Le gouvernement doit jouer son rôle de chef d’orchestre

Employeurs, investisseurs, société civile, organisations syndicales et environnementales, ainsi que le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador rassemblés hier et avant-hier dans le cadre d’un sommet historique regroupant près de 300 personnes au Palais des congrès de Montréal sur le thème de la transition énergétique juste ont lancé un appel urgent au gouvernement du Québec en l’invitant à jouer son rôle de chef d’orchestre pour la réaliser efficacement.

Éric Demers

Les participants et participantes provenant de divers horizons ont dégagé un constat commun clair qui marque l’urgence de la situation. « La transition énergétique est bel et bien déjà entamée et le Québec, malgré les valeurs qui le gouvernent et les ressources dont il dispose, est en retard. Il faut agir impérativement, car cet enjeu dépasse largement le monde du travail et concerne l’ensemble de la société », ont fait valoir les panélistes regroupés en table ronde hier après-midi.

La nécessité de faire de la transition énergétique juste un enjeu de première heure sur la place publique a largement fait consensus. « Nous devons saisir cette occasion pour définir le projet de société que nous voulons, car il s’agit aussi d’un enjeu de justice sociale », ont fait valoir plusieurs intervenants. Il a été question, notamment, du besoin d’éducation, de sensibilisation et de formation que soulève cet enjeu crucial.

Photo : Cédric Martin

Une plateforme rassembleuse

Ce sommet se voulait une plateforme rassembleuse des forces vives du Québec économique, social et environnemental, des Premières Nations et de tous les groupes intersectoriels interpelés par cet enjeu incontournable qu’est la transition énergétique juste. Les coorganisateurs, conférenciers et participants ont lancé un appel à s’unir pour une transition énergétique juste en amont du sommet afin de penser et de planifier une transition énergétique durable et juste pour tous et toutes.

Les journées ont été ponctuées de panels, de conférences et d’ateliers visant à informer sur la transition énergétique juste dans sa globalité, à préparer et adapter le concept de transition énergétique juste à la réalité québécoise et à permettre aux participants et participantes d’avoir voix au chapitre. Cela a été l’occasion d’établir un état des lieux et de l’action gouvernementale nettement insuffisante au regard des changements climatiques, et de mieux cerner le concept de transition juste, de discuter des leviers et des obstacles qui se dressent dans l’industrie financière pour la mise en place d’une transition juste, et de rendre publics les résultats et les recommandations du groupe de travail multisectoriel sur les impacts de la transition énergétique sur la main-d’œuvre et les entreprises du Québec à l’horizon de 2030.

Photo : Cédric Martin

« Nous nous appuyons sur ces deux jours de présentations et de débats pour demander à toutes les formations politiques en lice pour la prochaine campagne électorale non seulement de prendre position sur la question de la transition énergétique juste, mais aussi de s’engager à inclure des moyens concrets pour la réaliser dans leur plateforme », ont conclu les coorganisateurs de l’événement.

Sit-in pour dénoncer la surcharge de travail

Des travailleuses et travailleurs de tous les titres d’emploi du CHU Sainte-Justine tiennent un sit-in symbolique aujourd’hui pour dénoncer leur surcharge de travail permanente. Ces membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) proposent plusieurs solutions durables pour donner de l’appui au personnel de l’établissement et lui permettre d’assurer véritablement un haut niveau de qualité de services qui font la renommée de l’établissement auprès des enfants et des familles du Québec.

Personnel en détresse
Les salarié-es du CHU Sainte-Justine dénoncent la surcharge de travail qui entraîne une augmentation notable des cas d’épuisement et de détresse psychologique menant à une hausse marquée des arrêts de travail pour cause de santé et de sécurité.

« On n’en peut plus. Des solutions, il en existe. Avec plus de stabilité et de meilleures mesures de conciliation travail-famille, nous pouvons améliorer les choses. Il faut que nos gestionnaires comprennent qu’il faut retourner toutes les pierres dans la recherche de solutions », explique la présidente du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine, Sophie Leclair.

« À la veille des élections, le gouvernement Couillard voudrait mettre derrière lui les années d’austérité qu’il nous a imposées. Cependant, les conséquences sur le terrain demeurent bien réelles. Il est responsable d’une grande part de cette situation, car il a obligé le CHU Sainte-Justine à comprimer son budget au point où la situation est maintenant intenable pour le personnel », poursuit le Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine, Simon Bouclin.

« Le CHU Sainte-Justine, c’est un joyau pour toutes les Québécoises et les Québécois. Pour nous, qui nous consacrons au quotidien corps et âme au mieux-être des enfants et de leur famille, c’est extrêmement frustrant de terminer notre journée de travail avec le sentiment qu’on n’a pas donné tout ce qu’on pouvait, du aux surcharges de travail et au manque de personnel, explique la présidente du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et services sociaux du Québec (STEPSQ-FP–CSN), Évelyne Crépeau.

« Ce que le personnel vit à Sainte-Justine est vécu un peu partout au Québec, rappelle la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Le problème de rareté de main-d’œuvre touche tous les secteurs d’activité. Pour remettre notre réseau public sur les rails, il faudra impérativement valoriser davantage les emplois pour les rendre plus attrayants pour la relève, améliorer l’organisation du travail et favoriser la conciliation famille-travail. Pour la CSN, c’est une priorité! »

À propos de la CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) regroupent plus de 110 000 travailleuses et travailleurs du réseau public de santé et de services sociaux dont l’ensemble des plus de 4500 salarié-es du CHU Sainte-Justine.

 

100 ans pour le droit de vote des femmes au pays

Aujourd’hui marque le 100e anniversaire du droit de vote des femmes au Canada, mais les femmes ont dû batailler fort pour l’obtenir. À partir de 1908, stimulées par le mouvement suffragiste qui prend de l’ampleur en Grande-Bretagne, les féministes canadiennes entreprennent une vigoureuse campagne pour le droit de vote au pays. Au cours de la Première Guerre mondiale, elles l’acquièrent au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta en 1916, puis en Colombie-Britannique et en Ontario en 1917. Au Québec, les hommes politiques, les journalistes et les évêques s’y opposent farouchement. L’année suivante, en 1918, le gouvernement fédéral a besoin de l’appui des femmes en temps de guerre et accorde le droit de vote à toutes les femmes de 21 ans et plus. Les Québécoises peuvent voter au fédéral, mais pas au provincial.

Pourtant, au siècle précédent, certaines femmes pouvaient voter. L’Acte constitutionnel adopté par le Parlement britannique en 1791 avait permis aux femmes propriétaires de voter au Bas-Canada, puisqu’en vertu de la loi, les femmes n’étaient pas spécifiquement exclues de ce droit. La nouvelle Constitution parut d’ailleurs très tolérante à l’époque. Les femmes ont ainsi pu se prévaloir de ce droit jusqu’en 1849, alors que sous la pression effectuée notamment par les patriotes, l’Assemblée législative bannit explicitement le droit de vote des femmes sous le gouvernement de Robert Baldwin et de Louis-Hippolyte Lafontaine.

Au Québec, non seulement Thérèse Casgrain, mais aussi Marie Gérin-Lajoie, Idola Saint-Jean de même que Léa Roback et Madeleine Parent, des figures de proue du syndicalisme et du féminisme québécois, ainsi que bien d’autres, ont mené la bataille pour le droit de vote des femmes au Québec. Elles se sont heurtées à 13 rejets de projets de loi. Il aura fallu 27 années de luttes acharnées pour que le gouvernement d’Adélard Godbout sanctionne, le 25 avril 1940, une loi promulguant le droit de vote aux femmes au Québec.

Formation en condition féminine
L’histoire des femmes au Québec vous intéresse? Les conseils centraux de la CSN offrent une formation en condition féminine qui inclut un important volet sur ce sujet. Pour en connaître davantage, contactez votre conseil central à l’adresse suivante : www.csn.qc.ca/conseils-centraux.

 

Messieurs et Mesdames les Députés, que ferez-vous de cette bouteille ?

Cette semaine, les 125 députés de l’Assemblée nationale recevront une bouteille de vin vide pour les sensibiliser à l’importance d’instaurer une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux. L’opération s’inscrit dans le cadre de la campagne Je signe pour la consigne / Verre : la fin du gaspillage.

Les députés sont invités à réfléchir aux moyens de recycler réellement cette bouteille, alors qu’aucun système de consigne n’existe au Québec et que les centres de tri peinent à traiter adéquatement le verre afin qu’on puisse y donner une seconde vie. Le Québec est la seule province avec le Manitoba à ne pas avoir de consigne sur ses bouteilles de vin et de spiritueux.

« Les députés amorcent le dernier sprint de la session parlementaire avant de se mettre en mode électoral. C’est le temps de réfléchir à ce qu’on propose aux Québécoises et Québécois. Le scandale du gaspillage du verre a assez duré. Nous invitons chaque député et leur parti respectif à s’engager à instaurer un vrai système de consigne qui, seul, peut permettre un recyclage efficace du verre », a soutenu Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux.

L’envoi spécial aux députés s’inscrit dans le cadre d’une campagne pour une consigne et accompagne la pétition qu’on peut signer en ligne sur le site de l’Assemblée nationale jusqu’au 9 juin prochain à l’adresse https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-7249/index.html

L’absence de consigne constitue un gaspillage éhonté. « Le verre déposé dans les bacs de recyclage n’est, pour la majeure partie, pas réellement recyclé. Ce faisant, une usine comme Owens Illinois doit acheter à fort prix son verre dans le reste du Canada et aux États-Unis, pendant qu’on envoie dans les dépotoirs cette précieuse matière. C’est absurde », lance Dominic Lemieux, adjoint au directeur québécois des Métallos, dont le syndicat représente les travailleurs de l’usine de fabrication de verre Owens Illinois à Pointe-Saint-Charles. De plus, en utilisant davantage de verre recyclé dans les recettes de fabrication de nouveau verre, on peut réduire les émissions de GES.

« La SAQ dispose d’un réseau de distribution efficace, bien implanté dans toutes les régions du Québec. Les camions se rendent pleins de bouteilles dans plusieurs points de distribution pour ensuite revenir vides vers les entrepôts. On peut penser un système de consigne intelligemment en tirant profit de l’extraordinaire réseau de distribution de la SAQ », explique Denis Bolduc, président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec). En ce sens, les trois syndicats invitent les parlementaires à exiger une plus grande responsabilité sociale et environnementale de la part de la société d’État qu’est la SAQ.

Une nouvelle séance de signatures

Le 26 mai prochain, journée de la consigne, les trois organisations syndicales organisent une nouvelle session de signatures devant 25 succursales de la SAQ. Ils invitent également la population à signer en grand nombre la pétition en ligne jusqu’au 9 juin sur le site de l’Assemblée nationale. Les députés quant à eux auront bientôt l’occasion de s’engager à mettre en place un système de consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux digne de ce nom, pour enfin mettre un terme au scandale du verre.

Liste des SAQ où il y aura une séance de signatures

Source :

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec FTQ)

Syndicat des Métallos (FTQ)

 

On offre le meilleur

Depuis longtemps, la CSN défend avec vigueur la grande qualité de l’expérience en centre de la petite enfance et en milieu familial régi.

Les conclusions de l’Observatoire des tout-petits soulèvent, avec raison, une question fondamentale : en tant que société, pouvons-nous laisser pour compte certains de nos tout-petits?

Pour la CSN, la réponse est sans équivoque, c’est non.

Voilà pourquoi elle lancera au cours des prochaines semaines sa campagne « On offre le meilleur », qui fera valoir les importants avantages qu’offrent les CPE et le milieu familial régi.

Restez à l’affût.

Pourquoi la transition énergétique juste est-elle importante ?

La transition énergétique est inévitable. Il est nécessaire d’unir et de faire converger les efforts de tous et de planifier le changement pour éviter une crise sociale. Toutes les industries et toutes les personnes actives de notre société seront touchées.

Voilà pourquoi notre coalition d’organisations environnementales, financières et syndicales, incluant la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Fondaction, la Fondation David Suzuki, le Fonds de solidarité FTQ et Greenpeace Canada, organise le Sommet pour une transition énergétique juste dans le but de lancer un appel à penser et à planifier une transition énergétique durable et juste pour tous et toutes.

Comment allons-nous entreprendre le passage d’une structure économique polluante à une économie faible en carbone, tout en assurant un traitement digne aux travailleurs, aux travailleuses et aux communautés affectés et en préservant la sécurité et la souveraineté énergétiques du Québec ? Il nous faudra, c’est une évidence, penser à des mesures de soutien aux personnes et aux communautés affectées, réduire les sources de gaspillage, gagner en efficacité énergétique et réduire considérablement notre dépendance envers les hydrocarbures, au bénéfice des énergies renouvelables dont le Québec est généreusement doté.

Dans ce grand chantier économique et social, le gouvernement du Québec a un rôle essentiel et incontournable que lui seul peut assumer : assurer l’encadrement législatif, réglementaire, administratif, fiscal et budgétaire à l’intérieur duquel l’effort collectif pourra se déployer le plus efficacement. Des politiques industrielles innovantes, des programmes de formation et de transition pour la main-d’œuvre des secteurs touchés par la transition, une fiscalité encourageant l’efficacité plutôt que le gaspillage ne peuvent venir que d’un gouvernement résolu et visionnaire.

Pour réussir cette transition énergétique et en tirer le meilleur parti pour l’ensemble de la société, pour placer notre économie sur la voie de la prospérité durable, le laisser-faire n’est pas une option. L’État et ses partenaires doivent jouer un rôle actif de premier plan.

Face à l’urgence d’agir, nous devons travailler en concertation. Le Sommet pour une transition énergétique juste rassemblera les forces vives du Québec économique, social et environnemental pour faire de cette transition majeure une grande réussite profitable à tous et à toutes. Cependant, pour entreprendre ce virage concrètement, il faudra que les autorités publiques emboîtent le pas.

Le Québec s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % d’ici 2030, mais les efforts sur le terrain progressent trop lentement pour atteindre cette cible. Il faut un plan de transition énergétique intégral, bâti de région en région de façon proactive. Pour le réaliser, nous voulons nous inspirer des Principes directeurs pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous proposés par l’Organisation internationale du Travail.

Parce qu’une société démocratique repose sur la participation de tous les citoyens, nous appelons toutes les organisations de la société civile et du milieu des affaires à mettre en commun leur expertise autour de cet enjeu et à dessiner ensemble notre feuille de route afin de faire du Québec un modèle en matière de lutte contre les changements climatiques.

Nous interpelons aussi le gouvernement actuel et tous les partis politiques qui participeront à la prochaine élection générale, afin qu’ils précisent comment ils entendent planifier et engager une transition énergétique juste et profitable pour tous et pour toutes, dans les meilleurs délais.

Des mesures bien accueillies par la CSN

La CSN salue la Stratégie nationale de la main-d’œuvre annoncée aujourd’hui et constate que le gouvernement du Québec a donné suite au dialogue social entamé lors de la préparation et de la tenue du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre de février 2017. « L’annonce d’aujourd’hui est le fruit des travaux sur lesquels se sont penchés les différents acteurs du marché du travail qui étaient réunis pour le rendez-vous national. Cet événement était d’ailleurs une bonne initiative, puisqu’il a conduit à l’élaboration de cette stratégie qui offre une vision globale de l’enjeu de la rareté de la main-d’œuvre et des solutions qui permettront d’agir efficacement pour y faire face, a d’entrée de jeu souligné le président de la CSN, Jacques Létourneau. La poursuite du dialogue social sera un gage de succès pour assurer la mise en place de la stratégie. »

Rappelons que dans son budget 2018, le gouvernement a pris un certain nombre d’initiatives qui se concrétisent aujourd’hui dans sa stratégie nationale. Celle-ci s’articule autour de quatre grandes orientations et permettra de mieux connaître les besoins de la main-d’œuvre actuels et à venir.

Mieux connaître le marché du travail
La CSN accueille positivement les investissements annoncés. Le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie, estime que « la première orientation permettra de rassembler toutes les informations pertinentes sur l’état du marché du travail et d’entreprendre des recherches plus pointues pour ainsi dégager un tronc commun d’informations afin de bien l’évaluer. »

Permettre l’accès au marché du travail
Cette deuxième orientation constitue un élément important de la stratégie nationale. « Avec plus de 802 millions d’investissements, elle favorisera l’insertion en emploi pour les populations les plus éloignées du marché du travail, comme les personnes handicapées, les immigrantes et les immigrants et les autochtones, souligne Jean Lortie. Le réinvestissement pour assurer la pérennité du français et l’intégration des personnes immigrantes est également indispensable après des années de coupes budgétaires. « L’enjeu de l’intégration des immigrantes et des immigrants au marché du travail est au cœur de nos préoccupations, et celle-ci passe entre autres par la maîtrise de la langue française. Par ailleurs, plusieurs régions éprouvent d’énormes problèmes pour attirer et retenir la main-d’œuvre. Nous verrons si les mesures annoncées répondent bien aux enjeux et aux attentes des régions », soutient Jean Lortie.

Formation continue de la main-d’œuvre : un début
La CSN souligne aussi les efforts déployés en matière d’accès à de la formation continue, notamment en ce qui concerne les besoins en matière de formation à temps partiel. Par contre, elle estime que le gouvernement doit élargir les mesures à l’ensemble des secteurs économiques et non pas se limiter à ceux qui sont en pénurie. La question de la formation continue de la main-d’œuvre actuelle et future doit être une préoccupation du gouvernement et demeure une responsabilité des entreprises.

L’angle mort de la stratégie nationale

« S’il y a une grande négligée dans la stratégie nationale, c’est bien la question de l’adaptation des milieux de travail aux réalités de la conciliation famille-travail-études. Attirer, recruter et retenir la main-d’œuvre de demain mérite que cette orientation de la stratégie nationale soit plus convaincante. Les enjeux de l’organisation du travail seront prioritaires dans les prochaines années et tout le monde devra y répondre, tant les syndicats que les employeurs. Là-dessus, la stratégie manque son coup », conclut Jacques Létourneau.

Une politique qui ne répond pas aux attentes

La nouvelle politique de financement des universités déposée aujourd’hui par le gouvernement libéral ne permettra pas de répondre aux attentes. « La ministre responsable de l’enseignement supérieur a fait fi de nombreuses recommandations largement partagées par la communauté universitaire. Rappelons que les travaux ont été effectués dans la plus grande opacité » a déploré d’entrée de jeu, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

La nouvelle formule de redistribution ne permettra pas de réduire la concurrence entre les établissements pour attirer davantage de clientèles. Le montant des subventions repose encore trop sur le nombre d’étudiants, sans compter l’apport financier que procurera l’effectif des étudiants internationaux. « Le sous-financement du réseau va continuer à accentuer les iniquités du modèle de financement », a précisé Mme De Sève. Une des faiblesses du financement basé sur le nombre d’étudiants équivalent à temps plein est qu’il ne tient pas compte des caractéristiques de l’effectif étudiant. « À cet effet, nous déplorons que les critères n’aient pas été modifiés pour mieux tenir compte des coûts associés aux services offerts aux étudiants à temps partiel, qui sont de plus en plus présents dans les universités ».

Du côté de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, on s’oppose notamment à la libéralisation des droits de scolarité et à ce que les étudiantes et les étudiants internationaux permettent le désengagement de l’État dans le financement de l’enseignement supérieur. « Nous nous opposons à la déréglementation des droits de scolarité pour les étudiants internationaux qui sont plus que jamais perçus comme une source de financement additionnel. L’accueil d’étudiants internationaux doit s’inscrire dans une quête d’enrichissement culturel et intellectuel et non dans une vision utilitariste ou de désengagement financier de l’État » a précisé pour sa part Jean Murdock, président de la FNEEQ–CSN.

Pour sa part, la Fédération des professionnèles note que si certains éléments de la nouvelle politique apparaissent positifs, d’autres inquiètent. « Pour nous, le soutien accru aux établissements de petite taille et la réduction du nombre d’allocations spécifiques semblent intéressants. Toutefois, les mandats stratégiques qui permettront un financement basé sur l’atteinte de cibles convenues entre le gouvernement et les universités soulèvent, chez nous, des craintes. Cela ressemble étrangement à des contrats de performance qui orienteront la réalisation de la mission des universités et le développement des programmes » a conclut Ginette Langlois, présidente de la FP–CSN.

À propos
Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université.

La Fédération des professionnèles de la CSN compte plus de 8 000 membres, principalement dans les secteurs de la santé, des services sociaux et de l’éducation, notamment des professeurs et des professionnel-les d’université.

Le consommateur en sort-il gagnant?

Dans un article paru le 8 mai dernier dans le quotidien Le Devoir, le journaliste François Desjardins présente le point de vue du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, concernant le projet de loi 141 (PL 141) sur l’encadrement du système financier. Rappelons qu’il s’agit d’un projet de loi monstre qui vient modifier plus d’une cinquantaine de lois qui touchent de près ou de loin différents aspects du système financier. Le PL 141 vient notamment permettre la vente en ligne d’assurance sans l’entremise d’un représentant certifié, que ce soit un courtier d’assurance, ou encore, un agent d’assurance lorsque l’on appelle directement chez l’assureur.

Nous pouvons lire dans l’article de M. Desjardins que, selon le ministre, « ceux qui concluent à un affaiblissement de la protection des consommateurs font une mauvaise lecture du projet de loi », et que la position du gouvernement « ne fait aucun compromis sur la protection du consommateur ». La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération du commerce–CSN sont en désaccord avec le ministre.

Nous représentons plus de 1000 travailleuses et travailleurs qui exercent fièrement le métier d’agent d’assurance au sein de la SSQ. Leur quotidien consiste à bien informer et à conseiller consciencieusement le consommateur, afin qu’il obtienne le produit d’assurance qui convient le mieux à ses besoins.

Les conséquences liées à une couverture d’assurance inadéquate peuvent s’avérer catastrophiques financièrement pour l’assuré, pouvant même parfois entraîner la faillite. Cette situation peut d’autant plus survenir s’il se croit couvert à tort. Le domaine de l’assurance est extrêmement complexe. Par exemple, saviez-vous que dans le domaine de l’assurance automobile, qui apparaît pourtant simple au premier abord, il existe un total de 42 avenants rattachés au seul formulaire des propriétaires (FPQ no 1)? Savez-vous lesquels sont pertinents pour vous?

C’est pourquoi au fil des ans, la loi a conféré un rôle important aux représentants d’assurance. En présence d’un représentant certifié, le client bénéficie d’une protection non négligeable. En effet, le représentant doit réussir un examen et obtenir un permis de pratique de l’Autorité des marchés financiers (AMF); il doit également se conformer à un code de déontologie qui l’assujettit à un comité de discipline en cas d’infraction; enfin, il doit suivre 20 heures de formation continue tous les deux ans.

Avec la vente de produits d’assurance en ligne sans représentant, la tentation sera grande de naviguer sur un site Internet de comparaison d’assurances et de cliquer sur l’offre la plus abordable sans comparer la portée des protections offertes et des exclusions des différents produits proposés sur le marché. Avec le PL 141, certaines responsabilités additionnelles ont été dévolues aux assureurs pour encadrer la vente en ligne, mais cela n’est pas suffisant. Visiblement, la manière dont la vente d’assurance en ligne sera encadrée créera deux standards de protection distincts pour le consommateur, soit l’assurance est distribuée en ligne sans l’entremise d’un représentant certifié, soit elle l’est par un moyen traditionnel (rencontre en personne ou téléphonique avec un représentant).

Certains diront que la formule envisagée donne le choix au consommateur, puisqu’en tout temps lors du processus en ligne, il pourra contacter un agent d’assurance pour obtenir des conseils. Or, l’agent d’assurance n’est pas seulement là pour répondre aux questions des consommateurs ; son rôle consiste aussi à vérifier certains éléments d’information et à poser des questions pour clarifier les besoins du client, qui ne s’y connaît pas nécessairement en matière d’assurance.

Si le ministre Leitão souhaite réellement ne faire aucun compromis sur la protection du consommateur, le seul choix qui lui reste, selon nous, est d’encadrer la vente d’assurance en ligne de manière à ce que le client maintienne l’accès aux conseils des représentants d’assurance.

Nous déplorons par ailleurs le fait que cet important enjeu soit noyé dans un projet de loi aussi volumineux. Nos gouvernements doivent mettre fin à cette habitude qu’ils ont depuis quelque temps de se servir de projets de loi « mammouth » pour faire avaler des décisions politiques qu’ils savent délicates ou impopulaires.

La menace qui pèse sur les emplois dans le secteur des assurances crée une grande inquiétude chez les travailleuses et travailleurs. Mais qu’ils soient rassurés, la CSN et la Fédération du commerce–CSN poursuivront leurs interventions pour dénoncer les effets néfastes du PL 141.

Le gouvernement Couillard forcé de maintenir le poste de commissaire à la santé et au bien-être face à la pression populaire

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se réjouit que le gouvernement Couillard soit forcé de revenir sur sa décision insensée d’abolir le poste de Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE). L’opposition à cette décision gouvernementale est venue de toute part. Pour la CSN, il est nécessaire de donner les moyens au commissaire d’analyser les politiques gouvernementales en santé et services sociaux afin de mesurer leurs effets sur l’offre de services à la population, et ce, en toute indépendance.

« L’abolition du poste de Commissaire à la santé et au bien-être ne faisait tout simplement aucun sens. Le rôle de chien de garde que joue le commissaire est primordial pour l’amélioration du réseau public de santé et de services sociaux. Les nombreux rapports qu’il a publiés au cours des dernières années témoignent de l’importance de son travail. Pendant tout son mandat, le gouvernement Couillard s’en est pris aux contre-pouvoirs qui sont en mesure d’analyser ses réformes. Cette façon de faire nuit à la démocratie » explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

La CSN propose 15 solutions pour améliorer le réseau, au sein d’une alliance inédite, réunissant médecins, patients, cadres et salarié-es. Parmi ces solutions, certaines concernent la gouvernance du réseau, notamment la nécessité de maintenir le poste de CSBE.

Vote à 91 % en faveur du recours à la grève générale illimitée

Environ 1350 travailleuses ont déclenché ce matin une quatrième journée de grève pour dénoncer la lenteur des négociations et les nombreux reculs souhaités par l’Association patronale des CPE de Montréal-Laval et les directions de 57 CPE. Elles ont profité de cette journée pour se réunir en assemblée générale extraordinaire afin de prendre connaissance des derniers développements à la table des négociations et pour voter à 91% un mandat de grève générale illimitée à être exercée au moment jugé opportun.

« Malgré des débrayages les 30 octobre, 18 et 19 avril derniers, explique Nathalie Fontaine, vice-présidente à la négociation du Syndicat des travailleuses des CPE de Montréal et Laval–CSN, le recours à la grève d’aujourd’hui est devenu nécessaire pour se faire respecter par cette association patronale, qui ne veut surtout pas reconnaître notre savoir-faire. Dans les faits, les seuls retours de l’APCPE à la table de négociation sont souvent situés en dessous du statu quo. Il est plus que temps que les employeurs et les conseils d’administration des CPE concernés changent leur mandat afin que nous arrivions à un règlement satisfaisant très rapidement. »

Après 30 séances de négociation depuis octobre, la partie patronale tente toujours d’imposer ses vues et des reculs majeurs sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires de travail, la liste de rappel et l’application de l’ancienneté. « Ce sont des aspects fort importants pour nos travailleuses, car c’est leur quotidien qui risque d’être affecté. Les employeurs veulent leur enlever des droits pour imposer leur seule vision patronale, ce qui est inacceptable pour nous », ajoute la vice-présidente du syndicat.

Pour Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN : « Il est invraisemblable de voir une association patronale mépriser de la sorte ces femmes qui se dévouent corps et âme depuis des années auprès des enfants, en leur demandant de sacrifier leur environnement et leurs conditions de travail. Nous allons continuer à les appuyer pour qu’elles obtiennent ce que plus de 9000 autres travailleuses de CPE membres de la CSN ont obtenu : une entente respectueuse et conforme à leurs attentes. »

Rappelons que les CPE membres de l’APCPE et de l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE) dont elle fait partie se sont retirés du processus de négociation nationale en quittant la table, à l’hiver 2016. Le 6 novembre dernier, une entente nationale est intervenue avec le gouvernement et plusieurs associations patronales, ce qui a permis de clore la négociation de clauses d’ordre pécuniaire et non pécuniaire. Outre ces travailleuses en CPE de Montréal et de Laval, pas moins de 600 autres collègues des CPE de l’Estrie et du Cœur du Québec font face aux mêmes obstacles dressés par l’APNCPE.

À propos des CPE et de la CSN

Le Syndicat des travailleuses des CPE de Montréal et Laval–CSN, représente près de 2500 travailleuses dans 107 CPE, totalisant 157 installations, dont 86 installations sont fermées en raison de la grève d’aujourd’hui. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, qui regroupe quelque 11 000 travailleuses en CPE, de même qu’au Conseil central du Montréal métropolitain, qui compte près de 100 000 membres dans la région. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans douze autres conseils centraux au Québec.

Pour une loi adaptée au travail d’aujourd’hui

Dans son ensemble, la CSN accueille favorablement les modifications proposées à la Loi sur les normes du travail (LNT). Cependant, lorsqu’il est question des normes du travail, il importe de regarder les problèmes sous plusieurs angles afin de trouver les solutions les plus appropriées. C’est pourquoi la CSN, de passage à la commission parlementaire sur les modifications à la LNT adopte une approche proactive et propose d’aller un peu plus loin sur certains enjeux précis.

« D’entrée de jeu, on constate qu’un chantier sur la conciliation famille-travail-études a été lancé dans le cadre de cette réforme, explique Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN. Nous saluons le travail du gouvernement qui fait un pas dans la bonne direction en imposant la rémunération pour deux des dix jours de congé pour maladie ou obligations familiales prévus à la loi. La LNT constitue le contrat de travail des salarié-es les plus vulnérables de la société et nous sommes d’avis que toute perte de revenu constitue un obstacle majeur à la prise de congé pour plusieurs d’entre eux. Nous croyons que le gouvernement devrait même aller un peu plus loin et augmenter le nombre de journées rémunérées, afin de donner une réelle chance aux travailleuses et aux travailleurs qui se retrouvent sans traitement alors qu’ils doivent prendre soin de leur santé ou de celle de leur famille. »

« Pour ce qui est des horaires et des heures de travail, nous sommes heureux de constater qu’une personne salariée pourra refuser de travailler plus de deux heures au-delà de ses heures habituelles quotidiennes, plutôt que l’actuel “quatre heures”, souligne Caroline Senneville. Cependant, la LNT ne prévoit toujours pas qu’on puisse refuser ces heures sans condition, un problème qui pourrait être réglé aisément. D’un autre côté, nous croyons que la modification voulant que les employé-es aient maintenant le droit de refuser du travail offert moins de cinq jours à l’avance est insuffisante. La loi doit prévoir une mécanique claire permettant aux travailleuses et aux travailleurs de connaître leur horaire de travail cinq jours à l’avance. Pour l’instant, le projet de loi fait reposer le choix de refuser des heures de travail sur les épaules des salarié-es, et la LNT ne prévoit aucune garantie que les heures ainsi refusées pourront être reportée. Dans une optique d’amélioration de la conciliation famille-travail-études, il faut que la LNT permette réellement aux salarié-es d’organiser leur vie familiale à l’avance. Finalement, concernant les heures de travail, le gouvernement doit mettre en place des règles de déconnexion, faisant en sorte qu’un salarié ait le droit d’être coupé de toutes communications relatives à son travail en dehors de ses heures de travail. Le projet de loi privé sur le droit à la déconnexion est une avenue intéressante à ajouter aux modifications à la LNT. »

« La conciliation famille-travail-études est une réalité du travail d’aujourd’hui qui prend de plus en plus de place, notamment avec l’arrivée des jeunes sur le marché du travail et la réalité de plusieurs emplois qui changent et qui comportent des horaires élargis et une connexion permanente avec les employé-es. Dans ce contexte, le travail de réforme du gouvernement est intéressant, mais ce dernier doit pousser sa réflexion jusqu’au bout et faire les choix qui s’imposent pour réellement donner à la main-d’œuvre d’aujourd’hui une loi claire qui la protège sans retenue », ajoute Caroline Senneville.

Autres modifications à la LNT

Le projet de loi ne se limite pas qu’à la condition famille-travail-études, plusieurs autres aspects sont abordés. Sans entrer dans le détail pour chacun de ces points, la CSN tient à en souligner quelques-uns.

« Pour ce qui est des pourboires, nous réitérons qu’il est impensable de modifier l’article 50, insiste Caroline Senneville. Ce qui est perçu par certains comme une mesure de valorisation des métiers aurait comme conséquence de répartir les pourboires de façon arbitraire. Des solutions plus appropriées sont mises de l’avant par la CSN et permettraient de répondre adéquatement aux problèmes d’attraction et de rétention dans ce milieu. »

« La CSN appuie également plusieurs mesures concernant les disparités de traitement, poursuit Caroline Senneville. Nous saluons notamment la modification qui interdirait que le taux de salaire, la durée et l’indemnité de vacances soient réduits uniquement sur la base de la différence de statut entre des salarié-es travaillant à temps partiel ou à temps plein. Il en va de même pour l’élargissement de la loi afin que l’ensemble des avantages sociaux soit pris en considération lorsqu’il est question de disparité de traitement. Cependant, nous considérons que l’article 46 du projet de loi continue de légitimer certaines situations discriminatoires et illégales existantes. Cette situation maintiendra des iniquités pour plusieurs travailleuses et travailleurs qui les subissent. Sans que les mesures de la LNT soient applicables de manière rétroactive, nous croyons que les modifications devraient comprendre une mention claire selon laquelle la distinction fondée sur la date d’embauche concernant les régimes de retraite ou les avantages sociaux doit se résorber rapidement. »

« Finalement, la CSN apprécie l’effort consenti par le gouvernement pour mieux encadrer les agences de placement et élargir la défense des travailleurs étrangers temporaires, continue Caroline Senneville. Par exemple, l’ajout de mesures qui assurent aux salarié-es d’agence un taux de salaire identique à celui payé à celles et ceux de l’entreprise cliente pour effectuer les mêmes tâches dans le même établissement est un pas dans la bonne direction. Cela dit, en ce qui concerne les agences, la loi prévoit actuellement que le gouvernement pourra établir des règlements concernant plusieurs aspects de la relation entre agence et entreprise cliente. Nous croyons que toutes les mesures devraient être encadrées par la loi plutôt que par voie réglementaire afin d’uniformiser les conditions applicables aux agences, aux entreprises clientes et aux travailleuses et travailleurs des agences. »

« La CSN défend les travailleuses et les travailleurs du Québec et reconnaît qu’un effort est fait pour améliorer la protection minimale qu’offre la LNT, mais il faut aller plus loin », conclut Caroline Senneville.

La CSN salue le réinvestissement en soutien à domicile

« Les 95 millions d’investissements supplémentaires en soutien à domicile, annoncés ce matin par le ministre Barrette, devront impérativement servir à renforcer le rôle du secteur public et des équipes interdisciplinaires des CLSC si on souhaite améliorer durablement la situation. Nous saluons cette annonce qui va dans le bon sens et nous en appelons à toutes les directions des établissements pour qu’elles travaillent avec les syndicats afin de réunir les conditions nécessaires à rendre ces emplois plus attrayants afin qu’on puisse pourvoir ces postes et véritablement agir sur les surcharges de travail.»

Jean Lacharité a pris la parole notamment pour plaider en faveur du renforcement du réseau public et dénoncer le recours croissant au minutage des actes en soutien à domicile.

C’est ainsi que le vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jean Lacharité, commente d’investissements faite en marge du Forum sur les meilleures pratiques : usagers, CHSLD et soutien à domicile, qui s’est tenu hier et aujourd’hui, à Québec. La CSN y a plaidé pour une plus grande place du personnel du réseau public dans la recherche de solutions.

Le 24 avril, la CSN tenait un forum provincial sur l’amélioration du soutien à domicile. Des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS), des travailleuses et travailleurs sociaux, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes et des infirmières, notamment, ont pris part à ces échanges. Quant aux pistes d’amélioration à explorer en soutien à domicile, il en est ressorti qu’il faudra :

  • mieux définir l’offre de soins et de services à domicile;
  • investir à la hauteur des besoins;
  • stopper la privatisation;
  • favoriser le travail interdisciplinaire;
  • reconnaître et mieux soutenir les proches aidants.

Pour la CSN, qui a notamment présenté les les faits saillants de son propre forum du 24 avril, les salarié-es qui travaillent en soutien à domicile ont soif de contribuer à améliorer les services. « Les solutions, ils les connaissent, poursuit Jean Lacharité. Leur imposer le minutage des soins et une surcharge de travail est une mauvaise avenue, non seulement pour leur qualité de vie au travail, mais surtout pour la qualité des services auxquels les Québécoises et les Québécois ont droit. De même, la privatisation de ces services nuit à la prévention, car les agences privées de personnel ne font pas partie des équipes interdisciplinaires des établissements comme les ASSS. De plus, cela mine l’objectif d’assurer une continuité dans les soins. »

« Les techniciennes, les techniciens et les professionnel-les qui œuvrent en soutien à domicile vivent une détresse importante. La pression croissante, la surcharge de travail et le manque de moyens adéquats mènent à de l’insatisfaction au travail, car ils voient bien que le réseau public n’arrive pas à assurer à toutes et à tous un niveau de services suffisant pour améliorer leur qualité de vie et prévenir la détérioration de leur état de santé. L’investissement dans le soutien à domicile doit s’accompagner de mesurer structurantes pour enrayer la pénibilité du travail qui nuit à l’embauche et à la rétention des intervenants et intervenantes », ajoute Danny Roy, président du Syndicat des techniciennes, techniciens et professionnèles de la Capitale nationale (FP–CSN).

Relever les conditions de travail
La CSN ne croit pas qu’on pourra favoriser les meilleures pratiques en s’appuyant sur des salarié-es épuisés et mal rémunérés. En soutien à domicile, les travailleuses du secteur privé gagnent à peine plus que le salaire minimum. Dans le secteur public, les ASSS attendent toujours une véritable reconnaissance, car on leur a délégué plusieurs actes ces dernières années sans revoir leur rémunération.

Dans les CHSLD, les mauvaises conditions de travail — salaires, surcharge de travail, horaires compliqués, postes précaires — font en sorte que les établissements peinent à recruter des préposé-es aux bénéficiaires, et ce, malgré l’engagement formel du ministre Barrette. Par ailleurs, il faudra bien reconnaître un jour qu’il manque de places dans les CHSLD.

« Nous partageons le constat selon lequelle les préposés aux bénéficiaires sont au cœur des processus d’amélioration de la qualité dans les CHSLD tout comme les auxiliaires aux services de santé et sociaux le sont dans le soutien à domicile, poursuit le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Guy Laurion. Il importe aussi qu’ils soient placés dans des conditions qui leur permettent d’exercer pleinement leurs compétences, ce qui est souvent difficile, notamment en raison des surcharges de travail. Lorsque le personnel est reconnu et valorisé, et qu’il est appuyé par la direction, sa contribution est souvent de grande valeur en termes d’amélioration de la qualité des soins. »

Avec plus de 100 000 membres en santé et services sociaux, dans toutes les catégories professionnelles, la CSN est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur de la santé et des services sociaux, notamment dans le soutien à domicile. Aux côtés de médecins, de cadres et d’usagers, la CSN prône une série de solutions pour remettre le réseau sur ses rails. Ces solutions peuvent être consultées au 15solutions.org.

Grève nationale et manifestation à Québec

Le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) a déclenché une grève nationale marquée par une manifestation aux abords de l’Assemblée nationale à Québec.

« La grève nationale d’aujourd’hui touchera près de 74 000 élèves d’une vingtaine de commissions scolaires, dans plusieurs régions au Québec. Tous les syndicats en grève se sont dotés d’un mandat, en assemblée générale, par voie de scrutin secret. Nous maintenons toujours la revendication formulée l’automne dernier, soit celle de l’obtention de la part du gouvernement du Québec, dans les plus brefs délais, d’une enveloppe budgétaire supplémentaire de 26,75 millions $, fermée et dédiée à l’amélioration de nos conditions de travail », de préciser Stephen P. Gauley, président du STS.

À la suite d’une rencontre portant sur cette problématique avec Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, le 17 avril dernier, la Confédération des syndicats nationaux attend toujours une réponse dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec. À ce jour, la seule décision qu’a prise le gouvernement fut de mettre un terme à la possibilité qu’avaient les commissions scolaires d’utiliser à d’autres fins 50 % des surplus générés par les enveloppes du transport scolaire. Cette réponse demeure nettement insuffisante, en plus de ne rien régler à la problématique fondamentale. Pour leur part, certaines commissions scolaires n’ont pas du tout apprécié l’abolition de cette mesure.

« Le 8 février dernier, la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), qui représente la presque totalité des transporteurs scolaires du Québec, a reconnu la problématique de la pénurie de main-d’œuvre, tout en validant le constat de début de crise dans leur domaine. Trois transporteurs de la ville de Laval ont également exposé leur important manque de main-d’œuvre dans les médias. À plusieurs autres endroits, des circuits n’ont pas été effectués, ou ont été effectués en retard, ou menacent de ne pas être effectués en raison de ce manque de conductrices et conducteurs. Cette menace de perte du service nous démontre que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème systémique, d’ajouter Denis Marcoux, président de la FEESP–CSN. Nous attendons toujours l’annonce d’une solution durable à cette crise qui risque de dégénérer si le gouvernement n’agit pas rapidement. »

« Les graves problèmes actuels d’attraction et de rétention des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires sont directement liés aux conditions de travail dérisoires qui sévissent depuis plus de 25 ans dans ce secteur. Nous réitérons donc notre souhait de voir le gouvernement poser des gestes concrets qui règleront ce problème une fois pour toutes. Seul un financement adéquat garantira la pérennité de cet important service public sur lequel comptent des centaines de milliers de parents tous les jours d’école », de préciser Jacques Létourneau, président de la CSN.

Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 $ —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum fixé au 1er mai dernier à 12 $ l’heure, sans autres avantages sociaux. En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire étaient déjà sous-payés d’environ 8,5 % en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, qui fut mis en œuvre par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un projet-pilote dangereux, selon les agents correctionnels

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) est très préoccupé par l’annonce faite aujourd’hui concernant la mise en œuvre d’un programme d’échange de seringues en prison (PESP) dans deux établissements carcéraux fédéraux, un au Nouveau-Brunswick et un en Ontario. Ce projet-pilote, proposé par Service correctionnel Canada au ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale en février dernier, sera implanté dans les prochaines semaines, sans mesures de sécurité supplémentaires et sans formation additionnelle pour les agentes et agents correctionnels.

« Par ce programme, qui représente un tournant dangereux, le SCC choisit de fermer les yeux sur le trafic de stupéfiants dans nos établissements. Il choisit d’encourager des activités criminelles à l’intérieur des murs au lieu d’investir dans les soins et le traitement des détenu-es toxicomanes ou porteurs de maladies infectieuses », affirme Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN. Le syndicat souligne que le programme d’échange d’aiguilles en établissement est en totale contradiction avec la mission du service correctionnel, qui est de contribuer à la sécurité publique en incitant activement et en aidant les délinquants à devenir des citoyens respectueux des lois. « Et qu’en est-il de la politique de tolérance zéro du SCC pour la présence de drogues dans les établissements? »

Selon ce qu’a appris le syndicat, les détenu-es qui consomment des drogues par voie intraveineuse pourront, après évaluation, obtenir des aiguilles et les conserver dans leur cellule. « En plus du danger que représente la circulation d’aiguilles pour le personnel et pour l’ensemble de la population carcérale, il y a aussi toute la notion d’Évaluation de la menace et des risques (EMR) qui doit être révisée. Lorsqu’un détenu va s’injecter avec une aiguille fournie par le SCC, les agentes et agents correctionnels feront quoi? Ils le regarderont faire ou entreront dans la cellule pour l’en empêcher? », ajoute M. Godin.

Avec la vague de surdoses, particulièrement suite à la crise du fentanyl, et le manque de ressources médicales 24/7 dans les pénitenciers, UCCO-SACC-CSN considère que l’implantation de ce programme présentera un risque réel pour les agents correctionnels et mettra en danger la vie de nombreux détenus. « Nous croyons fermement que le rôle du système correctionnel est de réduire l’approvisionnement, et l’utilisation de drogues dans les établissements. Ce n’est pas une mince tâche mais il ne faut pas baisser les bras. Il faut ajouter des ressources pour y arriver », conclut Jason Godin.

Offres acceptées à 54,2 %

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de SICO, à Beauport, ont accepté hier à 54,2 % les dernières offres patronales. Ce vote à scrutin secret, tenu en assemblée générale, met fin à la grève générale qui durait depuis le 12 avril dernier.

La convention collective, d’une durée d’un an et demi, prévoit des augmentations de salaire de 2,5 %, rétroactives au 1er novembre 2017 et des augmentations de 1,5 % au 1er novembre 2018. La convention collective arrivera à échéance le 31 mars 2019.

C’est l’incertitude quant au renouvellement du contrat avec RONA, principal client de l’usine, qui a mené à la signature d’une convention collective plus courte qu’à l’habitude. Les membres du syndicat n’ont pas accepté de gaieté de cœur cette issue.

« À la lumière des résultats, il est apparent pour nous que les relations de travail et le climat de confiance sont à reconstruire à l’usine », a déclaré Sylvain Carbonneau, président du Syndicat des employé-es de SICO inc. (CSN).

Entrée sur le marché du travail retardée pour 24 nouvelles sages-femmes : le RSFQ sonne l’alarme

Au lendemain de la Journée internationale de la sage-femme, le 5 mai, la direction du programme pour la pratique sage-femme de l’Université de Trois-Rivières, les étudiantes sage-femme et le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) s’inquiètent grandement du lockout décrété le 1er mai à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elles demandent à l’institution d’y mettre un terme immédiatement.

Pas moins de 24 finissantes devaient commencer à travailler dès le mois de mai, dans un contexte de grave pénurie de sages-femmes au Québec. L’UQTR est la seule université québécoise à offrir la formation de sage-femme. « Nos étudiantes sont attendues avec impatience dans les maisons de naissances pour répondre aux services à la population. Leur présence est essentielle pour pallier le manque de ressources et le remplacement de vacances. Leurs contrats de service établis avec les établissements seront compromis si elles ne peuvent être diplômées rapidement », mentionne Lucie Hamelin, directrice du programme à l’UQTR.

Déjà difficile, l’accessibilité aux services de sage-femme offerts dans plusieurs CISSS et CIUSSS du Québec est maintenant compromise. La présidente du RSFQ, Mounia Amine, ne cache pas son inquiétude grandissante et son incompréhension face aux mesures prises par l’UQTR : « Depuis deux ans, plusieurs contrats sont affichés à répétition, les équipes ne réussissent pas à recruter de nouvelles sages-femmes. De nouveaux services de sage-femme sont actuellement en démarrage après de nombreuses années d’attente sur le terrain, mais il y a un manque de ressources humaines aujourd’hui pour répondre aux besoins des familles du Québec. Le conflit à l’UQTR doit se régler dans les plus brefs délais pour que ces 24 futures diplômées puissent prêter main-forte sur le terrain. ».

Gabrielle Filiou-Chénier, présidente de l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec ajoute : « Les finissantes sont prêtes à travailler, mais le conflit actuel met en péril leur diplomation. Nombre d’entre elles ne pourront honorer les contrats qui leur ont été attribués. Les stages à débuter sont sur la glace, ce qui retarde ainsi toutes les cohortes dans l’atteinte de leurs objectifs cliniques. La durée du conflit aura un impact direct sur le nombre de nouvelles sages-femmes prêtes à intégrer le réseau cette année et les suivantes. »

Aujourd’hui, les divers acteurs de cette profession prennent la parole pour dénoncer cette situation et sonner l’alarme afin d’éviter des bris de services potentiels advenant un retard de la diplomation, compte tenu du manque criant de sages-femmes, et ce, dans toutes les régions du Québec. Les impacts de ce lockout seront immédiats et affecteront autant le développement que le maintien de ces services de première ligne aux femmes et aux familles du Québec. « Nous demandons aujourd’hui la fin du lockout. L’Université doit faire marche arrière et prendre conscience des impacts dévastateurs de cette action sur l’ensemble de la société. Si elle n’agit pas, le RSFQ a l’intention d’interpeler le ministère de la santé et des services sociaux pour qu’il s’en mêle. Ça ne peut pas durer », conclut Mounia Amine.

Un pas dans la bonne direction, mais des questions demeurent

Les syndicats de La Presse affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) accueillent favorablement la nouvelle structure organisationnelle proposée par La Presse et Power Corporation dans la mesure où celle-ci assurera l’indépendance de l’information et le maintien des emplois.

La nouvelle structure soulève de nombreuses questions qui devront être abordées dans les prochains jours avec les syndicats.

Cette nouvelle structure devra aussi assurer une plus grande transparence des finances, surtout dans la mesure où d’autres sources de financement viendront s’ajouter aux revenus de l’entreprise.

« Une fiducie d’utilité sociale devrait compter une pratique de transparence économique et de gestion collaborative, sinon participative. Par conséquent, les employé-es veulent aussi avoir une place au nouveau conseil d’administration », souligne Charles Côté, président du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse et porte-parole de l’intersyndicale CSN de La Presse.

Les syndicats rappellent également qu’ils sont en négociation pour le renouvellement des conventions collectives et qu’ils ont fait des propositions qui contiennent des concessions importantes pour assurer l’avenir de La Presse. Après 28 mois de négociations, les représentants syndicaux espèrent pouvoir conclure rapidement une nouvelle entente.

Rappelons qu’avec l’appui de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), les syndicats de La Presse affiliés à la CSN ont travaillé ces derniers mois à faire reconnaitre l’importance de l’information et de la liberté de la presse dans notre société.

« Les efforts de la FNC–CSN ont mené à des programmes provinciaux d’aide aux médias qui totalisent plus de 100 millions de dollars. Le gouvernement fédéral a aussi démontré une ouverture à soutenir la presse écrite imprimée ou numérique à la condition que le financement public soit octroyé à des organisations à but non lucratif », précise Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.

La FNC a toujours soutenu que l’information doit être traitée comme un bien d’utilité publique et que les gouvernements devaient agir en ce sens.

Les syndicats saluent l’importante contribution de Power Corporation et de la famille Desmarais aux succès de La Presse depuis plus de 50 ans.

« Nous avons toujours pu faire notre travail en toute indépendance et nous remercions les Desmarais d’avoir respecté le travail des journalistes pendant toutes ces années. La nouvelle structure devra continuer de préserver cette indépendance journalistique », conclut monsieur Côté.

Les syndicats de La Presse et de Nuglif affiliés à la FNC–CSN regroupent près de 240 employé-es de la rédaction, des services administratifs et des services informatiques.

La FNC–CSN regroupe des syndicats autonomes de salarié-es ainsi que des travailleuses et des travailleurs contractuels de l’industrie des communications et de la culture. Ce regroupement permet aux quelque 6000 membres regroupés dans 88 syndicats de se donner des outils pour assurer leur représentation, pour négocier des ententes collectives de travail qui assurent le respect de leurs droits et de leur indépendance journalistique. Dans une perspective du droit public à l’information, la fédération défend également les libertés de presse et d’expression.

Sources :

Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (STIP – FNC–CSN)

Syndicat des travailleuses et travailleurs du centre informatique de La Presse (STTCILP – FNC–CSN)

Syndicat des employés de bureau de journaux (SEBJ – FNC–CSN)

Nouvelle grève des 350 travailleuses les 8 et 9 mai

Devant la lenteur extrême des négociations et de nombreux reculs souhaités par l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE) en Mauricie et Centre-du-Québec et les directions de 13 CPE dans le Cœur du Québec, 350 travailleuses vont déclencher une nouvelle grève de deux jours, les 8 et 9 mai. Pour marquer leur impatience, elles manifesteront devant chaque installation pour réclamer une réelle accélération des pourparlers dans le but de conclure leurs conventions collectives, échues depuis plus de trois ans. La grève générale illimitée n’est pas exclue, un mandat ayant été voté à 90,2 % le 8 avril dernier.

« Malgré des débrayages les 30 octobre, 13 mars et les 19 et 20 avril derniers, constate Dominique Jutras, présidente du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs en CPE du Cœur du Québec, les négociations demeurent extrêmement ardues alors que l’APNCPE a refusé de reconnaître l’entièreté de l’entente nationale du 6 novembre dernier, ce qui requière énormément de temps et d’énergie puisqu’on doit tout renégocier, de A à Z. C’est sans compter que l’APNCPE exige plusieurs reculs inacceptables. »

Après plusieurs séances de négociation, dont une a eu lieu le 4 mai devant une conciliatrice du ministère du Travail, la partie patronale tente toujours d’imposer ses vues et des reculs majeurs sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires de travail, la liste de rappel et l’application de l’ancienneté. « Ce sont tous des éléments que les travailleuses ont à cœur », ajoute la présidente du syndicat.

Rappelons que les CPE membres de l’APNCPE se sont retirés du processus de négociation nationale en quittant la table nationale, à l’hiver 2016. Le 6 novembre dernier, une entente nationale est intervenue avec le gouvernement et plusieurs associations patronales, ce qui a permis de clore la négociation de clauses d’ordre pécuniaire et non pécuniaire. Outre ces travailleuses en CPE, pas moins de 1600 autres collègues des CPE de l’Estrie et de Montréal et Laval font face aux mêmes obstacles dressés par l’APNCPE.

Liste des CPE en grève dans le Cœur du Québec :

CPE Saute-Mouton, CPE Le Papillon enchanté, CPE coopératif Les P’tites Abeilles, CPE Fleur de soleil, CPE La Tourelle de l’Énergie, CPE Gripette, CPE Margo la Lune, CPE Le Manège des Tout-Petits, CPE La Maisonnée, Centre coopératif de la petite enfance La Maison des Amis – région 17, CPE La Clé des Champs, CPE L’arbre enchanté, CPE Jean-Noël Lapin.

À propos des CPE et de la CSN

Le Syndicat régional des travailleuses et des travailleurs en CPE du Cœur-du-Québec – CSN compte 25 centres de la petite enfance regroupant plus de 800 travailleuses. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ainsi qu’au Conseil central du Cœur du Québec. La CSN regroupe pour sa part quelque 300 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activités tant publics que privés.

Six jours de grève d’heures supplémentaires pour les employé-es des services d’entretien

Face aux demandes de reculs importants souhaités par la Société de transport de Montréal (STM) dans le cadre du renouvellement de la convention collective, les membres du Syndicat du transport de Montréal–CSN augmenteront la pression en lançant une grève d’heures supplémentaires. Pour six jours consécutifs, du 7 mai 2018 à minuit au 12 mai 2018 à minuit, les travailleuses et les travailleurs des services d’entretien de la STM n’effectueront aucune heure supplémentaire, n’accepteront aucune demande de cumul d’heures (heures de travail reportées) et refuseront les changements temporaires de poste, et ce, en fonction d’un horaire de travail préétabli selon les heures de pointe. En bref, pour six jours, il n’y aura aucune forme de travail en dehors des heures régulières prévues, sauf en cas d’urgence.

« Ça n’a pas de bon sens de traiter les travailleuses et les travailleurs comme cela, s’insurge Gleason Frenette, président du syndicat. Les employés du transport en commun ont été attaqués de toutes parts depuis plusieurs années. En 2014, la loi 15 a été adoptée, ce qui a permis à notre employeur de renier les ententes dans les régimes de retraite. Ensuite, la loi 24 est entrée en vigueur à la fin de 2016, attaquant nos droits fondamentaux de négocier. Finalement, la STM a déposé ses demandes contenant plus d’une centaine de reculs en lien avec notre convention collective. Ça fait déjà un an qu’on est en discussion avec la partie patronale et après toutes ces séances de négociation, ils maintiennent des propositions qui viendraient changer totalement nos conditions de travail. Là, ça va faire, les membres sont écoeurés, on n’a plus le choix si on veut se faire respecter, c’est la grève. »

« C’est une question de conditions de travail, oui, mais c’est avant tout une question de qualité de vie, poursuit Gleason Frenette, ça aura entre autres des impacts sur la conciliation famille-travail pour plusieurs de nos membres. Il faut rappeler que le problème a d’abord été causé par un gel d’embauche à la suite des coupes budgétaires de la ville de Montréal. La STM a trouvé comme solution d’augmenter l’offre d’heures supplémentaires. Évidemment, au syndicat, on ne souhaite jamais ça. Nous, on le dit depuis longtemps, le problème, c’est qu’il manque de monde. L’embauche est la solution logique afin d’améliorer l’expérience client que nous voulons tous. »

« La négociation, ça se joue à deux, lance Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). À beaucoup d’égards, la STM a des demandes incompatibles avec celles du syndicat. La “souplesse” qu’elle exige n’est qu’un synonyme de détérioration des conditions de travail pour nos membres et on ne peut pas laisser passer ça. »

« Il ne faut pas oublier que ce sont des milliers de bons emplois dans la région de Montréal dont il est question ici, ajoute Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). C’est un message très négatif que la STM envoie aux Montréalaises et aux Montréalais en ne reconnaissant pas à sa juste valeur le travail de ses employé-es de services d’entretien qui travaillent fort pour offrir un bon service à la population. »

« Comment voulez-vous que les membres du syndicat acceptent des ouvertures à la sous-traitance ou au recours aux agences? Ça serait complètement irresponsable de la part du syndicat d’aller dans cette direction. La CSN est derrière toutes les travailleuses et tous les travailleurs des services d’entretien de la STM et nous appuierons leur lutte », conclut Véronique De Sève, vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux.

Le syndicat confirme que la négociation se poursuit, mais insiste sur l’importance de trouver des solutions qui répondront aux attentes des deux parties.