Position de la CSN sur les élections fédérales
Pour un vote progressiste au Québec
La CSN invite les membres de ses syndicats affiliés et la population québécoise en général à s’abstenir de voter pour tout candidat du Parti libéral du Canada ou du Parti conservateur du Canada. « Notre évaluation globale de la conjoncture politique au Canada nous amène, en tout respect des dispositions des statuts et règlements de la CSN, à porter un jugement défavorable et sans appel, d’ici le jour de l’élection, à l’endroit du Parti libéral de Paul Martin et du Parti conservateur de Stephen Harper », a déclaré la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, à l’issue d’un débat qui a conduit à l’adoption de cette recommandation par les quelque 250 délégué-es du conseil confédéral de la CSN.
PLC : autre temps, mêmes murs !
Pour la CSN, le programme du premier ministre sortant Paul Martin s’inscrit dans la perspective d’un fédéralisme prédateur, centralisateur et dominateur.
« Quatre grands qualificatifs peuvent être utilisés pour cerner le dernier mandat des libéraux : corruption, mauvaise gestion, arrogance et centralisation. » Faisant le bilan du gouvernement sortant, la présidente de la CSN a rappelé que le dernier mandat a, en effet, été caractérisé par le scandale des commandites et les dépassements de coûts mirobolants du programme d’enregistrement des armes à feu. Le gouvernement a aussi fait preuve d’arrogance. « Pensons à son refus de reconnaître le déséquilibre fiscal, à l’étranglement financier des provinces, au détournement de 44 milliards du programme d’assurance-emploi, au manque de transparence complet dans la gestion des finances publiques et à l’intensification des intrusions dans les champs de compétences des provinces », d’indiquer Claudette Carbonneau.
« Le programme électoral de Paul Martin est un des plus centralisateurs de l’histoire canadienne. Une majorité de ses engagements électoraux, qui totalisent 27 milliards de dollars, se fait dans le giron des compétences des provinces. Le premier ministre sortant, avec un chéquier dans les mains, affiche une volonté officielle de négocier avec provinces affamées par le déséquilibre fiscal que le PLC refuse de reconnaître ! »
PCC : Parti de droite cherchant temporairement le chemin du centre, pour cause de campagne électorale !
« Bien que le Parti conservateur ait peu de chances de faire élire un député au Québec, nous ne prenons rien pour acquis. Le Parti conservateur cherche à se positionner au centre du spectre politique afin d’être perçu comme une réelle alternative, mais il s’agit d’une formation politique résolument à droite. Après avoir annoncé une politique du « Canada s’en-va-en-guerre », plus d’argent pour l’armée et la police, le chef conservateur a renoncé à une politique de développement industriel pour favoriser le laisser-faire, abolissant subventions et prêts aux entreprises moyennant une baisse de taxes et d’impôts », dénonce madame Carbonneau.
« Alors que M. Harper se dit en faveur d’envoyer des enfants de 14 ans devant les tribunaux pour adultes et qu’il soit résolument pour la définition traditionnelle du mariage, le chef conservateur n’est pas aussi clair sur ses intentions concernant la peine de mort et l’avortement. »
Pour la présidente de la CSN, « Stephen Harper montre depuis peu une ouverture à l’endroit de la situation particulière du Québec dans le Canada, alors que sa feuille de route indique qu’il s’est opposé à l’accord du lac Meech, à l’accord de Charlottetown et qu’il est l’un des instigateurs de la loi sur la clarté référendaire. Quelles sont les chances que cette conversion survive à la campagne électorale ? », se demande-t-elle.
Pour un vote progressiste au Québec
Pour la présidente de la CSN, la population québécoise et canadienne n’a aucun intérêt à faire élire des partis de droite. C’est ainsi que le conseil confédéral invite les membres de ses syndicats affiliés et la population québécoise en général à voter, le 28 juin prochain, pour des candidates et des candidats progressistes clairement engagées à assurer la promotion et la défense des travailleuses, des travailleurs, des plus démunis et des intérêts du Québec.
Claudette Carbonneau estime enfin que le choix de la date du 28 juin, pour la tenue d’une élection générale, n’est sûrement pas le fruit du hasard. « Paul Martin compte sur ses électeurs fidèles, qui ne se trouvent pas parmi les plus jeunes de la société ». La présidente de la CSN rappelle ainsi l’importance de voter le 28 juin prochain. « Il s’agit d’un devoir citoyen. Je lance un appel, particulièrement aux jeunes, afin qu’ils se déplacent le 28 juin prochain pour exercer leur droit de vote ! »
La Confédération des syndicats nationaux regroupe 2800 syndicats qui représentent 280 000 travailleuses et travailleurs uvrant dans la plupart des secteurs d’activité.
Source : CSN – 10-06-2004
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, (514) 598-2155
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