultation, les syndicats ont été invités à échanger sur les thèmes de valeurs sociales, valeurs collectives et individuelles, solidarité entre générations, et bien d’autres. Cette deuxième boite à outil, lancée hier, vise à orienter les syndicats vers des façons simples et efficaces de faire un portrait de leur milieu, de connaître les besoins de celui-ci et, finalement, d’argumenter efficacement pour négocier avec l’employeur des clauses favorisant la CFT. « La conciliation famille-travail concerne tout le monde, car nous avons tous une famille. Que ce soit pour prendre soin de nos enfants ou de nos parents, les besoins des travailleurs et des travailleuses sont criants. Et pour les syndicats, c’est souvent un immense défi à relever que de s’attaquer à cette problématique. Nos boîtes à outil sont donc là pour leur faciliter la tâche », précise Nancy Corriveau, responsable du dossier.

Un lancement de la deuxième boîte est prévu à Québec le 21 janvier prochain. La troisième boîte à outil sera dévoilée prochainement. Cette ultime étape permettra d’évaluer l’efficacité de la démarche.

« Il faut penser en termes de petits pas. Place aux familles ! peut permettre de faire évoluer les mentalités, de briser les stéréotypes, de forger une solidarité intergénérationnelle, bref de faire en sorte que la société fasse une place plus grande aux familles. Il ne reste qu’à nous d’en faire bon usage », conclut Ginette Langlois vice-présidente de la Fédération des professionnèles.