C’est en construisant une vision collective des interventions que nous réussirons à prévenir et à lutter contre les violences sexuelles dans les établissements d’enseignement supérieur. À cet égard, la CSN insiste sur l’importance que tous les intervenants du milieu, qu’il s’agisse de la direction, des syndicats représentant les divers personnels, du corps professoral et des étudiantes et étudiants, participent pleinement à l’élaboration de la politique de prévention, à sa révision et aux diverses activités de sensibilisation, de prévention et de formation prévues au projet de loi 151. Ces mesures doivent s’attaquer à la banalisation des propos et comportements sexistes et déconstruire les nombreux mythes qui alimentent la culture du viol, qui impute la culpabilité aux victimes et déresponsabilise les agresseurs.

Le slogan évocateur de la Journée internationale des femmes du 8 mars 2017, « L'égalité sans limites », illustre avec force l'incessante nécessité de poursuivre la lutte pour atteindre l'égalité de fait entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes.

L’analyse différenciée selon les sexes (ADS) n’est pas une bibitte complexe avec laquelle il est impossible de composer. Au contraire ! C’est un instrument d’analyse formidable qui vise à favoriser l’égalité de fait entre les femmes et les hommes. Nous devrions y recourir aussi bien dans les milieux politiques que dans les organisations syndicales avant l’adoption de tout projet ou de toute mesure impliquant un groupe de personnes des deux sexes.

Pourquoi s'en priver?

Somme toute, la CSN croit fermement que le gouvernement, en alliance avec toutes les composantes du mouvement des femmes, doit affirmer sa volonté de poursuivre la lutte pour l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes. Par conséquent, il est impératif de rompre avec les politiques d’austérité qui guident actuellement les actions gouvernementales. La lutte contre les inégalités, les oppressions et les discriminations vécues par les femmes nécessite des ressources financières conséquentes, attribuées aux organisations et aux institutions qui ont comme mission la défense de la place et du rôle des femmes dans notre société. Cette voie est fondamentale pour éliminer les inégalités persistantes, voire systémiques, qui affectent la vie et le quotidien des femmes au Québec.

« On peut affirmer, hors de tout doute, que les inégalités entre les femmes et les hommes persistent et que certaines sont tenaces. Le document du Secrétariat à la condition féminine qui présente les faits saillants de l’évolution de la situation de l’égalité entre les femmes et les hommes1 en fait largement la démonstration. Ainsi, contrairement à un certain discours voulant que tout soit réglé, la pertinence de la politique demeure. »