17 décembre 2006 – La CSN salue la politique de Condition féminine du gouvernement du Québec mais déplore le manque de moyens financiers.

La CSN salue la politique de Condition féminine du gouvernement du Québec mais déplore le manque de moyens financiers

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, salue la politique gouvernementale intitulée Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait, rendue publique, aujourd’hui, par la ministre de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine, Mme Carole Théberge. « Cette politique tranche avec les récentes coupes fédérales en matière de condition féminine. L’égalité dans les faits est loin d’être acquise pour toutes les femmes. Les six grandes orientations mises en avant par le gouvernement du Québec constituent un pas dans la bonne direction, mais le manque de moyens financiers risque de ralentir les avancées », déplore, cependant, la leader syndicale.

La CSN croit que le gouvernement identifie les bonnes cibles, c’est-à-dire, faire la promotion de modèles et de comportements égalitaires, tendre vers l’égalité économique des femmes et une meilleure conciliation famille-travail, reconnaître les spécificités des femmes en matière de santé, mieux respecter leur intégrité et leur sécurité dans tous les milieux de vie, et finalement améliorer leur participation aux instances décisionnelles.

« Cette politique est pleine d’idées généreuses et intéressantes mais contient plusieurs contradictions parce qu’elle s’appuie sur des moyens dérisoires », de poursuivre Madame Carbonneau.

« 24 millions sur 3 ans, c’est bien peu, indique la leader syndicale, surtout si on les compare aux 30 millions promis sur un an, lors de la dernière campagne électorale par l’équipe Charest, une somme destinée uniquement aux centres de femmes victimes de violence », fait valoir la présidente de la CSN.

La CSN croit que pour réellement changer les stéréotypes, contrer la violence faite aux femmes et faire la promotion de comportements égalitaires, il faut agir pendant des années par des campagnes d’éducation et de sensibilisation.

Le 8 mars 2005, lors du lancement national de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité, la coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes a réclamé que le gouvernement québécois mette en œuvre une grande campagne de sensibilisation et d’éducation sur dix ans (2,5 millions par année), visant le grand public.

« La seule façon de changer les mentalités en profondeur, c’est de mener une campagne de communication et de sensibilisation à long terme, comme ce fut le cas pour l’alcool au volant ou le tabagisme », estime Claudette Carbonneau.

Pour la CSN, les 300 000 dollars pour briser les stéréotypes ainsi que les 4,8 millions pour contrer la violence constituent des moyens dérisoires, lorsqu’on met en relief les 900 millions annoncés sur trois ans pour l’innovation et la recherche.

« Nous saluons la volonté du gouvernement de vouloir systématiser le recours à l’analyse différenciée selon les sexes au sein de l’appareil gouvernemental. Nous devons cependant constater que ce même gouvernement nage en pleine contradiction. Alors qu’il préconise l’égalité économique des femmes, il adopte des lois qui les empêchent de se syndiquer. »

Rappelant l’adoption des lois 7 et 8 qui empêchent les ressources intermédiaires de type familial et les responsables de garde en milieu familial de se syndiquer, la présidente de la CSN ajoute que c’est aussi le gouvernement Charest qui a permis aux deux tiers des entreprises québécoises de se désengager de l’obligation de donner de la formation professionnelle, privant ainsi de formation continue une majorité de femmes, souvent des femmes immigrantes travaillant dans des secteurs vulnérables.

« Autre contradiction : le gouvernement dit favoriser une approche en santé adaptée aux spécificités des femmes alors qu’il se classe bon dernier dans le financement des soins à domicile », de poursuivre Claudette Carbonneau.

« En matière de conciliation famille-travail, le gouvernement favorise des mesures et des projets volontaires alors que la CSN revendiquait une loi cadre. Encore une fois, les 6,9 millions qui y seront consacrés, pour permettre un soutien financier et technique aux entreprises ainsi qu’aux associations patronales et syndicales qui développeront des projets, semblent dérisoires. »

La présidente de la CSN invite le gouvernement à régler ses contractions et surtout à se donner les moyens de ses ambitions.

La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. La moitié des membres de ses syndicats affiliés sont des femmes.


Sources : CSN – 17 décembre 2006

Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN bureau : 514 598-2162, cellulaire : 514 894-1326.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023