6 mars 2006 – La CSN appelle le gouvernement à déposer une proposition crédible pour réaliser l’équité salariale dans les CPE

La CSN appelle le gouvernement à déposer une proposition crédible pour réaliser l’équité salariale dans les CPE

À une semaine du déclenchement de la grève perlée des travailleuses des CPE dont les syndicats sont affiliés à la CSN, Claudette Carbonneau lance un appel au gouvernement pour qu’il dépose une proposition crédible sur l’équité salariale pour ces travailleuses. « Il est encore temps de choisir la voie du dialogue. Depuis des mois, la ministre repousse la conclusion des travaux d’équité. Pourtant, le travail technique est pratiquement terminé. Ce qui manque, c’est une volonté politique de régler le dossier. Nous nous étions, en juin dernier, rendus très près d’une conclusion. À la dernière minute, le gouvernement a retraité. Les faux-fuyants ont assez duré. C’est le message que veulent lancer les travailleuses en utilisant le dernier moyen de pression à leur disposition », explique la présidente de la CSN.

Voici un bref rappel des événements depuis 2001:

2001 : Début des échanges sur l’équité pour les travailleuses des CPE

Mars 2003: Entente de principe comprenant un engagement du gouvernement de s’entendre avec nous sur une date d’application de l’équité salariale pour les travailleuses des CPE.

Novembre 2003 : La ministre Théberge s’engage à référer la question de la date d’application à une table de négociation.

Mai 2004 : La ministre respecte sa promesse de novembre.

Automne 2004 : Les travaux avancent lentement mais en l’absence du ministère.

Avril 2005 : Nous fixons le printemps 2005 pour trouver un règlement sur l’ensemble des sujets en litige. Le ministère se dit capable de fonctionner dans cet échéancier.

Juin 2005 : Une entente de principe est atteinte en pourparlers exploratoires. Le gouvernement ne la retient pas. À la suite d’une intervention de la présidente de la CSN, la ministre Théberge demande 10 jours de réflexion…

Août 2005 : Nous mettons sur la table une proposition dans la quelle nous acceptons par avance le règlement salariale du secteur public. En contrepartie nous demandons l’accélération des travaux sur l’équité et l’harmonisation des avantages sociaux. La ministre s’empresse d’empocher la première partie de la proposition. Les pourparlers sur l’équité stagnent depuis.

Les récentes déclarations publiques convergentes de la ministre et de la présidente la Commission de l’équité salariale ne font rien pour faire avancer le droit des travailleuses des CPE à l’équité salariale. De l’avis de la CSN, la première tente de semer la confusion, la seconde fait dévier le débat et se disqualifie pour toute intervention qui aurait éventuellement pu faire progresser le dossier.

À propos de l’intervention publique de la présidente de la Commission de l’équité salariale

La CSN, la Fédération de la santé et des services sociaux et les représentantes du secteur des CPE de la FSSS estiment que l’intervention inopinée de la présidente de la Commission de l’équité salariale est un fait malencontreux, inadéquat et grave, qui pourrait avoir des conséquences négatives majeures pour la poursuite des échanges entre les représentants patronaux (gouvernement et associations des CPE) et les porte-parole syndicaux des travailleuses des centres de la petite enfance. Les commentaires de madame Côté sont le fruit d’un parti pris ou d’une improvisation intolérable pour une personne occupant une fonction qui exige jugement et rigueur.

La CSN considère que tous les efforts pour soutenir l’atteinte de l’équité salariale pour les travailleuses des CPE sont loin d’avoir été déployés par la Commission et sa présidente. Si la Commission de l’équité salariale n’avait pas fait preuve de tant de laxisme depuis 10 ans, les travailleuses des CPE auraient déjà le droit à l’équité salariale. Le règlement déterminant les comparateurs masculins pour les milieux de travail exclusivement féminin aurait été adopté bien avant. La Commission savait depuis le 21 novembre 1996 qu’elle devait légiférer en la matière, pourtant le règlement a été adopté le 5 mai 2005 soit neuf ans plus tard. Rappelons que la loi prévoit que pour ces milieux de travail exclusivement féminin, les rajustements de salaire sont payables deux ans après l’adoption du règlement. N’eut été de l’insouciance de la Commission, les femmes des CPE auraient dû pouvoir bénéficier de l’équité salariale au plus tard le 21 novembre 2001, comme les autres femmes du Québec.

« À nos yeux, la présidente de la Commission a fait preuve de partialité. Elle s’est elle-même disqualifiée pour exercer les responsabilités quasi judiciaires qu’elle aurait pu être appelée à exercer dans ce dossier. Jamais nous n’accepterons son intervention. L’heure n’est pas à la judiciarisation mais au dépôt d’une offre crédible qui permette une conclusion équitable pour les travailleuses concernées », de conclure Claudette Carbonneau.


Source : CSN – 6 mars 2006

Pour renseignements : Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN, cel. : 514 916-8041, bureau : 514 598-2378.

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