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2 juin 2008 – Un coroner condamne l’abandon des patients psychiatriques dans le système pénitentiaire

Un coroner condamne l’abandon des patients psychiatriques dans le système pénitentiaire

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) accueille favorablement le rapport d’un coroner montréalais qui témoigne de la crise qui frappe les services correctionnels – tant provincial que fédéral – quant à la désinstitutionnalisation des patients psychiatriques.

Le rapport du D rPaul Dionne traite de la mort, le 28 novembre 2007, d’un jeune homme envoyé à l’unité des soins à l’Établissement de détention Rivière-des-Prairies le lendemain de son arrestation et de sa mise en accusation le 23 novembre. Malgré la recommandation « urgente » d’un psychiatrique consultant, le 27 novembre, de transférer Justin Scott St-Aubin immédiatement dans un centre hospitalier psychiatrique, il a été gardé en détention — faute de place à l’institut Philippe-Pinel de Montréal. Le lendemain, lors d’une altercation avec des agents de la paix, le détenu de 25 ans est mort d’une crise cardiaque.

Ce que distingue ce rapport est le refus du coroner de jeter le blâme uniquement sur les agents de la paix présents au moment de la mort. Le D rDionne a constaté des lacunes à plusieurs étapes : l’absence d’un test de dépistage de drogues lors de la première intervention des autorités à son égard, le 20 novembre ; le fait que M. St-Aubin n’ait pas été transféré dans un centre hospitalier après son arrestation le 23 novembre, malgré des troubles psychiatriques évidents ; le fait que ses avocats n’aient pas demandé au juge une ordonnance d’évaluation médicale ; la recommandation, par téléphone, le 28 novembre, d’utiliser une contention chimique sans examen ; et, durant la même période, l’utilisation de contention physique.

Le D rDionne a également noté la mort de plusieurs patients psychiatriques en milieu carcéral provincial et fédéral dans les dernières années. Lors de ses interventions médiatiques, cette semaine, le coroner a sévèrement critiqué les ministères de la Santé et de la Sécurité publique du Québec pour le transfert régulier de patients psychiatriques dans des établissements correctionnels.

« Ils ne sont pas qualifiés pour tenir des patients psychiatriques, a-t-il dit sur les ondes de Radio-Canada en référence au personnel correctionnel. Ils n’ont pas la formation. Ils n’ont pas de soutien. Ils n’ont pas toute l’organisation. »

Le président national d’UCCO-SACC-CSN, Pierre Mallette, observe que cette situation n’est pas unique au Québec. Selon lui, deux décès récents aux établissements fédéraux ontariens, fortement médiatisés, ont eu pour résultat que des intervenants de première ligne ont été tenus publiquement et, dans certains cas, criminellement responsables — même si leur implication n’arrive qu’à la toute fin d’une longue série de décisions hors de leur contrôle.

« On est en train de rendre quasiment impossible le travail d’un agent correctionnel, constate M. Mallette. Le problème de la santé mentale est devenu majeur dans nos établissements partout au Canada, sans que nous, les agents correctionnels, soyons équipés pour y faire face ».

Pour UCCO-SACC-CSN, il est primordial que les gouvernements fédéraux et provinciaux prennent leur responsabilité et coordonnent leurs efforts afin de diriger les cas de santé mentale vers les ressources médicales appropriées.

« Les gouvernements ont un choix à faire : soit qu’ils réinvestissent dans le réseau de la santé mentale, soit qu’ils fournissent une formation complète aux agentes et aux agents correctionnels et qu’ils dotent les établissements pénitentiaires de véritables ailes psychiatriques », a soutenu Pierre Mallette.


Source : UCCO-SACC-CSN– 2 juin 2008

Pour renseignements : Lyle Stewart, Service des communications de la CSN, cell. : 514 796-2066.

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