Vidéo, 28 avril 2024
Lire la vidéo sur Vidéo, 28 avril 2024

Une mort qui aurait pu être évitée, déplore la CSN–Construction

Articles récents

28 avril : des données toujours aussi dérangeantes pour l’année 2023

28 avril : des données toujours aussi dérangeantes pour l’année 2023

Le 28 avril, la Confédération des syndicats nationaux souligne chaque année la Journée internationale de commémoration des…
Le maintien de l’équité salariale ne doit pas se faire au rabais

Le maintien de l’équité salariale ne doit pas se faire au rabais

La CSN salue une récente décision du tribunal qui indique que les employeurs ne peuvent dévier…
Les employé-es de la SAQ en grève contre la précarité d’emploi

Les employé-es de la SAQ en grève contre la précarité d’emploi

Après plus d’un an de négociation, toujours sans entente sur les aspects normatifs de leur convention,…
« Nous aussi, on veut notre part ! » – Jean-Guy Picard

« Nous aussi, on veut notre part ! » – Jean-Guy Picard

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs–CSN et le Syndicat du transport de la…
Les employé-es de la SAQ en grève mercredi et jeudi

Les employé-es de la SAQ en grève mercredi et jeudi

À moins d’avancées significatives à la table de négociation aujourd’hui et demain, les 5000 employé-es de…
Un premier entrepôt Amazon en voie d’être syndiqué au Québec

Un premier entrepôt Amazon en voie d’être syndiqué au Québec

Un premier entrepôt d’Amazon est en voie d’être syndiqué au Québec : la CSN a en…

Décès d’un arpenteur sur le chantier de l’Autoroute 30

Une mort qui aurait pu être évitée, déplore la CSN–Construction

Ce matin, la Commission de la santé et de la sécurité du travail a rendu public son rapport d’enquêteconcernant l’accident qui a coûté la vie à l’arpenteur membre de la CSN-Construction, Georges Berger, en septembre 2011, sur le chantier de l’autoroute 30, près de Châteauguay. L’enquête révèle plusieurs manquements aux règles de sécurité sur le chantier de l’autoroute 30, qui sont inacceptables, aux yeux de la CSN-Construction. La CSST identifie trois causes de cet accident, qui constituent des manquements aux obligations du consortium NA-30 de même qu’à celles de son sous-traitant, Excavation Loiselle & Frères inc. Elle souligne des lacunes quant à la coordination des programmes de prévention des deux entreprises, l’absence d’un signaleur dédié exclusivement à cette tâche ainsi que l’inefficacité de l’alarme de recul. « Cet accident aurait pu être prévenu. Georges Berger n’était pas supposé mourir. Ces deux entreprises ont manqué à leurs devoirs. L’amateurisme et l’insouciance dont elles ont fait preuve doivent être vigoureusement condamnés », s’insurge le président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli. Un signaleur dédié à cette tâche Pour la CSN-Construction, l’absence d’un signaleur exclusivement dédié à cette tâche représente une anomalie sans équivoque dans le processus visant à assurer aux travailleuses et aux travailleurs un environnement de travail totalement sécuritaire. « Nous réclamons depuis des années la présence de signaleurs exclusivement dédiés à cette fonction lors de manœuvres de recul d’équipements lourds dans un périmètre où sont appelés à œuvrer les travailleurs, rappelle Aldo Miguel Paolinelli. Une personne qui a d’autres responsabilités sur un chantier et qui agit comme signaleur court inévitablement un plus grand risque d’être inattentif ». En outre, la CSN-Construction réclame depuis longtemps auprès des entrepreneurs que les arpenteurs soient jumelés en équipe de deux, dans le cadre de leur travail, précisément pour des raisons de sécurité. On peut penser que cet accident mortel aurait été évité si ces deux propositions de la CSN-Construction avaient été mises en place. En effet, une des causes retenues par la CSST pour expliquer l’accident relève de l’absence d’un signaleur dédié à cette tâche afin d’assurer la pleine sécurité des manœuvres de recul effectuées par le camion. À peine neuf secondes d’inattention auront suffi pour entraîner ce décès. La personne qui avait pour tâche de guider les manœuvres avait le dos tourné vers le camion lorsque le regretté arpenteur s’est déplacé dans la trajectoire de recul du véhicule. Par ailleurs, le chauffeur du camion aurait dû stopper la manœuvre dès que le signaleur lui a tourné le dos : le contact visuel entre les deux doit être permanent. « Le rôle du signaleur doit être davantage valorisé sur tous les chantiers. Il doit être affecté uniquement à cette tâche et tous les ouvriers doivent respecter ses consignes. Le code de sécurité doit être resserré à cet égard », croit Aldo Miguel Paolinelli.

Un manque de coordination Une autre des causes de l’accident retenue par la CSST relève du mode d’opération sur ce chantier, un partenariat public-privé de 1,5 milliards $, le plus important chantier routier actuellement au Québec. Le consortium qui agit comme maître-d’œuvre, a obtenu le contrat après avoir soumissionné au plus bas coût. Il ne peut faire l’ouvrage seul ; il engage une de nombreux sous-traitants. Il devrait s’assurer que toutes les directives reliées à la santé et à la sécurité du travail soient respectées. Mais l’enquête révèle que les programmes de prévention du consortium et celui du sous-traitant ne sont pas partagés par tous les salarié-es qui œuvrent sur le chantier. En outre, le consortium NA-30, s’est, à toute fin utile, déchargé de certaines de ses responsabilités aux sous-traitants. Il y a eu un manque de logistique et de coordination sur le chantier entre le maître-d’œuvre et ses différents sous-traitants au regard de l’accès et de la circulation sur le chantier. Autrement dit, rien n’est prévu pour que le surintendant du sous-traitant Excavation Loiselle, qui agissait comme signaleur lors du drame sache que d’autres travailleurs, dont il n’a pas la responsabilité, circulent sur le chantier sous sa responsabilité, ce qui était le cas de Georges Berger. Il n’est même pas formellement informé de la présence de travailleurs d’autres entreprises dans la zone dont il a la responsabilité alors que de tels mécanismes sont prévus au programme de prévention pour les employés directs de l’entreprise. Une meilleure coordination entre le consortium et ses divers sous-traitants est donc absolument essentielle.

Alarme de recul Enfin, l’inefficacité de l’alarme de recul du véhicule, bien que fonctionnelle, est identifiée comme une troisième cause, probable, de l’accident. Dans ce cas-ci, l’alarme n’a malheureusement pas permis d’éviter l’accident, ce qui confirme la nécessité d’un prévoir un signaleur consacré à cette tâche en tout temps ainsi qu’une meilleure coordination des programmes de prévention.

À propos Fondée en 1924, la CSN-Construction regroupe aujourd’hui 18 000 ouvriers, de tous les métiers et occupations, partout au Québec.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest WeChat Mix Pocket

À LA UNE

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023

Vie syndicale