Répartiteurs d’ambulances d’Urgences-santé

Une nouvelle règle de gestion diminue la rapidité d’intervention des ambulanciers

Les répartiteurs d’ambulances Urgences-santé de la région Montréal–Laval dénoncent, aujourd’hui, une nouvelle règle de gestion de leur employeur qui, dans certains cas, prolonge dangereusement le temps de réponse des ambulances à Montréal et à Laval.

Le 1er février, Urgences-santé a mis en place une nouvelle « Procédure de gestion de la disponibilité des effectifs », qui est le fruit d’une longue négociation avec ses paramédics. Le Syndicat des employé(e)s d’Urgences-santé (FSSS–CSN) appuie cette nouvelle procédure et ses membres l’appliquent dans leur travail de répartition.

Cependant, avec une note de service laconique, émis par courriel le lendemain 2 février, un gestionnaire d’Urgences-santé a unilatéralement modifié cette procédure et a créé des anomalies qui peuvent mettre la population en danger. En effet, cette note de service enlève la possibilité pour les répartiteurs d’utiliser leur jugement professionnel dans des situations où des minutes perdues peuvent avoir des conséquences dramatiques.

Selon le syndicat, cette directive empêche la réaffectation efficace des ambulances dans des situations exceptionnelles, ce qui a pour effet de prolonger le temps de réponse aux urgences médicales. « Cette politique va à l’encontre du principe qu’on affecte l’ambulance la plus près d’une urgence, a commenté Alain Bissonnette, président du syndicat. Nous voulons que l’employeur retire cette note de service et qu’il nous laisse utiliser le jugement que nous avons acquis avec l’expérience de la gestion de dizaines de milliers d’appels, et ce, dans l’intérêt public. »

Il est stipulé dans la note de service que : « Lorsqu’un véhicule se rapporte disponible dans sa période d’opportunité de repas et qu’aucun appel de priorité 1 ou 2 est en attente, on affecte sa période de repas. Ce qui implique que même s’il se trouve plus près d’un appel de priorité 1 ou 2 déjà affecté on ne lui assigne pas l’appel. » (sic)

Cette politique produit des situations bizarres dans lesquelles des paramédics sont appelés à faire des dizaines de kilomètres pour répondre à un appel jugé moins prioritaire, tandis qu’une équipe d’Urgences-santé en période de « rapprochement » aux pauses-repas est déjà dans le même quartier. Entre temps, l’équipe en rapprochement peut toujours être affectée à un appel de haute priorité dans le territoire que l’autre équipe vient de quitter. Dans chacun des cas, le temps de réponse est inutilement prolongé. De plus, le réseau routier de Montréal et de Laval est souvent congestionné et les longs déplacements impliquent de plus longs délais avant les interventions médicales et un danger accru d’accident.

« On fait appel au gros bon sens : il faut que l’employeur nous laisse exercer notre expertise en affectant les ambulances de la façon la plus efficace, tout en respectant la mission d’Urgences-santé. Sans cela, c’est la population qui en souffre », a dit Alain Bissonnette.

Devant le refus de l’employeur de changer de cap et ses mesures d’intimidation face à la résistance syndicale à la note du 2 février, le syndicat juge nécessaire d’avertir le public de la situation.

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