Des projections urbaines pour réclamer des investissements dans les services publics

Ce soir, dès la tombée du jour, les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN utiliseront des projections urbaines dans le centre-ville de Montréal pour envoyer un message clair au gouvernement de la CAQ, en vue de l’énoncé économique qui sera déposé demain : Le Québec doit faire mieux et investir massivement dans les services publics.

« La crise actuelle met en lumière les dégâts causés par des années de compressions et de mesures d’austérité. Dans bien des secteurs, la situation était déjà critique avant la pandémie; et ça ne va pas en s’améliorant. Ça prend des investissements importants pour mettre en place des mesures structurantes, pas de simples pansements », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Pour la CSN, ces investissements dans les services publics doivent permettre d’améliorer à la fois les salaires et les conditions de travail. L’organisation syndicale rappelle qu’en novembre dernier, l’Institut de la Statistique du Québec confirmait à nouveau que le personnel des services publics était moins bien rémunéré que le reste des salariés québécois. « Il faut briser cette spirale qui tire tout le secteur public vers le bas : des salaires insuffisants qui n’attirent plus, des pénuries de personnel qui se multiplient, des surcharges de travail qui entraînent des maladies professionnelles, de nouvelles pénuries qui s’ajoutent… Ça ne peut plus continuer comme ça ».

Les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN sont conscients que le Québec doit faire des choix. Ils demandent aujourd’hui à la CAQ de choisir le bien-être de la population.

« La négligence des derniers gouvernements envers les besoins criants des réseaux publics a rendu l’attraction et la rétention du personnel extrêmement difficiles. Le gouvernement de la CAQ a maintenant le devoir de réparer ce qui a été brisé pour que la population du Québec puisse bénéficier des services auxquels elle a droit », conclut Caroline Senneville.

Les mesures pour les travailleuses et les travailleurs se font toujours attendre

La Fédération du commerce (FC–CSN) déplore le fait que les plans dévoilés récemment par les gouvernements provincial et fédéral pour la relance de l’industrie touristique n’incluent aucune mesure visant à soutenir les travailleuses et les travailleurs du secteur.

« Les mesures annoncées par le gouvernement du Québec sont un pas dans la bonne direction, concède Michel Valiquette, responsable politique du tourisme à la FC–CSN. Nous avions nous-mêmes proposé plusieurs de ces initiatives, notamment en ce qui a trait à la stimulation de la demande intérieure et à l’aide à la rénovation. Par contre, nous sommes très déçus de voir qu’autant au provincial qu’au fédéral, aucune aide n’a été annoncée pour les salarié-es. »

Afin de venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs, la FC–CSN demande notamment la prolongation de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et du Programme de subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) ainsi que la mise en place de programmes de formation professionnelle pour soutenir les employé-es mis à pied dans leurs démarches d’acquisition de nouvelles compétences.

« Les salarié-es de l’industrie touristique ont été parmi les premiers à être affectés par la crise de la COVID-19 et ils ont été durement touchés, rappelle M. Valiquette, qui est également trésorier de la FC–CSN. Plusieurs d’entre eux auront bientôt épuisé les 16 semaines de la PCU auxquelles ils avaient droit et n’auront pas accumulé suffisamment d’heures de travail pour recevoir de l’assurance-emploi. Les gouvernements doivent absolument s’arranger pour éviter que ces professionnel-les de l’industrie touristique se retrouvent sans revenus. »

La FC–CSN demande également au gouvernement du Québec de mettre sur pied un groupe de travail formé de représentants gouvernementaux, d’entrepreneurs, de groupes de consommateurs et de représentants syndicaux afin que tous les acteurs concernés puissent travailler ensemble à une relance durable de l’industrie touristique.

« Si on veut que le secteur retrouve son effervescence des dernières années, il faut que tout le monde travaille ensemble. Les travailleuses et les travailleurs sont au cœur de cette industrie, qui était déjà aux prises avec un problème d’attraction et de rétention de main-d’œuvre. Ils doivent absolument être pris en compte dans tout plan de relance économique. »

Les femmes exclues de la relance économique

Les femmes ont été touchées de multiples façons par les conséquences de la COVID-19. Comme elles composent la majeure partie du personnel de la santé et des services sociaux ainsi que du réseau de l’éducation, elles ont été en première ligne au plus fort de la crise.

Selon les types d’emplois, les femmes fournissent entre 70 % et 90 % de la main-d’œuvre dans le secteur public. Affrontant au quotidien les difficultés de santé et de sécurité entraînées par la situation exceptionnelle que nous connaissons, elles ont veillé sur leurs concitoyennes et concitoyens dans les hôpitaux, les CHSLD et autres établissements de santé, les services à domicile et les services de garde. Elles ont également dû faire preuve d’adaptation et de créativité pour faire l’école à la maison et organiser la reprise des classes. Aussi bien dire qu’elles portent les services publics sur leurs épaules.

Or, elles remportent malheureusement la palme au chapitre des pertes d’emplois causés par la COVID-19. Les données d’Emploi-Québec révèlent qu’en mars seulement, 167 900 d’entre elles ont été mises à pied au Québec, comparativement à 96 100 hommes. Pourquoi un si grand écart ? Parce que les pertes d’emplois ont principalement été infligées aux personnes occupant des postes précaires ou des postes peu rémunérés. Deux catégories où les femmes sont surreprésentées.

Et pourtant, les femmes demeurent les grandes oubliées du plan de relance économique du gouvernement Legault.

Un plan par des hommes et pour les hommes
Certes, un plan de relance et de création d’emplois s’impose et la CSN n’a pas manqué de le souligner lors de sa participation à la commission parlementaire sur le projet de loi 61. Avec ce projet de loi, le gouvernement restreint toutefois son apport à la reprise économique en accélérant des projets déjà prévus pour la plupart, bafouant au passage les règles démocratiques et environnementales. Cette stratégie de relance consiste essentiellement en des investissements massifs dans des projets d’infrastructure. Cette fois encore, Québec compte injecter 2,9 milliards dans le Programme québécois des infrastructures, qui s’ajoutent aux 11 milliards prévus. La CAQ mise de la sorte sur des projets de construction et de transport et favorise la création d’emplois principalement masculins. Bien qu’il puisse être louable d’investir dans ce type d’économie, les travailleuses n’y trouveront pas leur compte.

Il est d’ailleurs ironique qu’on les mette ainsi de côté après avoir tant compté sur elles durant la crise. Le moment était pourtant parfait pour recourir à l’analyse différenciée selon les sexes afin d’atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes par des mesures concrètes. Or, ceux qui œuvrent principalement à cette relance depuis quelques semaines, quatre hommes (Christian Dubé au Conseil du trésor, Éric Girard aux Finances, Pierre Fitzgibbon à l’Économie et Jean Boulet au Travail), ont manqué de sensibilité et d’équité envers les femmes. L’occasion était pourtant belle pour élargir nos horizons et compter sur un leadership féminin et féministe au sein du conseil des ministres.

Bien sûr, on peut arguer que les 10 000 postes de préposé-es aux bénéficiaires à venir seront occupés entre autres par des femmes. Mais qu’arrivera-t-il des emplois de même type dans le secteur privé ? Par ailleurs, il ne serait pas surprenant que les hommes accourent pour occuper ces nouveaux postes maintenant bien rémunérés.

La relance de Legault : à redéfinir
Le monde d’aujourd’hui sera bien différent de celui d’hier et dans ce contexte, il y aurait lieu de réfléchir à une véritable transformation de notre société. N’oublions pas que la crise financière de 2008 a engendré, dans plusieurs États occidentaux, des mesures d’austérité sans précédent. Les femmes y ont goûté de façon directe. Et les services publics, qui ont passé dans le tordeur en même temps que la job des femmes, en pâtissent encore aujourd’hui.

Le gouvernement a attendu que les services offerts aux personnes âgées ans les CHSLD tant publics que privés implosent sous nos yeux avant d’agir. Mais il n’a pas saisi la chance offerte par cette relance pour améliorer la qualité des soins et des services au cœur duquel les femmes occupent une place prépondérante.

On ne peut se limiter à des mots bienveillants en temps de crise et à des augmentations de salaire ponctuelles pour souligner l’apport crucial des femmes à la société. Il est temps de reconnaître enfin qu’elles sont un maillon déterminant pour des services publics dignes de ce nom.

Véronique De Sève
Vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Les syndicats d’Olymel feront front commun

En réaction à l’annonce d’Olymel à l’effet qu’elle cessera, le 22 juin prochain, le paiement de la prime de 2 $ l’heure qu’elle versait à ses salarié-es en raison de la pandémie de la COVID-19, les sept syndicats des usines et de l’entrepôt d’Olymel affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) consulteront leur conseil syndical afin d’obtenir un mandat pour créer un front commun en opposition à cette décision.

« Plusieurs exemples, au Québec et ailleurs, ont démontré que les travailleuses et les travailleurs du secteur de la transformation de la viande sont parmi ceux qui sont le plus à risque durant la pandémie, rappelle le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. La prime devrait continuer d’être appliquée tant et aussi longtemps que le risque est présent. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4 500 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, estime que la décision d’Olymel est d’autant plus injustifiée que les ventes de l’entreprise n’ont pas diminué de façon significative durant la crise.

« Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui risquent leur santé et doivent composer avec des mesures sanitaires et de l’équipement de protection qui rendent leur travail encore plus laborieux, explique M. Bergeron-Cyr. Pendant ce temps, Olymel continue de s’en mettre plein les poches. »

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

PL61 : la relance ne peut se faire sur le pilote automatique ni de façon autocratique, plaide la CSN

Paraissant en commission parlementaire sur le projet de loi 61 aujourd’hui, la CSN a défendu l’objectif du gouvernement de soutenir la relance économique et la création d’emplois en intensifiant le déploiement de projets d’infrastructure. Toutefois, s’inquiète la centrale syndicale, le gouvernement ne peut faire l’économie d’une réflexion impliquant la société civile quant aux orientations à donner à la reprise, encore moins en déréglementant tous azimuts les mécanismes de contrôle politiques, civiques et environnementaux dont le Québec s’est doté pour baliser de tels projets d’infrastructure.

En ce sens, le projet de loi 61 portant sur la relance de l’économie du Québec doit être profondément revu avant son adoption, estime la CSN.

« Oui, le gouvernement doit investir massivement pour relancer l’économie. Maintenant, ce n’est pas parce que nous sommes d’accord sur le principe que nous allons cautionner la façon de faire rétrograde qui est envisagée par le gouvernement », a plaidé le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« Nous sommes devant un curieux paradoxe, a soulevé le porte-parole syndical. D’un côté, le gouvernement désire à ce point relancer l’économie qu’il trouve approprié de suspendre toute forme de contrôle parlementaire, de minimiser les obligations de reddition de compte et de saccager les règles en matière d’environnement et d’octroi de contrats publics. De l’autre, il reprend intégralement ses engagements électoraux, sans aucune forme de consultation de la population, ni même un semblant de réflexion quant aux mesures qui pourraient être les plus appropriées pour faire face aux nombreux défis économiques et sociaux engendrés par la crise. Alors que nous avons une occasion en or de mettre de l’avant un développement économique axé sur une nécessaire transition énergétique, le gouvernement se met en mode « business as usual ». Pour le dialogue social pourtant demandé par la quasi-totalité de la société civile, on repassera ! »

À cet égard, le président de la CSN se désole de constater que les projets de construction et de rénovation bénéficieront principalement aux travailleurs masculins. « Les femmes ont été les plus touchées par la crise, note Jacques Létourneau. Les pertes d’emploi ont été catastrophiques pour les personnes qui occupent des postes précaires et à temps partiel, parmi lesquelles les femmes sont nettement surreprésentées. Le projet de loi sur la relance n’apporte pas non plus de réponse pour les travailleuses et les travailleurs des secteurs culturel et touristique, durement affectés par la crise. »

La CSN s’inquiète grandement du manque flagrant de contrôle parlementaire prévu par le projet de loi, notamment par la promulgation d’un état d’urgence sanitaire quasi permanent. « Dans un état de droit, le recours à un décret sanitaire doit servir à répondre à des impératifs de santé de la population. Pas à enfreindre l’obligation de rendre des comptes aux parlementaires et à la population ni à outrepasser les règles environnementales. En ce sens, le projet de loi 61 fait sérieusement reculer le Québec, dont le destin ne peut être dicté à coups de décrets ministériels. Il y a lieu de s’inquiéter d’une telle volonté de bafouer nos institutions démocratiques », de conclure le président de la CSN.

Olymel soigne son image, mais se moque de ses employé-es

À la suite de l’annonce d’Olymel  confirmant qu’elle ouvrira ses usines les samedis 30 mai et 6 juin afin d’abattre plus de porcs et d’éviter « l’abattage humanitaire », la Fédération du commerce (FC – CSN) regrette que l’entreprise refuse toujours de payer ses salarié-es à taux double pour les heures supplémentaires qui devront être travaillées afin que cette initiative porte fruits.

« Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui s’exposent au risque en travaillant une journée de plus, affirme le président de la FC – CSN, David Bergeron-Cyr. Olymel pourrait redonner à la communauté en acceptant de payer ses salarié-es à taux double, d’autant plus que l’offre des producteurs fait en sorte que cela se ferait à coût nul pour la compagnie. C’est ça que les employé-es veulent, pas un billet de tirage pour un panier d’épicerie. »

La FC – CSN, qui représente plus de 4 000 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, estime qu’Olymel est davantage préoccupée par son image que par le sort des travailleuses et des travailleurs .

« Évidemment, on veut aider les producteurs qui sont aux prises avec des porcs en surplus, mais cette initiative est davantage une opération de relations publiques qui a pour objectif d’aider Olymel à redorer son blason, renchérit le président de la fédération. Si Olymel voulait vraiment faire une différence, elle donnerait une bien plus grande portion des profits de la vente des porcs abattus pendant ces deux jours à des organismes de la région. »

La Fédération du commerce (FC – CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Aide juridique : l’arrêt des procès nuit aux enfants et aux accidenté-es

L’accès à la justice est une autre des victimes de la COVID-19. La mise sur pause de notre système de justice et l’accumulation importante de dossiers qui l’accompagne risquent de causer des préjudices à bien des personnes au Québec, y compris à des enfants vulnérables et à des accidenté-es du travail qui comptaient sur l’aide juridique. On annonce un plan de réouverture des tribunaux pour le 1er juin. Même si ceux-ci reprenaient leurs travaux en juin, le nombre de salles dans les palais de justice pourrait ne pas suffire à rattraper les retards créés au cours des deux derniers mois.

« Dans la mouvance de la commission Laurent, il faudra être très vigilant », indique Émilie Lacroix, avocate de l’aide juridique à Rivière-du-Loup qui pratique en droit de la jeunesse. Cette dernière explique que les cas urgents, ceux qui exigent par exemple de retirer un enfant de son milieu, sont entendus par audience téléphonique. Bien que la Loi sur la protection de la jeunesse permette de procéder de cette façon dans des cas exceptionnels, l’avocate considère que cela soulève d’importantes questions relativement au respect des droits fondamentaux des enfants, des adolescents et des parents vulnérables.

La situation n’est pas facile non plus du côté du droit administratif, comme pour les cas d’accidenté-es du travail qui contestent les décisions de la CNESST. Même avant la crise de la COVID-19, il n’y avait que trois avocats de l’aide juridique pour ce genre de cause (CNESST, SAAQ, IVAC et Retraite Québec) pour l’ensemble du territoire de Laval et de Montréal ! « Il va y avoir un important retard à rattraper », confirme Bruno Boucher, avocat de l’aide juridique à Montréal. « En région, c’était déjà très long avant d’avoir une date de procès en droit administratif », précise Émilie Lacroix. Avec les dossiers qui s’empilent pendant la pandémie, plusieurs accidenté-es du travail ou de la route, victimes d’actes criminels ou assisté-es sociaux devront donc prendre leur mal en patience.

Fin de la grève générale illimitée : une nouvelle convention collective signée pour deux ans

Après près de 14 semaines de grève, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop du Collège de Maisonneuve (STTCCM–CSN) ont adopté à l’unanimité une entente de principe en assemblée générale qui a mené à la signature, le 8 mai dernier, d’une convention collective d’une durée de deux ans. Le vote sur cette entente, effectué en ligne le 30 avril, s’est tenu à scrutin secret.

« Ce règlement constitue un immense soulagement pour nous, après plus de trois mois de grève. Nous avons réussi à bloquer les demandes de recul que voulait nous imposer l’employeur, en plus d’avoir réalisé quelques gains, notamment en ce qui a trait aux salaires. Malgré le goût amer que nous laisse cette lutte menée pendant des semaines, nous sommes aujourd’hui satisfaits. Cela dit, ce long conflit a laissé des traces durables, dont la fermeture du café étudiant. Les ponts devront être rebâtis, tout comme le lien de confiance avec l’employeur », a affirmé Jean-Sébastien Provencher, président du STTCCM–CSN.

Un conflit pas comme les autres

Cette négociation, qui devait s’ouvrir sous le signe de la réconciliation après le dernier conflit en 2017, a plutôt débuté avec des demandes de recul de la part de l’employeur, en plus de se dérouler dans des circonstances exceptionnelles de crise sanitaire. « Entre le départ de la direction générale, le changement de porte-parole du côté de l’employeur, la fermeture du café étudiant, la pandémie et la fermeture du collège, nous pouvons dire que rien dans ce conflit de travail n’a été ordinaire. Mais la détermination et le courage dont ont fait preuve les membres du STTCCM–CSN ont eu raison de l’entêtement de l’employeur, ce qui constitue une victoire dans les circonstances », a déclaré Alexandre Giguère, vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

Autre gain significatif dans ce contexte inédit : la solidarité qui s’est créée au sein de la communauté collégiale. « Ce qui est encourageant, malgré la durée du conflit, c’est de voir toute la solidarité qui s’est tissée au fil des mois avec, notamment, l’association étudiante du cégep et le Syndicat des professeures et professeurs du Collège de Maisonneuve. En période crise, on se rend compte plus que jamais à quel point la solidarité peut faire toute la différence. Aujourd’hui, je lève mon chapeau aux travailleuses et aux travailleurs de la Coop Maisonneuve qui se sont battus sans relâche pour se faire respecter et obtenir de meilleures conditions de travail. Votre fougue et votre ténacité sont tout à votre honneur ! », a ajouté Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Le syndicat invite enfin tous les étudiants et le personnel du cégep à préserver ce lien de solidarité qui sera précieux pour la suite des choses. « Nous aurons besoin de cette solidarité et de la vigilance de chacun dans les semaines et les mois qui viennent pour assurer une reprise saine des activités de la Coop. C’est en restant unis que nous pourrons y arriver », de conclure M. Provencher.

Rappelons qu’un mandat de 72 heures de grève avait été voté le 7 janvier 2020, un mois avant que ne soit déclenchée la grève générale illimitée à la suite du rejet d’une offre qualifiée de « finale » par l’employeur. Il s’agissait de la deuxième négociation en deux ans pour le STTCCM–CSN et le deuxième conflit de travail en autant de temps.

Une prime qui confirme que les salaires sont insuffisants

« Bien entendu, cette nouvelle prime est bienvenue, mais cette augmentation temporaire de salaire sous forme de prime vient encore une fois confirmer que les travailleuses et les travailleurs des services publics sont sous-payés. »

La CSN réagissait ainsi à l’annonce faite aujourd’hui par le premier ministre d’une nouvelle prime pour le personnel soignant travaillant à temps plein dans les CHSLD ou les zones chaudes des hôpitaux. L’organisation syndicale, qui représente plus de 150 000 personnes dans les services publics, réclame depuis le tout début de la crise une prime de 3 $ l’heure pour tout le personnel au front contre la COVID-19 et de 4 $ l’heure pour ceux et celles qui offrent plus de disponibilité.

« Le fait que cette nouvelle prime soit en montant fixe plutôt qu’en pourcentage répond à nos demandes exprimées et répétées depuis le 23 mars, soit que la reconnaissance du risque ait la même valeur pour toutes et tous. Toutefois, nous déplorons que cette prime ne s’applique toujours pas à toutes les travailleuses et tous les travailleurs au front, notamment à l’ensemble du personnel en santé et services sociaux et au personnel des services de garde d’urgence qui est aussi sur la première ligne depuis le début », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

« Il ne faut pas perdre de vue que la seule solution à long terme pour contrer la rareté de main-d’œuvre qui sévissait déjà avant la pandémie dans le secteur public, c’est de reconnaitre pleinement la valeur du travail de tout le personnel. Si on veut agir pour retenir les travailleuses et les travailleurs des réseaux, c’est ce qu’il faut faire ». La CSN convie le gouvernement à convenir dès maintenant de telles solutions adaptées et durables.

« Au cœur de cette crise, on le constate plus que jamais, les services publics sont les piliers de notre société. Ces piliers sont fragiles, la population le comprend aujourd’hui. Il faut s’assurer de les renforcer en améliorant significativement et de façon permanente les conditions de travail et de pratique ainsi que les salaires de celles et ceux qui sont là pour nous, pour nos grands-parents, pour nos enfants, pour nos amis », conclut Caroline Senneville.

La CSN déplore le manque de protection des travailleurs vulnérables et la confusion du gouvernement à cet égard

La CSN déplore vivement la confusion généralisée à l’égard des travailleuses et des travailleurs de 60 ans et plus ainsi que des personnes vulnérables dans un contexte de déconfinement, qui semble de plus en plus improvisé. La centrale syndicale exige du gouvernement des consignes claires à l’endroit des employeurs, notamment dans le secteur public, afin que tout soit mis en œuvre pour protéger leur santé et leur sécurité.

« Lundi, François Legault indiquait que toute personne âgée de 60 ans et plus devait demeurer confinée. Hier, la vice-première ministre déclarait que celles-ci sont aptes à retourner au travail. Rien pour rassurer les travailleuses et les travailleurs », dénonce Jacques Létourneau. Le président de la CSN rappelle que les directives du ministère de l’Éducation en date de vendredi dernier étaient claires à cet égard, avant qu’elles ne soient changées du tout au tout mercredi matin.

« Malgré les appels à la flexibilité et à l’ouverture lancés par le premier ministre, la confusion règne au sein des établissements de santé, d’éducation et de services de garde, constate Jacques Létourneau. Qu’il s’agisse d’une travailleuse enceinte ou d’une personne immunosupprimée ou à la santé fragile en raison de son âge, c’est une bataille de tous les instants pour exiger d’être retiré du milieu de travail. La confusion qui règne au sein du Conseil des ministres n’aide en rien cette situation. »

« Nous ne voulons pas prêter de mauvaises intentions au gouvernement, de poursuivre M. Létourneau. Mais devant la confusion des messages et les changements de cap du gouvernement, on se demande si le déconfinement des écoles et des services de garde n’est pas d’abord au service d’une relance économique précipitée, et ce, au détriment de la santé et de la sécurité de la population. »

La CSN exige ainsi du gouvernement qu’il transmette une consigne claire aux employeurs du secteur public et également à ceux du secteur privé. Toute personne craignant pour sa santé ou sa sécurité devrait pouvoir être exclue de son milieu de travail. Pour la CSN, le libre arbitre des employeurs locaux, qui a clairement démontré ses limites et ses contradictions, doit cesser.

Surcharge et manque de concertation

Dans son mémoire présenté hier devant la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, la CSN estime qu’il est urgent pour le gouvernement d’investir temps, énergie et argent afin de redresser la situation des services sociaux. Résultant d’une consultation des membres ayant une expérience significative auprès d’enfants et de familles en contexte de vulnérabilité, le mémoire donne la parole aux intervenantes sur le terrain.

Organisation et financement
La majorité des intervenantes interrogées ont indiqué ne pas avoir l’impression d’offrir des services de qualité et selon l’intensité requise : la rupture dans le continuum des services, le manque de personnel et la surcharge de travail font en sorte qu’elles doivent trop souvent s’improviser « pompières » et éteindre des feux de cas plus critiques. Pendant ce temps, d’autres cas doivent patienter plus longtemps. Une organisation offrant davantage de souplesse, dans un plus grand respect de l’autonomie professionnelle et du jugement clinique, permettrait d’offrir des services selon la qualité et l’intensité requises. Quant au financement, le constat est clair : les investissements sont insuffisants en raison du sous-financement chronique. De plus, les sommes investies sont mal réparties, engendrant ainsi un accès difficile aux soins et aux services. Devant la représentante de la Commission, Jean Lacharité, vice-président de la CSN, a souligné « l’urgente nécessité de réinvestir de façon majeure dans les CLSC de manière à pouvoir travailler en amont sur le plan de la prévention de la maltraitance envers les jeunes ».

Pour assurer l’accès et la continuité des services à la jeunesse, le financement adéquat et stable des missions sociales du réseau de la santé et des services sociaux ainsi que des partenaires du réseau, comme les organismes communautaires, est essentiel.

Conditions de pratique
Plus de la moitié des intervenantes relatent avoir une trop grande charge de travail et ne pas arriver à suffire à la tâche pendant les heures normales de travail. En plus d’être trop grande, cette charge est complexe et émotionnellement difficile. Dans une très forte majorité, les intervenantes ont pointé manque de personnel comme étant le facteur principal de la surcharge. Les problèmes d’attraction et de rétention de personnel ainsi que les conditions d’exercice ne favorisant pas la conciliation famille-travail-études n’aident certainement pas à régler la situation. « La protocolisation des soins et le peu de consultations de la part des gestionnaires ou supérieurs immédiatsur les pratiques cliniques contribuent assurément à la démotivation de ces professionnelles », a rapporté devant la Commission Jessica Goldshleger, responsable du secteur santé et services sociaux de la Fédération des professionnèles–CSN. Pour la CSN, l’organisation du travail doit être revue afin de favoriser un réel travail interdisciplinaire et un véritable respect du jugement clinique des intervenantes.

Finalement, les personnes sondées ont constaté une complexification des cas et une augmentation des comorbidités chez les jeunes. S’ajoute à cela une augmentation importante des problèmes de santé mentale, tant chez les parents que chez les enfants. Pour la CSN, cela démontre l’importance de la prévention qui doit être faite auprès des parents.

Concertation des réseaux
Une meilleure collaboration entre les réseaux s’est aussi avérée un enjeu non négligeable. La CSN précise que selon ses membres, il est nécessaire d’instaurer de nouveaux mécanismes de concertation entre les réseaux. Or, les principaux obstacles à la concertation des réseaux sont le manque de communication, de collaboration et de coordination ainsi que la méconnaissance du rôle de chacun. La mise sur pied d’une coordination, de lieux d’échange et de discussions pourrait à cet égard s’avérer utile.

Les réalités spécifiques aux communautés autochtones
La CSN compte parmi ses membres des intervenantes et des intervenants qui travaillent auprès des jeunes et des familles au Nunavik, dans le Nord-du-Québec et sur les Terres-Cries-de-la-Baie-James. L’enquête menée par la CSN a permis de mettre en lumière des éléments qui nuisent à l’accès et à la qualité des services offerts à la jeunesse. Le haut taux de roulement du personnel, la surcharge de travail, la méconnaissance des cultures et des traditions autochtones et le manque de ressources spécialisées ont été cités comme nuisant à la qualité des services. En ce sens, Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, a fait ressortir devant la Commission que « la mise en place d’un processus de reconnaissance des compétences des personnes autochtones, l’accès à de la formation professionnelle et du soutien clinique pour ces dernières, ainsi que des activités d’échanges interculturels pour les non-autochtones nouvellement embauchés constituent des pistes de solutions intéressantes ».

Les sages-femmes font plus que jamais partie de la solution

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) souhaite souligner la Journée internationale de la sage-femme. Cette édition 2020 est d’autant plus significative qu’elle s’inscrit dans l’Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier (2020) et que la Journée mondiale de la santé (7 avril 2020) portait sur la même thématique.

« C’est une triple reconnaissance internationale qui est forte de sens en ces temps difficiles. Même s’il s’agit de l’un des plus vieux métiers, notre pratique évolue continuellement et s’adapte aux nouveaux défis. Le contexte actuel de la COVID-19 en est un bon exemple. Dès les débuts de la crise, nous avons réfléchi à des solutions qui ont été mises en œuvre », déclare la présidente du RSFQ, Mounia Amine.

Le Québec compte plus de 250 sages-femmes et le Canada près de 1900. En 2018, plus de 43 000 naissances étaient assistées par des sages-femmes, soit 11,8 % de l’ensemble des naissances au Canada. Le Québec, qui accuse un important retard par rapport à ces provinces comparables, se situe à 4,2 %.

Le Québec : leader de l’accouchement hors hôpital
Il est toutefois intéressant de noter qu’ici, plus de 95 % des femmes suivies par les sages-femmes choisissent d’accoucher en dehors des centres hospitaliers. Qui plus est, au Québec, comme partout au Canada et dans le monde, la demande pour le suivi sage-femme, et particulièrement pour la possibilité de mettre son enfant au monde ailleurs qu’à l’hôpital, a explosé.

La versatilité des sages-femmes à agir dans toutes les sphères du continuum prénatal, pernatal et postnatal, de même que leur capacité à offrir des services à domicile et en maison de naissance, sont des atouts pour le système de santé, d’autant plus que les structures hospitalières sont mises à dure épreuve. La pratique sage-femme fait partie de la solution et permet de désengorger les services en obstétrique dans les hôpitaux.

Solidarité dans la crise
En plus d’accueillir un nombre croissant de femmes enceintes en raison de la forte demande, certaines équipes de sages-femmes ont également pris en charge des tâches supplémentaires d’infirmières en suivi postnatal, alors que ces dernières sont appelées en renfort dans les CHSLD. D’autres initiatives similaires sont en élaboration.

Pourtant, la majorité des équipes manquaient déjà de sages-femmes en raison de la rareté de la main-d’œuvre. L’isolement nécessaire de plusieurs sages-femmes, en raison de la COVID-19, amplifie ce manque de ressources. Les équipes de certaines maisons de naissance ont donc conclu des ententes de collaboration pour prévenir d’éventuels bris de service à la population et éviter de surcharger les hôpitaux affiliés, le cas échéant.

« Les sages-femmes font tout en leur pouvoir pour que les familles du Québec bénéficient de services de qualité malgré la crise. Les défis organisationnels à relever sont nombreux et les responsables des services de sage-femme coordonnent les changements nécessaires avec rigueur et détermination. La concertation des différentes instances ainsi que la solidarité entre les professionnel-les du réseau sont incontournables pour y arriver », précise Mounia Amine.

Soutenir la créativité
Les idées ne manquent pas pour faire face aux besoins en constante évolution, mais la pratique sage-femme se bute régulièrement à des obstacles administratifs.

En ce 5 mai, le RSFQ appelle le gouvernement à reconnaître la place et l’efficacité des services de sage-femme et à mettre en place des solutions pour que l’opérationnalisation puisse prendre forme sur le terrain. Le gouvernement a toutes les cartes en main pour lever les contraintes auxquelles elles font face et les compenser équitablement.

« La profession de sage-femme a longtemps été banalisée et marginalisée. La Fédération des professionnèles (FP–CSN) continuera à appuyer les sages-femmes pour qu’elles soient pleinement reconnues et valorisées dans le réseau de la santé et des services sociaux », soutient la présidente de la FP–CSN, Ginette Langlois.

Plus que jamais, les sages-femmes font partie de la solution, en offrant leur expertise en périnatalité pour l’amélioration de la santé des mères et de leurs bébés.

Elles font partie de nos anges gardiens !

Salaire minimum à 15 $ l’heure : un impératif socioéconomique essentiel

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs qui marque également, au Québec, l’entrée en vigueur du nouveau taux horaire minimum à 13,10 $, les organisations membres de la campagne 5-10-15 interpellent à nouveau le gouvernement pour lui rappeler la nécessité d’augmenter ce taux à 15 $ l’heure. Le contexte de pandémie actuel démontre plus que jamais l’importance d’une rémunération adéquate pour les bas salarié-es dont la contribution essentielle, tout particulièrement en temps de crise, a été mise en lumière.

« La pandémie a révélé à quel point les travailleuses et les travailleurs au bas de l’échelle jouent un rôle primordial dans la société. Qu’il s’agisse des employé-es dans les épiceries, du personnel d’entretien ou des préposé-es aux bénéficiaires, pour ne nommer que ceux-là, nous remarquons que bon nombre de services essentiels sont assurés par des personnes à faible revenu, affirme Virginie Larivière, co-porte-parole de la campagne 5-10-15 et porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Il est inacceptable que ces personnes n’arrivent pas à sortir de la pauvreté avec le salaire minimum actuel, même en travaillant à temps plein. Il est clair que ce ne sont pas des primes circonstancielles qui vont régler le problème à long terme. En ce sens, le gouvernement a le devoir impératif de corriger le tir. »

Au moment où s’amorce un débat public sur la relance économique, il faudra également tenir compte du fait qu’une hausse de la rémunération des ménages à faible revenu contribuerait activement à stimuler l’économie du Québec grâce, notamment, à un pouvoir d’achat bonifié. En 2018, une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a démontré qu’un salaire minimum à 15 $ l’heure aurait des retombées économiques au Québec se situant entre 2,2 et 3,4 milliards $ par année, sans compter les retombées indirectes et induites. Toujours selon cette étude, les retombées positives, expliquées par une hausse de la rémunération, seraient de neuf à onze fois plus importantes que les retombées négatives liées à d’éventuelles pertes d’emploi.

« Cela démontre tout l’impact qu’aurait une augmentation notable du salaire minimum sur l’économie du Québec et sur le quotidien des quelque 620 000 personnes qui travaillent sous les 15 $ l’heure, ajoute Mélanie Gauvin, co-porte-parole de la campagne 5-10-15 et coordonnatrice du Front de défense des non-syndiquéEs. De plus, si l’on souhaite favoriser et soutenir l’achat local, comme le recommande le premier ministre Legault, encore faut-il qu’il y ait suffisamment de consommateurs pouvant assurer une telle demande. En ce sens, l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure aurait pour effet d’accroître le revenu disponible des personnes à bas salaire et donc d’augmenter la consommation des biens et services auprès d’entreprises québécoises. »

« En cette période de crise exceptionnelle qui démontre plus que jamais la contribution indispensable des personnes à bas salaire, le gouvernement doit, une fois pour toutes, corriger cette situation déplorable et faire en sorte que salaire minimum ne rime plus jamais avec pauvreté », de conclure les deux porte-parole.

À propos de la campagne 5-10-15
La campagne 5-10-15 mise sur trois grandes revendications : connaître son horaire cinq jours à l’avance, avoir dix jours de congés payés en cas de maladie ou pour responsabilités familiales et un salaire minimum de 15 $ l’heure.

Les sept organisations membres de la campagne sont : le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

http://www.cinqdixquinze.org/

Journée internationale des travailleuses et des travailleurs : solidaires plus que jamais !

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Coalition du 1er mai met en lumière le travail de millions de femmes et d’hommes sous la thématique « Solidaires plus que jamais ! ».

Dans le contexte de crise du coronavirus qui a forcé l’annulation de la traditionnelle marche du 1er mai, la Coalition annonce que des activités de mobilisation se tiendront plutôt cette année par des moyens virtuels avec la tenue d’un webinaire et des actions de visibilité sur les médias sociaux.

En ce jour international des travailleuses et des travailleurs, la Coalition souhaitait reconnaître le travail exceptionnel des travailleuses et des travailleurs qui offrent des services essentiels à la population, tout en restant solidaire de celles et de ceux qui ont perdu leur emploi ou qui continuent de travailler à distance en respectant les directives de santé publique. Plus spécifiquement, la Coalition insiste sur le fait qu’il est plus que temps de faire attention à la santé physique et mentale des travailleuses et des travailleurs. La crise qui secoue le monde entier rappelle ainsi l’importance d’entretenir la solidarité et de garantir à chacune et à chacun un filet social mettant de l’avant l’humain avant le profit.

Webinaire
Dans le but d’interpeller la population quant aux enjeux touchant le monde du travail malgré le confinement, la Coalition du 1er mai annonce la tenue d’un webinaire qui abordera les stratégies de mobilisation en lien avec la santé et la sécurité du travail. Cette discussion en ligne, qui se déroulera aujourd’hui de 12 h 15 à 13 h, sera diffusée en direct sur la page Facebook du 1er mai.

Le webinaire sera animé par Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Les personnes suivantes y prendront la parole :

  • Félix Lapan, organisateur communautaire à l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)
  • Jacques Parenteau, secrétaire général de l’Association des professeurs de Ligneryet président du comité en santé et sécurité du travail de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Sophie Leclair, ancienne présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN), représentante de la
    catégorie 1 à la FSSS–CSN
  • Roxane Larouche, responsable des communications au Bureau québécois des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) affiliés à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Présence sur les médias sociaux
Pour souligner la journée du 1er mai, la Coalition invite également les travailleuses et les travailleurs à se prendre en photo avec le visuel du 1er mai en y inscrivant le nom d’une personne ou d’un métier afin de souligner leur solidarité. Ces photos seront relayées sur la page Facebook du 1er mai.

Rappel historique
La Journée internationale des travailleuses et des travailleurs est née à la suite d’un mouvement de grève lancé à Chicago le 1er mai 1886 par 300 000 travailleurs qui voulaient obtenir la journée de travail de huit heures. Une répression policière sanglante est alors survenue : des militantes et des militants syndicaux furent arrêtés et condamnés à mort. Quatre d’entre eux ont été pendus. Six ans plus tard, ils furent innocentés.

À propos de la Coalition du 1er mai
Les groupes organisateurs sont, par ordre alphabétique :

  • Organisations et centrales syndicales

APTS, CSD, CSN, CSQ, FAE, FIQ, FTQ, SFPQ et SPGQ

  • Organismes communautaires

Au bas de l’échelle, Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) et Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)

https://www.facebook.com/1ermai

Déconfinement des entreprises : la santé et la sécurité doivent être la priorité

Alors que le gouvernement dévoile son plan de relance graduelle des entreprises, la CSN demeure grandement préoccupée par l’accès à des mesures de protection pour les travailleuses et les travailleurs. À cet effet, la centrale syndicale demande au gouvernement d’émettre des directives très claires à l’endroit des employeurs.

« Alors qu’on parle aujourd’hui de déconfinement, on tend à oublier que plusieurs milieux de travail ont maintenu leurs activités depuis le début de la crise, affirme le président de la CSN, Jacques Létourneau. Or, il a fallu se battre à de nombreux endroits afin de s’assurer que la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs soient correctement protégées. Si le gouvernement pense que le renforcement des mesures de santé et de sécurité au travail se fera comme par magie, il se trompe totalement. Des directives très claires doivent être envoyées sans délai aux employeurs afin que les équipements de protection individuels soient accessibles pour les employé-es et que des mesures soient prises en matière de distanciation sociale. »

En cette journée de commémoration des morts et accidenté-es au travail, c’est avec consternation que les membres de la CSN ont appris ce matin le décès de Stéphanie Tessier, cette préposée aux bénéficiaires du CHSLD Lucien G. Rolland qui est décédée de la COVID-19. Cette mort tragique vient tristement rappeler la nécessité de renforcer les mesures de santé et de sécurité au travail, et ce, dans l’ensemble des milieux de travail.

La CSN souligne que, tant dans le secteur privé que dans les secteurs public et parapublic, de nombreux problèmes de santé et de sécurité au travail sont survenus en lien avec la propagation de la COVID-19. Ce fut le cas, notamment, dans certains réseaux de transport en commun, dans la chaîne agroalimentaire, dans le commerce au détail et dans certaines sociétés publiques comme la SAQ, sans parler du réseau de la santé et des services sociaux, où des centaines de travailleuses et de travailleurs ont été contaminés.

« Nous appelons les employeurs à faire preuve d’ouverture et à favoriser le dialogue avec les syndicats. De nombreux ajustements peuvent être apportés en matière d’horaires, d’organisation du travail et de mise en place de mesures qui diminuent les risques de propagation. Dans les milieux de travail où cette collaboration fut préconisée, nous avons constaté de très bons résultats », affirme le président de la CSN.

Des actions requises pour soutenir celles qui seront au front de l’immunisation collective

Les travailleuses en CPE et les responsables en service de garde (RSG) en milieu familial régi et subventionné comprennent qu’il est nécessaire que le Québec soit déconfiné graduellement, mais elles ont besoin d’un appui clair et net du gouvernement pour que cette stratégie collective soit un succès.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) demande donc un plan de déconfinement incluant une série de mesures pour s’assurer d’un bon déroulement de la période de réouverture graduelle des CPE et des RSG. Il faut notamment penser à une procédure claire pour assurer un dépistage autant des travailleuses et travailleurs que des enfants, afin d’exclure ceux qui ont des symptômes qu’on peut attribuer à la COVID-19.

« Les travailleuses et travailleurs doivent se sentir soutenus et ne pas devoir jouer à la police », insiste Louise Labrie, représentante des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« La proximité nécessaire au travail avec de jeunes enfants met très à risque les RSG et leur famille. Ces travailleuses sont des adultes de tous âges, avec des situations personnelles et familiales très variées ainsi que des conditions médicales tout aussi variées. Le gouvernement doit être prudent et clair dans ses recommandations. Nous souhaitons des réponses à nos questions avant la réouverture », affirme Karine Morisseau, représentante des RSG à la FSSS-CSN.

Des règles claires
Il faudra aussi des règles claires pour protéger les travailleuses et travailleurs vulnérables du point de vue de la santé et s’assurer qu’ils et elles sont indemnisés lorsque c’est nécessaire. Le maintien de petits ratios éducatrice/enfants dans les CPE et une augmentation très graduelle est nécessaire car la pénurie de personnel qui prévalait avant la crise est toujours présente, sinon pire. Le remplacement du personnel malade deviendra un très grand enjeu pour continuer à assurer les services. Les CPE devront trouver du personnel pour faire la désinfection car les éducatrices ne pourront pas s’occuper des enfants à temps plein et avoir en plus la responsabilité de désinfecter les locaux et les jouets. Elles peuvent le faire actuellement parce qu’il y a peu d’enfants. Les situations où le port de masque et de gants est requis devront être définies et le matériel devra être disponible et fourni par les employeurs. La COVID-19 devrait également devenir une maladie à déclaration obligatoire afin de mieux protéger les personnes à risque.

Dans les services de garde en milieu familial, il faut des mesures d’ajustement pour assurer le succès du déconfinement graduel dans une résidence privée où les activités de garde sont intimement liées à la vie familiale de la RSG.

Avec une stratégie d’immunisation collective qui s’amorce, il y aura inévitablement des cas de COVID-19 parmi le personnel des CPE et les RSG. C’est le prix à payer afin de permettre aux autres travailleuses et travailleurs de reprendre progressivement leurs occupations. « Nous devons assouplir les règles pour ces travailleuses et ne pas exiger de preuve que la COVID-19 a été contractée au travail avant d’obtenir l’indemnisation de la CNESST », affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN. Cette dernière précise que les travailleuses en attente du résultat d’un test devraient également pouvoir se retirer des CPE sans conséquences financières. « La grande majorité d’entre nous veut bien prendre un risque pour le bien collectif, mais avec l’appui du gouvernement », résume Lucie Longchamps.

Report du 66e Congrès de la CSN

Bonjour,

Comme vous le savez, la pandémie de COVID-19 amène son lot d’interdictions qui tiendront jusqu’à nouvel ordre.

Par conséquent, la session du 66e Congrès de la CSN, qui devait avoir lieu du 25 au 29 mai 2020, est annulée et reportée dans la semaine du 18 janvier 2021. Certes, ce n’est pas le dénouement que nous avions souhaité pour ce grand moment de notre vie démocratique à la veille du centenaire de la CSN. Toutefois, devant l’évolution de la situation et de l’ensemble de ses impacts, la décision s’impose d’elle-même.

Nous savons que la situation évolue et que les règles risquent de changer d’ici là. Tout en sachant très bien que nous ne sommes pas à l’abri d’une deuxième vague de contamination, nous vous aviserons le plus rapidement possible de tout changement éventuel.

Et n’oubliez pas que nous sommes là pour traverser cette crise avec vous.

Solidairement,

Le comité exécutif de la CSN

La CSN demande au gouvernement de passer de la parole aux actes

Après avoir entendu le premier ministre en conférence de presse hier reconnaître l’ampleur du défi pour attirer des jeunes, mais aussi des moins jeunes à devenir préposé-es aux bénéficiaires (PAB), la CSN tient à réitérer sa volonté de discuter avec le gouvernement, et ce, dans les plus brefs délais, des pénuries de personnel dans les services publics et des enjeux plus spécifiques concernant les PAB.

« Nous l’avons dit sur toutes les tribunes depuis plusieurs années, il y a urgence d’agir pour reconnaître pleinement le travail des préposé-es aux bénéficiaires et des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) et la juste valeur de ces emplois en vertu de la Loi sur l’équité salariale. Il faut éliminer la discrimination salariale et valoriser ces métiers, tant par une augmentation significative des salaires que par une amélioration des conditions de travail, si on veut réussir à attirer et à retenir les PAB et les ASSS dans le réseau public », affirme Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

La CSN rappelle qu’en juin 2019, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) organisait un important forum national d’échanges et de réflexions portant sur la profession des PAB. En marge de ce forum, la FSSSCSN déplorait déjà l’augmentation catastrophique de la détresse psychologique chez les préposé-es aux bénéficiaires.

Alors que la CSN a déposé, le 30 octobre dernier, des demandes claires pour permettre de répondre spécifiquement aux enjeux d’attraction et de rétention des PAB, elle déplore le fait que le gouvernement n’ait rien mis sur la table avant l’arrivée de la crise. « Le premier ministre a beau répéter que les pénuries de PAB sont sa priorité, entre le 30 octobre 2019 et le début de l’urgence sanitaire, il n’a déposé aucune proposition concrète aux tables de négociation pour répondre à la situation intenable vécue par l’ensemble des PAB et des ASSS », ajoute M. Begley.

Après des années de compressions budgétaires et d’austérité, la CSN tient à souligner que c’est l’ensemble du secteur public qui connaît des problèmes d’attraction et de rétention. « Non monsieur Legault, ce ne sont pas les syndicats qui causent les pénuries de main-d’œuvre dans les services à la population; ce sont les mauvaises conditions de travail et les salaires insuffisants. Ce que nous vivons là, ce manque de personnel, ce n’est pas une surprise pour personne. Ça fait des années que nous alertons le gouvernement sur cet enjeu bien précis et sur les conséquences graves de ne pas mettre en place des solutions durables. Les PAB et les ASSS en sont un exemple criant et, malheureusement, ils ne sont que la pointe de l’iceberg », explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

La CSN espère que la crise actuelle incitera le gouvernement à écouter davantage les principaux acteurs des réseaux. « La pandémie nous confirme que des changements importants doivent se faire pour assurer l’accessibilité et la qualité de nos services publics. Travaillons à faire tout le nécessaire pour passer à travers la crise », conclut Caroline Senneville.

Protocole d’urgence dans les abattoirs : la Fédération du commerce-CSN demande davantage de protection pour les employé-es

À la suite de la publication par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de recommandations intérimaires concernant l’industrie des abattoirs, le président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr,  a fait parvenir une lettre au premier ministre du Québec François Legault pour lui faire part des inquiétudes de la FC en ce qui a trait à la sécurité des travailleuses et travailleurs de l’industrie de la transformation de la viande.

Dans sa lettre, M. Bergeron-Cyr affirme être tout à fait conscient « des enjeux importants qu’occasionnent les ralentissements de l’abattage et de la transformation des viandes pour l’avenir de l’industrie. Toutefois, nous pensons qu’en maintenant les opérations à un niveau normal, cela facilitera la mise en place de meilleures mesures de sécurité et permettra d’éviter la propagation du virus et l’éventuelle fermeture complète d’autres établissements. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4 000 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, déplore entre autres que le protocole demande aux employeurs de faire respecter une distance de deux mètres entre les personnes uniquement « dans la mesure du possible », ce qui leur donne trop de marge de manœuvre, selon M. Bergeron-Cyr.

« Il faut comprendre que souvent, pour que cette mesure puisse s’appliquer, l’entreprise doit diminuer la vitesse de la chaîne de production. Plusieurs employeurs seront donc tentés d’utiliser d’autres moyens de protection, moins efficace que la distanciation sociale, afin de ne pas ralentir leurs opérations », est-il expliqué dans le texte.

La lettre précise également que la fédération est « irritée au plus haut point » par le fait que, contrairement à OIymel – l’un des principaux employeurs de l’industrie – les organisations représentant les travailleuses et les travailleurs de la transformation de la viande n’ont pas été impliquées dans l’élaboration du protocole.

Dans le même ordre d’idées, le signataire dénonce également l’absence des organisations syndicales aux rencontres de la filière porcine organisées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et auxquelles sont invités à participer tous les autres intervenants de l’industrie.

Les travailleuses et les travailleurs de l’industrie de la transformation de la viande « sont fiers de jouer un rôle essentiel afin de permettre au peuple québécois de se nourrir et de passer à travers cette crise, mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de leur propre santé et celle de leurs proches », conclut la lettre.

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Une prime insuffisante et inéquitable

« Pour le gouvernement, les travailleuses et les travailleurs du secteur public au front contre la COVID-19 n’ont pas toutes et tous la même valeur. C’est inacceptable. Ces femmes et ces hommes qui luttent pour nous méritent mieux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Après un premier arrêté ministériel en éducation, le 18 mars, qui venait suspendre certains droits des travailleuses et des travailleurs et un second le 21 mars, qui venait faire la même chose dans le secteur de la santé et des services sociaux, c’est à nouveau par une décision unilatérale que le gouvernement est venu fixer les modalités entourant la prime COVID-19, un geste fortement décrié par la CSN. « Les discussions avec le Conseil du trésor sur la prime COVID-19 étaient loin d’être terminées. Nous déplorons le manque d’écoute du gouvernement envers celles et ceux qu’il ne cesse d’appeler ses anges gardiens », ajoute Caroline Senneville.

Toutefois, au-delà de la façon de faire, la prime en elle-même est loin de satisfaire la CSN. Comme cela est libellé dans l’arrêté ministériel déposé hier, le Conseil du trésor choisit d’offrir à certains salariés du réseau de la santé et des services sociaux une prime de 8 %, et à d’autres, une prime de 4 %, alors que tous les salarié-es sont sous pression de façon continuelle durant cette crise. « La prime est nettement insuffisante; elle ignore complètement bon nombre de travailleuses et de travailleurs au front eux aussi, notamment le personnel des services de garde d’urgence et des services à domicile. »

Pour la CSN, il est clair que les iniquités qu’entraîne une prime exprimée en pourcentage sont injustifiables. « Que ce soit dans un établissement de santé, un centre de laboratoire, un domicile privé, un CHSLD ou une école, le danger est bien réel pour tout le monde et le travail de l’ensemble du personnel au front doit être reconnu et valorisé. Une prime en pourcentage, qui se traduit forcément par des montants plus bas pour les salaires les moins élevés, envoie le message aux travailleuses et aux travailleurs que de mettre sa vie en danger ne mérite pas la même reconnaissance pour toutes et tous », poursuit Caroline Senneville.

À l’instar de ce que le gouvernement a mis en place pour le secteur privé (prime de 4 $ l’heure en montant fixe et montant fixe de 100 $ par semaine), la CSN demande à nouveau au gouvernement d’établir la prime spéciale sous forme d’un montant fixe. Rappelons que la centrale syndicale a demandé, le 23 mars dernier, une série de mesures à mettre en place immédiatement pour passer à travers la crise, dont une prime de 3 $ à 4 $ l’heure pour le personnel du secteur public appelé à contribuer aux efforts des mesures d’urgence de lutte contre la COVID-19.

Depuis le début de la crise, la CSN se bat pour que la contribution de TOUS les anges gardiens soit reconnue à sa juste valeur et elle poursuivra les discussions en ce sens dans les prochains jours. « Dans le contexte actuel, le gouvernement doit faire mieux », conclut Caroline Senneville.