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Trois ans de mépris contre les travailleurs

Les employé-es en lock-out du Maxi de Rouyn-Noranda soulignent, en ce 20 août, le troisième anniversaire du déclenchement du lock-out par la compagnie Loblaw. Un bien triste jour. Le syndicat des travailleurs et travailleuses du Maxi de Rouyn-Noranda affilié à la Fédération du commerce (STTMRN-FC-CSN) dénonce par le fait même le fait que la direction de Loblaw n’ait pas donné concrètement signe de vie depuis près d’un an.

Il s’agit là d’un manque de respect qui frôle l’indécence. Comment cette compagnie peut laisser ses 26 employé-es dans le noir pendant aussi longtemps ? Donnez-nous une bonne ou une mauvaise nouvelle, mais parlez-nous », lance sans détour le président du STTMRN, Marcel Bisson.

Il y a quelques semaines, Loblaw annonçait la fermeture anticipée de 52 de leurs magasins toutes bannières confondues (Provigo, Maxi, etc.) à travers le Canada. Nous ne sommes pas dupes. Nous pensons que le Maxi de Rouyn-Noranda fait fort probablement partie de cette liste, mais la direction demeure muette et préfère ne pas reprendre le dialogue. Il y a des façons de faire dans les relations de travail chez Loblaw qui relèvent de l’âge de pierre. Espérons au moins que cette fois-ci, les travailleuses et travailleurs seront informés avant d’apprendre la fermeture au bulletin de nouvelles comme ce fut le cas pour leurs collègues de Témiscaming et Rouyn-Noranda », ajoute Giacomo Bouchard, président intérimaire du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec (CCATNQ).

Peu de discussions, mais beaucoup de mauvaises nouvelles. Les dernières discussions officielles avec la partie patronale remontent à novembre 2014. Par la suite, Loblaw a annoncé la fermeture des magasins Loblaws de Rouyn-Noranda et Provigo de Témiscaming. Près de 140 travailleuses et travailleurs se sont retrouvés sans emploi. Est-ce que Loblaw s’apprête à ajouter 26 travailleurs et travailleuses à son tableau de chasse dans la région, se questionne Serge Fournier président de la Fédération du commerce (FC-CSN). Il s’agirait du pire des scénarios non seulement pour la région et les employé-es, mais également pour les consommateurs. »

La CSN est derrière les travailleurs et travailleuses depuis le début de ce bras de fer et ils et elles peuvent compter sur notre appui indéfectible jusqu’à la résolution de ce conflit. Il n’est pas question de lâcher prise et si Loblaw voulait montrer un peu de bonne volonté, il serait encore possible de sauver le magasin de Rouyn-Noranda », conclut Véronique De Sève, vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Les syndiqué-es du Maxi Rouyn-Noranda toujours debout

Il y a un an, jour pour jour, les travailleuses et les travailleurs du Maxi Rouyn-Noranda déclenchaient la grève pour faire cesser les menaces et l’intimidation. Cette grève prenait fin le 19 août à minuit dans l’espoir de travailler en l’absence de toute forme de harcèlement. Le 20 août, à 7 h, l’employeur décréta un lock-out.

Le mépris de Loblaws

Aujourd’hui, la CSN tient à souligner la signification particulière que prend cette journée. « Après un an de conflit, le quotidien des travailleurs s’est considérablement modifié », a expliqué Denise Boucher, vice-présidente à la CSN. « Ce n’est pas une situation facile pour ceux et celles qui ont à la vivre, mais les syndiqué-es se tiennent debout pour en arriver à une bonne convention négociée », a-t-elle poursuivi. « Près de 99 % de nos syndicats règlent leur contrat avec leur employeur sans conflit. Or, au Maxi Rouyn-Noranda, comme dans deux autres épiceries de la région, les syndicats se heurtent à une bannière qui a oublié l’un des principes importants en relations de travail au Québec : le respect des employé-es. » Selon le président de la Fédération du commerce – CSN, M. Serge Fournier, il est inconcevable qu’après cinq séances de négociation, sept rencontres de conciliation en 2012, aucune rencontre réelle de négociation ne se soit tenue depuis le 8 novembre 2012, si ce n’est une vidéoconférence le 25 mars dernier en présence du conciliateur pour connaître les intentions des parties. « Depuis le tout début du conflit, Loblaws tente par tous les moyens de maintenir les salarié-es dans la précarité, quand ce n’est pas d’abaisser leurs conditions de travail en tenant des propos complètement faux, par exemple sur de supposées négociations coordonnées », a-t-il expliqué. Cette façon de faire est odieuse et ce que vivent les travailleuses et les travailleurs qui oeuvrent sous la bannière Loblaws en Abitibi-Témiscamingue nous préoccupe au plus haut point ».

On reste solidaires

Depuis un an, les syndiqué-es du Maxi et du Provigo Témiscaming n’ont pas chômé. Ils ont été reçus dans plusieurs régions du Québec pour expliquer leur dossier et sans réserves, les syndicats CSN leur ont exprimé une solidarité tant sur le plan humain que par un soutien financier. Enfin, le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CCATNQ), M. Donald Rheault, souligne le courage des lockoutés depuis un an. « Aujourd’hui on doit, comme citoyens et citoyennes de la région, avoir une pensée pour ceux et celles qui ont été mis sur le trottoir pour avoir demandé d’être respectés. D’ailleurs, la population exprime régulièrement son appui aux syndiqué-es sur la rue Larivière. Je peux vous dire que c’est grandement apprécié. » Le conseil central tient à souligner qu’il va continuer à soutenir les syndicats en conflit, et ce, tant et aussi longtemps que les syndiqué-es n’en décideront pas autrement. « Une manifestation s’est tenue aujourd’hui dans les rues de Rouyn-Noranda. Nous avons accompagné les représentants des syndicats à une rencontre avec le député régional, M. Chapadeau. De plus, la population est invitée à assister à notre soirée de solidarité, où se fera entendre l’orchestre Kayou. Après un an de conflit, les travailleuses et travailleurs du Maxi Rouyn-Noranda méritent que l’on souligne leur courage. Ils méritent également que toute la région leur exprime ce que Loblaws leur refuse : du respect », a conclu le président du CCATNQ.