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Fermetures sauvages d’Amazon : les audiences débutent vendredi devant le Tribunal administratif du travail

C’est à compter de vendredi que sera entendu le recours intenté par la CSN à la suite de la fermeture des sept entrepôts d’Amazon au Québec, dont l’un, situé à Laval, était syndiqué avec la centrale syndicale. La CSN demande au Tribunal administratif du travail (TAT) d’ordonner la reprise des activités aux sept entrepôts visés par la plainte et de verser à chaque employé plus d’un an de salaire en guise d’indemnité, en plus de dommages moraux et exemplaires.

Une requête en rejet sommaire déposée par Amazon sera d’abord entendue en matinée. Cette requête n’a pour objet que d’exclure du recours les six entrepôts non syndiqués afin de restreindre sa portée aux 287 employé-es syndiqués mis à pied à l’entrepôt DXT4 de Laval. La CSN fera valoir qu’au contraire, des campagnes de syndicalisation ayant été interrompues dans les autres entrepôts, les droits des travailleuses et des travailleurs ont été lésés par ces fermetures inattendues, une décision qui ne fait aucun sens sur le plan des affaires.

La multinationale américaine demande par ailleurs au tribunal de rejeter toute preuve qui pourrait être reliée à sa réputation antisyndicale hors Québec.

« On sait fort bien qu’Amazon tentera par tous les moyens de s’esquiver de ses responsabilités envers les milliers de travailleuses et de travailleurs qui ont fait les frais de cette décision profondément antisyndicale, affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. Nous avons bon espoir que le tribunal saura y voir clair et verra à faire respecter les lois du travail et les chartes des droits qui prévalent au Québec. »

Québec, Sherbrooke et Gatineau bouderont aussi Amazon
Alors que l’enquête NETendances, dévoilée la semaine dernière par l’Institut de la transformation numérique, révélait que près d’un Québécois sur deux avait soit diminué (32 %), soit carrément cessé (17 %) d’acheter sur Amazon, d’autres villes ont répondu à l’appel de la CSN de cesser de s’approvisionner auprès de l’entreprise de Jeff Bezos. Les villes de Québec, de Sherbrooke et de Gatineau ont récemment pris contact avec la CSN pour expliquer les mesures prises par leur administration afin de restreindre et de contrôler les achats effectués sur Amazon.

Pour plus d’information sur la campagne de boycottage d’Amazon, consultez www.csn.qc.ca/amazon

À propos 
Le 19 avril 2024, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les 230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, un grand nombre de salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré.

La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet. Le 22 janvier dernier, Amazon annonçait son intention de fermer ses sept entrepôts au Québec et de céder l’ensemble de ses opérations à la sous-traitance. Le dossier a depuis été référé en arbitrage de première convention collective devant un arbitre du travail. 

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Vers une première convention collective chez Amazon

Hier, le comité de négociation du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN a présenté à la partie patronale le projet de convention collective à l’occasion de la première rencontre de négociation depuis l’accréditation du syndicat, le 10 mai 2024.

Pour le président du syndicat représentant les près de 250 salarié-es de l’entrepôt d’Amazon DXT4 de Laval, Félix Trudeau, cette première rencontre de négociation signifie un tournant. « Nous sommes bien conscients que cette négociation ne sera pas facile. Toutefois, nous nous sommes syndiqués précisément parce qu’il y a des problèmes importants à corriger dans notre milieu de travail et parce que nous souhaitons pouvoir discuter d’égal à égal avec notre employeur. Nous sommes certains que nous arriverons à effectuer des percées dès cette première négociation ».

Parmi les revendications des salarié-es d’Amazon, notons :

  • Élargir l’accès aux assurances collectives ;
  • Augmenter le nombre de jours de vacances, de congés et de journées maladie ;
  • Établir un critère objectif pour l’accès à la permanence — et à tous les droits de la convention collective — soit après 480 heures de travail ;
  • Constituer un comité paritaire en santé et sécurité du travail et instaurer de meilleures pratiques comme la déclaration obligatoire de tout accident de travail auprès de la CNESST ;
  • Verser un salaire compétitif. Présentement, le salaire moyen de l’entrepôt Amazon est de 21,50 $ l’heure, très loin des comparatifs quant aux autres entrepôts syndiqués CSN qui vont de 29 $ à près de 36 $ l’heure, dans certains cas.

Négociation

À la suite de cette première rencontre, d’autres dates sont déjà prévues à la table en août, septembre et octobre.

« Nous saluons le courage et la détermination des travailleuses et des travailleurs d’Amazon, déclare le trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette. Ils sont en train de marquer l’histoire et nous sommes très fiers de nous tenir à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur première convention collective. »

À propos

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et parapublic, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

L’information sur l’actuelle campagne de syndicalisation d’Amazon au Québec peut être trouvée à l’adresse suivante : https://sesyndiquer.org/mawu/

 

 

Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN

Le 10 mai 2024, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail à l’exclusion du personnel travaillant dans les bureaux, à l’administration ou à l’entretien. »

C’est une première pour un entrepôt d’Amazon au Québec et il s’agit d’un établissement situé à Laval. Ce fut une campagne de syndicalisation de longue haleine, dont l’issue a pu se solder par une requête en accréditation, grâce entre autres à l’appui de militants mobilisés et déterminés.

Ces travailleuses et travailleurs ont la volonté d’améliorer leur sort, et ce, à plusieurs niveaux : leurs salaires sont nettement inférieurs à la rémunération offerte dans le secteur des entrepôts, les mesures en santé et sécurité sont déficientes, les cadences de travail sont exagérées… Ils et elles font face à un employeur dont la réputation n’est plus à faire. C’est avec l’aide d’une centrale syndicale combative comme la CSN et ses organisations affiliées qu’ils et elles parviendront enfin à obtenir des conditions de travail plus équitables.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.