Le cadenassage ou comment sauver des vies

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Colloque

Photo : Cedric Martin
Photo : Cedric Martin

Le cadenassage ou comment sauver des vies

La publicité télé a frappé fort : devant une machine à l’arrêt, on voit un travailleur la réactiver à l’aide d’un simple interrupteur, sans trop se poser de questions. Il en résulte qu’un autre travailleur affairé à des travaux d’entretien à l’intérieur est littéralement écrasé.

Cette publicité de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), diffusée au cours de l’hiver, en dit long sur l’importance des problèmes dus à l’absence ou au mauvais usage du cadenassage et autres contrôles des énergies. La CNESST a d’ailleurs recensé entre 2010 et 2014 pas moins de 4643 accidents de travail, dont quatre décès liés au démarrage accidentel ou volontaire de la machinerie.

Si ce nombre d’accidents paraît élevé, c’est que le cadenassage ne se limite pas aux usines, mais s’étend à plusieurs secteurs tels que les institutions scolaires et postsecondaires, l’hôtellerie, les loisirs et la restauration, les services municipaux, l’entretien des édifices publics, les casinos, pour ne nommer que ceux-là. Sous la pression constante des syndicats, et notamment de la CSN, le gouvernement n’a eu d’autre choix que d’adopter, à l’hiver 2016, une réglementation plus contraignante concernant le contrôle sécuritaire des énergies.

Un colloque attendu

C’est pour mieux faire con­naî­tre la portée de la nouvelle réglementation et ses effets concrets sur les travailleuses et travailleurs qu’a eu lieu un colloque sur le thème du cadenassage, le 9 février dernier à Drummondville. Quelque 160 militantes et militants ont participé à l’événement dont l’organisation revient à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, à la Fédération du commerce–CSN et à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN, « il est absolument inconcevable qu’en 2017, des travailleuses et travailleurs laissent leur santé et même leur vie au travail en raison de l’absence ou de l’inefficience des mesures de cadenassage. Les entreprises doivent prendre conscience qu’elles peuvent et qu’elles doivent agir rapidement pour réduire, voire enrayer les accidents du travail ». Cette prise de conscience ne va toutefois pas de soi, car plutôt que de mettre en place les mesures de protection et de prévention requises et de les faire respecter, certains employeurs choisissent plutôt d’imposer des sanctions disciplinaires à leurs employé-es sans vraiment faire d’éducation.

Jean Lacharité affirmait dans son mot d’ouverture : « Je connais des entreprises où c’est tolérance zéro sur la question du cadenassage. Mais je sais également qu’il y a des travailleurs dans certaines usines qui disent “je n’ai pas besoin de cadenasser. J’ai toujours fait ça de même, ç’a toujours marché et, de toute façon, ça va plus vite”. Donc, les mesures de prévention appellent également à une responsabilisation accrue des salarié-es. À cet égard, les syndicats ont un rôle très important à jouer pour faire appliquer les mesures de cadenassage, comme prévu dans la nouvelle réglementation. »

Le colloque a été l’occasion pour plusieurs personnes de se sensibiliser aux divers problèmes rencontrés. Christine Leroux, nouvelle vice-présidente en santé et sécurité du travail du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bacon Inter-América (CSN) fait partie de celles-ci : « Au départ, je pensais que le cadenassage était une grosse bibitte et que je ne saurais pas de quoi on parle concrètement. Mais ç’a été tout le contraire. Ce qui m’a le plus surprise, c’est de savoir que des travailleurs délèguent le cadenassage à d’autres dans le but strictement de gagner du temps, au risque d’accroître les accidents. »

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