Lors d’un midi féministe organisé par les comités de la Condition féminine de la CSN, du Conseil central du Montréal métropolitain et du STTCSN, plusieurs militantes, salariées et élues du mouvement, ont participé à la consultation menée dans le cadre des États généraux sur l’action et l’analyse féministes. Retraçant les moments forts de la lutte des femmes, les participantes retiennent que le droit des femmes de contrôler leur corps est un aspect important des actions des vingt dernières années.
Elles constatent que les femmes doivent demeurer vigilantes face aux tentatives visant à opposer les droits des femmes à celui du fœtus et à criminaliser la contraception dans certains pays. La hausse importante du trafic des femmes, la médicalisation de la santé des femmes, la pornographie de même que l’hypersexualité comptent aussi parmi les éléments déterminants des préoccupations des militantes consultées.
Les militantes de la CSN estiment que le mouvement féministe a fait beaucoup pour lutter contre la pauvreté et les violences faites aux femmes par l’organisation de marches. Jeunes et moins jeunes saluent la marche du « Pain et des roses » de 1995 et la Marche mondiale des femmes, une réalisation née au Québec qui a permis l’ouverture à des femmes d’ailleurs, en développant la solidarité.
Si des progrès remarquables ont été faits, notamment en ce qui a trait aux lesbiennes, à l’avortement, la prostitution et l’exploitation du corps des femmes, les participantes à la consultation s’inquiètent toutefois de la menace que font peser le gouvernement conservateur de Harper et la droite religieuse sur les acquis issus de hautes luttes.
Elles reconnaissent cependant que l’intégration des femmes au marché du travail et leur autonomie financière ont été favorisées par la mise en place des CPE et de l’assurance parentale.
Cette c onsultation a aussi permis de discuter des défis à venir. Les femmes croient que le vingt prochaines années porteront leur lot de débats et de luttes quant à la place des femmes en politique et dans l’espace public, à la montée de la droite, à la mondialisation et à la santé des femmes en milieu de travail, entre autres.
Elles jugent nécessaires de tisser des liens avec d’autres mouvements sociaux. Avec l’implication d’étudiantes sensibles au développement de la société dans la lutte menée contre la hausse des droits de scolarité et l’endettement étudiant, les militantes de la CSN ont la conviction que la nouvelle génération de femmes s’engagera à l’amélioration de la condition des femmes et de la vie en société.
