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Entente de principe à la résidence Jardins Rawdon

Réunis en assemblée générale aujourd’hui, les 18 membres du Syndicat régional des CHP de Lanaudière–CSN de la résidence Les Jardins Rawdon du Groupe Santé Arbec, ont adopté l’entente de principe intervenue in-extrémis la veille.

Rappelons que la convention collective était échue depuis le 31 mars 2021. Un peu plus de deux longues années de négociation auront été nécessaires pour que les parties en arrivent à une entente. Récemment, exaspérés devant l’intransigeance de l’employeur, son absence de reconnaissance et son manque de volonté de négocier des salaires décents, les travailleuses et travailleurs ont déclenché une grève générale illimitée. Malgré tout, il aura fallu que la partie syndicale demande l’intervention du ministère du Travail afin de forcer l’employeur à négocier convenablement pour en arriver à conclure les termes d’un nouveau contrat de travail.

L’enjeu fondamental de cette négociation a été, ni plus ni moins, l’augmentation de la rémunération globale. Dans un marché ultra-compétitif, où la main-d’œuvre se fait rare, où l’inflation crée une forme de violence économique importante sur les travailleuses et travailleurs, il était urgent, voire impératif, d’augmenter le niveau de rémunération de ces femmes et ces hommes qui se donnent corps et âme au quotidien pour un salaire qui avoisine le salaire minimum.

« Il est indécent d’avoir à mener des luttes de ce genre de nos jours. Ces femmes et ces hommes soignent et accompagnent celles et ceux qui ont forgé la société d’aujourd’hui. Ils posent des actes de soins dédiés. Elles et ils ont la vocation, mais ils sont méprisés et sous rémunérés au profit de gros joueurs du milieu, comme le Groupe Arbec qui se remplit les poches joyeusement à grands coups de subventions », dénonce Martin Bourgeois, conseiller syndical au Conseil central de Lanaudière–CSN.

Avec cette entente, les préposé-es aux bénéficiaires voient leur rémunération globale bonifiée en moyenne de 3.7 % pour 2022, 4 % pour 2023 et 2.6 % en 2024. Ainsi le salaire du dernier échelon passe de 15,59 $ en 2021 à 17,10 $ en 2024. Accusant un retard salarial important, le préposé à l’entretien et la responsable de la cuisine bénéficient quant à eux d’un ajustement salarial.

« On est encore loin de la parité de nos salaires avec les employé-es du réseau public, mais avec notre détermination, nous avons réussi à réduire cet écart et nous éloigner davantage du salaire minimum. Néanmoins, il reste encore du chemin à faire. Le résultat du vote à 57 % est un message clair à l’employeur », souligne Sophie Ross, vice-présidente du Syndicat régional des CHP de Lanaudière–CSN.

La norme
Partout au Québec, des propriétaires de résidences pour aîné-es accordent actuellement des conditions salariales largement supérieures à celles qui prévalent aux Jardins Rawdon. Déjà plus d’une vingtaine d’ententes sont intervenues dans le cadre de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP). « Bien que l’entente à la résidence Jardins Rawdon soit à la satisfaction des parties, elle ne change en rien au fait que le groupe Arbec demeure un mauvais citoyen corporatif pour notre région. Le groupe Arbec a peu de considération pour son personnel qui, au quotidien, travaille à l’enrichir davantage », conclut Martin Bourgeois.

L’entente adoptée met donc fin à la grève. Les opérations normales reprendront dès minuit
le 6 mai 2023. Au cours des prochains jours, les parties prévoient signer la nouvelle convention collective qui viendra à échéance le 31 mars 2025.

Début des moyens de pression des syndiquées des Jardins Rawdon

Les syndiquées de la ressource intermédiaire Les Jardins Rawdon débutent des moyens de pression dans le but de faire progresser la négociation de la convention collective qui piétine avec l’employeur Groupe Santé Arbec.

Le renouvellement de la convention collective a connu une progression soutenue en ce qui a trait aux clauses normatives. Maintenant qu’il est question d’argent, l’employeur refuse, notamment, nos demandes salariales et se contente de nous offrir bien moins que ce qui est acceptable. Les préposées aux bénéficiaires dans les centres d’hébergement privés accusent un retard salarial de 30 % sur leurs consœurs du réseau public de la santé. « Pourtant, le travail implique souvent de plus grandes responsabilités », déclare Guylaine Thouin, vice-présidente du syndicat régional des centres d’hébergement privé de Lanaudière, affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) de la CSN.

Les Jardins Rawdon est une ressource intermédiaire d’un étage, située à Rawdon qui offre des services personnalisés dans un milieu de vie chaleureux, familial et sécuritaire.

Offrant un environnement calme aux résidents qui leur permettent de se sentir chez eux et de vivre leur journée à leur rythme, elle compte 36 unités pour personnes âgées en perte d’autonomie, soit deux unités de 18 résidents avec chacune un balcon extérieur, une salle à manger et un salon.

Elle emploie 23 personnes, dont 18 préposées aux bénéficiaires, un préposé à l’entretien ménager, deux aides-cuisiniers, deux plongeurs, une coordonnatrice et une directrice. Un médecin fait également des visites mensuelles et régulières auprès des résidents.

« Les travailleuses et travailleurs œuvrant dans les centres d’hébergement privés méritent respect. Cela doit se traduire par des conditions de travail à la hausse dans ce secteur. Les employeurs veulent avoir à leur emploi des gens dévoués et compétents, mais les conditions de travail favorisant la rétention de la main-d’œuvre ne sont pas au rendez-vous » explique Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN.

« Nous souhaitons qu’un règlement négocié intervienne entre les parties le plus rapidement possible. Nous devons nous battre pour faire reconnaître notre valeur et c’est avec détermination que nous mènerons cette bataille jusqu’au bout », conclut Guylaine Thouin.