Le Syndicat des employés de l’entrepôt Bertrand, affilié à la Fédération du commerce de la CSN, déplore le comportement inadmissible de l’employeur de Chicoutimi. C’est avec le couteau sous la gorge qu’une majorité de syndiqués ont accepté, en assemblée générale hier, la proposition de la direction quant à la restructuration de l’entreprise et le déplacement vers la région de Québec de la grande majorité des opérations.
Mercredi matin cette semaine, la direction de l’entrepôt Bertrand annonçait à tous ses employés la fermeture inévitable de l’entreprise. Dans un communiqué lu aux quelque 60 salarié-es de Chicoutimi, l’employeur les avisait que la fermeture était d’ordre économique et n’avait rien à voir avec la présence d’un syndicat CSN entre ses murs.
Puis, lors d’une rencontre avec les représentants du syndicat et ceux de la CSN en après-midi cette même journée, la direction faisait volte-face et leur présentait une deuxième hypothèse. L’entreprise consentait à maintenir une vingtaine de postes en place à Chicoutimi et à possiblement réembaucher un maximum de 10 travailleurs à son entrepôt de Saint-Nicolas. En échange, le syndicat devait retirer tout recours contre des d’opérations passés vers la région de Québec. Constatant que ces transferts violaient la convention collective, le syndicat de l’entrepôt Bertrand avait déposé trois griefs au cours de la dernière année.
Pour le président de la Fédération du commerce, Serge Fournier, cette façon de faire démontre le peu de respect de l’employeur envers ses employés. « On nous dit en matinée que l’entreprise n’est plus rentable et qu’il faut transférer les opérations vers Québec. Nos membres ont reçu une note de l’employeur indiquant qu’ils perdaient leur emploi. Puis, l’employeur nous dit qu’il a un plan B. On ne joue pas avec la vie des gens comme ça, c’est inadmissible ! »
« De plus, l’entrepôt Bertrand ne nous offre aucune garantie quant au futur de l’entreprise au Saguenay, souligne M. Fournier. Au total, la région perd 40 emplois de qualité. Quand on nous dit un matin que la fermeture relève d’une question de rentabilité, puis on nous force par la suite à retirer toute contestation de changements d’opération pour sauver 20 emplois, j’appelle ça mettre un fusil sur la tempe de quelqu’un ! »
Le syndicat déplore en outre ne pas avoir pu discuter ni négocier les modalités du plan de restructuration. Celui-ci serait applicable dès le 23 septembre prochain.
Le Syndicat des employés de l’entrepôt Bertrand représente 60 chauffeurs, commis aux ventes et à l’administration, vendeurs et préposé-es d’entrepôt. La Fédération du commerce compte 33 500 membres, notamment dans le secteur de la vente au détail. La CSN regroupe 300 000 syndiqué-es tant des secteurs public que privé, et ce, dans toutes les régions du Québec.
