Voici : taxonomy-csnqc_syndicat.php

Un premier règlement pour la CSN dans le secteur de l’hôtellerie

Alors que les moyens de pression s’intensifient dans plusieurs hôtels du Québec, une première entente de principe a été adoptée mercredi soir dans le cadre de la négociation coordonnée des syndicats de l’hôtellerie CSN, qui regroupe plus de 2 500 professionnel-les de l’hôtellerie au Québec.

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Suites Faubourg St-Laurent–CSN ont adopté à l’unanimité l’entente qui prévoit notamment des augmentations salariales satisfaisantes dans le contexte actuel, ainsi qu’une bonification du régime d’assurance et des clauses de protection du lien d’emploi qui permettent une réintégration des employé-es licenciés depuis mars 2020 en raison des difficultés du secteur depuis le début de la pandémie. Cette clause sera applicable jusqu’au 30 juin 2024, date d’échéance de la convention collective.

L’entente prévoit donc une progression salariale de 1,5 % (rétroactif), 2 %, 2 % et 2,5 % chaque année.

Attraction et rétention de la main-d’œuvre
Le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, s’est dit très satisfait de l’entente et salue l’ouverture de l’employeur (Suites Faubourg St-Laurent) alors que certains hôteliers montrent encore peu d’empressement à régler, malgré les compromis adoptés par les différents syndicats jusqu’à maintenant. Il estime que l’amélioration des conditions de travail est un élément crucial qui permettra de favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre dans un contexte ou une pénurie touche durement ce secteur depuis quelques années.

« Nos vis-à-vis ont compris la nécessité d’investir dans une main-d’œuvre qualifiée et expérimentée et nous saluons leur ouverture, a-t-il souligné. Ça offre l’espoir que d’autres employeurs saisiront la main tendue afin d’éviter la perturbation de la saison touristique. »

Cependant, le leader syndical dénote encore un manque de volonté de la part de la partie patronale à plusieurs tables de négociation, ce qui explique que près d’une dizaine de syndicats ont adopté une première banque de grève de 72 heures au courant des derniers jours. « Certains employeurs s’entêtent même à demander des reculs sur les clauses de nature pécuniaire alors que nous avons été clairs depuis le début, à savoir que nous ne les accepterons pas. D’autres semblent vouloir tout simplement étirer la négociation. Mais nos membres sont déterminés et se mobilisent pour un règlement. Ils doivent entendre le message rapidement pour que tout le monde puisse profiter de la reprise des activités qui s’amorce. »

Les employé-es de l’Hôtel Faubourg manifestent

Réunis devant l’Hôtel Faubourg, qui regroupe le Holiday Inn Express et le Candlewood, des dizaines de manifestants ont signifié, ce midi, leur désir d’en arriver à une entente avec l’employeur. Sans convention collective depuis décembre 2012, les travailleurs et les travailleuses sont parmi les rares employés d’hôtel du Québec à ne pas avoir conclu d’accord lors de la ronde de négociation coordonnée, tenue l’été dernier.

« Les revendications des employé-es sont tout à fait justifiées ; on parle ici de charge de travail pour les préposés aux chambres qui soient réalistes, et, entre autres, l’ajout d’un congé de maladie par année ainsi qu’un rattrapage salarial, précise le président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses des Suites Faubourg St-Laurent, Raoul Petit. Nous méritons les mêmes clauses que celles accordées dans les autres établissements hôteliers. Nos demandes sont plus que raisonnables », explique le président. Le propriétaire de l’hôtel, Aquilini Groupe Investissement de Vancouver, refuse d’accorder ces conditions, sous prétexte d’une santé financière fragile. Pour le trésorier de la Fédération du commerce, Michel Valiquette, ce scénario ne tient pas la route. « Nous savons que le Groupe Aquilini est sur le point d’investir 150 millions de dollars pour transformer une partie de l’îlot Voyageur en logements. Nous sommes persuadés qu’il peut trouver l’argent afin de répondre aux demandes des salarié-es qui veulent des conditions de travail comparables à des hôtels de même catégorie ».

Une rencontre de négociation est prévue au cours des prochains jours.

À propos

La Fédération du commerce rassemble 32 500 membres dans différents secteurs d’activité. Elle compte 11 000 membres travaillant dans le secteur du tourisme, dont 6500 dans l’hôtellerie. Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.