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Le privé ne réduit pas l'attente au public

Selon deux chercheurs, seuls les plus richesbénéficient de la présence du privé dans le réseau de la santé

par André Noël

Le recours au secteur privé dans le réseau de la santé ne diminue en rien le temps d’attente pour les soins médicaux et chirurgicaux, a affirmé hier l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), en s’appuyant sur de nombreux rapports et études. Sauf pour les plus riches, a ajouté le groupe, situé à Montréal.

Les entreprises privées n’ont simplement pas la capacité de désengorger le système public et de rendre plus accessibles les soins de santé pour la population, ont soutenu les chercheurs, Guillaume Hébert et Jean-François Landry, en citant un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

« Les assurés d’un régime privé peuvent en particulier bénéficier de délais plus courts pour la chirurgie élective, constate l’OCDE, organisation qui regroupe surtout les pays développés. Mais rien ne permet de dire que cela réduit du même coup les temps d’attente dans le secteur public, qui est le seul choix possible pour les catégories à faible revenu. »

L’OCDE ajoute que l’accès à l’assurance maladie privée est « souvent inéquitable, du fait surtout que ce sont généralement les catégories à haut revenu qui souscrivent à ce types d’assurances ». Seules les personnes nanties bénéficient de la présence du privé dans le domaine de la santé, ont déclaré MM. Hébert et Landry.

Les deux chercheurs ont étudié les systèmes de santé de plusieurs pays et donné l’exemple de l’Australie, qui a accru la part du privé à la fin des années 1980 : « Lors de l’instauration de la réforme, les promoteurs du secteur privé affirmaient que les listes d’attente allaient diminuer et que les coûts du système public seraient désormais mieux contrôlés. Pourtant, 15 ans après la réforme, les tendances ne vont pas en ce sens. Les listes d’attente n’ont pas diminué et les coûts du système public ont augmenté. »

Les patients australiens qui ont les moyens vont se faire traiter dans le secteur privé, lequel mobilise plus de médecins. Par conséquent, les mêmes médecins sont moins disponibles pour le secteur public, si bien que les longues listes d’attente y restent la norme. Pourtant, la diminution du temps d’attente est sans cesse évoquée au Canada pour accroître la part du privé, notent les chercheurs.

C’est pour répondre à ce problème que la Cour suprême a permis un recours, limité, aux polices d’assurance santé privées. Le gouvernement québécois a aussi annoncé vouloir réduire les temps d’attente lorsqu’il a permis le financement privé de certaines opérations et encouragé des opérations chirurgicales dans des cliniques privées comme RocklandMD.

MM. Hébert et Landry s’attendent à ce que Claude Castonguay recommande une participation encore plus importante du privé lorsqu’il remettra son rapport sur le financement du réseau de la santé, vendredi. M. Castonguay affirme depuis longtemps que le Québec n’a plus les moyens de s’offrir un système de soins de santé universel. Les deux chercheurs contestent cette affirmation et soutiennent que le réseau public de santé n’a pas connu et ne connaîtra pas une explosion des coûts.

Ce sont dans les pays qui accordent la plus grande part au privé que le système de santé coûte le plus cher, ajoutent-ils. Les États-Unis en sont un exemple flagrant, soulignent-ils. Un article paru la semaine dernière dans le New England Journal of Medicine(NEJM) dénonce d’ailleurs la catastrophe financière que représente le système de santé américain.

« Le formidable échec des États-Unis à juguler les coûts médicaux est avant tout le résultat de la commercialisation envahissante, un phénomène unique en son genre, écrit un chercheur dans le NEJM. Les profits, la facturation, le marketing et les coûts inutiles des bureaucraties privées siphonnent de 400 à 500 milliards de dollars par année. »


Source : La Presse, page A-9 – 12 février 2008

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