C’est contre la volonté citoyenne que le gouvernement a forcé l’adoption par bâillon du projet de loi 93, permettant à la multinationale américaine Stablex de s’approprier une tourbière, située à moins de 300 mètres d’un quartier résidentiel, afin d’établir une 6e cellule d’enfouissement de matières hautement toxiques. Or, le procédé Stablex s’avère inefficace, a expliqué Marie-Claude Archambault, porte-parole de la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule no 6 de Stablex.
« Depuis 1983, Stablex a exploité cinq cellules d’enfouissement de déchets toxiques avec un procédé qui s’avère défaillant », a-t-elle relaté devant les congressistes du Conseil central des Laurentides, ce matin à Saint-Sauveur.
« Et 70 % de ces déchets toxiques – du plomb, du cadmium, du mercure, notamment – viennent des États-Unis! », s’insurge Marie-Claude Archambault, elle-même résidente de Blainville.
Le procédé utilisé devait au départ créer des blocs solides devant être enfouis. Or, il mène plutôt à la création… d’une bouette liquide qui s’infiltre dans les sols. La membrane au fond des puits, a-t-on appris lors des audiences du BAPE récemment, avait une durée de vie… de cinq ans.
Pour ces raisons, « le procédé Stablex a été banni et interdit en Angleterre et au Japon », a souligné Mme Archambault.
Confrontés à la présence des cinq cellules depuis 40 ans, les citoyennes et citoyens se sont organisés quand ils ont appris que la mairesse, sans aucune forme de consultation, avait donné son accord à une sixième cellule. Pour avoir droit à une sortie sur l’autoroute des Laurentides, raillent certains.
Malgré les inquiétudes révélées par les audiences du BAPE, le gouvernement a décidé d’aller de l’avant, imposant par bâillon le projet de loi 93 permettant à Stablex d’aller de l’avant. Déjà, six hectares de tourbière ont été déboisés et défrichés, à peine 15 % de la superficie prévue.
L’indignation suscitée parmi la population a fini par délier les langues. Un sous-traitant contracté pour verdir les pourtours des cellules a fini par mettre fin à un contrat, réalisant que la peinture de ses pelles s’écaillait en remuant la terre, dont se dégageait une brume suspecte.
Encore plus inquiétant : d’anciens employé-es ont pris la parole, plusieurs souffrant aujourd’hui de multiples cancers, a souligné Mme Archambault.
Plusieurs groupes ont offert leur soutien aux résidentes et aux résidents de Blainville. Différents experts et autres pilotes de drones apportent un appui apprécié. La page Facebook de la coalition rejoint maintenant 3600 personnes.
Une marche funèbre aura d’ailleurs lieu ce dimanche, à 13 h, devant l’usine Stablex. La Coalition des citoyens de Blainville invite la population à apporter pancartes, dessins et autres messages à l’attention de la mairesse et du gouvernement caquiste, qui permettent à ce carnage toxique de se dérouler sous nos yeux.