Été 2024. Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie obtiennent des règlements un après l’autre dans le cadre de leur négociation coordonnée. De son côté, l’Hôtel Reine Elizabeth jetait ses 600 salarié-es à la rue le 20 novembre 2024 en décrétant un lock-out. C’est finalement près de six mois plus tard que le syndicat a réussi à obtenir une entente contenant les gains de la négociation coordonnée.
La négociation a été rude dans le secteur. Les hôteliers voulaient garder les profits accumulés grâce à l’inflation et à la forte reprise du secteur. Mais au Reine Elizabeth, c’est dans une campagne antisyndicale virulente que l’employeur s’est lancé tête baissée.
Attaques frontales
Un rapport d’enquête du ministère du Travail, tombé en décembre 2024, fait état du recours à au moins 30 briseurs de grève pendant la Coupe des Présidents de la PGA en septembre 2024. « Le Reine s’est fait prendre à utiliser des scabs. C’est incroyable de voir un employeur de cette importance bafouer nos lois du travail. Visiblement, il faut aller plus loin pour serrer la vis aux employeurs dans les conflits de travail », lance Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur de l’hôtellerie à la Fédération du commerce–CSN.
À cela s’ajoutent deux sanctions pour représailles antisyndicales en 2024. La première fois, pour avoir installé des caméras de surveillance devant le bureau du syndicat, la seconde, pour avoir suspendu sans cause un vice-président du syndicat.
L’entente adoptée le 12 mai dernier contient l’ensemble des gains de la négociation coordonnée, soit une augmentation salariale de 21 % sur quatre ans, une bonification de la contribution de l’employeur à l’assurance collective, ainsi que d’autres avantages en lien avec la formation, les vacances et le pourboire. L’entente permet aussi d’obtenir des gains sur la restriction du recours aux agences de personnel, un élément majeur de cette négociation.
« Les travailleuses et les travailleurs du Reine Elizabeth nous montrent que lorsqu’on se tient, on peut gagner le respect », conclut Michel Valiquette.