Caméras de surveillance dans l’arrondissement Ville-Marie
La CSN réclame une intervention urgente et rapide
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réclame une intervention urgente et rapide de la part de la Commission d’accès à l’information (CAI) relativement à l’installation de caméras de surveillance dans l’arrondissement Ville-Marie, à Montréal.
Pour la seconde année consécutive, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) s’apprête à installer des caméras dans le quadrilatère formé par les rues Berri, Sherbrooke, Sanguinet et René-Lévesque, dès le 1er mai. Une résolution en ce sens a été adoptée, le 1er mars dernier, par le Conseil d’arrondissement de Ville-Marie.
Contrairement à l’an dernier, les policiers pourraient même regarder en temps réel les images captées par les caméras. À l’été 2004 celles-ci n’étaient visionnées qu’à la suite d’une plainte.
Dans une lettre adressée hier au président de la CAI, Me Jacques Saint-Laurent, la secrétaire générale de la CSN, Mme Lise Poulin signale qu’il est important et urgent que la Commission intervienne « afin d’éviter des préjudices importants par des violations à la vie privée des citoyens puisqu’en aucun temps une caméra de surveillance ne devrait être utilisée dans un lieu public sans motif extrêmement sérieux. Ce qui n’est manifestement pas le cas pour le projet de l’arrondissement Ville-Marie. »
Rapport d’enquête non divulgué
Elle ajoute que la demande d’intervention est d’autant plus urgente que le rapport d’enquête concernant le projet Robot-Cam, instauré dans le même secteur l’été dernier, n’a pas été rendu public par la CAI.
La CSN est depuis longtemps intéressée à toutes les questions entourant le respect de la vie privée des citoyens et a toujours été sensible aux problèmes posés par l’utilisation des caméras de surveillance. En septembre dernier, elle avait d’ailleurs participé à la consultation publique de la Commission à ce sujet.
Lors de cette consultation, la CSN avait déposé un mémoirequi appuyait, entre autres, les dix règles minimales (1)d’utilisation des caméras de surveillance proposées par la Commission. « À cet effet, nous souhaitons des modifications législatives intégrant ces règles minimales. À notre avis, le projet d’implantation de caméras par le SPVM ne rencontre aucunement les règles minimales proposées par la Commission et porte atteinte à la vie privée des citoyens. »
En effet, constate Mme Poulin, aucune étude ne démontre, de quelque façon que ce soit, que tous les moyens ont été utilisés et que d’autres solutions moins intrusives ont été examinées avant l’installation desdites caméras. La Commission doit privilégier une approche entièrement orientée sur la nécessité plutôt que sur la simple utilité en matière de surveillance vidéo, croit-elle.
Approche préventive et éducative
La CSN favorise une démarche préventive et éducative face aux problèmes sociaux tels que la drogue, l’alcoolisme ou ceux reliés à la prostitution.
D’après Mme Poulin, il faut tout mettre en uvre pour aider celles et ceux qui ont des problèmes de dépendance à la drogue avec des moyens concrets tels que des ressources spécialisées et des maisons de transition. Cela doit se faire en concertation avec tous les intervenants du milieu, qui à leur tour doivent bénéficier de budgets.
Déplacement du problème
« En ce sens, l’État et les élus des régions et des villes ne doivent pas se défiler de leurs responsabilités sociales en laissant croire que les problèmes reliés à la drogue vont se régler par une approche policière et criminalisée de la question en installant des caméras de surveillance qui ne déplaceront le problème que d’un secteur à un autre. »
Source : CSN – 23 mars 2005
Pour renseignements : Benoit Aubry, Information-CSN : (514) 598-2230 ; cellulaire : (514) 247-3198