Une expertise interne moins chère et plus verte

La ronde de négociation 2023 du secteur public est lancée. Pour cette ronde, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS unissent leur force et travaillent en Front commun pour défendre les travailleuses et les travailleurs. Apprenez-en plus.

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Réseau de transport de la Capitale

Photo : Éric Desjardins

Une expertise interne moins chère et plus verte

Plusieurs syndicats n’hésitent pas à sauter dans la mêlée afin de défendre leur expertise dans le but de protéger la qualité du service qu’ils offrent à la population, tout en sauvegardant des emplois névralgiques essentiels au maintien de ce service. Le Syndicat des salarié-es d’entretien du Réseau de transport de la Capitale–CSN fait partie de ceux-ci.

Le Point syndical a rencontré Éric Desjar­dins, mécanicien au RTC depuis 2004 et trésorier du syndicat ; ses propos ont été recueillis par Martin Petit.


« Nous avons mené une lutte à l’interne pour qu’on puisse procéder nous-mêmes à l’entretien des ACTM (AC induction traction motor), une pièce indispensable aux autobus hybrides qui permet la transition entre le moteur électrique et le moteur diesel. Quand des bris survenaient, l’employeur – prétextant l’application de la garantie – suivait la consigne de la compagnie BAE qui défendait qu’on ouvre les pièces pour les réparer dans nos ateliers à Québec. Ils nous ont donné plusieurs raisons foireuses pour bloquer notre demande : c’est dangereux, il y a des champs magnétiques, ça prend de l’outillage spécial, etc. On a finalement compris que BAE voulait se protéger et que notre employeur acceptait cette situation.

« Après environ deux ans à faire pression sur l’employeur, il a été convenu avec BAE que nous allions leur retourner les ACTM brisés, en échange d’une visite de l’usine qui les fabrique, question d’apprendre comment les entretenir nous-mêmes. Lors de cette visite, nous avons compris qu’il s’agissait simplement d’un gros alternateur et que l’entreprise vendait même des kits d’entretien pour les reconditionner.

« Si nous n’avions pas tenu tête à l’employeur, les pièces brisées seraient retournées chez BAE, au New Jersey, avec tous les problèmes de délais et de transport que ça implique, en plus de nous empêcher d’être autonomes dans l’entretien des équipements du RTC.

« L’employeur voulait prendre le chemin le plus facile en suivant les consignes de BAE plutôt que de miser sur nous. Pour tous les services publics, développer une expertise à l’interne devient une force, permet des économies majeures et réduit l’empreinte écologique de nos activités.

Une formation inexistante à l’externe
« Depuis 2015, le RTC a acheté des autobus hybrides sans prévoir des équipes de mécaniciens pour cette technologie. Il faut dire qu’il n’existe pas de formation à l’externe pour développer ces compétences. Les cours de mécanique diesel ou de mécanique de véhicules lourds routiers n’offrent aucune portion de leur formation sur les véhicules hybrides.

« Nous avons donc développé nous-mêmes toute la formation nécessaire à l’interne. Nous avons un responsable de la formation générale qui a inclus une portion de cours sur les systèmes hybrides et électriques. Nous devons toutefois pousser sur l’employeur pour que nos gens soient tous formés sur ces systèmes. Depuis plusieurs années, nous avons même une clause dans notre convention collective qui nous garantit l’accès aux outils spécialisés pour nous permettre de réparer toutes les composantes des véhicules que nous entretenons.

Bris de climatisation
« Nous entretenons également les Midibus Van Hool qui, comme bien des véhicules européens, offrent de la climatisation.

« Récemment, la climatisation s’est brisée dans un des autobus dont l’équipement était encore garanti. L’employeur a demandé au fournisseur de réparer la climatisation ; un travailleur de l’entreprise Thermo King s’est déplacé de Montréal et a travaillé deux jours sur l’équipement. Selon une source interne, les frais se seraient élevés à 10 000 $ en tout. Le tout était sous garantie, mais peu importe qui a payé la facture, le déplacement d’une personne de Montréal pendant ces deux jours a engendré des coûts inutiles. Si nous avions procédé à la réparation à l’interne, la facture aurait été coupée de plus des deux tiers et l’empreinte écologique, réduite. »

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