Trois jours de grève à la SAQ à compter du 16 novembre

À moins qu’une entente n’intervienne dans les prochaines heures, les 5500 membres du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ (SEMB–SAQ–CSN) tiendront une grève de trois jours soit vendredi, samedi et dimanche prochains.

« Au cours des dernières semaines, nous avons vraiment laissé toute la place à la négociation. La semaine dernière, nous avons même décidé de suspendre notre plan d’action en espérant que la partie patronale saisirait cette occasion pour compléter la négociation, explique la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre. Nous avons fait de grands bouts de chemin en négociation pour en arriver à une entente. Mais pour que nous nous rejoignions, il faudra que la SAQ fasse aussi son bout de chemin, notamment sur l’enjeu salarial. Nous n’accepterons pas que nos membres s’appauvrissent avec des augmentations sous l’indice des prix à la consommation ».

Depuis près d’un mois, les parties mènent des travaux en mode exploratoire afin de trouver une issue au conflit. Sans entrer dans les détails de ces discussions qui doivent demeurer à huis clos, il est clair, pour l’équipe de négociation du SEMB–SAQ (CSN) qu’un règlement satisfaisant est à portée de main. Toutefois, le syndicat attend toujours une offre salariale acceptable. Rappelons que les matières à incidences financières doivent en principe recevoir l’aval du Conseil du trésor, puisque la SAQ est une société d’État.

« Même si nous annonçons une grève de trois jours, nous demeurons entièrement disponibles pour poursuivre la négociation, poursuit Katia Lelièvre. Il va de soi que si nous concluons une entente de principe, cela mettrait fin à tous les moyens de pression, y compris la grève. Bref, cette grève peut être évitée et la SAQ sait exactement ce qui manque pour régler le conflit. »

Rappelons que le 28 septembre, les membres du SEMB–SAQ se sont prononcés en faveur d’une banque de 18 journées de grève, et ce dans une proportion de 96 %. Celles-ci seront utilisées au moment jugé opportun par le syndicat. Par ailleurs, les négociations se poursuivent. Les parties se sont engagées à ne pas discuter publiquement des détails de ces discussions pendant qu’elles ont cours.

À propos
Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureau (SEMB–SAQ–CSN) représente les 5500 employé-es des succursales de la SAQ ainsi que le personnel de bureau, qui est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN). Pour sa part, la CSN réunit quelque 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les milieux d’activité.

Commercialisation du cannabis : La SAQ est toute désignée

Pour le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (CSN), aucun acteur n’est mieux placé que la SAQ pour assurer la distribution du cannabis légalisé sur le territoire québécois. Tant d’un point de vue économique que sociétal, la collectivité québécoise en sortirait gagnante.

« Cela peut sembler aller de soi pour bien des gens que nous plaidions pour que la SAQ assure la distribution du cannabis, mais nous avons y avons longuement réfléchi avant de prendre position. Nous avons retourné toutes les pierres, explique le président de Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN), Alexandre Joly. Au final nous avons conclu que la SAQ et son réseau sont en mesure de répondre à tous les enjeux de santé publique et de sécurité qui sont posés par la légalisation. Et sur le plan économique, miser sur la SAQ est la meilleure façon de maximiser les retombées positives et assurer une source de revenus additionnelle pour financer nos services publics et nos programmes sociaux. »

L’étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) dévoilée aujourd’hui va d’ailleurs dans ce sens. En comparant un modèle de distribution privé au modèle de la SAQ, l’étude montre que les avantages économiques du recours au monopole public sont indéniables. Les retombées économiques, en termes d’emplois comme en termes de valeur ajoutée, militent en faveur du réseau public.

De plus, la SAQ compte déjà l’infrastructure nécessaire. Son personnel est formé pour veiller à l’application de la loi, notamment en ce qui a trait à la vente aux personnes mineures. Enfin, en tant que société publique, la SAQ est à l’abri des pressions anticoncurrentielles qui pourraient être exercées sur de petits commerçants par le crime organisé, qui pourrait tenter de récupérer son marché nouvellement légalisé.

Pour le SEMB–SAQ, il est inquiétant que le gouvernement québécois n’ait pas encore pris position sur la question, contrairement à plusieurs autres gouvernements provinciaux. La légalisation du cannabis étant dorénavant en voie de concrétisation, l’État québécois doit préparer la suite, et jouer un rôle de leadership, sinon ce sont les intérêts de quelques lobbies privés qui s’imposeront et profiteront du vide pour s’installer sans que nous puissions, collectivement, tirer le meilleur parti de la légalisation.

Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux qui réunit plus de 325 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Souvent moins cher au Québec qu’en Alberta

Dans un article paru hier dans le Journal de Québec, le journaliste Pierre Couture comparait les prix de quelques vins vendus en Alberta avec les prix des produits vendus au Québec. Le syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ souhaite mettre en lumière plusieurs omissions du reportage. Les données obtenues par le syndicat contredisent fortement les conclusions du journaliste du Journal de Québec. Quand on compare le prix des produits vendus en Alberta aux meilleurs vendeurs de la SAQ, le portrait est totalement différent.

Dans une enquête menée hier dans 10 commerces de vente d’alcool albertain, nous avons constaté des écarts de prix notable certes, mais à l’avantage des consommateurs québécois. De plus, les produits appréciés par les clients de la SAQ sont très difficiles à retrouver sur les tablettes albertaines. Le choix de produits ainsi que les prix varient selon la ville et le commerçant, ce qui crée des disparités régionales. Sur les 10 commerces choisis au hasard dans différentes régions d’Alberta, nous n’avons été en mesure de retrouver les deux meilleurs vendeurs, toutes catégories confondues, le Ménage à Trois et le Brouillis Georges Duboeuf, que dans 2 magasins. Le Kim Crawford était disponible dans 3 magasins. Pour ce qui est des spiritueux, la différence est effectivement spectaculaire. La vodka, le rhum, le Bailey’s et même le Jack Daniel se vendent beaucoup plus cher en Alberta. Voici les prix avec le rajustement des taxes (seule la taxe fédérale a été comptabilisée)

L’enquête nous a permis de valider que les informations qui avaient été recueillies lors d’un recensement de 2013 étaient encore exactes. “Les comparaisons de prix qui ne tiennent pas compte des disparités régionales en Alberta et fiscales entre les deux provinces contribuent à propager une image tronquée de la réalité qui favorise les tenants de la privatisation à tout prix”, a déclaré Katia Lelièvre, présidente du SEMB-SAQ. Plusieurs études indépendantes démontrent, dont celle du Parkland Institute en 2012, l’échec du modèle albertain et ses conséquences tant sur les consommateurs, la santé publique que sur les recettes pour l’état. Le choix de ses produits et la qualité du service et le professionnalisme des employés font de la SAQ un modèle reconnu dans le monde entier dont les Québécois sont fiers. À propos Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.