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McGill doit relancer son Conservatoire de musique

C’est avec consternation que le Syndicat des chargé-es de cours et des instructeurs-trices de McGill a appris la fermeture, annoncée pour la fin de l’été, du Conservatoire de musique de l’Université. « La direction doit faire marche arrière et reconsidérer sa décision afin de protéger ce joyau qui a su alimenter la passion de jeunes musiciennes et musiciens depuis plusieurs générations, réclame Raad Jassim, président du syndicat. C’est comme si McGill coupait l’inspiration aux artistes en herbe susceptibles de poursuivre en musique aux études supérieures. »

Les arguments invoqués par la direction pour faire disparaître cette institution vieille de 118 ans semblent difficilement défendables. Le syndicat conteste le manque d’espace disponible au sein de l’établissement. Il déplore également le motif d’une baisse conjoncturelle de la clientèle, alors qu’aucun effort de recrutement n’a été déployé depuis la fin de la pandémie afin de favoriser un retour à la normale en matière d’inscriptions.

L’éducation n’est pas une marchandise
Pis encore, on assiste tristement à un exemple sidérant d’une gestion marchande de l’éducation. « Cette vision de rentabilité à tout prix n’est pas du tout compatible avec la mission de l’université et n’est pas acceptable dans notre société démocratique, avance Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) responsable du regroupement université. Avec la fermeture du Conservatoire de musique de McGill, c’est toute la société qui y perd. »

Le syndicat, dont une centaine de membres subiront directement les effets de la fermeture du Conservatoire de musique, a convoqué d’urgence son assemblée générale ce soir pour évaluer les recours possibles afin de faire renverser cette décision.

L’Université McGill pratique l’art du double langage

Pour les représentants syndicaux, l’écart inexplicable entre le discours livré à la table de négociation et celui public nuit à la crédibilité de l’établissement universitaire et à la possibilité de parvenir à un règlement.

Tous les éléments étaient pourtant sur la table pour que les deux syndicats et l’université en arrivent à de bonnes ententes d’ici la fin de 2019. McGill prétend être la meilleure université au Canada, un chef de file mondial compétitif dans le recrutement d’étudiants et de professeurs, et un excellent lieu de travail équitable et sécuritaire. L’importance que l’Université accorde au bien-être de ses étudiantes et étudiants lui a également valu des éloges du magazine Maclean’s. Pourtant, ces louanges brandies avec fierté par l’Université McGill ne se reflètent pas dans la façon dont elle traite son personnel.

« Malgré plus de 30 séances de négociation, nos membres restent déterminés à lutter pour les meilleures conditions de travail et d’apprentissage et l’excellence dans l’enseignement », souligne Kiersten van Vliet, présidente de l’AEEDEM/AGSEM.

Les deux groupes espèrent toujours un retournement de la situation qui leur permettra de parvenir à une nouvelle convention collective au début de la prochaine année.

« Nous espérons que la pause des Fêtes sera suffisante pour que McGill fasse ses devoirs et revienne à la table avec des propositions qui reflètent une réelle volonté de trouver une solution équitable avec chaque syndicat », précise Raad Jassim, président du SCCIM/MCLIU.

Une première convention collective pour les chargé-es de cours et les instructeurs de l’Université McGill

Réunis en assemblée générale vendredi soir, les membres du Syndicat des chargé-es de cours et instructeurs-trices de McGill-CSN, syndicat affilié à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec-CSN (FNEEQ-CSN), ont massivement voté pour entériner les termes de leur première convention collective!

« La longue lutte menée par les chargé-es de cours ainsi que les instructrices et les instructeurs de l’Université McGill pour obtenir la reconnaissance de la valeur de leur travail vient enfin de se conclure » se réjouit le vice-président de la FNEEQ-CSN responsable du regroupement université, M. Sylvain Marois. « Les membres du syndicat peuvent être fiers de ce règlement, fruit d’un travail acharné », ajoute-t-il.

« Notre nouveau contrat de travail, dont les termes généraux se rapprochent de ceux que l’on retrouve dans les conventions collectives des chargés de cours négociées à la FNEEQ-CSN, représente des gains substantiels pour nos membres», affirme Raad Jassim, le président du syndicat.»

Ainsi, les membres du syndicat bénéficieront de hausses salariales significatives pour les trois années de la convention, en plus d’une rétroactivité salariale au mois de janvier 2015. Il importe de préciser que les chargé-es de cours de cette université montréalaise étaient les moins bien rémunérés au Québec. C’est donc un acquis de taille qu’ils viennent d’obtenir.

« Nous voulons également souligner l’obtention de la reconnaissance de l’ancienneté dans l’attribution des cours, l’obtention de congés de maladie payés, la clarification de la tâche et de la charge de travail, la création d’un comité des relations du travail ainsi que la mise en place d’une procédure d’arbitrage et d’un processus disciplinaire encadré, l’obtention de droits parentaux équivalents à ceux des professeur-es et le maintien des avantages sociaux », renchérit M. Jassim.

Accrédité depuis le mois d’août 2011, le Syndicat des chargé-es de cours et instructeurs-trices de McGill-CSN s’est attelé à harmoniser les conditions de travail de ses membres avec celles prévalant dans les autres universités du Québec. Ce premier contrat de travail leur permet de faire un bond de géant.

Profil de la FNEEQ

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Mentionnons les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.