Voyant qu’ils sont parmi les parents pauvres du secteur de l’éducation, les conductrices et les conducteurs d’autobus scolaire, membres de la CSN, ont manifesté aux quatre coins du Québec pour faire connaître leur demande de plateforme salariale. Des « virées jaunes » ont eu lieu devant plusieurs bureaux de député aujourd’hui. Les syndiqué-es y ont déposé leurs revendications visant à faire reconnaître, une fois pour toutes, leur métier et leur condition salariale. À Montréal, plus de 25 autobus scolaires ont circulé autour des bureaux du député. Ils souhaitent rappeler l’urgence de financer adéquatement leur secteur. « Nous accusons beaucoup de retard et un coup de barre s’impose maintenant », de déclarer Jacques Forgues, président du secteur transport scolaire Fédération des employées et employés de services publics (FEESP – CSN) Les membres du secteur transport scolaire veulent aussi faire connaître leurs revendications aussi à la population. Ils réclament un salaire hebdomadaire garanti correspondant à 600 $ par semaine. «Quand on compare la moyenne des salaires dans le domaine du transport au Québec, on constate qu’il est de 23,00 $ l’heure en moyenne. Pourtant, ils ne transportent que des marchandises, tandis que les chauffeurs d’autobus gagnent un salaire en deçà du seuil de la pauvreté. En plus, Ils n’ont aucune assurance collective et aucun régime de retraite. C’est ridicule ! Après tout, ils transportent l’avenir du Québec quotidiennement », dénonce Gaétan Châteauneuf, président du Conseil central du Montréal métropolitain. Ils revendiquent également que le salaire hebdomadaire de base garanti et le taux horaire correspondant aux fins de la rémunération des heures excédant 30 heures, soient majorés au 1er juillet de chaque année du même pourcentage d’indexation que celui calculé selon les paramètres du ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS) pour l’année scolaire à venir. En conférence de presse, le vice-président de la FEESP–¬CSN, Yvon Godin, a insisté sur l’urgence d’augmenter le budget consacré au transport des élèves, alors que plusieurs conventions collectives se renégocieront cette année. « Nous invitons les député-es de l’Assemblée nationale à considérer l’importance de financer adéquatement le secteur du transport scolaire pour permettre aux quelque 9500 personnes qui œuvrent dans ce secteur d’améliorer leurs chances de gagner convenablement leur vie. » En raison d’un salaire annuel en deçà du revenu décent et des conditions de travail déficientes, causant précarité et insécurité, les transporteurs ne savent jamais s’ils disposeront du personnel suffisant pour effectuer les circuits routiers, par exemple lors d’absence pour cause de maladie. « Le transport écolier souffre d’un problème de pénurie de personnel et la main-d’œuvre ne se renouvelle pas, constate Yvon Godin. Les jeunes ne sont pas attirés par ce secteur lorsqu’ils voient que les conducteurs peinent à joindre les deux bouts. Des emplois de qualité favoriseraient le recrutement et la rétention des jeunes, particulièrement dans les régions. » Quelques repères * •    Environ 551 000 écoliers — soit 63 % de tous les élèves du primaire et du secondaire — montent à bord des autobus scolaires tous les jours. •    Chaque écolier passe de 12,85 à 53,46 minutes par jour dans un autobus scolaire ; •    69 commissions scolaires publiques au Québec ont dispensé du transport scolaire en 2007–2008 ; •    1 million de kilomètres ont été franchis par les conducteurs d’autobus tous les matins et soirs en 2007–2008 ; •    l’âge moyen des conducteurs d’autobus est de 48 ans ; •    les retombées économiques de l’industrie du transport écolier sont d’environ 525 millions de dollars par année ; •    les dépenses de transport scolaire pour l’année 2007–2008 s’élevaient à plus de 570 millions de dollars. * Données tirées du site de l’Association du transport écolier du Québec (ATEQ), de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) et des Indicateurs de gestion produits par le ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS) Les syndicats du transport scolaire représentent 2500 membres. Ils sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN (FEESP – CSN) qui regroupe 55 700 syndiqué-es.