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La scierie de Rivière-aux-Rats menacée de fermeture

Divers signes laissent peu de place au doute sur l’avenir de la scierie de Rivière-aux-Rats. Les patrons de la scierie, située près de La Tuque, ont récemment laissé filer 26 % des garanties d’approvisionnement en bois de la forêt publique qui étaient associés à cette usine.

Le volume qui reste, 291 000 mètres cubes de bois, suffit à peine à faire rouler l’usine pendant 30 semaines par an avec un quart de travail en moins. La scierie peut transformer 600 000 mètres cubes par an au maximum de sa capacité ! Il est donc presque assuré qu’elle ne sera pas rentable dans ces nouvelles circonstances. Produits forestiers Résolu, qui gère l’usine de Rivière-aux-Rats, est maintenant la propriété de Paper Excellence, une multinationale qui s’intéresse surtout au papier et non au bois.

« Certains des directeurs locaux nous ont confirmé que la vente aurait lieu et qu’elle se ferait au détriment des travailleurs et travailleuses de Rivière-aux-Rats. Nous sommes extrêmement inquiets pour notre avenir », ajoute Herman Martel, vice-président du Syndicat des employé-es de la scierie de Rivière-aux-Rats–CSN.

Une crise globale au Québec

La CSN déplore également les fermetures prolongées et l’incertitude qui règne sur la scierie Béarn, au Témiscamingue, et sur celle de Saint-Ludger-de-Milot, au Lac-Saint-Jean.

Le bas prix du bois, combiné à une hausse de tarifs imposée par les États-Unis sur le bois d’œuvre du Québec, rendait déjà les usines précaires. S’ajoutent à cela l’incertitude des mesures sur le caribou forestier qui font l’objet d’une chicane Québec-Ottawa et l’impact grandissant des feux de forêt liés aux changements climatiques. L’approvisionnement global en bois risque fort de diminuer dans les années à venir.

Cette toile de fond environnementale n’explique pas tout. « Avant même les mesures sur le caribou, une consolidation était en cours dans l’industrie. Même si une baisse globale des garanties d’approvisionnement est prévisible à moyen terme, on assiste à des manœuvres de l’industrie qui tente de s’entendre en cachette avec le gouvernement pour transférer des garanties d’approvisionnement sans tenir compte de l’impact sur les travailleuses et les travailleurs de même que sur les petites communautés forestières », explique Dominic Tourigny, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). La fédération demande donc une rencontre d’urgence avec la ministre Maïté Blanchette Vézina, ou encore avec le premier ministre si la ministre n’a pas les coudées franches. La FIM–CSN demande aussi au gouvernement du Québec de cesser les transferts de garanties d’approvisionnement le temps d’y voir plus clair et de développer une stratégie d’ensemble pour le secteur, en concertation avec les gens concernés.

« La Mauricie est une région forestière depuis des siècles, on ne peut pas laisser tomber nos entreprises sans tenter de trouver des solutions à court terme. On a tellement besoin de logements, il ne faudrait pas créer une rareté artificielle de bois quand les chantiers vont repartir à plein régime avec la baisse des taux d’intérêt qui est déjà amorcée », conclut Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN.

À propos
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Elle représente notamment des travailleuses et travailleurs de l’industrie forestière.

Le Conseil central du Cœur du Québec–CSN regroupe plus de 19 000 membres réunis au sein de 130 syndicats issus de tous les secteurs d’activité. Le territoire du conseil central couvre les deux régions administratives de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Le Syndicat des employés de la scierie Rivière-aux-Rats remporte le Prix SPHERE

Le Conseil central du Cœur-du-Québec (CCQ–CSN) a récemment dévoilé le lauréat de la cinquième édition du Prix SPHERE. C’est le Syndicat des employés de la scierie Rivière-aux-Rats–CSN qui s’est valu cet honneur pour son programme paritaire de récupération d’équipements de protection individuelle (EPI) avec Produits forestiers Mauricie.

« On souhaite célébrer les efforts pour diminuer l’empreinte écologique dans les milieux de travail », souligne Mario Pellerin, deuxième vice-président du CCQ–CSN et responsable des questions environnementales. « On sait que les travailleuses et travailleurs peuvent contribuer à changer les choses en ce qui concerne la protection de l’environnement. Le Prix SPHERE offre une belle visibilité et un sentiment de fierté au syndicat local. On espère que ce concours perdurera dans le temps, tant dans notre région que partout ailleurs au Québec. On aimerait bien que l’ensemble des conseils centraux embarquent dans le projet !

Rappelons que le concours se déroule sur une base annuelle afin d’honorer une réalisation syndicale ou paritaire en environnement. Depuis son lancement en 2016, le CCQ–CSN a accordé le Prix SPHERE au Syndicat des travailleuses et travailleurs de Mitchel-Lincoln–CSN en 2016 pour son programme paritaire de récupération de courroies et de chaudières en plastique. De son côté, le Syndicat national usine Saint-Maurice–CSN a remporté le prix en 2017 pour son programme paritaire de récupération de matériel industriel, alors que le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Shawinigan–CSN l’a obtenu en 2018 pour la création paritaire de jardins collectifs sur le campus. En 2019, c’est le Syndicat régional des employé(es) municipaux de la Mauricie–CSN qui se l’est vu décerner pour son programme de gestion de matière résiduelle.

« On veut parler du recyclage de notre équipement de travail : les casques, les gants, les visières, les lunettes, les couvre-tout, les bottes. Tout ce qu’on pense devoir envoyer à la poubelle, ça peut être recyclé ! », explique Mme Carolanne Tremblay, vice-présidente santé-sécurité et environnement (SSE) du syndicat de la scierie de Rivière-aux-Rats. « Nous travaillons avec Plus Net, une firme située à Alma qui nettoie et qui remet à neuf les EPI afin de les revendre par la suite à plus bas prix. »

Dans les faits, Jean Bouchard, le président et fondateur de Plus Net, affirme que les entreprises peuvent acheter de l’équipement de protection individuelle au tiers du coût en optant pour des articles récupérés. Il encourage par ailleurs les entreprises à se lancer dans des démarches semblables à celles de Produits forestiers Mauricie, soit pour la récupération des EPI ou bien pour le matériel recyclé.

Le syndicat ne cache pas sa fierté d’avoir remporté l’édition 2020 du Prix SPHERE. « C’est flatteur, confie la vice-présidente santé-sécurité et environnement du syndicat. Je trouve valorisant de savoir que ce qu’on fait, c’est vu, et que notre syndicat a sa place dans le mouvement environnemental. J’encourage tout le monde à mettre en place des programmes environnementaux dans leur milieu de travail. On n’a rien à perdre dans la vie, alors on est aussi bien d’y aller que de le regretter plus tard ! »