Centre Gabrielle-Major
Des personnes handicapées sont victimes d’une opération de privatisation
La fermeture de 20 résidences pour personnes ayant une déficience intellectuelle est avant tout une mesure d’économie, qui entraînera nécessairement des perturbations majeures dans la vie des personnes hébergées et de leur famille. « On ne peut nier que la sous-traitance à des ressources intermédiaires aura des conséquences sur la qualité de vie des résidants », estime Reine Desmarais, présidente du syndicat CSN du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Gabrielle-Major, situé dans l’est de Montréal.
« Le personnel de Gabrielle-Major est fier d’avoir été associé au cours des dernières années à la mise en place de ressources dans la communauté, comme alternative à l’institutionnalisation de personnes qui vivent avec des handicaps sévères et complexes. La qualité de vie que nous avons pu offrir à nos résidants, les progrès que nous avons constatés chez eux à la faveur de nos services de réadaptation, la relation de confiance que nous avons établie avec les parents sont remises en cause par la décision de la direction de fermer les résidences », de dire la présidente du syndicat.
« Si nous en sommes arrivés là, malgré nos appels et malgré l’opposition et le désarroi des parents, c’est tout simplement en raison des fortes pressions gouvernementales qui se sont exercées sur notre établissement pour diminuer l’hébergement en résidence, au risque de perturber la vie des personnes handicapées et de leurs parents et de diminuer la qualité des services qu’ils sont en droit de recevoir », soutient la présidente du syndicat, affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.
« Il y a un sérieux problème de listes d’attente en déficience intellectuelle parce les budgets ne suivent pas l’évolution des besoins. C’est en vain que, d’année en année, tout le milieu de la déficience intellectuelle demande un soutien urgent au gouvernement« . Il est inacceptable que l’on pallie la négligence gouvernementale en détruisant un des modèles les plus réussis en matière d’hébergement et de réadaptation de personnes qui vivent avec de sévères limitations fonctionnelles », déplore René Charest, secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain.
Pour sa part, le président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Pierre Lamy, considère que la direction de l’établissement semble faire peu de cas de la centaine d’employé-es qui se consacrent aux soins des résidants et qui sont touchés par les fermetures.
« La dispersion de ces personnes compétentes et la perte de leur savoir-faire sont déplorables. Il est clair que la direction de Gabrielle-Major profitera de la loi antisyndicale qu’a fait adopter le ministre Couillard en décembre 2003 et qui enlève le droit de se syndiquer au personnel des ressources intermédiaires. Le remplacement du personnel actuel par des travailleuses et travailleurs à très faible salaire, c’est du partenariat public-privé de la pire espèce et c’est carrément de l’exploitation. Nous le dénonçons fortement », déclare Pierre Lamy.
Source : CSN – 5 mai 2005
Pour renseignements : Claude Saint-Georges, FSSS-CSN, 514 598-2213