Depuis le printemps 2025 et jusqu’au début de l’année 2027, la CSN, la FTQ, la CSQ, la CSD, l’APTS, la FAE, la FIQ, le SFPQ et le SPGQ uniront leurs forces pour réfléchir collectivement aux défis qui attendent les travailleuses et les travailleurs. « Il s’agit d’une démarche sans précédent qui prend tout son sens dans le contexte où les droits syndicaux sont plus que jamais menacés avec le projet de loi 89, et où le climat social, politique et économique est particulièrement incertain », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.
« Le mouvement syndical a largement contribué à l’amélioration des conditions de travail, à la reconnaissance des droits des travailleuses et travailleurs ainsi qu’au renforcement du filet social de l’ensemble de la population québécoise. Les victoires obtenues ont façonné le Québec moderne et montré la force de la solidarité syndicale et sociale… mais le monde du travail change à une vitesse fulgurante et les défis qui se dressent devant nous sont plus grands que jamais. Dans plusieurs secteurs, la précarisation s’accentue, le taux de syndicalisation stagne ou diminue. La judiciarisation croissante des relations de travail, les attaques politiques face aux lois encadrant le droit d’association et la polarisation des discours fragilisent notre capacité à défendre efficacement les intérêts des travailleuses et travailleurs, qu’ils soient syndiqués ou non. Le mouvement syndical québécois est à un tournant important », peut-on lire dans la déclaration officielle des ÉGS, dont le lancement officiel a eu lieu le 31 mars dernier à Montréal.
En mode introspectif
Au nombre de sept, les thèmes abordés lors des phases de l’exercice permettront de se questionner, de manière franche et honnête, sur les pratiques syndicales et le rôle des organisations. « Quelle est la place du syndicalisme dans la société ? Quelle capacité ont les syndicats à mobiliser leurs membres et à accroître leur rapport de force ? Ce sont quelques-unes des questions que nous nous poserons. Le modèle québécois en relations de travail, l’évolution des relations intersyndicales ainsi que la représentativité et le sentiment d’appartenance des membres seront aussi abordés. Finalement, comment assurer une plus grande inclusion au sein du mouvement syndical aux groupes non syndiqués ? », questionne la présidente Caroline Senneville.
Les États généraux du syndicalisme se dérouleront sur près de deux ans et se déploieront en trois étapes importantes : tout d’abord, tout au long de 2025, une période de consultation sera menée auprès des travailleuses et des travailleurs ainsi qu’auprès de spécialistes du monde du travail et de la société civile, pour recueillir leurs perspectives. Par la suite, au printemps 2026, un colloque où seront discutés les résultats des consultations et où des pistes de solution seront proposées sera organisé. Finalement, un grand événement aura lieu au début de 2027 pour clore les États généraux et présenter les conclusions de cette démarche collective.
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