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Asphyxie des inhalothérapeutes à l’aube de la saison des virus respiratoires

Du CHU Sainte-Justine aux Îles-de-la-Madeleine, la pénurie d’inhalothérapeutes est telle que la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN) sonne l’alarme pour la sécurité des soins, surtout à l’aube de la saison des virus respiratoires. La FSSS–CSN est déterminée à ce que l’importance de ce titre d’emploi soit reconnue à sa juste valeur et réitère l’importance de l’amélioration des conditions de travail afin de favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre.

La pénurie de personnel frappe les inhalothérapeutes du réseau de plein fouet. Par exemple, plus de 15 postes à temps complet sont vacants en ce moment au CHU Sainte-Justine. Cela a aussi beaucoup d’impact, notamment au niveau des cliniques de diagnostic des différentes pathologies pulmonaires où plus de 1700 patientes et patients sont sur la liste d’attente. En polysomnographie, où l’on détecte les troubles du sommeil, plus de 275 patients attendent leur tour. Même sonnette d’alarme du côté des îles-de-la-Madeleine, alors que depuis la fin de la période estivale il manque au moins trois des neuf inhalothérapeutes réguliers en plus d’un poste vacant. « En plus d’affecter les conditions de travail de ces spécialistes du système cœur-poumon toujours en poste, la sécurité et la qualité des soins est compromise, d’autant plus avec l’accroissement de l’achalandage lié aux virus respiratoires. » de s’inquiéter Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente par interim du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine–CSN (SPSIC–CSN) et Johanne Aucoin, présidente du Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoire du CSSS des Îles–CSN.

À ce sujet, au CHU Sainte-Justine, un plan de contingence paritaire est déjà sur la table de travail. Il consiste surtout à retirer les inhalothérapeutes des soins à certains étages et à déléguer des traitements respiratoires à d’autres titres d’emploi comme les infirmières et infirmières auxiliaires, qui elles-mêmes sont déjà en surcharge de travail. « Il ne faut pas se leurrer, ce qui est mis de l’avant représente des solutions à court terme seulement, pour donner un peu d’air à nos inhalothérapeutes. Le personnel infirmier est grandement affecté par ces changements. Elles aussi sont confrontées à une importante pénurie de personnel. Par exemple, à l’urgence du CHU Sainte-Justine, des patientes et des patients nécessitant une surveillance en salle de réanimation dû à leur état instable, ce sont vu administrer des traitements par leurs parents, faute de personnel. Malheureusement, le CHU Sainte-Justine n’a plus les moyens de ses ambitions. Il est impossible en ce moment de fournir les soins de qualité auxquels nous avons habitué la population québécoise. Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires ont peur. Peur pour leur permis de travail, peur d’oublier un enfant, nos enfants… En tant que leader mondial en médecine pédiatrique, qui nous viendra en aide? C’est alarmant de constater tout ce qui se passe dans les murs de l’hôpital. Pour que les services soient rendus de manière sécuritaire, il est essentiel que le gouvernement intervienne rapidement » mentionne Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente par interim du SPSIC–CSN.

Aux Îles-de-la-Madeleine, l’arrivée de la saison des virus respiratoires entrainera encore cette année l’obligation de transférer par avion les tout-petits très malades dans un autre centre hospitalier. Ces transferts nécessitent toujours la présence d’une inhalothérapeute, ce qui aura inexorablement des conséquences négatives sur les soins à la population générale et sur le personnel qui restera sur place devant pallier cette absence et devant faire face à une surcharge de travail. Concrètement, le secteur de la physiologie respiratoire a déjà dû être fermé, entrainant des impacts directs pour la population. Comme le souligne madame Johanne Aucoin « La très grande majorité de nos bébé/enfants doivent être transférés. Nous n’avons aucune marge de manœuvre. Ce n’est pas normal dans une société riche comme la nôtre que les citoyennes et les citoyens aient accès à de moins en moins de services ». 

Pour Nadia Joly, représentante des inhalothérapeutes à la FSSS–CSN « La pénurie de main-d’œuvre frappe tous les titres d’emploi du réseau. Il est grand temps que le gouvernement prenne en considération l’importance des inhalothérapeutes, mais aussi  des autres travailleuses et travailleurs de notre système de santé et de services sociaux. La question reste en suspend : comment les directions de ces hôpitaux et notre gouvernement comptent-ils agir afin de donner de l’air à nos inhalothérapeutes et insuffler un vent de fierté sur cette profession essentielle à la population du Québec? »

À propos de la FSSSCSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

    Les syndicats poursuivront la mobilisation et exigent la démission du président du Conseil d’administration

    Plus de 200 travailleurs et travailleuses du CSSS des Îles affilié-e-s à la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN se sont réunis hier en assemblée générale spéciale afin de prendre position sur les récents développements entourant le plan de redressement budgétaire. Les résultats des votes pris lors de cette assemblée ne peuvent être plus clairs : les travailleurs et travailleuses ne reculeront pas devant l’entêtement du comité de direction et du conseil d’administration du CSSS des Îles.

    On se rappellera que les syndicats avaient obligé la direction à s’asseoir à une table de discussion paritaire dans le but de revoir le plan de redressement budgétaire. Malheureusement, les dernières rencontres qui ont eu lieu aux mois de septembre et d’octobre n’ont pas porté fruit. Malgré tous les efforts d’explication et l’acceptation par les syndicats de 7 des 11 mesures prévus au plan de redressement, le comité de direction n’a montré aucune ouverture sur les coupures budgétaires. En effet, l’opposition principale des syndicats visaient 4 mesures, soit le CHSLD, l’unité multiclientèle et la psychiatrie, le stationnement payant et les ressources humaines. La direction est restée campée sur ses positions et continuent de dire que le plan de redressement budgétaire n’affectera ni la population, ni les travailleurs et travailleuses.

    Devant cette situation, les travailleurs et travailleuses ont voté hier en faveur de la poursuite des moyens de pression et de la mobilisation. « Nous continuerons de faire valoir notre point de vue. Un comité de mobilisation se réunira sous peu afin d’entreprendre avec les membres une réflexion sur le type de moyens de pression que nous voulons exercer. Et une chose est certaine, la nouvelle directrice générale sera interpellée très prochainement et aurait avantage à écouter ce que nous avons à dire si elle ne veut pas que le climat de travail se détériore », déclare Gaétan Leblanc, président du Syndicat des techniciens et professionnels.

    Pour sa part, Linda Lapierre, présidente du Syndicat des employé-es du CSSS des Îles, estime qu’il est complètement irréaliste de penser réduire le nombre de lits et de personnel en CHSLD. « À l’heure où on se parle, tous les lits en CHSLD sont occupés et le personnel a du pain sur la planche compte tenu des cas de plus en plus lourds qui nous arrivent. Nous tenons à offrir la meilleure qualité de soins aux patients qui entrent et ce que nous dit la direction, c’est que nous devrions passer moins de temps par usager. C’est complètement inhumain de réfléchir d’une telle façon ».

    Enfin, les travailleurs et travailleuses ont également fait savoir qu’ils n’en peuvent plus d’entendre le président du Conseil d’administration du CSSS des Îles, M. Gaston Bourque, appuyer sans vergogne le plan de redressement budgétaire. Ils ont voté de manière quasi unanime en faveur d’exiger sa démission. Nicole Richard, présidente du Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoires, explique ceci : « Nous avons actuellement entre nos mains une pétition signée par plus de 1500 personnes qui demandent entre autres la démission du président du C.A. et nous allons la déposer prochainement. Le président du C.A s’est rendu complice des coupes qui affecteront les services à la population et mettent une énorme pression physique et psychologique sur les travailleurs et travailleuses. Il n’a d’autre choix que de partir, faute d’avoir rempli son mandat de veiller au bien-être de la population et de respecter le personnel du CSSS des Îles ».

    À propos de la FSSS-CSN

    Les 521 travailleurs et travailleuses du CSSS des Îles sont représentés par trois syndicats, le Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoires, le Syndicat des employés et le Syndicat des techniciens et professionnels. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

    Les syndicats exigent un moratoire sur le plan de redressement budgétaire

    À la suite de la vaste mobilisation populaire lors de la dernière séance du conseil d’administration du CSSS des Îles, le 18 juin dernier, la direction accepte de discuter avec les trois syndicats de l’établissement. Une rencontre est prévue le 25 juin prochain. Mais comme aucune garantie n’a été formulée concernant un réaménagement du plan de redressement qui minimiserait les impacts directs sur les services à la population, les employé-es du CSSS entendent continuer la mobilisation. Ils invitent la population à signer massivement la pétition qu’ils lancent aujourd’hui afin d’obtenir un moratoire sur le plan de redressement budgétaire.

    Pour la présidente du Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoires du CSSS des Îles, Nicole Richard, la mobilisation doit continuer afin de s’assurer d’un réaménagement budgétaire qui n’aura pas d’impacts négatifs sur les services à la population et sur les relations de travail. Le plan de redressement prévu par le conseil d’administration prévoit des coupes dans 11 secteurs, notamment en psychiatrie et en oncologie. « Tant que nous n’aurons pas l’assurance que les services à la population ne seront pas réduits, nous allons continuer la mobilisation. Les compressions auront des impacts directs sur les personnes éprouvant des problèmes de santé mentale. Des patients qui doivent être en isolement seraient soignés sur les mêmes lits que le reste de la clientèle. Quant aux soins d’oncologie, nous craignons que les compressions obligent un patient à devoir quitter son domicile et sa famille afin de suivre ses traitements à Montréal ou à Québec », affirme-t-elle.

    Pour les représentants des syndicats, la députée Jeannine Richard doit aussi intervenir dans le dossier afin de s’assurer que le plan de redressement n’affecte pas les services directs à la population. « Nous demandons à notre députée de cesser de rester muette sur ce dossier et d’expliquer la situation particulière des Îles à son gouvernement. Nous devons nous assurer que notre CSSS pourra continuer de donner les soins et les services auxquels la population des Îles est en droit de s’attendre », affirme Gaétan Leblanc, président du Syndicat des techniciens et professionnels. De passage aux Îles, le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jeff Begley, estime que la situation est due en partie aux politiques d’austérité budgétaire imposées par le gouvernement. « Contrairement à ce que prétend le ministre Hébert, les plans de redressements budgétaires des CSSS auront inévitablement des impacts directs sur la population. Le fait qu’il n’y ait qu’un seul hôpital dans la région rend la situation encore plus grave. Mais le fait demeure : les résidents des Îles de la Madeleine ont droit aux mêmes services de santé que l’ensemble de la population québécoise, sans devoir s’exiler à un moment où ils ont le plus besoin du soutien de leurs proches. »

    Depuis l’adoption de ce plan de redressement budgétaire, les syndicats et la population ont multiplié les actions. À deux reprises, ils ont interpellé le conseil d’administration afin d’être assurés que les compressions budgétaires n’affecteront pas les services offerts à la population. En vain. Le 18 juin dernier, plus de 300 personnes ont assisté à la séance publique du conseil d’administration.

    Les 521 travailleurs et travailleuses du CSSS des Îles sont représentés par trois syndicats, le Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoires, le Syndicat des employés et le Syndicat des techniciens et professionnels. Ils sont affiliés à la FSSS–CSN, qui rassemble plus de 125 000 membres dans le réseau de la santé et des services sociaux.

    Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2 000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle, dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.