Les paramédics sont les professionnel-les de la santé qui offrent des soins, souvent dans un contexte d’urgence et à l’extérieur de l’hôpital, qu’on désignait autrefois comme des ambulanciers. Qu’ils travaillent pour l’organisme public Urgences-santé dans la région métropolitaine, pour une entreprise privée ou pour une coopérative, les paramédics négocient notamment leur rémunération avec le Conseil du trésor puisque c’est Québec qui finance les services. La CSN représente la grande majorité de ces travailleuses et travailleurs, partout au Québec.
Deux côtés de la bouche
Dès les premières heures de la grève, la présidente du Conseil du trésor, alors Sonia LeBel, expliquait sur le réseau X que le règlement salarial négocié dans le secteur public était « accessible » pour les paramédics. Elle s’est bien gardée de préciser que son gouvernement demandait du même souffle aux paramédics qu’ils renoncent à certaines mesures, ce qui reviendrait à réduire leur rémunération d’environ 10 %, soit près de quatre dollars l’heure. Et dès le premier jour du futur contrat de travail ! De plus, le gouvernement considère actuellement que la rémunération des paramédics est trop élevée par rapport à l’évaluation qu’il fait de la valeur de leur travail : ce qui explique qu’il ne prévoit pas de bonifications salariales.
Malheureusement, pendant que le gouvernement maintient cette ligne dure, sur le terrain, les paramédics désertent la profession. Pour celles et ceux qui demeurent en poste, la surcharge de travail devient intenable et les heures supplémentaires obligatoires explosent. Pour le secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, la solution à cette faible rétention est d’améliorer les conditions d’emploi, de s’entendre sur une échelle salariale adéquate et d’améliorer le régime de retraite. Faut-il rappeler que la réalité de ce travail est extrêmement exigeant, tant physiquement que mentalement ?
Services essentiels
Étant donné la nature de leur travail, les paramédics sont tenus de maintenir les services essentiels à la population durant la grève. Elle s’exerce donc en deux volets. D’une part, ils cessent d’effectuer une liste de tâches qu’ils remplissent en temps normal, mais qui ne sont pas indispensables à la santé et à la sécurité du public. D’autre part, grâce à une percée réalisée par la CSN lors de négociations précédentes, le personnel-cadre est tenu de contribuer au maintien des services essentiels en effectuant des quarts de travail en remplacement de celles et ceux qui exercent une grève de temps.
Qu’à cela ne tienne, les syndiqué-es ont été très visibles au courant de l’été. Ils ont notamment profité des grands événements pour aller à la rencontre de la population. Plusieurs de ces rassemblements n’auraient pu avoir lieu sans la présence de paramédics prêts à intervenir en cas d’urgence. Pas de paramédics, pas de Grand Prix, pas de festival ! Ce message a pu raisonner à Montréal comme à Trois-Rivières, à Québec, en Estrie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, dans les Laurentides et en Montérégie, lors d’événements en tout genre, notamment à un match du CF Montréal.
Plusieurs dates de négociation sont prévues cet automne. Par le passé, les paramédics ont souvent fait preuve d’une grande créativité en matière de mobilisation. Nul doute que les élu-es de la CAQ les trouveront sur leur chemin si le parti maintient la ligne dure pour tenter de leur imposer de tels reculs.