La CSN à la commission d'étude du projet de loi no 16

Des services à l’abri de la marchandisation

Pour la CSN, si le processus de certification des résidences pour personnes âgées doit être renforcé, il ne faut pas que cela serve de prétexte pour permettre au secteur privé d’offrir des services qui doivent être dispensés par le secteur public. « Le premier objectif que le gouvernement du Québec doit viser, c’est d’améliorer, dans le système public de santé et de services sociaux, le soutien à domicile pour les aînés et l’hébergement avec soins de longue durée. Il faut notamment garantir que tous les services de soutien à domicile seront assurés dans les résidences pour personnes âgées, et ce, à la hauteur des besoins des personnes résidentes. Pour y parvenir, le gouvernement doit investir substantiellement dans ces services pour assurer leur efficience et mettre ces personnes âgées à l’abri de la marchandisation et ainsi protéger la population », de déclarer Denise Boucher, vice-présidente de la CSN, lors de la présentation du mémoire de la confédération à la commission parlementaire étudiant le projet de loi no 16 portant sur les modifications aux dispositions législatives visant notamment à resserrer le processus de certification des résidences pour personnes âgées.

Le projet de loi du gouvernement introduit non seulement de nouvelles règles pour encadrer la certification des résidences pour personnes âgées, ce avec quoi nous sommes en accord, mais intègre aussi une nouvelle définition de ce que constitue une résidence pour personnes âgées. Celle-ci laisse entrevoir que ces dernières pourraient accueillir dorénavant des personnes en différentes phases de perte d’autonomie et ainsi créer éventuellement de nouvelles catégories de résidences.

À propos des nouvelles règles pour encadrer la certification, la CSN souhaite que le gouvernement mène aussi une consultation avant de les élaborer.

« C’est un changement majeur. Le gouvernement peine à soutenir les ressources et les services actuels. Par son choix de se désengager et d’encourager davantage la privatisation de l’hébergement des personnes âgées en perte d’autonomie, il envoie un bien mauvais signal à ceux qui donnent déjà ces services dans le réseau public. L’accès aux services et à l’hébergement doit se faire selon les besoins des personnes et non selon leur capacité financière », de clamer la vice-présidente de la CSN. Dans son mémoire, la CSN recommande que seules les personnes aînées en perte d’autonomie légère ou modérée puissent vivre dans les résidences privées pour aînés.

La CSN, fondée en 1921, représente 300 000 membres répartis dans les secteurs privé et public. Un nombre important des membres de la CSN, soit 100 000, issus de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) ainsi que de la Fédération des professionnèles (FP), travaillent auprès des personnes âgées ou d’autres clientèles vulnérables.

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