Janvier 2003 – L’entente entre autochtones et gouvernements: la CSN souhaite davantage de transparenceLa CSN souhaite davantage de transparence et une clause remorque harmonisant tous les traités

L’entente entre autochtones et gouvernements

La CSN souhaite davantage de transparence et une clause remorque harmonisant tous les traités

Tout en qualifiant de bon le projet d’entente entre les nations autochtones et les gouvernements du Québec et du Canada, la CSN estime qu’il y aurait lieu de l’améliorer lors de la négociation finale tout en s’assurant que cet accord ” ne donnera pas d’ouverture à d’autres débats entre nations autochtones ou d’autres communautés à l’intérieur de la nation innue “.

La CSN a comparu ce matin devant la commission parlementaire de l’Assemblée nationale qui se penche sur l’entente de principe convenue entre les gouvernements et les nations de Mamuitun et de Nutashkuan. La vice-présidente de la CSN responsable du dossier autochtone, Denise Boucher, a d’abord rappelé que ” la CSN a toujours affirmé que la nation québécoise est constituée de la population du Québec, majoritairement formée de francophones, d’une minorité anglo-québécoise et de groupes ethno-culturels récemment arrivés ” tout en tenant compte de la présence sur son territoire de 11 nations autochtones. ” Même si la question des nations autochtones est de compétence fédérale, la CSN affirme depuis plusieurs années que les questions relatives au statut et à la place des nations autochtones doivent être prises en considération par le Québec “, soutient Denise Boucher dans la présentation du mémoire soumis par la seule centrale syndicale à se présenter aujourd’hui devant les députés membres de la Commission des institutions.

La CSN se réjouit notamment du fait que cette entente de principe reconnaisse que les nations autochtones ont des droits ancestraux et territoriaux et qu’elle leur accorde l’autonomie gouvernementale. La vice-présidente de la CSN a rappelé que dès 1993 la CSN notait l’importance d’en arriver à une entente avec les nations autochtones. ” La nécessité d’un nouveau pacte ou contrat social convenu entre la nation québécoise et les nations autochtones s’impose aux yeux des femmes et des hommes épris de justice et d’équité entre les peuples et les personnes”, insitait la CSN, il y a 10 ans.

Xénophobie et racisme

Par ailleurs ” la CSN est inquiète devant les élans xénophobes et racistes de certains de nos compatriotes. Certains sites internet et certains propos nous laissent perplexes et nous démontrent comment cette question est sensible “, commente Denise Boucher. ” Le malaise actuel repose sur une profonde méconnaissance de la question autochtone, alimentée par une perception biaisée selon laquelle les autochtones jouissent de privilèges. Pourtant, rappelle la vice-présidente de la CSN, les statistiques assassines sur la pauvreté des autochtones devraient faire réfléchir quiconque est de bonne foi. ” La CSN considère cependant que le gouvernement a sa part de responsabilité dans la mauvaise compréhension de l’entente.

” On peut en effet lui reprocher d’avoir mené en secret les négociations menant à l’entente de principe et de ne pas avoir expliqué aux personnes concernées la nature, les orientations et le sens d’une négociation aussi importante pour l’avenir des gens. ” Voilà pourquoi la CSN recommande d’intégrer à la table de négociation des représentantes et des représentants de différents groupes de la société qui ne proviennent pas uniquement des régions particulièrement touchées ” Car nous croyons que la question de nos rapports avec les nations autochtones concerne l’ensemble des citoyens québécois. ”

Rapports de négociation

La CSN recommande également que des rapports de négociation soient faits à intervalles réguliers. L’information, selon la centrale, est la meilleure façon de construire des canaux de communication entre les peuples québécois et autochtones.

La CSN tient à ce que les traités qui découleront de cette entente n’accordent pas d’ouverture à des droits territoriaux qui ont été éteints par les Cris ou par d’autres nations autochtones ou, encore, qui sont objets de litiges entre des nations autochtones. ” Car si les revendications territoriales entre les nations et les communautés autochtones sont parfois contradictoires, il nous semble qu’il ne nous appartient pas de trancher entre elles ou encore de cumuler des juridictions ou des redevances. ”

Enfin, la CSN est inquiète de ce que cette entente de principe ne concerne que quatre des neuf communautés de la nation innue. ” Lorsqu’on touche des points aussi majeurs que l’autonomie gouvernementale, vous comprendrez nos hésitations à accorder cette autonomie au palier des communautés, bien que nous croyions qu’il appartient à la nation innue de décider de ses structures et formes de gouvernement. ”

La CSN recommande que l’accord final comporte une clause remorque dans le but d’harmoniser chacun des traités à venir afin d’éviter les disparités tout en permettant la diversité.

(Source: CSN 23-01-2003 — Renseignements : Yvan Sinotte, 514-598-2378)

   


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