FNC-CSN – Série Félix Leclerc : les failles du financement public de la production télévisuelle coûtent cher aux téléspectateurs
La Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe la majorité des artisans de la télévision privée et publique au Québec, affirme que la saga de la série Félix Leclerc est une belle illustration de l’absurdité du système actuel de financement de la production télévisuelle.
La FNC trouve particulièrement odieux que, pour réduire les coûts des émissions, des télédiffuseurs comme la SRC soient obligés de traiter avec des producteurs externes grassement financés par les fonds publics pour produire leurs émissions.
« Cette situation est intenable », affirme la présidente de la Fédération nationale des communications-CSN, Chantale Larouche, en rappelant que la télévision française de Radio-Canada vient de supprimer plusieurs postes de reporters aux émissions Zone Libre, Second regard, La facture et Justice, un pan vital de son mandat d’information et que les deux télédiffuseurs publics Télé-Québec et Radio-Canada souffrent de sous financement chronique.
La FNC presse les télédiffuseurs à demander une révision des règles pour que le financement public des émissions serve les intérêts supérieurs et n’accorde pas au secteur privé de la production des privilèges qui les empêchent d’exercer un contrôle effectif de leurs programmations.
Ces fonds de financement ont été mis en place pour permettre aux téléspectateurs de bénéficier d’une hausse de la qualité et de la diversité de contenus proches de leur réalité culturelle. Dans les faits, comme en témoigne l’affaire de la série Félix Leclerc, les fonds publics paieront pour la production d’une émission, alors que Radio-Canada aurait eu intérêt à ne pas la diffuser, quitte à ce que le producteur en assume les frais.
La FNC croit qu’il est urgent que les gouvernements, qui assument généralement 65 % des coûts des émissions de télévision, mettent fin à un système qui dilapide les fonds provenant de l’argent des contribuables, alors qu’il devrait les utiliser pour servir des objectifs d’enrichissement culturel.
De l’avis de la FNC, Québec et Ottawa doivent soutenir la création télévisuelle canadienne sans pour autant exiger que cette création soit faite à l’extérieur des murs des télédiffuseurs, qui sont seuls pour assumer les responsabilités imposées par le système de radiodiffusion et qui paient cher les mauvaises performances de leur programmation.
Source : FNC– CSN – 3 mars 2005
Pour renseignements : Pierre Roger, secrétaire général FNC-CSN, 514-598-2132