L’intransigeance de la STM force la tenue de la grève des heures supplémentaires des 2400 employé-es d’entretien

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN déclenchera une grève des heures supplémentaires qui pourrait avoir lieu du 11 décembre au 11 janvier prochains. Cette grève touche l’administration de la STM dans l’objectif d’enfin convenir d’une entente de principe.

Le Tribunal administratif du travail a rendu sa décision le 10 décembre indiquant que l’avis de grève transmis par le syndicat respecte les services essentiels. La grève qui sera déclenchée demain ne touche que les heures supplémentaires. Le transport adapté n’est pas concerné. Si la grève entraine un ralentissement de services pour la population, cela n’est qu’en raison de la mauvaise gestion de la STM. Rappelons que le syndicat avait mis fin à sa précédente grève en novembre dernier afin de répondre aux demandes du gouvernement et de l’administration municipale. Depuis, ni le gouvernement, ni la STM ou l’administration municipale n’ont fait d’efforts pour permettre d’obtenir une entente satisfaisante pour les 2400 employé-es d’entretien. L’enjeu du recours à la sous-traitance reste le plus litigieux.

« Cette grève, elle aurait pu être évitée comme les précédentes. Tout ce que ça prend, c’est que la STM lâche sa posture inflexible. Cette grève couvrant la période des Fêtes vise à toucher l’administration de la STM pour qu’enfin la négociation débloque. Au lieu de négocier, la STM tente de faire peur à la population et de nous faire croire que notre grève entraine un ralentissement de services. Comment se fait-il que la STM ne soit pas en mesure d’offrir son service normal sans avoir recours aux heures supplémentaires ? Il est grand temps de mettre fin à cette négociation qui s’éternise et de nous donner les moyens de continuer d’entretenir les infrastructures vieillissantes de la STM », explique le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte.

« Le ministre Jean Boulet était sur toutes les tribunes pour dénoncer la grève des employé-es d’entretien. Depuis la fin de la grève, c’est silence radio de son côté. Rien n’a été fait pour aider les parties à régler. Quand vient le temps de s’en prendre aux syndicats et aux moyens de pression, on peut compter sur la CAQ. Mais quand vient le temps de jouer son rôle pour appuyer la négociation, le gouvernement rate la cible. Le syndicat a été bon joueur en faisant une trêve en novembre. Visiblement, il n’y a que les moyens de pression qui font bouger les choses », conclut le 1er vice-président de la CSN, François Enault.

À propos
Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Béton Provincial, de glace après un an de lock-out

Il y a un an jour pour jour, la direction de Béton Provincial, chef de file de l’industrie au Québec, mettait ses 50 employés de Longueuil et de LaSalle en lock-out, les privant ainsi des prestations de chômage auxquelles ils auraient eu droit la semaine suivante pour traverser la saison froide.

Depuis ce jour, l’entreprise de l’homme d’affaires de Matane, André Bélanger, n’a toujours pas changé de position à la table de négociation : laisser ses employé-es à la rue tant qu’ils n’accepteront pas un gel salarial de quatre ans, une abolition de leur régime de retraite et une réduction substantielle de la couverture de leur assurance collective.

« Rien ne semble émouvoir la direction de Béton Provincial. Un véritable cœur de pierre », déplore le premier vice-président de la CSN, François Enault. « Le syndicat a multiplié les relances à la table de négociation, des gestes concrets ignorés les uns après les autres par Béton Provincial. Malheureusement ce type de lock-out, qui prive les travailleurs de leurs revenus depuis un an, ne semble pas faire partie des priorités du ministre du Travail… »

Une manifestation de solidarité envers la cinquantaine de lock-outés a eu lieu ce midi aux abords du pont Jacques-Cartier.

« Il n’y a rien qui va nous casser, a lancé Jean-François Gagné, opérateur de bétonnière et porte-parole du syndicat. Si les gars sont encore dans la rue aujourd’hui, à tenir une ligne de piquetage devant l’usine jour après jour, c’est qu’ils tiennent à leurs conditions de travail. On ne demande pas la lune, on veut juste maintenir nos acquis. »

Le président du Conseil central du Montréal métropolitain, Bertrand Guibord, a témoigné de la grande solidarité du mouvement CSN. « Partout où ils vont, les gars de Béton Provincial reçoivent un grand appui des syndicats qu’ils rencontrent. Et ça, André Bélanger le sait. Ce n’est pas vrai qu’on abandonne un des nôtres, surtout pas quand une entreprise se met à acheter ses concurrents et entreprend de niveler les conditions de travail de tout un secteur vers le bas. »

Car c’est ce dont il s’agit : après avoir acheté l’entreprise Demix en avril 2024, Béton Provincial a déposé une offre financière au syndicat qui représente les employés de LaSalle et Longueuil : un gel salarial de quatre ans, suivi d’augmentations annuelles de 2 % en 2028 et 2029. L’employeur exige aussi la fin de sa contribution au régime de retraite, laquelle correspond à 5,5 % du salaire gagné, pour la remplacer par une « prime » de 0,50 $ l’heure travaillée. Béton Provincial souhaite également réduire sa contribution au régime d’assurance collective pour le substituer par un nouveau régime modulable beaucoup moins avantageux.

Le Syndicat des travailleurs de Béton Provincial (LaSalle-Longueuil)–CSN représente les 50 opérateurs de bétonnières, mécaniciens et hommes de cour de ces deux sites. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), au Conseil central de la Montérégie–CSN et au Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Syndicat des travailleuses(eurs) des centres de la petite enfance de Montréal et Laval–CSN

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 10 novembre 2025, le Syndicat des travailleuses (eurs) des centres de la petite enfance de Montréal et Laval – CSN a été accrédité pour représenter :

« Toutes et tous les salarié-es au sens du Code du travail. »

Les travailleuses du CPE du Manoir ont choisi la voie de la syndicalisation, car elles sont victimes d’intimidation, de harcèlement et même de racisme de la part de certains membres du conseil d’administration, qui s’ingèrent dans les affaires du centre de la petite enfance, ceci ayant pour effet de miner le climat de travail. Elles ont choisi de joindre une centrale syndicale forte pour enfin avoir une voix et faire cesser cette situation inacceptable.

Cette nouvelle section du syndicat régional sera affiliée à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Succursale Monk : une fermeture qui ne passe pas pour le SEMB-SAQ

Réunis ce 4 décembre 2025 devant la succursale de la SAQ Monk à Montréal, les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ–CSN et ses allié-es ont à nouveau dénoncé la fermeture imminente d’une autre succursale de la SAQ.

« Bien que la SAQ ait suspendu en octobre dernier son projet d’ouvrir une centaine d’agences privées en milieu urbain, cette décision ne remettait pas en question la fermeture de la succursale de la rue Monk. Nous poursuivons notre mobilisation car cette mesure va carrément à l’encontre des intérêts de la population, souligne le président du SEMB-SAQ–CSN, Martin Lachance. Alors que le plan initial visait la fermeture de huit succursales de la SAQ, l’ouverture de 34 nouvelles agences et d’une centaine de micro-agences, la Direction de la santé publique, préoccupée par son offre de services sur le territoire, a mis un frein sur ces projets. Nous invitons la SAQ à poursuivre sa prise de conscience en reconnaissant les liens entre l’ouverture de nouveaux points de vente privés et les questions de santé et de sécurité publique. »

Un autre rassemblement tenu le 28 juin dernier dénonçait la fermeture imminente de cette succursale le 31 août 2025. La SAQ avait toutefois revu ses plans, puisqu’à la suite d’une interpellation du syndicat, la direction a constaté que le bail de la succursale se terminait en réalité le 31 janvier 2026.

« Nous avons déjà vécu plusieurs fermetures sauvages de succursales, des points de vente très rentables que la SAQ a fermés afin de pousser la clientèle vers de plus gros magasins. Et chaque fois, le résultat a été désastreux : les rues se dévitalisent, la plupart des commerces ferment et les locaux commerciaux voisins se vident. À titre d’exemple, la fermeture de la succursale de la rue Centre à Pointe-Saint-Charles en 2012, a transformé une rue dynamique en désert commercial », dénonce la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, Stéphanie Gratton. Pour nous, la fermeture prévue pour la mi-janvier ne passe pas du tout. »

Le syndicat va suivre de près la stratégie immobilière que la SAQ va présenter le 18 janvier 2026, à l’occasion du dévoilement des plans de gestion de ses succursales sur le territoire.

« Rappelons que la mission principale de la SAQ est la vente de produits de l’alcool de qualité, dans le respect des normes éthiques responsables et des lois encadrant ces activités. Malgré le récent recul, nous voyons d’un mauvais œil l’implantation de micro-agences dans les dépanneurs en milieu densément peuplé, comme Montréal et Laval, avec la commercialisation de petits formats de spiritueux, sans le même engagement législatif pour la vente de ces produits. Avec la multiplicité des micro-agences, dont certaines sont déjà en place, la vérification de l’âge et de la sobriété de la clientèle par des tiers non formés sur ces enjeux nous inquiète », conclut le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord.

À propos

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 69 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble 110 000 membres dans 400 syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Vendredi fou : le CTI et la CSN appellent la population à boycotter Amazon

Alors que plusieurs des 4500 personnes mises à pied à la suite de la fermeture des centres de distribution d’Amazon n’ont toujours pas retrouvé d’emploi, le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) et la CSN appellent la population à boycotter la multinationale à l’approche de la période des Fêtes.

Plusieurs militantes et militants du CTI et de la CSN ont investi les rues du centre-ville de Montréal ce matin pour distribuer des tracts à la population, les invitant à faire leurs achats du Vendredi fou auprès des commerçants locaux plutôt que sur une Amazon.

« Plusieurs de nos collègues de travail n’ont toujours pas réussi à se trouver un emploi », déplore le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN, Félix Trudeau. « Avec la complicité du gouvernement de la CAQ, Amazon n’a pas mis en place les mesures d’aide à la recherche d’emploi pourtant prévues à la loi lors de licenciement collectif. »

« Le droit de se syndiquer pour améliorer ses conditions de travail, c’est fondamental au pays », rappelle Mostafa Henaway, organisateur communautaire du CTI. « Plutôt que de respecter ce droit, Amazon a fermé ses entrepôts et transféré ses opérations auprès de sous-traitants, où les conditions de travail sont encore pires. Personne ne devrait encourager cette multinationale antisyndicale, anti-travailleurs. »

Le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord, appelle la population à continuer de boycotter Amazon. « Les audiences du procès d’Amazon démontrent clairement la concomitance entre la syndicalisation de l’entrepôt DXT4, une première au Canada, et la décision d’Amazon de fermer ses entrepôts. C’est tout le plan d’expansion d’Amazon au Québec qui a été interrompu. De telles représailles, qui intimident tout employé qui voudrait se syndiquer, ici ou ailleurs, sont illégales. Et une compagne qui brime nos lois aussi impunément qu’Amazon ne devrait pas avoir le droit de faire des affaires ici. »

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN est prêt à déclencher une grève des heures supplémentaires pour faire pression sur la STM

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN a transmis un avis de grève des heures supplémentaires qui pourrait avoir lieu du 9 décembre au 11 janvier prochains. Cette grève, qui toucherait l’administration de la STM, vise à mettre de la pression sur la société de transport pour prolonger la médiation et convenir d’une entente de principe.

L’avis de grève transmis aujourd’hui aurait pour conséquence de mettre fin au recours aux heures supplémentaires pour les 2400 employé-es d’entretien de la STM, et ce, pendant une période d’environ un mois, couvrant la période cruciale du temps des Fêtes. Le syndicat souhaite toujours obtenir une entente négociée afin de maintenir de bonnes conditions de travail pour les employé-es d’entretien, alors que d’autres syndicats ont obtenu des ententes. Malgré la suspension des moyens de pression dans les dernières semaines, ni la STM ni le gouvernement n’ont saisi la balle au bond pour convenir d’une entente.

« Notre grève toucherait l’administration de la STM et son mode de gestion déficient qui mise beaucoup sur le recours aux heures supplémentaires. En ce sens, la STM a supprimé plus de 200 postes à l’entretien et mis au rencart environ 300 bus depuis 2 ans. Il faut mettre la pression sur notre employeur pour qu’il bouge à la table, sinon il reste figé. Ce qu’on veut, c’est avoir les moyens d’entretenir efficacement les équipements et les infrastructures vieillissantes de la STM. Ce n’est certainement pas la sous-traitance qui nous permettrait d’y arriver. On espère que la STM va enfin entendre raison et s’engager avec nous à convenir d’une entente. On pense que c’est possible de régler la négociation d’ici les Fêtes si la STM bouge enfin », conclut le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte.

À propos

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Fermetures d’Amazon : Oxfam et la CSN déposent une plainte à l’OCDE

En fermant l’ensemble de ses centres de distribution au Québec à la suite de la syndicalisation de l’entrepôt DXT4 à Laval, Amazon a enfreint plusieurs éléments contenus dans les Principes directeurs de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) à l’intention des entreprises multinationales sur la conduite responsable des entreprises. C’est le sens d’une plainte déposée aujourd’hui par Oxfam America, soutenue par Oxfam-Québec et la Confédération des syndicats nationaux (CSN), représentant les employé-es syndiqués d’Amazon à Laval.

« La CSN et Oxfam souhaitent demander un examen de la conformité d’Amazon aux principes directeurs de l’OCDE à la lumière des efforts de répression syndicale de l’entreprise, de son refus de participer à des négociations collectives et des licenciements massifs de travailleurs peu après la création du premier syndicat canadien de l’entreprise », indique la plainte déposée aujourd’hui auprès de l’OCDE.

La plainte rappelle le fil des événements ayant précédé la fermeture, le 22 janvier 2025, des sept entrepôts d’Amazon au Québec. Déjà, en 2024, la multinationale, basée aux États-Unis, avait été condamnée par le Tribunal administratif du travail pour s’être activement opposée à une tentative de syndicalisation à l’établissement YUL2 de Lachine. Une campagne antisyndicale a également été menée à l’entrepôt DXT4 au moment de sa syndicalisation. Par la suite, plutôt que de s’astreindre à son obligation de négocier avec les employé-es syndiqués de DXT4, Amazon a préféré fermer l’ensemble de ses installations québécoises, licenciant ainsi 1 700 employé-es et provoquant la perte de plus de 4500 emplois.

Pour Oxfam et la CSN, de tels agissements contreviennent aux chapitres II, IV et V des Principes directeurs de l’OCDE, notamment en violant le droit à la syndicalisation, le droit à la négociation collective ainsi que le droit de ne pas subir de menaces ou de représailles après avoir exercé de tels droits.

Les plaignants demandent à l’OCDE de faire appliquer ses principes directeurs auprès de la multinationale en exigeant de celle-ci qu’elle s’engage dans un processus de médiation visant, entre autres, la réintégration des 1 700 salarié-es des sept entrepôts, une indemnité d’un an de salaire pour chacun de ceux-ci et une garantie qu’Amazon exercera son devoir de diligence en matière de droits humains, comme prévu au chapitre IV des Principes directeurs de l’OCDE.

Elles ont déclaré :

« Les principes directeurs de l’OCDE ont été mis en place afin que les multinationales puissent être rappelées à l’ordre lorsqu’elles contreviennent aux droits des travailleuses et des travailleurs. C’est exactement le cas d’Amazon, qui a fermé ses entrepôts et licencié 1 700 employé-es pour éviter d’avoir à respecter leur droit à la syndicalisation et à la négociation collective », de déclarer la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Les fermetures soudaines d’entrepôts et les licenciements massifs chez Amazon reflètent les préoccupations de longue date que nos collègues d’Oxfam America ont soulevées pendant des années à l’encontre d’Amazon : bas salaires, restriction de la liberté d’expression des travailleurs et pratiques de surveillance préjudiciables. Ces récentes décisions aggravent les inégalités et nuisent aux travailleurs du Québec et d’ailleurs. Une économie canadienne et québécoise forte ne peut exister qu’avec le respect des droits fondamentaux des travailleurs à s’organiser. Cette plainte est une étape nécessaire vers la redevabilité », selon la directrice générale d’Oxfam-Québec, Béatrice Vaugrante.

Oxfam est une organisation mondiale qui combat les inégalités pour mettre un terme à la pauvreté et aux injustices. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Une situation potentiellement explosive dans les détentions du Québec

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN tient à faire le point en lien avec les coups de feu survenus samedi dernier aux abords de l’établissement de détention (ED) de Rivière-des-Prairies.

« Nous sommes fortement préoccupés par cet événement majeur et sans précédent qui vient directement affecter la sécurité de nos membres et plus largement, celle du public. L’actuelle hausse des frappes policières au Québec a un impact direct sur la population carcérale, ce qui porte à l’intérieur des murs une instabilité constante liée à la guerre entre gangs criminalisés. Il est clair que la hausse du nombre de criminels de haut niveau à l’intérieur des détentions impose un climat de tensions explosives dans le système carcéral », précise Mathieu Lavoie, président national du syndicat.

« Le travail des agentes et agents de la paix en services correctionnels est aussi important que celui de ceux qui patrouillent dans les rues du Québec. Le SAPSCQ représente le troisième plus gros corps d’agents de la paix de la province et, en ce sens, il doit obtenir la reconnaissance au même titre que celle obtenue par les plus gros corps policiers du Québec. La protection de la sécurité du public est une responsabilité partagée entre les agents de la paix en services correctionnels et les forces policières. Pour cette raison, le gouvernement doit prendre les moyens nécessaires et poser des gestes concrets afin de reconnaitre ce métier essentiel à la protection de la sécurité publique. Dans le contexte actuel où le gouvernement de la CAQ a récemment annoncé des compressions au ministère de la Sécurité publique (MSP) de l’ordre de 40 millions $, nous voyons mal comment nous pourrons continuer à faire face à ces tensions incontrôlables », ajoute monsieur Lavoie.

« Les dirigeantes et dirigeants du MSP doivent agir en leader devant cet événement majeur et potentiellement traumatique en mettant en place les outils nécessaires pour le soutien psychologique adéquat aux membres du syndicat ayant vécu cet incident inégalé », conclut le président.

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN de la Confédération des syndicats nationaux depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 17 établissements de détention partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Dans les coulisses du procès d’Amazon

Le 22 avril 2024, le jour même où Amazon apprend qu’un de ses entrepôts vient de se syndiquer, Jasmin Begagic prend l’avion pour Montréal. En plus de visiter l’entrepôt DXT4 visé par la requête, le président d’Amazon Canada Fulfillment Services (ACFS, l’une des multiples filiales internes d’Amazon) ordonnera trois jours plus tard la « suspension temporaire » du mystérieux entrepôt DYT4, à peine 36 heures après son ouverture.

Ce tout nouveau centre de distribution, sur l’avenue Francis-Hughes à Laval, devait être en mesure de traiter 114 000 paquets par jour. À lui seul, le volume envisagé pour DYT4 rivaliserait avec celui traité conjointement par trois autres entrepôts réservés à la livraison du « dernier mile » propre au modèle Amazon : DXT4 et DXT5, tous deux situés à Laval, et DXT6 à Lachine.

Un véritable « vaisseau amiral », selon les termes utilisés à maintes reprises par Jasmin Begagic lui-même devant la juge Irène Zaïkoff, dans le cadre des audiences du procès d’Amazon qui se tient au Tribunal administratif du travail.

Mais pourquoi donc avoir ordonné la suspension de ce tout nouveau centre de distribution, dont l’ouverture était reportée depuis 2022 ?

Jasmin Begagic prétend que c’est en raison de « sérieuses défaillances » en matière de sécurité : un électricien qui s’électrocute, des planchers non conformes, une signalisation en anglais seulement, entre autres considérations.

Questionné par les avocates de la CSN, Jasmin Begagic a admis en cour que l’établissement DYT4 avait pourtant passé l’évaluation de conformité requise par la procédure interne d’Amazon. Mais il ajoute du même souffle qu’il n’avait pas pu participer à l’audit en question et que, s’il avait été présent, jamais il n’aurait autorisé sa mise en fonction le 24 avril 2024.


La matrice a flanché

Amazon ne pouvait pas savoir que plusieurs des employé-es du « vaisseau amiral », au moment de leur transfert, avaient probablement signé une carte CSN. Certes, M. Begagic reconnaît que plusieurs d’entre eux avaient été recrutés, en raison de sa proximité géographique, à l’entrepôt à DXT4, au moment même où une campagne de syndicalisation y était secrètement menée.

Quand on le questionne sur la façon dont il a appris la nouvelle de la syndicalisation du premier entrepôt d’Amazon au Canada, Jasmin Begagic reconnaît qu’Amazon s’est fait prendre par surprise : la « matrice » utilisée par Amazon pour calculer « l’état de satisfaction des associé-es » n’avait pas activé de voyants rouges alertant l’état-major d’une syndicalisation potentielle des employé-es de DXT4, même si une campagne avait été menée par la CSN dans d’autres entrepôts d’Amazon.

« I think it was a defeat », a laissé tomber Jasmin Begagic au tribunal.

Ce dernier se défend d’être le grand patron d’Amazon au Canada. Président d’Amazon Canada Fulfillment Services, il ne supervise que l’aspect « centres de distribution » des opérations de la multinationale, qui comprend de multiples divisions : Amazon Logistics, Amazon Transport, Real Estate, Construction, Employees Relations, Human Resources, Legal, Finance, etc.

Jasmin Begagic ignore qui a pris la décision de fermer les entrepôts du Québec. Il en a été informé par son supérieur immédiat basé au Tennessee, David Alperson, vice-président Amérique du Nord d’Amazon Logistics.

Il reconnaît néanmoins avoir fait partie du comité de travail qui, à peine six mois après la syndicalisation d’un premier entrepôt au Canada, recommandera de fermer tous les centres de distribution situés au Québec.


Quand tout fermer devient la solution à un problème de volume

C’est sur une base « strictement économique » que cette recommandation a été faite à la direction d’Amazon aux États-Unis, a affirmé sous serment M. Begagic.

La fermeture inopinée du vaisseau amiral lui posait un réel problème : comment allait-il absorber le volume que DYT4 aurait traité alors que DXT4, DXT5 et DXT6 fonctionnaient aux limites de leurs capacités ? D’autant plus que les soldes de la période Prime de juillet arrivaient à grands pas…

Afin de trouver une solution, le comité « Volume Solve » fut mis en place. Selon son témoignage, Jasmin Begagic n’était qu’un joueur autour de la table, participant aux réunions quand cela lui était possible, mais sans en être celui qui les convoquait.

Pendant que le comité évalue ses options, des sous-traitants sont mis à contribution : Purolator, Intelcom et d’autres joueurs assumeront temporairement une partie des opérations.

En fait, elles le faisaient déjà : ces entreprises figuraient parmi les nombreux « tiers » qui s’occupaient d’une part importante de la livraison à domicile des colis d’Amazon, et ce, depuis son implantation au Québec.

On ignore à quel moment le comité « Volume Solve » est devenu le « Project Maple », nouvelle appellation de l’équipe maintenant chargée de trouver une solution à long terme pour les livraisons d’Amazon au Québec.

Ce qu’on sait toutefois, c’est que les travaux de ce comité auraient subitement permis à Amazon de réaliser qu’en fermant ses entrepôts et en transférant toutes ses opérations à des tiers, la multinationale pouvait réaliser des économies de 16,4 millions par année.

À plusieurs reprises depuis le début des audiences du procès d’Amazon, les avocates de la CSN ont demandé à Jasmin Begagic de détailler le suivi qu’il a effectué pour s’enquérir des travaux qui auraient permis de mettre le « vaisseau amiral » à niveau en matière de sécurité. « Quand on laisse sa voiture au garage pour la faire réparer et qu’on n’a pas de nouvelles, on appelle pour s’informer de l’état des réparations, non ? », ont tour à tour demandé la partie demanderesse et la juge Zaïkoff.

De son propre aveu, jamais M. Begagic ne s’est informé ni des travaux en cours ni d’une date où le vaisseau amiral aurait pu être remis en service.

Le 22 janvier 2025, Amazon annonçait la fermeture de tous ses entrepôts situés au Québec, mettant à pied 1700 employé-es et provoquant plus de 4500 pertes d’emplois.

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN suspend la grève

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN suspend la grève afin de poursuivre la négociation dans le but d’obtenir une entente négociée. La grève est suspendue à compter du 12 novembre à 6 heures.

Bien que des mouvements significatifs aient été faits dans les derniers jours par le syndicat pour en venir à une entente, la STM demeure inflexible et insensible aux impacts de la grève sur la population. Dans son dernier dépôt, la STM maintient plusieurs demandes de reculs envers ses salarié-es. Le syndicat ne reste pas insensible et suspend la grève afin de poursuivre les négociations en visant un financement juste du transport collectif pour maintenir de bonnes conditions de travail pour les 2400 employé-es d’entretien de la STM.

La rencontre de médiation du 11 novembre n’a malheureusement pas permis d’en arriver à une entente. L’annonce de l’entrée en vigueur anticipée de la loi 14 est venue freiner les avancées des derniers jours réalisés en médiation et a donné le pouvoir à l’employeur de freiner la négociation. Le syndicat veut ainsi éviter que le ministre du Travail devance l’application de sa loi et qu’il impose de cette manière les conditions de travail aux salarié-es.

« Nous étions certains que nous avions une fenêtre de règlement devant nous. Le ministre Boulet et le gouvernement caquiste ont donné des arguments supplémentaires à la STM pour qu’elle puisse rester figée. Avec l’entrée en vigueur devancée de la loi 14, la STM n’avait plus aucun incitatif pour négocier avec nous. Le gouvernement nuit à notre négociation en sous-finançant le transport collectif. Il en rajoute une couche avec l’arrivée de sa loi 14. En suspendant la grève, on veut s’assurer que la loi n’est pas appliquée dès maintenant et on veut continuer d’agir à la table et parvenir à une entente négociée », mentionne le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte.

À propos

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le gouvernement préfère taper sur les salarié-es que d’aider le transport collectif

Alors que la médiation reprend aujourd’hui pour trouver une entente à la STM, l’annonce du devancement de la Loi 14 jette une douche froide. Le gouvernement préfère attaquer, une fois de plus, les droits des travailleuses et des travailleurs plutôt que de financer adéquatement le transport collectif. De son côté, le Syndicat du transport de Montréal–CSN qui représente les 2400 employé-es d’entretien en grève, continue de mettre tous ses efforts à obtenir une entente négociée.

Du mouvement en médiation

Les rencontres de médiation des derniers jours ont permis de faire des avancées et les parties se rapprochent de plus en plus. Les discussions se poursuivent mardi dans l’objectif de convenir d’une entente. Le syndicat continue d’agir pour maintenir de bonnes conditions de travail pour les employé-es d’entretien, ce qui sera nécessaire pour bien entretenir les infrastructures vieillissantes de la STM.

« On a une fenêtre de règlement devant nous. Il faut juste que la STM bouge encore un peu. Ça a tout pris pour que la société de transport crée un peu de mouvement. La grève dérange beaucoup de monde et nous en sommes conscients. Mais sans ce moyen de pression, nous n’aurions pas réussi à faire progresser la STM après plus de 120 rencontres de négociation au neutre. Il faut maintenant qu’elle fasse les compromis nécessaires pour qu’on ait une entente rapidement », mentionne le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte.

Si le gouvernement tenait vraiment au transport collectif, il le financerait adéquatement

Le gouvernement confirme son intention de devancer l’entrée en vigueur de la Loi 14 qui brime le droit de grève des travailleuses et des travailleurs. L’arrivée de cette loi ne fera que déséquilibrer davantage les relations de travail en faveur des employeurs.

« Avec la Loi 14, les employeurs n’ont aucun intérêt à négocier de bonne foi. Ils ont seulement à attendre patiemment que le ministre du Travail fasse le sale boulot et impose les conditions de travail. Tout ça venant d’un gouvernement qui se découvre un grand amour pour le transport collectif, alors qu’il le sous-finance sans arrêt. Depuis le début du conflit, le gouvernement a entre les mains la possibilité d’éviter une grève qui affecte la population en finançant correctement le transport collectif. Il préfère, encore une fois, taper sur les travailleuses et les travailleurs », de conclure la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

À propos

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Maintenir de bonnes conditions à la STM pour des services de qualité

Le Syndicat du transport de Montréal-CSN fait le point sur la négociation. Tout au long de la fin de semaine, des échanges ont eu lieu en médiation pour débloquer la négociation. Le syndicat continue de mettre toutes ses énergies pour obtenir une entente le plus rapidement possible.

« Nous faisons tous les efforts pour que la négociation bouge et qu’on ait une entente le plus rapidement possible. Ça bouge à la table et il faut continuer de mettre nos efforts pour avoir une entente. Je le rappelle, la meilleure manière de mettre fin au conflit, c’est que nous ayons une entente négociée. Pour y arriver, il faut mettre la pression sur la STM pour qu’elle se mette en mode règlement rapidement. Nos batailles des dernières années nous ont permis de gagner de bonnes conditions de travail. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut maintenir de bonnes conditions pour les employé-es d’entretien pour prendre soin des infrastructures vieillissantes de la STM », Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal-CSN.

Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Atelier textile (FNEEQ–CSN)

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 19 septembre 2025, le syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Atelier textile – CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salarié-es au sens du Code du travail, à l’exception de l’adjointe administrative, du chef d’atelier et du personnel cadre. »

Les travailleuses et travailleurs de l’école Atelier Textile ont décidé de se syndiquer afin de mettre fin à l’arbitraire dans leurs conditions de travail et dans l’attribution des contrats. Elles et ils souhaitent obtenir des règles justes, transparentes et équitables pour toutes et tous. Le groupe, composé d’une douzaine de travailleuses et travailleurs, est motivé à négocier une bonne convention collective et à obtenir des conditions de travail justes et respectueuses.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec, au Conseil central Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Réaction du Syndicat du transport de Montréal-CSN aux propos de la STM

Le Syndicat du transport de Montréal-CSN réagit aux propos tenus par la directrice générale de la STM. Alors que le syndicat continue de toute mettre ses énergies à obtenir une entente, le syndicat déplore que la STM demeure inflexible.

« Il y a une seule raison pour laquelle nous n’avons toujours pas d’entente et que la grève continue et c’est la rigidité de la STM. En plein milieu d’une grève qui a des impacts majeurs, la STM continue de vouloir nous donner des salaires bien en deçà des comparables et d’ouvrir toute grande la porte à la sous-traitance. On a fait du mouvement sur toutes les préoccupations de l’employeur, mais la STM ne bouge pas. La STM dit chercher des économies, mais elle veut augmenter la sous-traitance, ce qui gonflerait les coûts, c’est à n’y rien comprendre. La STM attend l’arbitrage et le ministre ne veut qu’utiliser sa nouvelle loi. Nous, ce qu’on veut, c’est régler une convention collective qui va permettre d’améliorer les conditions de travail des employé-es d’entretien », Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal-CSN.

Pour mettre fin à la grève, il faut faire pression sur la STM pour qu’elle négocie

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, qui représente les 2400 employé-es d’entretien de la STM en grève, fait le point sur la négociation. Depuis mardi, deux rencontres ont eu lieu avec la haute direction de la STM. Le syndicat a une fois de plus montré de l’ouverture pour obtenir une entente le plus rapidement possible, mais la posture rigide de la société de transport reste inchangée et complique les choses. Le syndicat rencontre la nouvelle mairesse de Montréal aujourd’hui pour discuter de la négociation.

« Nous avons fait des pas pour trouver une entente. Devant nous, on dirait que la STM fait du temps. Elle ne bouge pas et veut toujours ouvrir toute grande la porte à la sous-traitance. Visiblement, la STM préfère voir ses services à l’arrêt plutôt que de conclure une entente avec nous. Les usagères et les usagers du transport collectif veulent pouvoir compter sur la fiabilité pérenne et sécuritaire du transport collectif public. Confier des tâches critiques comme la fabrication et la réparation de pièces au privé ne fera qu’augmenter les coûts et le nombre de bris. Ce n’est vraiment pas de ça que la STM a besoin. La fermeture de la STM continue de faire mal aux employé-es comme à toute la population qui vit les effets de la grève. Il est grand temps que la nouvelle mairesse et le gouvernement fassent pression sur la STM pour que l’on convienne enfin d’une entente négociée », le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte.

Le gouvernement doit mettre ses énergies à convaincre la STM de négocier

« Plutôt que de brandir la menace d’imposer des conditions de travail aux employé-es, le gouvernement caquiste devrait mettre toutes ses énergies à convaincre la STM de négocier de bonne foi. Le nœud de cette négociation, c’est l’inflexibilité de la STM. C’est là qu’il faut agir. On veut tous et toutes que le service reprenne rapidement. Mais après plus de 120 rencontres de négociation, la pression doit être au rendez-vous pour que la STM règle enfin. Le transport collectif est vital, sauf quand vient le temps de le financer adéquatement. Le gouvernement est en bonne partie responsable du problème avec le sous-financement de nos transports publics. S’il y a une chose que la grève démontre, c’est à quel point les gens tiennent au transport collectif. Il est temps d’en rehausser le financement », la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Une sortie du milieu patronal qui sonne faux

« Les grands patrons s’unissent aujourd’hui parce qu’ils craignent pour leur profit, exprimant leur mépris pour les droits constitutionnels des travailleuses et travailleurs. En réalité, ils ne se préoccupent pas des impacts de la grève sur la population et encore moins que les travailleuses et les travailleurs ont de bonnes conditions de travail. Leur appel à défendre les plus vulnérables sonne faux : s’ils se souciaient véritablement de leur bien-être, ils leur offriraient des conditions de travail qui leur permettent de sortir de la précarité. Si les employé-es d’entretien de la STM sont rendus à faire la grève, c’est parce qu’ils font face à un employeur borné qui ne bouge pas. Hier comme aujourd’hui, c’est en se mobilisant que les salarié-es de tous les secteurs d’emploi obtiennent de meilleures conditions de travail. Comme on le dit depuis des semaines, le milieu patronal se réjouit des lois du gouvernement caquiste qui attaquent les droits des travailleuses et des travailleurs. La meilleure solution pour mettre fin à la grève, c’est de trouver une entente négociée, ce qui implique la volonté d’y parvenir, autant de la part de la STM que du gouvernement », le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord.

 

La STM préfère laisser ses services à l’arrêt que de s’entendre avec ses employé-es

La troisième séquence de grève des 2400 employé-es d’entretien est lancée pour augmenter la pression sur la STM. Dans les dernières semaines, le Syndicat du transport de Montréal–CSN a multiplié les gestes pour faire débloquer la négociation, mais il s’est buté à la rigidité de la STM.

La grève, qui a débuté le 31 octobre en soirée, pourrait se poursuivre jusqu’au 28 novembre prochain si la STM ne passe pas enfin en mode règlement. Le syndicat a mis toutes ses énergies en médiation pour parvenir à une entente satisfaisante. Il a fait du mouvement pour tenir compte des préoccupations de la STM, notamment sur le déplacement du personnel. Il a fait une deuxième avancée sur la proposition salariale, alors que la STM bouge à peine depuis le début de la négociation. Après plus de 115 rencontres de négociation, le temps était venu d’accentuer la pression sur la STM pour parvenir à une entente le plus rapidement possible. Le sous-financement imposé par le gouvernement Legault continue de peser lourd sur la négociation.

« Il n’y a qu’un seul responsable de cette grève et c’est la STM. Négocier, c’est proposer des solutions, tout en tenant compte des préoccupations de l’autre partie. La STM est totalement fermée depuis le début de la négociation. Aujourd’hui, on comprend que notre moyen de pression a un impact important sur des milliers de personnes. Nous avons vraiment tout fait pour l’éviter. Devant un employeur aussi intransigeant, on doit utiliser ce moyen de pression ultime pour réussir à enfin régler cette négociation », lance le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte.

« Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond à la STM. Tous les employé-es de la société de transport dénoncent les attaques aux conditions de travail. La STM préfère laisser ses services à l’arrêt que de négocier de bonne foi. C’est insensé. On comprend que la STM subit le sous-financement du gouvernement, mais il y a des limites à tout mettre sur le dos des salarié-es », poursuit la première vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton.

« On voit tout l’effet qu’a le projet de loi 89 du ministre Boulet. Au lieu de négocier pour trouver une entente avec leurs salarié-es, les employeurs vont attendre que le ministre fasse le sale travail et impose des conditions de travail. Ce gouvernement ne fait que déséquilibrer le monde du travail à l’avantage des patrons. On a pourtant besoin, plus que jamais, d’investir dans le transport collectif et dans des emplois d’avenir comme ceux de la STM pour faire la transition juste », de conclure le président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Bertrand Guibord.

À propos

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Quelques heures avant le déclenchement de la grève, la STM reste figée

Le Syndicat du transport de Montréal-CSN réagit au point de presse de la directrice générale de la STM et à l’état de la négociation quelques heures avant le déclenchement de la grève des 2400 employé-es d’entretien.

« Plutôt que de faire ce qu’il faut pour régler avec nous et donner de bonnes conditions de travail aux employé-es d’entretien, la STM ouvre la porte à l’arbitrage. C’est inconcevable qu’une société de transport de cette importance ne soit pas capable de trouver une entente après plus de 115 rencontres de négociation. Quand on met la négociation entre d’autres mains que les nôtres, tout le monde finit insatisfait. Le seul problème qu’on a depuis le début, c’est que la STM reste figée sur ses positions. Ils font un pas de tortue sur les salaires alors qu’on a bougé de façon significative. Sur la sous-traitance, ils veulent confier la fabrication et la réparation de pièces au privé alors qu’on sait que ça coûte beaucoup plus cher de le faire. Il devient de plus en plus clair que nous devrons déclencher la grève pour accentuer la pression sur la STM et obtenir enfin une entente », Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal-CSN.

La seule manière d’éviter la grève, c’est que la STM soit moins inflexible

Le Syndicat du transport de Montréal-CSN réagit à la décision du Tribunal administratif du travail concernant les services essentiels à maintenir advenant le déclenchement de la grève le 1er novembre prochain.

« À quelques jours du déclenchement d’une des plus longues grèves de l’histoire de la STM, nous mettons toutes nos énergies à obtenir une entente satisfaisante. Si la STM maintient la ligne dure, conserve sa rigidité et continue de s’asseoir sur ses mains, elle sera la seule responsable de cette grève qui pourrait être évitée. Le tribunal administratif du travail vient de rendre la décision que l’entente sur les services essentiels que nous avons convenue avec la STM est suffisante et respecte la loi. Cette grève, d’une durée de 28 jours avec un maintien de services dans les heures de pointe, aurait un impact majeur, nous en sommes conscients. Mais après plus de 115 rencontres de négociation et face à un employeur qui ne démontre aucune intention de régler le conflit de travail, nous devons continuer d’augmenter la pression », Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal-CSN.

Le procès d’Amazon reprend demain

C’est demain, vendredi, que reprendra le procès d’Amazon devant le Tribunal administratif du travail (TAT). Pour une troisième journée, le président d’Amazon Canada Fulfillment Services (ACFS), Jasmin Begagic, devra répondre aux questions des avocates de la CSN quant aux circonstances ayant mené à la fermeture des sept entrepôts situés au Québec.

Lors de son témoignage jeudi dernier, Jasmin Begagic a reconnu avoir fait partie du comité ayant émis des recommandations en lien avec ces fermetures. Des questions demeurent, cependant, notamment à savoir qui faisait partie de ce comité, à qui ces recommandations étaient destinées, qui a pris la décision de fermer les entrepôts québécois – et si la décision a même été prise au Canada.

Premier témoin dans cette cause qui oppose la multinationale à la CSN, laquelle conteste la légalité des fermetures en vertu du Code du travail, M. Begagic a néanmoins reconnu que David Alperson, décrit comme son supérieur immédiat et basé au Tennessee, avait été partie prenante de la décision de fermer, au Québec seulement, les centres de distribution d’Amazon. M. Begagic a également affirmé que le patron d’Alperson et VP Amérique du Nord d’Amazon, John Tagawa, avait participé à des rencontres en lien avec ces fermetures à la fin de l’année 2024.

Tranquillement, le témoignage de Jasmin Begagic permet d’en apprendre davantage sur le rôle joué par le département « Employee Relations » d’Amazon. Grâce à son « index d’engagement des employé-es », cette équipe est chargée de s’assurer de la satisfaction au travail des employé-es d’Amazon et de gérer les risques de syndicalisation au sein des nombreuses filiales et entrepôts de la multinationale. Les hauts gestionnaires d’Amazon ont des rencontres régulières avec cette équipe, a reconnu M. Begagic devant la juge Irène Zaïkoff.

Un « vaste subterfuge »

Pour la CSN, la décision d’Amazon de fermer ses entrepôts au Québec constitue un « vaste subterfuge » visant à se soustraire de ses obligations prévues à la loi et à éradiquer toute présence syndicale au sein de l’entreprise, soutient la centrale syndicale dans sa plainte déposée le 20 février dernier. « La multinationale ne cesse pas ses activités de vente en ligne sur le territoire. Elle choisit de réorganiser ses activités dans le but d’éluder ses obligations d’employeur en vertu du Code du travail », précise la requête déposée en vertu des articles 12, 13, 14 et 53 du Code du travail.

« Il est clair pour nous que la fermeture des entrepôts d’Amazon visait principalement à freiner la campagne de syndicalisation en cours et la conclusion d’une première convention collective en Amérique du Nord », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Illégale à plusieurs égards », la décision d’Amazon doit être infirmée par le tribunal, demande la CSN au nom de nombreux plaignants.

Puisque « les agissements d’Amazon s’attaquent à l’ordre juridique québécois [et] parce que cet employeur n’hésite pas à licencier des milliers de personnes afin de donner l’exemple », la CSN demande au tribunal d’ordonner la reprise des activités aux sept entrepôts visés par la plainte. Elle demande également que chaque employé-e reçoive plus d’un an de salaire en guise d’indemnité, en plus de dommages moraux et exemplaires.

La plainte fait valoir que la décision de fermer ses entrepôts québécois est en contradiction directe avec le plan d’affaires mis de l’avant par la multinationale au cours des dernières années. Les quatre derniers centres de livraison au Québec, dont l’entrepôt syndiqué DXT4 à Laval, n’ont été établis que depuis trois ans, rappelle la CSN, à l’image des investissements massifs de la compagnie dans la stratégie du « dernier mile ».

Ces entrepôts de proximité, nécessaires à la livraison en un jour, « ne constituent pas seulement la façon la plus rapide de livrer les produits aux consommateurs, mais aussi la façon la plus économique de le faire », déclarait en octobre dernier le PDG d’Amazon, Andrew Jassy, après avoir annoncé un an plus tôt son intention de doubler le nombre de stations capables de livrer les colis le jour même.

« Rien ne laissait présager qu’Amazon choisirait, à peine trois mois plus tard, de retourner à un modèle de livraison par des tiers », affirme la CSN dans sa requête. Pour la centrale syndicale, « Amazon n’hésite pas à avoir recours aux mesures les plus extrêmes et à sacrifier sa rentabilité afin d’éviter l’imposition d’une première convention collective », véritable objectif d’une décision aussi draconienne.

À propos

Le 19 avril dernier, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les 230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, un grand nombre de salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré.

La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet. Le 22 janvier dernier, Amazon annonçait son intention de fermer ses sept entrepôts au Québec et de céder l’ensemble de ses opérations à la sous-traitance. 

Rappelons qu’Amazon a été condamnée par le TAT pour ingérence et entraves antisyndicales à l’entrepôt YUL2 à Lachine et qu’elle subit présentement un procès du même type pour des actions similaires menées à l’entrepôt DXT4 de Laval.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.