Plus de 600 griefs contre Les Moulins Maple Leaf
Lock-out après une décision de la Cour d’appel fédérale
Un mois après avoir été débouté par la Cour d’appel fédérale, ce qui pourrait l’obliger à verser au-delà de un million de dollars à une trentaine de travailleurs de son entreprise Les Moulins Maple Leaf de l’Est de Montréal, la multinationale américaine ADM Agri Industries Ltd a décidé de réagir par un lock-out.
Le film des événements débute en 1997 alors que la convention collective, régie par le Code canadien du travail, vient à échéance. En 1999, les droits de lock-out et de grève sont acquis. L’employeur se croit alors en droit de modifier unilatéralement les conditions de travail de ses employés, ce qu’il fait : mises à pied, modification des horaires de travail, diminution des heures supplémentaires, etc. Le syndicat dépose plus de 600 griefs. Après de nombreuses démarches juridiques, la Cour d’appel fédérale, qui est la dernière instance avant la Cour suprême, donne raison au syndicat : « … les effets de la convention collective continuent à s’appliquer… » Cette victoire syndicale pourrait coûter cher à la multinationale en raison des pertes et dommages encourus par les travailleurs depuis 1997.
Vendredi dernier, soit le 19 mars, l’employeur convoque les représentants syndicaux à une séance de négociation en spécifiant qu’il désirait « régler tout le dossier ». Les travailleurs se voient plutôt remettre un avis de lock-out. Le 22 mars, le syndicat réplique par un vote de grève unanime, tenu à scrutin secret. Une séance de négociation est prévue pour le mercredi 24 mars, à 9 heures, mais l’employeur a refusé la présence d’un conciliateur.
C’est la seconde fois en moins de dix ans que la CSN se confronte à cette multinationale. Au milieu des années 90, elle avait dû faire face à une grève de 15 mois à l’ancien moulin d’Ogilvy, qui fabriquait la farine Five Roses.