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Les travailleurs syndiqués ont pris la parole et ont rappelé aux dirigeants que le conflit perdure

Accompagné du vice-président de la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN), monsieur David Bergeron-Cyr, le vice-président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Couche-Tard des Laurentides – CSN et préposé à Boisbriand, monsieur François Desjardins, a tenu à rappeler, à l’occasion de l’assemblée annuelle des actionnaires de Couche-Tard qui s’est tenue le mardi 25 septembre à Laval, que le conflit opposant les préposé-es syndiqués et Couche-Tard perdure toujours, près de trois ans après la syndicalisation du premier dépanneur. Plus encore, monsieur Desjardins a tenu souligner que la solidarité et la détermination de ses troupes étaient plus fortes à mesure que le temps passait, contrairement à ce que pourraient en penser les dirigeants.

« Les dirigeants de Couche-Tard semblent s’inspirer des vieilles méthodes américaines du Union busting, croyant qu’en laissant le conflit s’enliser, les gens vont s’essouffler. J’ai des petites nouvelles pour monsieur Bouchard : nous sommes bien en vie, plus solidaires que jamais et bien déterminés à nous faire enfin respecter ! » s’est exclamé hier monsieur Desjardins à la sortie de l’assemblée des actionnaires.

« À l’occasion de l’assemblée annuelle, des actionnaires soucieux de la responsabilité sociale de l’entreprise, tels que Bâtirente de même que le Fonds Basile-Moreau et le Fonds Guyard Éthique, ont pris la parole afin de sensibiliser les actionnaires et les dirigeants de Couche-Tard à une gestion plus respectueuse des conditions de travail et de sécurité des travailleurs. Il va sans dire que nous appuyons sans détour pareille initiative, qui a pour but de mettre au grand jour les lacunes des dirigeants en cette matière », a pour sa part affirmé monsieur Bergeron-Cyr.

Notons également qu’une actionnaire, en soutien à la syndicalisation des travailleurs, a cédé son droit de parole et de vote à monsieur Desjardins afin qu’il puisse représenter les travailleurs syndiqués à l’intérieur de l’assemblée des actionnaires. Ce dernier a d’ailleurs interpelé les dirigeants sur les franchisages récents de succursales de la bannière Couche-Tard, ce qui retarde la négociation.

« Le respect, ça n’a pas de prix et la CSN, en appuyant cette lutte, veut envoyer un message clair aux différents dirigeants du commerce de détail : en 2013, au Québec, faire travailler des gens dans ces conditions, ça relève soit de l’indécence, soit de l’ignorance ou soit de l’aveuglement volontaire. Dans tous les cas, c’est honteux et ça ne fait que confirmer le bien-fondé des revendications des travailleurs qui ont exigé et exigent toujours d’être respectés », a martelé le vice-président de la Fédération du commerce.

Rappelons qu’en 2013, le chiffre d’affaires de Couche-Tard a atteint 35 milliards et demi de dollars avec un profit net de 572 millions. Le revenu d’Alain Bouchard, le pdg, est de près de 8 millions de dollars en 2013 alors qu’il est passé au début de l’année au rang de milliardaire. Cet écart de richesse et de conditions entre les dirigeants de Couche-Tard et les travailleurs est grotesque, ces derniers demandant un minimum de respect : quatre journées de maladie, un système de communication en cas de vol à main armée, un suivi psychologique pour les victimes d’agression armée, des règles objectives pour les octrois de poste et les choix d’horaire et de vacances, le respect des normes du travail et des lois sur la santé et la sécurité, de même qu’une échelle salariale menant à un taux horaire de 12,80 $.

La CSN continuera d’appuyer les travailleuses et les travailleurs de Couche-Tard qui voudront se syndiquer et prendra toutes les mesures nécessaires pour informer et sensibiliser le grand public du bien-fondé de leurs revendications. À ce jour, une centaine de salarié-es de huit dépanneurs Couche-Tard sont syndiqués CSN, dont six succursales ouvertes à Montréal, Victoriaville, Boisbriand, Saint-Hubert et Saint-Liboire.

Les « employé-es syndiqués de l’année 2012 » réclament qu’on respecte leur droits

À l’occasion d’une manifestation symbolique, tenue ce midi devant un nouvel établissement franchisé sous bannière Provi-Soir, propriété de Couche-Tard, les salarié-es syndiqués de Couche-Tard ainsi que des citoyennes et des citoyens épris de justice sociale ont tenu à rappeler le triste bilan de l’entreprise en ce qui a trait aux droits des salarié-es. Cet établissement tout neuf a été inauguré récemment au coin des rues Saint-Laurent et Beaubien… à quelques pas du commerce syndiqué situé au coin des rues Saint-Denis et Beaubien que Couche-Tard a fermé sauvagement l’an dernier en prétextant qu’il n’était pas rentable…

« Avec un employeur normal, nous serions en plein dans les plaidoiries sur la fermeture antisyndicale des dépanneur St-Denis/Beaubien et D’Iberville/Jean-Talon, explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Les employé-es de Saint-Hubert et de Saint-Liboire auraient déjà une première convention collective et les négociations se poursuivraient activement dans tous les autres dépanneurs. Mais Couche-Tard ne veut pas accepter ces lois qui régissent toutes les entreprises au Québec. Il imagine toutes sortes de manœuvres pour étirer tous les délais. Cette attitude devra cesser parce que personne chez les employé-es ne va baisser les bras », souligne-t-il.

« Aujourd’hui, nous soulignons l’engagement, la détermination des employé-es syndiqués de Couche-Tard. Ce n’est pas anodin ce que vous êtes en train de réaliser. Vous forcez une entreprise qui s’est toujours crue au-dessus des lois à répartir un peu plus équitablement ses énormes bénéfices. Vous faites respecter vos droits au quotidien et vous vous tenez droits face à toutes sortes de manigances de Couche-Tard qui voudrait bien casser votre mouvement. Toute la CSN est avec vous, on ne vous lâchera pas », assure la trésorière du Conseil central du Montréal métropolitain, Manon Perron.

Une entreprise d’exception
L’entreprise Couche-Tard et son PDG, Alain Bouchard, se sont certainement distingués au cours de la dernière année. Mais pour la CSN, l’acquisition du réseau de dépanneurs fortement syndiqués de la norvégienne Statoil, n’est qu’un élément parmi les comportements marquants de l’entreprise en 2011-2012. La CSN note, entre autres :

• Deux plaintes par semaine logées à la Commission des normes du travail ;
• De nombreux retards dans la mise en place des recommandations de la CSST sur les agressions armées ;
• La violation des dispositions de la Loi 101 ;
• De l’intimidation, des menaces, des représailles et des congédiements contre des salarié-es qui veulent se syndiquer ;
• La fermeture sauvage de deux dépanneurs syndiqués rentables de Montréal ;
• La vente douteuse à des « franchisés » de deux dépanneurs syndiqués de la Montérégie pour tenter de pas être obligé de négocier à titre de véritable employeur.

2013 année de convention collective !
Si les employé-es de Couche-Tard n’avaient qu’un souhait collectif à formuler pour 2013, ce serait sûrement que Couche-Tard accepte enfin de se comporter en bon citoyen corporatif et qu’il mène rondement les négociations en vue de premières conventions collectives. Tout est en place pour que cela puisse se faire dans des délais raisonnables.

À propos
Une centaine de salarié-es de huit dépanneurs Couche-Tard sont syndiqués CSN à ce jour. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.