Longueuil : confiance envers les employés du transport en commun !
Partenariat entre le RTL et le syndicat de l’entretien
Alors que pour certains, le recours à l’entreprise privée apparaît comme un remède idéal qui permettrait de rendre plus performant le transport en commun, il s’en trouve pour miser sur l’expertise des employé-es des sociétés publiques de transport.
Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) et le syndicat des employé-es d’entretien, affilié à la CSN, ont signé, ce matin, une entente de partenariat visant à améliorer le fonctionnement et le rendement du service de l’entretien des véhicules et des immeubles. Et ce, pour le plus grand bien des usagers.
Le directeur général du RTL, M. Pierre Del Fante, le président du RTL, M.Claude Gladu, et le président du syndicat, Jean Senécal, ont en effet apposé leur signature officialisant l’accord intervenu au terme de plusieurs semaines de discussions.
Objectifs
L’employeur et le syndicat y trouvent leur compte. Alors que le RTL est confiant d’enregistrer une augmentation de la productivité et de diminuer ses coûts d’opération, les 192 syndiqué-es ont l’assurance de conserver leurs emplois et les avantages liés à leur convention collective.
Fin du contrat de Slivia
L’accord met fin au contrat que la firme privée Slivia, née de l’association de la française Kéolis et de la québécoise SNC-Lavalin, avait depuis trois ans avec le RTL en ne renouvelant pas son contrat. RTL avait fait appel à Slivia (et à trois de ses cadres) pour superviser, entre autres, les travaux d’entretien de la flotte de la société de transport en commun et pour élaborer des programmes de formation des employé-es.
Fonctionnement
D’une durée de six ans, soit jusqu’au 31 décembre 2010, l’entente de partenariat prévoit que l’employeur et le syndicat travailleront ensemble au sein de comités d’entretien pour revoir les méthodes de travail et faire réaliser des économies à la société de transport en commun.
En plus des économies qui proviendront du non-renouvellement du contrat de Slivia, l’employeur et le syndicat comptent diminuer les coûts d’opération par diverses mesures. Par exemple, par attrition (qui prévoit qu’un maximum de 15 travailleurs qui accéderont à la retraite d’ici 2010 ne seront pas remplacés), par la fabrication de pièces de véhicules sur place, soit à l’atelier de réusinage, par la mise en place de chefs d’équipe (syndiqués) et le travail en équipe semi-autonome, par la réduction du temps supplémentaire, par la récupération de pièces, etc.
Commentaires du syndicat
« Pour en arriver à un tel accord, nous avons dû démontrer à notre employeur qu’une entreprise privée ne peut pas se substituer aux travailleurs, qui ont l’expertise et le savoir- faire. Il est préférable de faire confiance aux mêmes employé-es d’entretien qui ont contribué à la performance de la société durant toutes ces années », a déclaré le président du syndicat, Jean Senécal. Selon lui, « cet accord prouve aussi que deux parties peuvent s’entendre sur une démarche commune, dans le respect de leurs intérêts particuliers. »
Vice-président et responsable du secteur transport à la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN (FEESP-CSN), Denis Marcoux voit lui aussi d’un bon il ce retrait du privé dans le secteur transport en commun public au Québec.
« Le ministre des Transports du Québec, Yvon Marcoux, devrait simplement considérer de mettre au rancart ses idées de privatisation du transport en commun public, notre patrimoine collectif. Les travailleuses et les travailleurs craignent que cela ne se traduise par la détérioration de leurs conditions de travail et du service aux usagers. »
La CSN regroupe 2800 syndicats représentant 280 000 travailleuses et travailleurs.
La FEESP-CSN compte près de 400 syndicats réunissant plus de 45 000 salarié-es, dont 5000 sont à l’emploi des sociétés de transport en commun.
Source : CSN – 17-03-2004
Pour renseignements : Michel Crête, CSN-Information, (514) 598-2454.