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25 janvier 2005 – Vers une égalité réelle entre les femmes et les hommes

Vers une égalité réelle entre les femmes et les hommes

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, prône le réengagement de l’État

Le progrès vers des rapports égalitaires entre les femmes et les hommes accompli lors des quatre dernières décennies est menacé à plusieurs égards, selon la présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Claudette Carbonneau.

Mme Carbonneau témoignait aujourd’hui à Québec devant la Commission des affaires sociales, qui se penche sur l’avis du Conseil du statut de la femme, Vers un nouveau contrat social pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

Malgré les avancées récentes, a déclaré la présidente de la CSN, la discrimination systémique à l’égard des femmes persiste, particulièrement dans un contexte de mondialisation, d’inégalités entre les pays et de montée des intégrismes religieux. « Les droits des femmes sont aujourd’hui les mêmes que ceux des hommes, mais l’égalité de fait n’est pas encore atteinte et, même, elle se fragilise dans le contexte de libéralisation des marchés et de la montée de la droite », a-t-elle expliqué.

La réingénierie

Cette montée de la droite néolibérale s’est manifestée au Québec avec la rétrogradation du ministère de la Condition féminine à la suite de l’élection du gouvernement Charest en avril 2003. Elle s’est consolidée par le passage d’une panoplie de lois qui ont pour effet de faire reculer la place des femmes dans la société québécoise.

Elles étaient ciblées par les lois 7 et 8, empêchant la syndicalisation des responsables de services de garde en milieu familial et des responsables de ressources intermédiaires ou de type familial, et en désyndicalisant les groupes qui avaient obtenu leur accréditation. De plus, la loi 34 a eu pour effet de sortir les femmes des lieux de discussions et de décisions sur le développement régional, en confiant sa responsabilité aux conférences régionales des élus. Mme Carbonneau observe qu’il y a très peu de femmes maires et de préfètes au Québec. « C’est le niveau de pouvoir où les femmes sont les moins présentes ». Ensuite, la loi 31, qui favorise le recours à la sous-traitance, toucherait majoritairement les femmes en raison de leur grande présence dans le secteur des services.

Ces lois sont au cœur du discours de « réingénierie » du gouvernement libéral, qui se traduira inévitablement par une diminution de revenus et du statut d’une partie importante de la population québécoise, mais surtout des femmes.

L’inégalité persistante

La réalité chiffrée est éloquente : au Québec, les femmes continuent d’être moins présentes que les hommes sur le marché du travail ; leurs revenus sont moindres ; elles occupent majoritairement les emplois précaires ; et lorsque la charge des responsabilités familiales s’ajoutent, les conséquences économiques sont lourdes.

La représentation des femmes dans des positions décisionnelles, malgré les progrès récents, ne dépasse pas le tiers à l’Assemblée nationale, dans la magistrature, dans la haute fonction publique et au sein des cadres supérieurs. Elles sont pratiquement absentes des conseils d’administration de la grande entreprise, et ce, malgré le fait qu’en 2000, le tiers des entrepreneurs au Québec était des femmes.

Par ailleurs, la Loi sur l’équité salariale n’a pas rendu les résultats escomptés. « L’État en tant qu’employeur a joué un rôle quelque peu schizophrénique, a remarqué Mme Carbonneau, en y incluant une échappatoire fort commode pour les employeurs. » La décision de la juge Carole Julien, en janvier 2004, a heureusement reconnu cette disposition inconstitutionnelle, et ce, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.

L’engagement de l’État

Les recommandations de la CSN pour assurer un progrès continu vers cette égalité de fait entre les femmes et les hommes se fondent sur de nécessaires interventions gouvernementales. Tout d’abord, il s’impose qu’une responsabilité ministérielle soit restaurée avec le mandat d’atteinte de l’égalité systématique entre les femmes et les hommes. En même temps, l’ensemble des ministères, des organismes et leurs réseaux ou mandataires doivent s’engager dans la mise en œuvre de la politique d’égalité des sexes.

La CSN recommande aussi que les structures du Conseil du statut de la femme et l’actuel Secrétariat à la condition féminine restent en place avec les moyens et ressources nécessaires à leurs tâches.

Soulignons que la CSN est en accord avec les approches spécifique, transversale et sociétale proposées par le Conseil du statut de la femme. Ces approches constituent, quant à nous, un véritable élargissement des stratégies pour corriger les inégalités dont les femmes sont victimes.

« Pour la CSN, il est impératif que l’État assume pleinement son rôle de régulateur, particulièrement en matière de recherche de l’égalité entre les femmes et les hommes », a résumé Mme Carbonneau.

Malgré la responsabilité primordiale de l’État dans ce dossier, Mme Carbonneau insiste aussi pour que les acteurs sociaux demeurent vigilants et actifs. « L’histoire des femmes au dernier siècle s’est écrite avec des efforts parfois héroïques. Il est important de reconnaître le chemin parcouru grâce au militantisme et au courage de quelques-unes qui ont agi comme pionnières et qui ont su entraîner les autres dans leur suite », a conclu Mme Carbonneau.


Source : CSN – 25-01-2005

Pour renseignements : Lyle Stewart, Service des communications de la CSN, 514 796-2066


Lire aussi :

Vers une égalité réelle entre les femmes et les hommes – Mémoire présenté à la Commission des affaires sociales par la Confédération des syndicats nationaux

   


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