17 décembre 2008 – Fin d’une pénible saga écrite sur le dos de travailleurs d’Olymel à Vallée – Jonction – La Commission des lésions professionnelles (CLP) donne raison au syndicat

Intoxication à la chloramine

La Commission des lésions professionnelles (CLP) donne raison au syndicat d’Olymel

C’est avec satisfaction que le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction (CSN) et le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) accueillent la décision de la Commission des lésions professionnelles (CLP) rendue le 10 décembre 2008 qui touche quatre travailleurs. « Après des années de recours, les travailleurs ont enfin obtenu justice. Devant l’incurie de la CSST, le syndicat n’a eu de cesse de soutenir les droits de ses membres. La décision rendue dernièrement est la conséquence de cette tenacité », affirme Ann Gingras, présidente du conseil central de la CSN.

Historique

À l’automne 2004, des travailleurs se plaignent de malaises importants, entre autres, de leurs difficultés à respirer et à avaler, d’avoir aussi la gorge sèche et le souffle court.

Devant le nombre de personnes touchées, le Dr Denis Langis, oto-rhino-laryntologiste, diagnostique une pharyngite irritative importante en relation avec l’environnement au travail puisque ses patients travaillent tous chez Olymel. Il fait alors appel à la santé publique.

Cette dernière commande une inspection des lieux. Les résultats démontrent un probléme du système de ventilation qui produisait des émanations de dioxyde d’azote (NO 2). Des avis de correction sont exigés et l’employeur les effectue.

Malgré ces changements, de nouveaux travailleurs sont affectés des mêmes symptômes. Au total ce seront vingt-quatre travailleurs et un inspecteur en alimentation de la fonction publique fédérale qui subiront des arrêts de travail en raison du problème à l’usine de Vallée-Jonction. L’employeur et la CSST croient à un phénomène de réaction psychologique des travailleurs. La CSST refuse les réclamations ou tarde à rendre des décisions.

Devant ce fléau et l’inaction de l’employeur et de la CSST, le syndicat va recourir les services de personnes spécialisées dont le Dr Pierre Auger de la santé publique et Environnement Québec. Le docteur Auger émettra rapidement l’hypothèse pour la première fois d’une intoxication probable à la chloramine.

L’utilisation de produits chlorés mélangés à du gras animal et du sang peut amener une réaction chimique produisant un gaz toxique important et dangereux pour les travailleurs. La santé publique de Chaudière-Appalaches et les spécialistes en O.R.L. de l’hôpital Hôtel-Dieu de Lévis sont alors informés de l’hypothèse du docteur Auger et se rangent derrière lui.

Donc, en janvier 2006, l’employeur décide de retirer le chlore pour le nettoyage de l’abattoir, mais au moins quatre travailleurs avaient déjà subi des préjudices graves à leur santé au point d’être incapable de retourner au travail chez Olymel. Quant au 20 autres travailleurs ayant subit des inconvénients, la CSST n’accorde des réclamations qu’à la moitié d’entre eux. Du coup, elle permet une économie de plus de 1 M$ à l’employeur.

« La décision de la Commission des lésions professionnelles est venue confirmer notre position. Elle a reconnu l’incapacité permanente de quatre travailleurs affectés gravement dans leur santé et leur droit aux prestations prévues à la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles (LATMP) de même qu’à l’aide du service de la réadaptation de la CSST », souligne Vincent Grenier, vice-président du syndicat.

« La CSST avait appliqué la loi sur les accidents du travail de façon très restrictive au détriment de la santé des travailleurs d’Olymel. Il a fallu plus de quatres ans et plus de 20 000 $ en expertises médicales pour faire reconnaître ces droits. Durant cette période, ces travailleurs malades vivaient dans le stress et l’angoisse, ce qui a contribué à la détérioration de leur santé. Pourtant la responsabilité de la CSST est de s’assurer que les travailleuses et les travailleurs du Québec puissent travailler de façon sécuritaire et non au détriment de leur santé. En ce sens, la CSST doit veiller à l’application large et libérale de la loi », soutiennent les représentants syndicaux.

« Nous tenons à remercier l’ensemble des intervenants qui ont contribué à aider ces travailleurs, particulièrement les D rsPierre Auger et Denis Langis », conclu les représentants syndicaux.


Source : CSN – 17 décembre 2008

Texte: Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN Tél. : 514 916-8041

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