Originaire de Kawawachikamach, près de Schefferville, Shane Vollant-Einish est profondément ancré dans ses racines innues et naskapies. Avant d’être élu vice-président du Conseil central de la Côte-Nord–CSN, il a parcouru un chemin professionnel très varié, qui témoigne de sa volonté à contribuer à l’essor de sa région et de sa communauté. Au fil de sa carrière, il a occupé plusieurs emplois : pompier, aide-menuisier, pêcheur et Ranger canadien, avant de se consacrer à son poste actuel d’opérateur d’équipement lourd.
« Notre collectivité est relativement isolée et être polyvalent est une qualité essentielle. Les besoins en tout genre sont multiples et souvent urgents. Il est donc crucial de répondre présent lorsque notre communauté nous interpelle », affirme Shane.
« La volonté d’aider les autres m’a poussé à m’engager dans le monde syndical, poursuit-il. Nos communautés sont relativement autonomes et, depuis longtemps, nous avons appris à gérer nos enjeux de manière démocratique. Nos méthodes d’organisation sont très similaires à celles de la CSN et la force de la structure syndicale de la centrale nous inspire. Elle est porteuse d’une histoire de luttes syndicales qui constitue un soutien déterminant pendant les conflits de travail. »
En plus de son rôle de vice-président, Shane occupe le poste d’opérateur d’équipement lourd pour la société de transport ferroviaire Tshiuetin, première ligne de chemin de fer en Amérique du Nord entièrement détenue et exploitée par un regroupement de Premières Nations. « C’est une immense fierté pour nous de détenir et d’opérer cette ligne ferroviaire, déclare Shane. Tshiuetin est bien plus qu’une simple entreprise de transport. Elle emploie de nombreuses personnes, et maintient un lien tangible et direct avec le reste du Québec et du Canada. Elle représente une véritable porte ouverte sur le monde pour les membres de nos communautés. »
Shane est formel, son nouveau rôle au sein du conseil central représente bien plus qu’une simple fonction syndicale : c’est l’opportunité de renforcer les liens entre les travailleuses et travailleurs de la région. « Je suis désormais le représentant de tous les membres de la Côte-Nord. Notre territoire est isolé et nous avons appris à jongler avec cette réalité, mais cela ne veut pas dire que nous devons vivre en autarcie. Au contraire, nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. Le développement de la solidarité régionale est essentiel pour assurer notre progrès collectif. »