La décision d’Amazon de fermer ses sept entrepôts au Québec ne passe tout simplement pas. Une personne du Québec sur deux a ou bien diminué ses achats chez Amazon depuis janvier, ou bien a carrément cessé de transiger avec la multinationale délinquante.
Ces données ont été rendues publiques début mai par l’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval, dont l’enquête NETendances porte, chaque année, sur les habitudes de consommation en ligne des Québécoises et des Québécois.
Ainsi, « 17 % des internautes déclarent avoir boycotté les achats en ligne réalisés sur Amazon, alors que 32 % d’entre eux mentionnent avoir réduit leurs achats sur la plateforme », précise l’étude.
Ces chiffres ont de quoi réjouir la présidente de la CSN : « Ça démontre qu’au Québec, la solidarité et le respect, c’est encore important », note Caroline Senneville.
En réponse à la fermeture des sept entrepôts d’Amazon et des 4 700 mises à pied qui en résultent, la CSN appelait la population et les institutions à boycotter Amazon, tant l’antisyndicalisme primaire de la multinationale teintait cette décision, insensée sur le plan des affaires.
La réponse des villes et des gouvernements ne s’est pas fait attendre. En mars, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, incitait l’ensemble de l’appareil gouvernemental à ne plus s’approvisionner chez Amazon, tout en restreignant la possibilité de le faire.
Et après Montréal, Bromont, Alma et Nicolet, les municipalités de Sherbrooke, Québec et Gatineau ont emboité le pas. Au cours des dernières semaines, elles ont toutes informé la CSN que leur administration cessera de s’approvisionner auprès du géant américain fautif.
De leur côté, les recours juridiques intentés par la CSN pour infirmer la fermeture des entrepôts suivent leurs cours. Une première audience avait lieu le 16 mai dernier devant le Tribunal administratif du travail, qui entendra la cause tout au long de l’automne.