Le ministre Leitão doit apporter des solutions rapidement pour les salariés du Québec

La CSN déplore le retrait du Québec de l’entente intervenue entre les provinces canadiennes et le gouvernement fédéral sur la bonfication du Régime de pensions du Canada (RPC). Alors que les bonifications toucheront à terme tous les travailleurs et les travailleuses du Canada, les salarié-es québécois en seront exclus.

La CSN craint que les salarié-es du Québec deviennent des laissés-pour-compte. « Il est inacceptable que les salarié-es soient pris en otage parce que les employeurs refusent de voir leurs cotisations augmenter, alors que l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des autres provinces profiteront d’un régime bonifié », déplore Francine Lévesques, vice-présidente de la CSN.

L’organisation syndicale doute de la réelle volonté du ministre Leitão qui affirme vouloir protéger les salarié-es les plus défavorisés en les mettant à l’abri d’une hausse des cotisations. « Ce gouvernement nous a habitués à plusieurs choses depuis son élection, mais certainement pas à le voir prendre la défense des intérêts des plus défavorisés », affirme Francine Lévesque. Il importe de trouver des solutions rapidement qui permettrait de bonifier les revenus de retraite sans appauvrir les plus précarisés pendant leur vie active, tout en s’assurant que la classe moyenne pourra compter sur des revenus de retraite suffisant.

La CSN constate également que le volontariat n’apporte pas les résultats escompté, les régimes volontaires d’épargne-retraite en sont la preuve. Pour Francine Lévesque, les solutions devront nécessairement inclure une participation des employeurs. « On ne peut pas compter uniquement sur l’épargne individuelle, les employeurs doivent faire leur part. Les solutions du ministre devront comporter un aspect de contrainte sinon, ce sera le retour à la case départ. » La CSN s’explique mal cette réaction des employeurs, alors que leur contribution aux différents programmes comme la CSST, les normes minimales du travail ou le RQAP, a diminué dans les derniers mois.

La CSN exige, sans délai aucun, que le gouvernement dévoile ses intentions dans le dossier de la bonification du RRQ. « Si M. Leitão veut développer des solutions propres au Québec, parfait, mais il doit faire connaître ses véritables intentions rapidement. Les travailleurs et les travailleuses du Québec ont le droit de savoir », plaide Francine Lévesque.

Les régimes publics de retraite, un outil de répartition de la richesse aux retombées économiques importantes

La CSN désire rappeler que les régimes publics de retraite sont des outils collectifs de répartition de la richesse qui doivent permettre à une majorité de la population de vivre avec des revenus décents au moment de la retraite. Profitant de la rencontre des ministres des Finances du Canada, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’est encore une fois illustrée par une nouvelle salve antisyndicale, prétendant que les RPC/RRQ ne profitent, dans les faits, qu’aux syndiqué-es de la fonction publique.

Les solutions mises de l’avant par les porte-parole de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante concernent les plus favorisés de la société, alors que les travailleurs et les travailleuses précaires n’ont souvent pas les moyens de financer leur retraite avec les outils privés. D’ailleurs, la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, s’étonne des données utilisées par la FCEI : « Je m’explique mal d’où sort ce 15 % de ménages en difficulté. Selon les chiffres actuels, on parle de 50 % des travailleuses et des travailleurs qui dépendent entièrement des régimes publics, ce qui ne leur permet pas de subvenir à l’ensemble de leurs besoins, et c’est sans compter ceux et celles qui ont accès à un régime complémentaire insuffisant. Les régimes publics de retraite sont un choix de société, tout le monde cotise afin de permettre à toutes et à tous de vivre avec un revenu décent. Augmenter la cotisation n’empêche pas ceux et celles qui ont plus de revenu d’investir dans d’autres outils leur permettant d’accroître leur revenu de retraite », explique-t-elle.

La CSN, avec plusieurs partenaires, revendique de hausser de manière significative le taux de remplacement du revenu d’avant la retraite, et d’augmenter de façon substantielle le maximum des gains admissibles. « Ces deux actions permettraient, à terme, d’assurer une retraite décente aux personnes à faible revenu, tout en bonifiant celle de la classe moyenne. Tout le monde en sortirait gagnant », conclut Francine Lévesque.