Même s’il s’est engagé à respecter la politique de la mobilité durable, le gouvernement Legault semble peu intéressé par ce concept. Les derniers mois ont été marqués par une crise du financement des transports collectifs. La CAQ justifie l’échec du développement de ce secteur en suivant une logique comptable au lieu de s’engager à long terme dans le financement du transport en commun. Ce désengagement a des conséquences sur le quotidien de bien des membres de la CSN, tous secteurs confondus.
« La CAQ doit investir dans l’offre de services et voir ça comme un pacte social. Pour atteindre une offre optimale, employeurs comme syndicats doivent se doter d’une culture de la mobilité durable ; ils doivent en faire la promotion et intégrer des solutions de rechange à l’auto solo dans les conventions collectives », explique Isabelle Ménard, conseillère syndicale au Service de santé-sécurité et d’environnement de la CSN.
L’accès au travail
Le transport constitue un besoin essentiel inclus dans le calcul de la Mesure du panier de consommation. Le seuil de pauvreté du pays est basé sur le coût total de ce panier. L’accès au transport en commun s’avère donc essentiel pour assurer l’inclusion sociale et pour lutter contre la pauvreté. D’ailleurs, les organismes qui militent en ce sens estiment que la difficulté à se déplacer représente un obstacle majeur à l’exercice de plusieurs droits, comme le droit à la santé, à l’éducation ou au travail.
En 2021, au Québec, 14 % des travailleuses et des travailleurs utilisaient le transport en commun pour leur déplacement domicile-travail, selon l’Institut de la statistique du Québec. Pour augmenter cet achalandage, l’offre de service doit être accrue. À cet effet, l’engagement de l’État s’impose pour réduire les inégalités sociales en matière de mobilité. L’investissement à long terme s’impose !
Or, pour Trajectoire Québec, une association qui fait la promotion des droits des citoyennes et des citoyens en matière de transport collectif, peu d’engagements gouvernementaux ont été respectés dans les dernières années en matière de financement du transport en commun. Plusieurs organismes collaborant avec Trajectoire Québec jugent que le gouvernement Legault présente jusqu’ici un « bilan catastrophique » en matière de mobilité durable.
« Sans plan crédible de mobilité durable, le Québec fonce droit dans le mur, déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Dans un contexte de crise climatique, il est impératif que le gouvernement actuel développe une vision claire à ce sujet. C’est scandaleux d’être aussi décalé en 2024 ! »