Les avocats de l’aide juridique boycottent le souper du président et votent la grève

Les avocates et les avocats de l’aide juridique se réunissent aujourd’hui pour se prononcer sur un mandat de grève de 24 heures à exercer au moment jugé opportun. Une soirée spéciale avait été initialement prévue par l’employeur pour la tenue du traditionnel souper annuel du président de la Commission des services juridiques.

Les avocates et les avocats de l’aide juridique, représentés par la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et la Fédération des avocates et avocats de l’aide juridique du Québec (FAAJQ), ont fait preuve d’une grande patience jusqu’à maintenant : ils n’ont exercé qu’une seule journée de grève en septembre dernier, bien que leur convention collective soit échue depuis le 31 mars 2015. Par ailleurs, un seul enjeu majeur demeure sur la table, soit le maintien de la parité salariale avec les procureurs de la Couronne. Cette parité était pourtant reconnue dans le précédent contrat de travail, de même que dans trois autres ententes précédentes au cours des 35 dernières années.

« Pour nous, la parité, c’est une question de justice, explique la présidente de la FP–CSN, Ginette Langlois. Il serait inconcevable que l’on refuse aux avocats de la défense les mêmes conditions salariales que celles octroyées aux avocats de la poursuite. Cela minerait la perception du public à l’égard d’une véritable justice ».

« Refuser de reconnaître le droit à la parité aux avocats de l’aide juridique, c’est dévaloriser le travail de centaines d’avocates et d’avocats salarié-es, dédiés à la représentation des plus démunis de notre société. Cela risquerait par ailleurs de nuire considérablement à la capacité de la Commission des services juridiques à garder à son emploi des avocates et des avocats d’expérience, enchaîne la présidente de la Fédération des avocates et avocats de l’aide juridique du Québec (FAAJQ), Anne Lessard. Ce sont les personnes les plus défavorisées économiquement de notre société qui en feraient les frais, alors que l’aide juridique vise précisément à s’assurer que toutes les citoyennes et les citoyens aient un accès équitable aux services d’ avocats spécialisés œuvrant dans tous les domaine du droit. »

Les avocates et les avocats de l’aide juridique ont traité pas moins de 100 000 causes au cours de la dernière année. Pour la CSN, le programme de l’aide juridique est un acquis social précieux qu’il importe de renforcer. « La CSN sera toujours là pour défendre l’aide juridique et la parité salariale des avocats avec leurs collègues de la Couronne », poursuit le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Plus de trois ans après l’échéance de la convention collective, alors que des ententes sont intervenues sur tous les sujets à l’exception de la parité salariale, le gouvernement n’aura que lui-même à blâmer si un conflit de travail doit éclater. »

Les avocats de l’aide juridique appuient les juristes de l’État

Le regroupement des avocates et des avocats de l’aide juridique du Québec, représenté par la Fédération des professionnèles de la CSN et la Fédération des avocats de l’aide juridique du Québec (FAAJQ) appuie les revendications des juristes de l’État, actuellement en grève, afin d’obtenir la parité avec les avocats agissant comme procureurs aux poursuites criminelles et pénales.

Les avocates et les avocats de l’aide juridique partagent les principes de justice et d’équité qui animent leurs collègues à l’emploi de l’État québécois concernant leurs conditions de travail et leur rémunération. Par leur formation professionnelle, la fonction sociale qu’ils remplissent et l’importance de maintenir l’équilibre des parties dans une société de droit, les avocats et notaires représentant les pouvoirs publics méritent le même traitement que celui de leurs collègues œuvrant devant les tribunaux criminels.

D’ailleurs, l’État reconnaît depuis près de trente ans la valeur équivalente des fonctions occupées par les juristes, les procureurs et les avocats de l’aide juridique en accordant aux trois groupes les mêmes conditions de rémunération. Le regroupement des avocats de l’aide juridique du Québec estime que c’est au gouvernement du Québec que revient la responsabilité de maintenir cet équilibre en accordant aux juristes un traitement juste.

Photo : Thien | Creative Commons BY NC ND 2.0