7 octobre 2004 – Forum populaire alternatif pour un Québec solidaire

Forum populaire alternatif pour un Québec solidaire

Un autre Québec que celui de Jean Charest est possible !

Plus d’une soixantaine d’organismes issus des milieux syndicaux, communautaires, environnementalistes, féministes et étudiants, regroupés au sein du Réseau de vigilance, iront porter un message clair au gouvernement Charest à l’ouverture du Forum des générations la semaine prochaine : ils ne veulent pas de la vision néolibérale de Jean Charest qui prône le désengagement de l’État et privilégie le libre marché, la privatisation et l’individualisme, ce qui favorise l’accroissement des inégalités sociales.

« Alors que le gouvernement pose un diagnostic catastrophiste sur l’état de l’économie québécoise, les quelque 600 participants au Forum alternatif, qui s’est tenu les 6 et 7 octobre, à Montréal, posent quant à eux un sombre diagnostic sur l’attitude du gouvernement », affirme Lorraine Guay, porte-parole du Réseau de vigilance. « Pour eux, ce gouvernement agit sans transparence et adopte une attitude de division en attaquant les droits sociaux et syndicaux, ce qui met en danger la cohésion sociale. Ce gouvernement nie l’apport des citoyennes et des citoyens dans la définition du modèle de société qu’ils souhaitent. »

Penser l’économie autrement

C’est ainsi que les organisations participantes ont réaffirmé l’importance du rôle régulateur de l’État dans l’économie. Ils revendiquent une meilleure répartition de la richesse, une fiscalité plus équitable ainsi que de véritables mesures de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. « Les participants souhaite d’ailleurs le retrait du projet de loi 57 qui réforme la sécurité du revenu, un projet de loi rétrograde qui nous ramène à l’aide sociale d’avant 1969. Quant aux baisses d’impôt, elles paraissent tout simplement inconcevables au moment où le gouvernement affirme être au bord du gouffre ; cependant, il augmente les tarifications », poursuit Lorraine Guay. Les participants au Forum alternatif revendiquent l’annulation des baisses d’impôt et la mise en œuvre d’une véritable réforme de la fiscalité visant la revalorisation de l’impôt comme outil de solidarité sociale.

D’autres mesures sont exigées comme le réinvestissement dans le programme des prêts et bourses et la mise en œuvre de mesures pour améliorer la protection des travailleuses et des travailleurs contre la sous-traitance et le travail précaire.

Des services publics à préserver

En ce qui a trait aux services publics, les participants ont dénoncé la campagne de dénigrement du gouvernement qui associe le secteur public au gaspillage des deniers publics et à l’inefficacité, et le privé à la performance et à la réussite. Ils ont massivement critiqué les projets de partenariats public-privé qui sont actuellement dans les cartons du gouvernement. Ils sont considérés comme une tricherie compte tenu des nombreux échecs ; les pertes étant assumées par l’État et les profits encaissés par le privé. « Il y a peu de preuve et nous sommes confinés à un acte de foi néolibéral. Le bilan en matière de PPP est loin d’être positif. Pour les organisations participantes, il s’agit d’une question de bien commun et de responsabilité collective parce que c’est le respect des droits et de la dignité humaine qui doit primer », explique Lorraine Guay.

Les participants revendiquent des services publics de qualité, accessibles, universels et gratuits. Ils souhaitent la consolidation du réseau des cégeps et du réseau de santé et des services sociaux. La revalorisation de la place des travailleuses et des travailleurs ainsi qu’une plus grande implication de la population sont également souhaitées. Par ailleurs, le gouvernement devrait respecter l’autonomie et la mission des organisations communautaires.

Un développement solidaire de tout le territoire québécois

Les participants revendiquent de façon massive un développement durable et solidaire. « Pour les participants, ce développement nécessite l’action combinée d’un État responsable et capable d’intervenir, d’une société civile qui est autant chien de garde qu’actrice du développement et d’un marché qui est encadré afin de contribuer lui aussi au développement solidaire », poursuit la porte-parole du Réseau de vigilance. La mise en place de structures participatives permettant à la société civile de s’impliquer est nécessaire. Un autre avenir énergétique pour le Québec axé sur les énergies renouvelables et moins polluantes est également souhaité.

Le Réseau de vigilance ira porter ces revendications au Forum des générations, qui se déroulera la semaine prochaine, à St-Augustin-de-Desmaures. Une manifestation débutera à 15 heures, à l’ouverture des travaux, le 12 octobre prochain. Une autre manifestation est prévue lors du congrès du Parti libéral du Québec, qui se tiendra en novembre, à Montréal.


Source : Réseau de vigilance – 07-10-2004

Pour renseignements : Alexandra Pierre, Réseau de vigilance (514) 276-2424 Michèle Filteau, CSN (514) 598-2155 Marjolaine Perreault, CSQ (514) 235-5082 André Lortie, SPGQ (514) 213-4192 Sandra Gagné, FIIQ (514) 796-5093 Stéphane Caron, SFPQ (418) 564-4150

   


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