Les changements bousculent la réalité des stations de ski. Les saisons sont de plus en plus petites et la pluie empêche les salarié-es de travailler tout l’hiver. « Ça diminue la possibilité des membres de se qualifier pour l’assurance-emploi », affirme Michel Valiquette, trésorier à la Fédération du commerce–CSN.
Les entreprises doivent investir de plus en plus dans la technologie et dans la neige artificielle qui coûte très cher. « Autrefois, on ne voyait pas ça, des orages en plein hiver. Il faut maintenant se tenir prêt et assurer la sécurité de tous dans ce genre de situation », ajoute-t-il.
Les syndicats revoient en conséquence leurs priorités de négociation. Les enjeux de santé et de sécurité changent parce que les dangers sont différents. Au Massif de Charlevoix, le syndicat négocie actuellement de meilleurs équipements, une protection d’emploi accrue et des horaires qui maximisent le nombre d’heures offertes au personnel.
« Le Massif est une entreprise touristique. Les employé-es sont donc à la merci de la température et de l’achalandage. Comme il n’y a pas de garantie d’heures, plusieurs détenteurs de poste à temps plein finissent avec 20, 25 heures par semaine », souligne Annick Simard, présidente du syndicat du Massif Petite-Rivière-Saint-François.
Une industrie en transformation
Devant cette menace, plusieurs stations de ski cherchent à se renouveler en offrant des activités tout au long de l’année. Glissades d’eau, vélo de montagne et randonnée pédestre sont à l’honneur.
Cette optimisation permet aux salarié-es de travailler plusieurs mois par année. Parce que c’est une « job extraordinaire », selon le vice-président de la Fédération du commerce et membre du syndicat de la station Mont-Tremblant, Alexandre Filiatrault. « On travaille dehors, auprès de gens qui cherchent à se faire plaisir. Ça permet de rentabiliser notre passion du plein air. C’est une vie exceptionnelle ! »