Mise à jour économique de la ministre Monique Jérôme – Forget – Un exposé en vue d’une campagne électorale

Mise à jour économique de la ministre Monique Jérôme-Forget

Un exposé préélectoral

« La ministre des Finances a présenté une mise à jour économique des plus ternes. Les seuls enjoliveurs sont centrés sur le bilan du gouvernement, alors que ce dernier prétend avoir tout prévu, même la crise actuelle. »

Réagissant à la mise à jour économique et financière du gouvernement du Québec, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau s’est dit extrêmement déçue par la faiblesse des mesures pour affronter une crise économique sans précédent. « Le coût des mesures, 412 millions de dollars sur deux ans, n’atteint même pas le surplus supplémentaire de 484 millions dégagé en 2007-2008. Si le remède est aussi modeste, c’est peut-être parce que la ministre évalue avoir plus de problèmes qu’elle ne veut bien l’avouer publiquement, compte tenu de sa grande prévoyance. »

Pour la CSN, les mesures ne sont pas à la hauteur de ce qui se profile. En matière de création d’emploi, les statistiques nous donnent un avant-goût : depuis le début de l’année 2008, seulement 6500 emplois ont été créés au Québec contre 104 000 en Ontario, qui est en très fort déclin. « Cela nous donne un aperçu de ce qui nous attend. La ministre ne peut plus se permettre d’affirmer que le Québec se tire très bien d’affaire et que les investissements dans la réfection des infrastructures vont compenser », de poursuivre Claudette Carbonneau.

Le trésorier de la CSN, Pierre Patry, accueille positivement les propositions faites au gouvernement fédéral, concernant la hausse de l’âge limite pour l’échéance des RPA et des REER, ainsi que le report d’une année pour le remboursement à un RAP. Il note cependant l’absence de demandes concernant le changement à la formule de péréquation et la baisse que cela entraîne pour le Québec et la bonification des paiements de transferts, notamment en éducation supérieure. « Ce sont 800 millions qui manquent dans la cagnotte du Québec. Il y a une contradiction profonde à ne pas les réclamer quand on sait que la meilleure clé face à une sortie de crise demeure la formation. Cela est d’autant plus troublant qu’aucune nouvelle mesure de formation de la main-d’œuvre n’est annoncée », de noter M. Patry. Le trésorier de la CSN constate également l’absence de demandes concernant l’assurance emploi et les travailleurs âgés.

La CSN salue le programme spécial de prêts et de garantie de prêts pour les entreprises. Cette initiative ne permettra pas, cependant, de soutenir à elle seule l’économie. La ministre devrait minimalement exiger que le gouvernement fédéral en fasse tout autant.

Quant aux mesures à l’égard des ménages, il y a beaucoup de tape-à-l’œil. Près du quart des 81 millions de nouvelles dépenses en 2008-2009 va à l’indexation des régimes d’imposition. Il ne s’agit pas d’une bonification. Cette mesure était déjà prévue. Ce qui ne l’était, c’est le niveau de la hausse du taux d’inflation.

La CSN reconnaît que le gouvernement pose un geste à l’égard des plus pauvres en indexant les prestations d’aide sociale des personnes aptes au travail, ce qui met fin à une ségrégation entre deux catégories de bénéficiaires. (Seules les personnes inaptes au travail avaient droit à la pleine indexation.)

Malgré une légère hausse des prévisions, la CSN constate que la croissance des dépenses demeure très faible, ce qui peut devenir annonciateur de nouvelles coupes dans les ministères. Alors que la croissance des dépenses est demeurée anémique ces dernières années, il serait contre-indiqué de compresser les dépenses en pleine crise économique.

La CSN salue la création d’un comité de travail sur les régimes de retraite. « Nous entendons y mettre les énergies nécessaires tout en conservant la préoccupation de ne pas placer les travailleuses et les travailleurs en situation périlleuse », d’indiquer la présidente de la CSN.

Il est bien dommage que dans un geste officiel de la ministre des Finances, il n’y ait pas d’annonce concernant un véritable programme économique pour faire face à la crise. On comprend qu’elle réserve cela, non pas au premier ministre, mais au chef du Parti libéral », de conclure, Claudette Carbonneau.

La CSN compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.


Source : CSN – 4 novembre 2008

Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, bureau : 514 598-2162, cellulaire : 514 894-1326

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023